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00:00Victoire moins le quart, chaque matin, notre quart d'heure Toulousain, en direct, avec notre invité, avec vous aussi, 05 34 43 31 31.
00:09On parle de François Bayrou, sera-t-il un bon Premier Ministre ? Est-ce que vous comprenez le choix d'Emmanuel Macron ?
00:14Vous participez au quart d'heure Toulousain, Christine prend vos appels, 05 34 43 31 31. On en parle aussi avec votre invité, Jeanne-Marie Marcoux.
00:21Le Président Socialiste du Conseil Départemental de la Haute-Garonne. Bonjour Sébastien Vinceni.
00:25Bonjour.
00:26Comment allez-vous ? Comment va le socialiste que vous êtes ?
00:29Écoutez, comme un responsable politique et un élu local, dans une période instable, une période troublée je dirais.
00:38Vous n'avez pas le moral ?
00:39Ah si, moi je suis un éternel optimiste et j'aime bien maîtriser le destin de ma collectivité et aussi assumer mes responsabilités dans un temps difficile.
00:51Il faut savoir faire face, prendre les décisions et continuer à avancer.
00:56La France elle est décentralisée, déconcentrée, on sait ce qu'on a à faire quand on se lève le matin.
01:02Moi je préside une collectivité qui a des missions essentielles auprès de nos concitoyens pour prendre en charge la protection de l'enfance, nos seniors en perte d'autonomie.
01:11Alors vous avez donc annoncé la suppression de 500 postes au sein du département, c'est un des plus gros employeurs du département.
01:17Êtes-vous prêt à revenir sur ce plan d'économie Sébastien Vinceni ?
01:21Depuis maintenant deux ans, nos finances ont été plongées dans le rouge.
01:26Deux circonstances, d'abord économiques, vous savez nous dépendons de ce qu'on appelle les frais de notaire.
01:32Ce sont l'une de nos principales recettes qui a été divisée par deux, près de 253 millions d'euros pertes de TVA.
01:41Le contexte économique, quel que soit le gouvernement, il n'a pas changé pour le conseil départemental.
01:46Le modèle de financement est complètement obsolète.
01:50Donc je suis obligé de faire face.
01:52Aujourd'hui il faut savoir réduire la voilure, c'est-à-dire faire des économies sur notre propre fonctionnement pour pouvoir continuer à assurer nos missions essentielles auprès des personnes les plus vulnérables.
02:03Toutes les semaines il y a des manifestations des agents du département sous vos fenêtres.
02:06La semaine dernière, des agents ont même forcé la porte de votre assemblée plénière pour dénoncer ce plan social radical.
02:12Sur quoi êtes-vous prêt à revenir ? Peut-être sur rien ?
02:15En fait, je suis obligé de maintenir le cap.
02:17Pour autant, il faut savoir être un homme de dialogue.
02:19Moi, j'ai toujours favorisé le dialogue social dans ma collectivité.
02:23J'entends les craintes et les inquiétudes.
02:26J'ai gelé toutes nouvelles annonces pour pouvoir faire différemment.
02:30Il y a aujourd'hui plusieurs leviers pour réduire la masse salariale de ma collectivité et la transformer.
02:36J'aurais pu toucher les primes et les salaires.
02:39Tout ceci est maintenu.
02:40Je maintiens le pouvoir d'achat des agents de la collectivité.
02:44Il va en rester plus de 6900.
02:47J'ai près de 7000 et quelques agents au sein de ma collectivité.
02:51Pour autant, chaque année, il y a des départs à la retraite.
02:54Ils ne vont pas être remplacés systématiquement.
02:57On parle de deux départs à la retraite sur trois non remplacés.
03:00Ça sera peut-être plus.
03:02Peut-être la totalité pour pouvoir maintenir les contractuels en poste au sein de la collectivité.
03:09C'est le dialogue que j'ai ouvert avec les organisations syndicales.
03:13Il y a toujours de la mobilité naturelle entre les départs volontaires,
03:17ceux qui changent de carrière, ceux qui partent dans d'autres collectivités,
03:20et puis les départs à la retraite.
03:22Combien de départs en retraite sont programmés pour 2025 ?
03:24C'est toujours difficile à l'identifier précisément.
03:28C'est entre 250 et 300 départs à la retraite.
03:31Vous dites ce matin sur France Bloc que, en plus de ces 500 postes,
03:35200 à 300 personnes dont 300 départs en retraite n'ont remplacé
03:41C'est acté ?
03:42Ce n'est pas acté. Il y a des postes très essentiels.
03:45Si c'est un départ à la retraite d'un cuisinier au sein d'une cantine,
03:48il faut quand même continuer à faire le repas pour nos collégiens.
03:51Si c'est un poste d'évaluatrice ou d'évaluateur pour les plans d'aide
03:55pour les personnes en perte d'autonomie ou de handicap,
03:59c'est essentiel de maintenir cette mission.
04:01Il y a des missions qui sont essentielles et où on les remplacera.
04:05Mais on va pouvoir faire de la gestion des ressources humaines au sein de notre collectivité.
04:10Mais je dois réduire notre fonctionnement de notre collectivité
04:15pour pouvoir encore dégager des capacités de faire nos missions essentielles.
04:20J'aimerais vous faire écouter une contre-actuelle du département
04:23qu'on a rencontrée il y a quelques jours lors d'une manifestation au centre-ville de Toulouse.
04:26Elle dit que l'ambiance est tendue au département
04:29et elle-même ne sait pas encore combien de temps elle aura du travail.
04:31C'est extrêmement violent et là il y a une incertitude qui demeure dans les services.
04:35C'est extrêmement compliqué pour nous de faire notre travail, d'être sereins.
04:38C'est une atmosphère très anxiogène.
04:41Une atmosphère très anxiogène, j'imagine que ça vous affecte d'entendre ça ?
04:45Bien entendu, vous savez, je prends des décisions qui ne sont pas de gaieté de cœur.
04:49Pour un homme de gauche, se retrouver du jour au lendemain dans cette situation,
04:52en juin, quand on a vu le mur arriver, mur budgétaire,
04:57c'est-à-dire avoir près de 10% d'économies sur notre propre budget à faire,
05:03sinon on serait en déficit structurel avec un risque de mise sous tutelle.
05:08Bien sûr que ça crée un climat anxiogène, je le comprends.
05:11Je le subis tous les jours en prenant des décisions de réduction de nos politiques publiques.
05:16Pour autant, on est dans un contexte national de déficit public de l'Etat majeur.
05:22Dans un contexte où le législateur ne nous a pas entendu depuis plusieurs mois
05:27quand on dit qu'on ne finance plus à la bonne hauteur les politiques pour prendre en charge
05:33les personnes en situation de handicap ou le vieillissement,
05:36il y a à faire une grande réforme pour financer nos collectivités.
05:39Bon, ça c'est un débat national que je porte avec mes collègues présidents de départements.
05:44Vous avez commencé, j'aimerais quand même qu'on dise un petit mot sur le contexte national,
05:48vous avez commencé cette interview en disant que vous étiez un optimiste.
05:50Est-ce que vous êtes optimiste depuis la nomination de François Bayrou à Matignon ?
05:53Le nouveau Premier ministre a les clés en main pour pouvoir changer de cap et de méthode.
05:59Maintenant, nous attendons de savoir ce qu'il va mettre sur la table.
06:02Vous savez, le parti socialiste, comme ce n'est pas un Premier ministre de gauche, va être dans l'opposition.
06:08Mais dans l'opposition responsable.
06:10Nous avons fait des propositions pour améliorer le pouvoir d'achat de nos concitoyens,
06:15pour remettre à plat la réforme des retraites.
06:19Il peut réconcilier la droite et la gauche ?
06:21Je crois qu'il y a une nécessité aujourd'hui de faire différemment.
06:24Parce qu'il n'y aura que deux réponses à l'issue de cela.
06:28Soit c'est la crise institutionnelle et politique qui finalement s'accélère,
06:33et on sait quel sera le résultat final.
06:37C'est un effondrement démocratique de notre pays,
06:39avec le risque de voir le Front National, le Rassemblement National, accéder au pouvoir.
06:44Ou il y a une autre voie, c'est celle de la raison, du dialogue, du débat parlementaire efficace.
06:51Vous appelez les députés socialistes de la région à être raisonnables ?
06:54Je les appelle surtout à prendre leurs responsabilités.
06:58S'il n'y a pas de changement de cap.
07:00S'il y a un changement de cap, bien sûr nous serons responsables.
07:03Et Boris Vallaud réclame notamment l'abrogation de la réforme des retraites.
07:08Vous l'avez dit, pas de nouvelle loi immigration et pas de 49.3.
07:11Merci beaucoup Sébastien Vincenny, président socialiste du conseil départemental de l'Haute-Garonne.