Au lendemain du passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, faisant au moins quatorze morts et d'immenses dégâts dans le département le plus pauvre de France, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau annonce se rendre sur place et envoyer des renforts.
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00:00Tout à fait. De toute façon, tout est prioritaire, Monsieur. Tout est prioritaire à Mayotte. Il y a l'eau, il y a la sécurisation du territoire parce qu'il faut gérer la pré-crise.
00:13La pré-crise, il ne faut pas que cette crise débouche à des crises sécuritaires, à des crises sanitaires.
00:23Il va falloir... De toute façon, tout est prioritaire à Mayotte aujourd'hui parce que quand on voit l'ampleur de dégâts, qu'est-ce qui n'est pas prioritaire finalement ?
00:32Il faut tout refaire, il faut tout reconstruire à Mayotte. Et aujourd'hui, bien évidemment, la priorité des priorités, c'est au moins rétablir les réseaux où les gens puissent satisfaire leurs besoins primaires.
00:47Mais ça, il faut le faire très très très vite. Mais moi, ma crainte, c'est surtout cette crise sanitaire qui est devant nous, avec tout ce beau monde qui est dans les deux coins et qu'on ne sait pas combien.
01:02Mais ce qui est certain, c'est que si on ne fait pas vite, avec la chaleur, avec la saison de pluie qui arrive, on va droit à une catastrophe sanitaire.
01:09C'est-à-dire que vous évoquez à mots couverts ces milliers et milliers de personnes qui étaient dans des bidonvilles, des bidonvilles qui ont été rasées par le cyclone et ce nombre de victimes qu'on ignore.
01:21C'est bien ça dont on parle ?
01:24Tout à fait. Moi, j'étais maire il y a quelques mois. Dans ma commune, j'avais l'une des plus grandes bidonvilles de France, la Vigie. Et ce matin, des témoignages, les gens sont allés à la Vigie.
01:41C'est le silence. Et on ne voit personne dans les rues. Donc ça veut dire que ces gens-là sont quelque part. Et donc j'ai bien peur qu'on va droit à une crise franchement sanitaire et que là, on n'a pas de temps à perdre.
01:55Il faut vite envoyer des renforts pour chercher des gens qui sont dans les décombres et pouvoir les enterrer dignement. Mais sinon, c'est sûr qu'au vu de ce qui se passe actuellement, c'est une catastrophe et qu'il va falloir absolument prendre toutes les mesures.
02:15Mais d'une crise sociale, d'une crise climatique, d'une crise sanitaire, si rien n'est fait, on va déboucher à une crise politique parce qu'il s'agit de 400 000 personnes à Mayotte qui vivent régulièrement. Et maintenant, on ne sait pas combien il restera.