Avec Lucile Dailly
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TVTranscription
00:00Générique
00:02...
00:16La métropole grenobloise vous ouvre sa porte
00:18pour comprendre son rôle auprès de vous
00:21et son fonctionnement par la voie même de ses élus.
00:24C'est le Brief Métro.
00:25On se briefe sur une évolution fondamentale
00:28de notre société,
00:29l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:31le recul des discriminations par une politique volontariste.
00:35Corinne Lemarié, bienvenue.
00:37Merci. Bonjour, Lucille.
00:38Merci d'être avec nous.
00:40C'est vous qui êtes chargée du sujet.
00:42Vous êtes conseillère métropolitaine,
00:44déléguée à l'égalité entre les femmes et les hommes
00:47et à la lutte contre les discriminations.
00:50On rappelle que c'est une compétence métropolitaine
00:53facultative et que la métropole grenobloise
00:55s'en est saisie comme d'un sujet prioritaire.
00:58Pourquoi ?
00:59C'est une volonté politique forte,
01:02marquée par le président Christophe Ferrari
01:04pour ce mandat 2020,
01:06d'avoir un délégué ou une déléguée
01:09consacrée uniquement à cette tâche.
01:11Cela montre de manière très forte cette volonté politique.
01:14C'est aussi une volonté, de cette manière,
01:17une manière de transcender, de traverser tous les sujets
01:20et de vérifier sur chacun des points
01:23que nous sommes au niveau de nos ambitions
01:25sur l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:28Dans un contexte très ambigu, il ne faut pas s'y tromper.
01:31Oui, les paroles se libèrent, les plaintes se multiplient,
01:34mais le nombre de féminicides comme celui des agressions sexuelles
01:38ne baisse pas. On observe un recul, par exemple,
01:41du droit à l'avortement au sein de l'Union européenne,
01:44alors que la France l'inscrit dans la Constitution.
01:47La vulnérabilité économique aussi, c'est une réalité,
01:50elle est en hausse.
01:51La vulnérabilité économique des femmes,
01:54notamment en matière d'emploi, est en hausse.
01:56Tout ça peut brouiller aussi, parfois, les esprits
01:59lorsqu'on parle d'évolution dans la société.
02:02L'impression que ça peut donner, c'est qu'on fait beaucoup
02:05pour peu de résultats. Vous avez parlé de l'Europe,
02:08avec raison, parce qu'on pense toujours à la Pologne
02:11avec l'avortement, mais il y a d'autres pays,
02:14je pense à la Hongrie, exactement.
02:16Dans tous les pays du monde, les droits des femmes sont atteints.
02:19Dès qu'il y a des crises économiques,
02:21je ne vais pas reprendre la phrase citée régulièrement,
02:24mais les femmes, comme les plus précaires, les plus pauvres,
02:28sont les premières touchées dès qu'il y a des difficultés,
02:31des difficultés économiques, sociales.
02:33Dès que les religions reprennent du pouvoir
02:36sur la liberté de penser, la laïcité,
02:38là encore, les femmes en sont les premières victimes.
02:41On va leur expliquer comment s'habiller,
02:44ce qu'elles doivent faire ou ne pas faire avec leur corps.
02:47A notre niveau, à notre petit niveau métropolitain,
02:50mais en réalité, on a beaucoup de pouvoir,
02:53c'est de lutter contre tout ceci.
02:55Au niveau européen, on laisse faire et on pousse de notre côté.
03:00C'est un contexte.
03:01Exactement, c'est un contexte, mais au niveau local,
03:04on travaille sur l'égalité de manière générale.
03:07Pour les entreprises, pour les associations,
03:10on subventionne les associations.
03:12On a un projet qui s'appelle le projet Jeune Égalité,
03:15qui existe depuis un certain nombre d'années,
03:18qui touche les plus jeunes, jusqu'à 25 ans,
03:21pour promouvoir les sujets qu'ils peuvent avoir,
03:23les projets qu'ils peuvent avoir sur des sujets d'égalité,
03:27tout ce qu'ils pourraient avoir envie de travailler au collège,
03:30dans des groupes scolaires, en famille,
03:33de 7 à 25 ans.
03:34C'est un sujet qui marche très bien chaque année
03:37et qui permet justement de semer des petites graines,
03:40des graines de réflexion.
03:42Nous, on ne dit pas comment il faut faire
03:44pour que les résultats que vous avez donnés
03:47montrent que personne n'a la bonne solution.
03:49Il faut parler de ces sujets d'inégalité
03:52et ne pas laisser croire qu'il n'y a plus de problèmes.
03:55L'inscription de l'IVG dans la Constitution,
03:58c'est un magnifique succès,
04:00mais si, à côté, on perd les droits médicaux,
04:02c'est-à-dire s'il n'y a plus d'hôpitaux,
04:05s'il n'y a plus de médecins pour accéder aux demandes d'IVG des femmes,
04:09ce droit-là restera une forme de coquille vide.
04:12Donc, sur tous ces sujets-là,
04:14nous veillons à ce que ce soit respecté
04:16tant au niveau métropolitain que national.
04:19Pour tous ces sujets, il faut un cadre,
04:21d'où un plan d'action métropolitain élaboré pour 2 ans.
04:24Là, on est sur 2025-2027,
04:26pour porter et faire avancer les actions et les réflexions.
04:29En quoi ça consiste, ce plan d'action ?
04:32Ça part d'études, ça part de volonté, d'intention ?
04:35Voilà, ça part d'intention.
04:36Quel est le constat, déjà ?
04:38Qu'est-ce qu'on constate sur notre métropole en interne ?
04:41Le plan égalité est fait pour l'extérieur et l'intérieur.
04:44Vendredi prochain, au Conseil métropolitain,
04:47je présenterai le bilan du plan passé et les actions du plan à venir.
04:52Donc, ce plan à venir, au niveau interne de la métropole,
04:55il fait preuve d'une grande ambition,
04:57parce que nous avons pour objectif
04:59que ce sujet de l'égalité transcende tous les services.
05:03Nous avons fait remonter ce sujet au niveau du dialogue de gestion,
05:06tout ce qui se discute en interne au niveau RH de la métropole,
05:10pour que tous les chefs de service, tous les DA,
05:13le directeur adjoint,
05:15aient à l'idée qu'il faut à chaque fois requestionner
05:18le sujet de l'égalité entre les femmes et les hommes.
05:21La métropole montre ici, fait valeur d'exemple.
05:25C'est-à-dire qu'on commence par soi.
05:27Ça fait partie aussi de ce plan d'action,
05:29ces actions en interne.
05:31Un diagnostic a été réalisé en interne
05:33pour savoir où en était la question de l'égalité.
05:36Il y a des diagnostics obligatoires
05:38en termes d'accessibilité aux emplois,
05:41d'égalité dans la promotion.
05:44On est dans la fonction publique, c'est toujours un peu particulier.
05:47L'index égalité est valable aujourd'hui
05:49dans la fonction publique et dans le privé.
05:52L'adapter dans notre fonction publique,
05:54on s'est rendu compte que ça pouvait avoir
05:57quelques défauts, quelques obstacles,
06:00parce que notre promotion interne
06:02est différente de celle de l'entreprise.
06:05Ce sont des choses à affiner,
06:06que l'on fait remonter au niveau national.
06:08Par exemple, nous avons...
06:10Il y a le congé maternité, évidemment,
06:13pour les mamans qui ont eu un enfant.
06:16Qui est historique, il y a le congé de paternité aussi.
06:19Et nous avons pour projet,
06:21et c'est ce qui sera présenté vendredi prochain
06:23au vote de mes collègues métropolitains, métropolitaines,
06:27ce sera justement d'accéder,
06:29de créer un congé 2e par an,
06:32d'une durée, de la même durée que le congé maternité.
06:36C'est-à-dire ?
06:38C'est une aide supplémentaire.
06:39C'est un congé qui sera ouvert aux hommes comme aux femmes,
06:43aux 2e par an, quel que soit son genre, en réalité.
06:45Parce qu'on ne rentre pas dans ce débat-là.
06:48L'idée, c'est quoi ?
06:50Il y a deux idées qui sous-tendent ça.
06:52Déjà, une idée de bien-être familial
06:54et d'accueil de l'enfant dans la famille,
06:56puisqu'aujourd'hui, une entreprise comme Grenoble-Alpes-Métropole,
07:00c'est un lieu où l'on travaille et où l'on vit.
07:03On souhaite avoir des agents, des agentes qui soient épanouis.
07:06Et l'accueil d'un enfant,
07:07que ce soit le 1er, le 2e, le 3e, c'est toujours un moment important
07:11et plein de changements, plein d'émotions.
07:14Et l'on souhaite que cet enfant
07:16puisse être accueilli dignement par ses deux parents.
07:19Donc, que ce soit le papa ou la maman,
07:21tous deux pourront prendre un congé de même durée
07:24pour accueillir correctement cet enfant.
07:27Ça, c'est une expérimentation ?
07:29C'est une expérimentation pour lancer et pour voir.
07:33Alors, on a déjà calculé le coût, etc.
07:35Même si on ne sait pas combien d'enfants vont arriver,
07:38combien de parents vont souhaiter prendre ce congé,
07:41on va tout faire pour que les parents
07:44aient le loisir de le prendre et l'envie de le prendre.
07:48Donc, ça assure une meilleure arrivée, évidemment,
07:51de l'enfant dans la famille.
07:52Ça assure immédiatement plus d'égalité
07:55dans l'accueil de l'enfant.
07:57Moins de charges.
07:58Exactement. Le papa et la maman seront avec lui.
08:01Et puis, lorsque l'on recrutera,
08:04nous avons connu ça, vous et moi, Lucile,
08:06quand on est une jeune femme de 25 ans qui arrive sur un poste,
08:09on voit dans le regard du recruteur
08:12toute cette inquiétude de la maternité qui pourrait arriver.
08:16Et heureusement, de la bienveillance aussi
08:19dans certaines entreprises.
08:20Merci, Télégramme. En tout cas, si c'est le cas.
08:23Mais voilà, évidemment,
08:25c'est une inquiétude légitime,
08:27puisque qui dit absence dit remplacement.
08:30Donc, aujourd'hui, le candidat homme ou femme
08:33sera à la même enseigne,
08:34puisque l'un comme l'autre pourra prendre ce congé.
08:37La question ne se pose plus. En revanche,
08:39vous allez encore plus loin,
08:41notamment en matière de congé de santé menstruelle,
08:44c'est-à-dire pour les femmes qui souffrent peut-être
08:47d'endométriose, mais de règles douloureuses,
08:50de pouvoir prendre des congés,
08:51ainsi qu'un congé interruption de grossesse,
08:54qu'elle soit volontaire, médicale,
08:56ou qu'elle soit, pour une nature différente,
08:59naturelle.
09:00Ca, c'est une avancée fondamentale ?
09:02Là encore, c'est un souhait, justement,
09:04de prendre soin de nos agents et de nos agentes
09:07et de faire en sorte que ceux-ci puissent affronter
09:10les difficultés de la vie.
09:12Les difficultés courantes, lorsqu'on parle des règles,
09:15toutes les femmes ne les vivent pas de la même manière.
09:18Et de prendre en compte les difficultés de certaines.
09:21Et pour celles qui ont le malheur de perdre un enfant,
09:24que ce soit volontairement ou pas,
09:26parce que c'est toujours un malheur,
09:28ce sera aussi de prendre soin de soi
09:31dans ce moment qui sera plus difficile.
09:34Donc, on a compris aussi la volonté de commencer par soi,
09:38par son institution, pour sensibiliser les agents,
09:41bien sûr, et sensibiliser la société.
09:44Donc, ça, ce sont des mesures expérimentales.
09:47Au-delà, on le rappelait aussi, ce contexte aussi,
09:50ce sont les violences faites aux femmes
09:52qui ne chutent pas, les féminicides non plus,
09:55c'est insupportable.
09:56Aujourd'hui, encore en France, les chiffres peinent à baisser.
09:59On était à 90 début décembre, c'est entre 90,
10:02selon les associations, aussi, selon les organismes,
10:05chaque année, entre 90 et 140.
10:09Et ça, c'est une réalité encore insoutenable, aujourd'hui.
10:13Oui, c'est une réalité insoutenable,
10:15mais qui s'explique, parce que ce que nous, nous souhaitons,
10:19et que d'autres souhaitent, c'est notamment porté
10:21par la Fondation des femmes, c'est qu'il y ait un plan d'envergure,
10:25de lutte contre les violences faites aux femmes,
10:28comme ça a pu être fait en Espagne,
10:30à une époque où il y avait aussi des difficultés économiques,
10:33mais c'était un choix politique très fort,
10:36de soutenir un plan qui serait de lutte contre les violences.
10:40Ces violences que l'on appelle systémiques,
10:42c'est un mot qui dérange, mais ce sont des violences
10:45qui, effectivement, sont créées par un système,
10:48par un fonctionnement qui ne déroge pas à la règle,
10:51qui est toujours présent.
10:53Je vais citer le procès de Gisèle Pellicot.
10:57Tout le monde a été surpris de voir le profil des auteurs.
11:00Alors non, ce n'est pas lié au village
11:03dans lequel ça se passait ou à la région où ça se passait.
11:06C'est que malheureusement, aujourd'hui,
11:08pour beaucoup, une femme répond aux besoins de son mari,
11:14et que celle-ci, son consentement était nécessairement présumé,
11:19puisqu'elle ne se défendait pas, ne disait pas non,
11:21et pour cause, puisqu'elle était droguée,
11:24et que pour tous ces hommes tellement normaux,
11:26puisqu'on est d'accord sur le fait que ce n'étaient pas des monstres,
11:30pour tous ces hommes tellement normaux,
11:32il n'y avait pas de problème.
11:34Et pour aller, déjà, avant ces problèmes-là aussi,
11:39il y a ces situations que vivent les femmes au quotidien,
11:42notamment le harcèlement de rue.
11:44Aujourd'hui, aussi bien on ne dit pas,
11:46on dit non dans sa vie privée, dans sa vie personnelle,
11:49on doit dire non et on n'ose pas toujours dire non dans la rue,
11:53parce qu'on a peur,
11:54d'où ce dispositif qui s'appelle Angela.
11:57La métropole déploie depuis quelques mois ce dispositif.
12:01Demandez, Angela, ça vient du Royaume-Uni,
12:04en quoi ça consiste ?
12:05Angela, c'est un dispositif national
12:08dont s'emparent ou non les collectivités territoriales,
12:11les villes, les départements, les métropoles,
12:14et qui vise à protéger les victimes d'agissements sexistes
12:17dans la rue.
12:18Lorsqu'une femme ou un homme se promène dans la rue
12:22et se sent agressé, alors se sent ou est agressé,
12:24c'est-à-dire qu'il va être suivi,
12:27il va subir des sifflements,
12:29c'est bien...
12:30Importuné ou agressé, c'est ça.
12:32Dès qu'il se sent en insécurité,
12:34il aura la possibilité de se réfugier
12:37dans ce qu'on appelle une safe place,
12:39pour rester dans les anglicismes, dans un lieu sûr,
12:42qu'on aura identifié, qui sera identifié
12:44parce qu'il portera un macaron demandé, Angela.
12:47Celui qu'on voit à l'écran, c'est celui...
12:49De la ville.
12:50...fait par la ville de Grenoble.
12:52La ville a lancé ce dispositif
12:54dans le cadre de Grenoble la nuit.
12:56J'espère que Grenoble nous rejoindra le jour aussi,
12:58parce que les agissements sexistes existent le jour et la nuit,
13:02et pas simplement à destination des bars.
13:05Les bars, les boîtes de nuit, etc.
13:07Pas seulement. Alors, ces lieux, ce sont des commerces ?
13:10Le dispositif métropolitain,
13:12ce sera un dispositif qui concerne tous les commerces,
13:15les établissements publics.
13:17Nous avons déjà formé les agents de Pôle Sud,
13:20la patinoire Pôle Sud, où il y a des regroupements
13:23et où il peut y avoir ce genre d'agissement.
13:26Les agents du Stade des Alpes, également.
13:29Les différentes communes vont former les agents
13:33de leurs salles de spectacle.
13:35Je pense à l'Heure bleue, par exemple.
13:37Et les communes qui entrent dans le dispositif,
13:39Saint-Martin-d'Erre, Hébam, Mélan,
13:42ces communes-là, et Chirol,
13:44ces communes-là forment leurs agents pour ce dispositif
13:48et ont la possibilité aussi de promouvoir le dispositif
13:51auprès de leurs commerçants
13:54pour qu'ils puissent entrer dans ce dispositif.
13:57Je n'ai cité qu'une partie de la métropole.
13:59Je vais aller un peu plus au sud.
14:01Je pense à Fontaine aussi,
14:03Cécyn, qui a une élue qui est vraiment très à fond sur le sujet
14:07et qui a déjà bien avancé sur ce sujet-là.
14:10On a une forte demande des commerçants,
14:12notamment des commerçants grenoblois,
14:14qui souhaitent pouvoir accueillir les personnes en difficulté,
14:18avec les bons mots,
14:19car on ne sait pas forcément ce qu'il faut dire.
14:21Nous, c'est le CIDFF qui forme les commerçants,
14:24les personnels à l'accueil,
14:27qui vont donner, on a une fiche réflexe,
14:29avec les numéros d'urgence,
14:31la possibilité d'appeler quelqu'un pour venir le chercher.
14:34Et puis, voilà, on ne demande pas aux personnes
14:37de s'ériger en zoro,
14:40en chevalier, etc.,
14:42le chevalier qui viendrait sauver,
14:44mais de faire ce que tout citoyen devrait faire,
14:46c'est accueillir avec les bons mots.
14:49Et puis aussi, c'est un moment pour parler
14:52de ce qui se passe dans les rues.
14:54Parce que moi, quand je dis, même à mon âge aujourd'hui,
14:57il m'arrive de me sentir en insécurité,
15:00non, parce que... Voilà.
15:02Mais en revanche, de me faire siffler, de me faire suivre,
15:05d'entendre des remarques qui ne me font pas plaisir.
15:08Je sais que Brigitte Bardot avait pu dire à un moment,
15:11on n'a pas forcément envie d'entendre des mots
15:14qui se veulent gentils, mais qui, en réalité,
15:16sont une forme d'assimilation à ce que je ne suis pas
15:19et qui montre aussi, venant de la personne
15:21qui va prononcer ces mots, qu'elle considère
15:24que je suis sur son territoire.
15:26C'est ça qu'il y a derrière les agissements sexistes
15:29au sein même de nos villes.
15:30Et donc, vous financez aussi cette sensibilisation,
15:34cette aide aux commerces, donc, et ces formations.
15:37On a compris que vous développez des actions toute l'année,
15:40comme des cycles de conférences, des actions dans les collèges.
15:44C'est important, l'éducation est au coeur de la prévention.
15:47C'est où, l'enjeu ?
15:48Oui, l'éducation, c'est essentiel.
15:50La manière dont on va parler d'égalité
15:52entre les garçons et les filles, c'est essentiel.
15:55Dès le début, dans la famille...
15:57Dans les collèges aussi.
15:59Dans les collèges, mais dans les crèches aussi.
16:01La manière dont on va parler de la journée de l'enfant
16:04auprès des parents lorsqu'ils viennent,
16:06ça va être primordial.
16:09Une lutte contre les stéréotypes,
16:10effectivement, dès la plus jeune enfance.
16:13Et là, je voudrais m'adresser au psy personnellement,
16:16à vous, Corine Lemarié,
16:17puisque depuis le début de votre mandat,
16:20il n'est pas un jour sans que la presse évoque
16:22une nouvelle affaire d'agression portée devant la justice
16:25concernant des personnalités.
16:27Ces affaires ont un fort retentissement
16:29parce que ça concerne des personnalités.
16:32Les femmes osent parler, porter plainte aujourd'hui.
16:35Est-ce que, selon vous, c'est un indice de recul ?
16:38Et à prévoir, peut-être.
16:40Comment les choses ont-elles évolué
16:42et comment vont-elles évoluer ?
16:44Alors, il n'y a pas moins de féminicides.
16:46En revanche, il y a de plus en plus de dépôts de plaintes.
16:49Il y a de plus en plus de plaintes
16:51parce qu'il y a de plus en plus de plaintes notées.
16:54Auparavant, pendant très longtemps,
16:56les femmes déposaient plainte.
16:58Ca faisait vaguement l'objet d'une main courante,
17:00voire de rien du tout.
17:02On sait comment ça se passe, les violences au sein de la famille.
17:05Le bon départ, le vrai départ,
17:07c'est au bout de la 8e ou la 9e tentative.
17:10Donc, évidemment qu'au bout d'un moment,
17:12certains policiers ou gendarmes
17:14pouvaient trouver que ça commence à bien faire
17:17et que tout ceci prend du temps, ce qui est vrai.
17:19Si ce n'est pas suivi par une procédure
17:22parce que la personne sera retournée au sein de sa famille,
17:25c'est inutile.
17:26Il y a un gros travail qui a été fait.
17:28Les plaintes sont prises.
17:29Les femmes osent déposer plainte.
17:31On est vraiment dans l'actualité, je pense à Adèle Haenel,
17:34avec ce dont elle parle.
17:36Quand elle a commencé à dénoncer son auteur,
17:40c'était, à sa manière, à elle, c'était avec ses cris.
17:44Elle a lancé le MeToo
17:45dans le milieu du show business et du cinéma.
17:49Elle ne voulait pas déposer plainte à l'époque.
17:52Justement, elle n'avait plus confiance.
17:54C'est des faits qui se sont passés quand elle était jeune.
17:57Elle pouvait encore le faire, mais elle ne voulait pas le faire.
18:01Elle a pris la décision de le faire.
18:03On loue toujours Gisèle Pellicot d'avoir eu cette stature,
18:07ce courage magnifique d'exiger que son procès ne passe pas en huis clos,
18:13mais qu'il soit public pour qu'on puisse en parler.
18:15D'enlever ses lunettes et d'assumer...
18:18Exactement.
18:19Aujourd'hui, on se montre...
18:21Les femmes transposent et osent.
18:22On n'est pas dans le milieu du show business,
18:25on n'est pas nécessairement exposées,
18:27mais aujourd'hui, cette notion du consentement,
18:30cette notion d'agression aussi, elle doit être...
18:33Aujourd'hui, en tout cas,
18:35chacune des femmes, quel que soit leur milieu ou leur position,
18:38doit comprendre qu'elle a les moyens
18:40de faire respecter son consentement et ses libertés.
18:43Exactement. On lève la tête, on ne baisse plus les yeux,
18:46on est convaincue de ce que sont nos droits,
18:49et on les assume.
18:50Grâce notamment à l'action de la métropole,
18:52on l'a compris avec le plan d'action que vous développez,
18:56pour les deux années que vous allez présenter
18:58en conseil métropolitain.
19:00Est-ce que je peux juste vous faire...
19:0230 secondes.
19:0330 secondes de promotion pour le Féminisme fait le printemps.
19:07C'est un dispositif de conférence
19:09qu'on a mis en place déjà depuis deux ans.
19:11Je vous fais une annonce importante,
19:13les 13 et 14 juin 2025 auront lieu sur la métropole de Grenoble,
19:17le Féminisme fait le printemps en grand.
19:19Sur deux journées, une journée destinée aux professionnels,
19:23c'est un événement national,
19:24une première journée destinée aux professionnels,
19:27destinée plus aux élu·e·s et au grand public,
19:30où l'on parlera de féminisme, d'agissement sexiste,
19:33mais aussi de féminisme dans l'entreprise,
19:35d'égalité entre les femmes et les hommes.
19:38On a plein de têtes d'affiches qui viennent,
19:40c'est un moment merveilleux.
19:42Tant mieux pour toutes ces femmes et tous ces hommes aussi,
19:45qui, aujourd'hui, selon la métropole
19:47et dans l'évolution de la société,
19:49doivent retrouver un pied d'égalité.
19:52Merci beaucoup, Corine Lemarié. Bonne chance dans la suite
19:55de votre fonction et merci encore à tous de votre fidélité.
19:58A très vite.