Pascal Terrasse, ancien président socialiste du Département de l'Ardèche, ancien député, démissionne de son mandat de conseiller départemental de Bourg-Saint-Andéol. Il ne vise pas d'autres fonctions électives dans l'immédiat, mais continuera à faire de la politique.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00D'ici matin, actus locales et musiques sur France Bleu Drôme Ardèche.
00:04Et notre invité ce matin, Nathalie Rodrigues, c'est l'ancien président du département de l'Ardèche, ancien député Pascal Terrasse.
00:11Bonjour Pascal Terrasse !
00:14Bonjour !
00:15Vous avez assisté vendredi à votre dernière séance plénière du conseil départemental de l'Ardèche.
00:21Vous démissionnez de votre mandat de conseiller départemental de Bourse-Saint-Andéol. Pourquoi ?
00:27C'est assez simple, au fond, ça fait maintenant 30 ans, voire un peu plus, que je suis conseiller départemental de l'Ardèche.
00:35Je suis rentré, j'avais 27 ans, j'étais un jeune garçon plein d'enthousiasme.
00:40Et à un moment donné, l'horloge biologique tourne. Je ne suis pas très vieux, j'ai 60 ans.
00:45Et je pense qu'il faut passer la main maintenant. C'est bien, c'est le bon moment.
00:49Et pourquoi vous vous êtes relancé dans les élections ? Pourquoi vous vous êtes représenté alors en 2021, si vous saviez que vous n'iriez pas au bout ?
00:57Alors, j'avais précisément indiqué à mes électeurs que je ne ferais qu'un mi-mandat et que je céderai ma place à mon suppléant, à mon remplaçant, Bernard Chazot.
01:06Pourquoi ? Je vais vous dire les choses assez simplement, c'est que c'est un canton qui est compliqué, difficile,
01:11où le Rassemblement National fait beaucoup, beaucoup de voix.
01:15Et donc, on m'avait invité à faire barrage au Front National.
01:18Donc, j'y suis allé avec enthousiasme et j'ai gagné l'élection.
01:22Vous avez dit, un vendredi, au sein de l'hémicycle du Conseil Départemental, que vous continuerez quand même à faire de la politique.
01:29C'est-à-dire, sous quelle forme ?
01:33J'en sais rien. En tout cas, je suis un passionné de politique.
01:35Vous savez, moi, j'ai été élu très jeune, à la fois plus jeune député de France, l'un des plus jeunes présidents de Conseil Départemental de France.
01:43J'ai 60 ans. Et donc, je ne vais pas m'arrêter.
01:45Et je vais rester en politique, probablement dans des formes un peu différentes.
01:50On peut faire de la politique dans des associations.
01:52On peut être conseiller pour celles et ceux qui font de la politique.
01:56Et puis, on ne sait jamais. Il va y avoir des élections municipales dans moins de deux ans maintenant.
02:01Je peux être utile à Nardèche ou ailleurs.
02:04Donc, je serai évidemment présent d'une manière ou d'une autre en politique.
02:08Et puis, je m'y intéresse toujours, vu la situation actuelle.
02:12Moi, je fais partie de cette génération des anciens.
02:15Je ne me réjouis pas tellement de la situation d'aujourd'hui, en réalité.
02:19On va revenir sur la situation d'aujourd'hui.
02:21Juste, vous dites, pour les municipales, je pourrais être utile.
02:24Vous envisagez un nouveau mandat ?
02:26Un mandat de maire, par exemple ?
02:28Ou même, je ne sais pas, un autre mandat de sénateur ?
02:32Alors, sénateur, certainement pas.
02:34Ça m'a déjà été proposé, et donc, certainement pas.
02:36Non, maire, ou en tout cas, être dans une équipe municipale.
02:40A voir, je n'en sais rien.
02:42Pour le moment, peut-être que ce que je suis en train de vous raconter ne se fera pas.
02:45Je n'ai pas, en tout cas, une ambition débordante pour occuper notre fonction.
02:50Je dis simplement, si je peux être utile,
02:52et si, en gros, je peux être en capacité,
02:56surtout d'éviter l'arrivée du Front National dans une commune de mon territoire,
03:01oui, je serai actif et présent.
03:03Pour en revenir à la situation actuelle,
03:06qu'est-ce que vous pensez de la nomination de François Bayrou comme Premier ministre ?
03:12– On est dans une situation inédite dans notre pays.
03:15Je ne vais pas vous raconter ce qui se passe de par le monde,
03:17des guerres, des conflits, voir ce qui se passe à Mayotte, c'est tragique.
03:21La France a plus que jamais besoin d'une grande stabilité.
03:24François Bayrou, je pense, peut amener cette forme de stabilité.
03:27C'est quelqu'un qui est dans une position centrale.
03:30Il doit être en capacité de rassembler au-delà de sa famille politique.
03:35Je souhaite bien qu'il soit en capacité de faire en sorte
03:37que la gauche dite de gouvernement, la gauche progressiste,
03:40puisse être associée de près ou de loin à des responsabilités.
03:44On ne peut pas toujours rester dans des postures qui n'aboutissent à rien.
03:49En réalité, moi j'appelle mes camarades et anciens amis socialistes à s'ouvrir.
03:54Parce qu'à force de dire non et à force de suivre en permanence la France insoumise,
03:58il ne se passe rien dans le pays.
04:00Donc on a besoin de tout le monde,
04:02le temps qu'on arrive aux prochaines élections présidentielles.
04:05Et à ce moment-là, au moment des prochaines élections présidentielles,
04:09chacun aura le loisir de voter pour les convictions qui sont les siennes.
04:13Mais là, on ne peut pas attendre.
04:14On est dans une situation extrêmement compliquée
04:17et qui peut être dramatique pour le pays.
04:19Donc oui, rassemblement en unité pour tous.
04:22Donc vous êtes plutôt confiant dans les capacités de François Bayrou
04:25à mener ce rassemblement ?
04:27Des forces de l'arc républicain, comme on les appelle aujourd'hui ?
04:31Alors, je suis confiant comme je l'étais avec Michel Barnier.
04:35En réalité, ni plus ni moins.
04:37J'ai presque envie de dire qu'aujourd'hui,
04:39il ne s'agit pas simplement de François Bayrou et de sa capacité à rassembler.
04:43Je crois qu'il sait le faire.
04:44Moi, vous savez, François Bayrou, je l'ai vu appelé à voter pour Ségolène Royal
04:47quand j'étais l'un de ses porte-parole de Ségolène Royal en 2015.
04:52Il a voté pour François Hollande sans problème contre Nicolas Sarkozy.
04:56Donc c'est quelqu'un qui sait à la fois parler à la gauche et à la droite.
04:59La réalité, ce n'est pas François Bayrou.
05:01La réalité, c'est une partie de la gauche
05:03jusqu'à quand elle sera en capacité de renoncer à ses alliances
05:09qui sont mortifères avec la France insoumise.
05:11C'est ça le sujet au fond.
05:13Soit elle est capable, cette gauche démocratique,
05:15moi je pense en particulier au Parti socialiste, aux écologistes,
05:19au Parti communiste avec qui j'ai mené des combats permanents d'ailleurs.
05:23Et là, on voit à quel point aujourd'hui,
05:26il y a un affaissement de la politique, une violence politique
05:30qui n'est plus acceptable dans le pays, surtout dans cette période-là.
05:33Donc oui, c'est aux socialistes à prendre leur responsabilité
05:36dans l'espace qui est le leur aujourd'hui.
05:38Dernière question.
05:39On va fêter mercredi les 30 ans de la découverte de la grotte Chauvet.
05:42Vous êtes entré en politique à peu près au même moment que cette découverte.
05:46Depuis, la grotte a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
05:49Depuis, elle se visite à travers l'espace de restitution pour lequel vous avez œuvré.
05:53Ça reste votre plus grand souvenir, votre souvenir politique le plus important ?
05:59Probablement, vous savez, moi je suis de Saint-Remez,
06:02une commune dans les gorges de l'Ardèche,
06:04où j'ai connu bien avant les inventeurs de la grotte.
06:08Les découvreurs, c'était des gens que je connaissais évidemment,
06:11moi-même étant spéléologue.
06:12Donc je suis rentré en politique exactement au même moment, en 1994.
06:17Et j'ai surtout eu cette chance d'être un élu
06:19qui a porté la restitution de la grotte Chauvet
06:21et la faire inscrire au patrimoine mondial de l'UNESCO.
06:24J'ai cette chance d'avoir été celui qui l'a conceptualisé,
06:27qui l'a bâti et qui l'a inauguré.
06:29C'est très rare pour les élus.
06:30En général, ce ne sont jamais les mêmes.
06:32Ceux qui conceptualisent un projet,
06:33ce n'est jamais celui qui l'inaugure en règle générale,
06:36parce que ce sont des projets très longs.
06:37Donc ça a été le plus beau moment de ma vie.
06:39Et c'est peut-être à partir de là où j'ai décidé justement
06:41d'arrêter mes fonctions de président du département de l'Ardèche
06:45parce que je pense avoir fait le job au bon moment.
06:48Et d'ailleurs, la réfection de la cathédrale Notre-Dame
06:51m'a fait beaucoup penser à ça.
06:52C'est-à-dire, en gros, quand on a fait quelque chose de bien et de beau,
06:55on a envie de tourner les talons, comme on dit.
06:57C'est fait.
06:59Merci.
07:00Merci, Pascal Terrasse,
07:02qui a démissionné de son poste de conseiller départemental
07:05de Bourg-Saint-Andéol,
07:07qui n'est plus au département
07:08et qui nous donnera des nouvelles
07:10de la suite de sa carrière politique,
07:12donc plutôt en coulisses, si on l'a bien compris.
07:14Merci, Pascal Terrasse.
07:16Avec grand plaisir.
07:17Bonne journée à tous.