Alice Cordier, directrice du comité Némésis, réagit à la mort d'un adolescent dans une rixe à Paris. «Les jeunes sont de plus en plus violents et l’Etat ne fait rien», selon elle.
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00:00Oui, tout à fait. D'abord, votre témoignage était vraiment poignant.
00:03Je pense qu'on a tous ressenti la souffrance et la détresse des mères
00:07qui, autour du plateau, en fait, a dû se débrouiller seule.
00:11Et c'est dur aussi pour ma génération de se dire que les enfants,
00:14que moi je n'ai toujours pas, que j'aurai un jour,
00:17vont devoir vivre, survivre dans cette société-là
00:19face à des jeunes qui sont de plus en plus violents.
00:22Et le témoignage que vous avez porté me fait beaucoup penser à ce qu'on voit,
00:25c'est un peu le même témoignage que beaucoup de gens qui habitent dans certains quartiers,
00:28qui sont... On retrouve les mêmes éléments.
00:31J'ai tout hanté, la vie pour moi est insupportable,
00:33c'est moi qui suis obligée de partir, et les pouvoirs publics ne font rien.
00:36Et en fait, on retrouve exactement cette même lassitude, cette même résignation,
00:41et aussi ces manquements de la part de l'Etat qui ne fait rien.
00:44Aujourd'hui, on est face à des jeunes qui sont hyper violents,
00:47qui sont identifiés, même vous, vous savez qui c'est.
00:48Donc, c'est-à-dire que la police sait qui c'est,
00:50c'est-à-dire que ce sont des jeunes qui traînent, qui sont identifiés,
00:52qui reproduisent ce qu'ils voient dans certains quartiers,
00:55peut-être avec des gangs de trafiquants,
00:57qui, là, pareil, sont arrêtés, on sait qui c'est,
00:59la police les identifie, n'a pas forcément tous les moyens nécessaires pour pouvoir gérer ça.
01:03Le lendemain, ça recommence pareil, et ils terrorisent le quartier.
01:06C'est exactement la même chose que vous avez vécue,
01:08mais avec une génération plus jeune et de mineurs,
01:11et qui sont donc protégés aussi par un code de procédure pénale des mineurs,
01:15qui est évidemment bien plus flexible, notamment sur des enfants.