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Transcription
00:00Nous venons de tenir une réunion de crise sur la situation de Mayotte.
00:11Situation qui croise plusieurs facteurs de risque immédiat et de moyen terme.
00:24Tout le monde a bien compris ce qui se passait, un cyclone d'une violence inattendue, des vents à plus de 200 km heure,
00:39des équipements publics très endommagés ou détruits, à la préfecture, à l'hôpital, à l'aéroport, rendant impossible un très grand nombre de liaisons aériennes,
00:59et des risques très graves, très violents encourus pour les habitations et aussi pour les habitations précaires, bidonvilles, notamment occupées par les irréguliers.
01:23Ce qui fait que le bilan pour l'instant n'est pas très facile à faire. Le ministre de l'Intérieur va vous communiquer ce que nous avons comme renseignements.
01:38Le souci, ce n'est pas seulement le court terme et les secours et l'aide que nous pouvons apporter, mais c'est aussi le moyen terme pour l'alimentation en eau, pour l'alimentation en nourriture,
01:53notamment des équipements les plus sensibles. Prisons, centres de rétention, et tout ça est évidemment un facteur de risque qui s'accumule.
02:08Comme les transports aériens ne sont pas immédiatement possibles, comme les transports maritimes prennent quatre jours à partir de la Réunion, et donc ces soucis à venir sont très préoccupants.
02:31D'abord préoccupés pour la sécurité immédiate des personnes. Et M. le ministre, qui est originaire de Mayotte, partage évidemment ses soucis, y compris pour sa propre famille à laquelle nous pensons.
02:47Mais évidemment, l'éloignement, les difficultés d'équipement, les usines de retraitement de l'eau, l'assainissement, tout cela crée une multiplication de crises. La seule chose qu'on a pu sentir dans cette Réunion, qu'on a sentie à coup sûr, c'est que les services de l'Etat sont présents et organisés.
03:16Mais que les moyens techniques et logistiques, ce sont évidemment des investissements qui ne sont pas immédiatement disponibles et qu'on va mobiliser de toutes les manières possibles, surtout quand on aura le bilan que nous n'avons pas aujourd'hui.
03:34Alors le ministre de l'Intérieur va vous faire un point précis sur une situation dans laquelle il est très important qu'on mesure les réponses immédiates et de moyen terme.
03:49Merci, Monsieur le Premier ministre. Je suis entouré au-delà des ministres compétents, mais autour de la table, puisque c'est le Premier ministre qui présidait cette cellule intermédiaire de crise.
04:03Il y avait 13 ministres qui sont totalement mobilisés. Et avec la présence de Tani, je veux dire, après ce que vient de dire le Premier ministre, notre totale solidarité avec nos compatriotes maorais qui sont vraiment durement éprouvés et qui le seront dans les jours et sans doute dans les semaines à venir.
04:24Je pense qu'il y a une mobilisation exceptionnelle de l'Etat. C'est une situation vraiment exceptionnelle. Depuis 1934, il n'y avait pas eu à Mayotte un tel événement climatique qui, comme le Premier ministre l'a indiqué, a conjugué à la fois du vent, plus de 226 km heure pour les rafales, ensuite de la pluie.
04:44Et vous savez qu'on a un habitat précaire qui est accroché à flanc de colline. Et avec le ruissellement, avec la déstabilisation du terrain, c'est bien entendu une catastrophe. Et l'entièreté de cet habitat précaire a été évidemment détruit. Et puis le 3e élément, c'était une forte houle qui a pu créer parfois des phénomènes de submersion marine.
05:05Donc un épisode climatique qui est absolument dramatique. Tout l'Etat, tous les services, les ministères sont absolument mobilisés. C'est la raison d'être d'ailleurs de cette cellule de crise qui, à partir de maintenant, va se réunir deux fois par jour, deux fois par jour, qui va mobiliser l'ensemble des services de l'Etat pour apporter vraiment une aide, d'abord de secours pour nos compatriotes maorais.
05:33Dans un premier temps, il a fallu assurer l'ordre public avec les 1600 gendarmes et policiers qui sont présents parce qu'il y a eu un début de pillage. Mais très, très vite, on a réagi avec le préfet de Mayotte pour faire en sorte que nos gendarmes, nos policiers soient sur le terrain et qu'ils empêchent justement ce genre d'exaction. Ça, c'est important.
05:53Désormais, place aux opérations de secours, bien évidemment, qui sont aujourd'hui retardées, par exemple en matière routière, parce qu'on a beaucoup d'arbres qui sont en travers des routes. Mais les équipes aujourd'hui, notamment de sauveteurs, de sapeurs-pompiers, de gendarmes, de policiers, tout le monde est très, très mobilisé, ainsi que les services techniques des différentes villes.
06:17Ce que je veux dire, c'est qu'en matière d'infrastructure essentielle, on a un aéroport dont la tour est détruite, malheureusement. Et heureusement, en revanche, je parle sous le contrôle de Catherine Vautrin, la piste est praticable. Mais ça veut dire qu'on pourra l'emprunter pour des avions militaires.
06:35Pas question d'avoir des atterrissages, notamment d'avions commerciaux. Mais le pont aérien qu'on va pouvoir mettre en place à partir de la Réunion, ça va nous permettre, en tout cas de jour, d'atterrir. On va avoir deux DACH. On en a un et un autre qui va être en renfort.
06:54Deux avions de type CASA et un gros avion militaire de type 400M qui vont assurer chacun leur tour et en permanence ce pont aérien pour transporter un certain nombre de choses. Donc le terminal aéroportuaire va malgré tout être utilisable pour les transports, pour acheminer par exemple l'eau, la nourriture, etc.
07:14Ensuite, le terminal portuaire semble ne pas avoir été trop affecté. Là aussi, la Marine nationale va mobiliser des navires, notamment le Champlain et le Marion Dufresne. À partir du Champlain qui a une grosse capacité d'emport, on aura des containers, par exemple, des rations de combat, etc.
07:35Et ça, c'est important. Je dois dire qu'on compte beaucoup aussi sur l'armée en matière de tentes, de bâches. Et le ministre de la Défense était aussi dans la Réunion pour nous assurer de la mobilisation de ses troupes.
07:50Pour ce qui concerne l'hôpital, Madame la ministre de la Santé, l'hôpital a été endommagé et des services importants, cruciaux de l'hôpital, réanimation, etc. ne pouvaient plus fonctionner. Au moment où je vous parle, a priori, l'électricité est revenue comme l'électricité est revenue dans la capitale Mamoudzou.
08:09Mais là aussi, on va dans les prochains jours amener sur place un hôpital de campagne. Bien sûr que l'hôpital va être conforté, réparé autant que faire se pourra. Mais un hôpital de campagne sera amené dans les tout prochains jours.
08:23Ce que je veux dire aussi, c'est que jusqu'à mercredi d'aujourd'hui, demain, jusqu'à mercredi, il va y avoir cinq vagues successives de renforts pour la sécurité civile. Ça fait à peu près 800 personnes. Et parmi ces 800 personnes, nous aurons évidemment le matériel qui va avec, tout le matériel qui va avec, les équipements aussi, mais aussi du personnel médical, 210 personnels médicaux dans un premier temps.
08:49Bien entendu, il faudra renforcer ensuite progressivement les personnels médicaux qui seront envoyés dans un premier temps. Pour ce qui concerne les réseaux, les routes, j'en dis un mot, l'électricité a été coupée. On a un problème d'assainissement et un problème d'eau. Par conséquent, il va y avoir un certain nombre d'enjeux dans les prochaines heures.
09:11Ça sera d'abord l'habitat. L'habitat précaire a été entièrement détruit, entièrement détruit. Évidemment, les bâtiments publics, les écoles et autres seront réquisitionnés pour protéger les personnes, qu'elles soient d'ailleurs en situation régulière ou irrégulière. Aujourd'hui, il faut sauver des vies humaines. Il faut héberger les hommes, les femmes, les enfants, quelle que soit leur situation qui se trouve à Mayotte dans ces locaux.
09:37Pour ce qui concerne l'habitat qui est l'habitat en dur, il a beaucoup souffert. Il a beaucoup souffert aussi. Donc il faudra sans doute que les habitants puissent là encore se réfugier dans des bâtiments publics. Dans les heures, dans les jours à venir, il faudra sûrement étudier des solutions de campement, de même que nous allons envoyer des renforts de gendarmerie militaire aussi. Et il faudra bien entendu pouvoir les loger, pouvoir les nourrir.
10:05Mais les besoins essentiels aujourd'hui, au-delà des secours – les secours, c'est maintenant, c'est d'urgence – mais les besoins dans quelques heures, dans quelques jours, ce sera bien entendu les besoins en nourriture, ce sera les besoins en eau potable et c'est les besoins notamment en logement. Et ça, on y accorde vraiment beaucoup, beaucoup d'importance.
10:23Voilà ce que je voulais vous dire. Il y a beaucoup d'autres choses qui ont été discutées parce que ça concerne vraiment encore une fois tous les ministères. Mais sous l'autorité du Premier ministre, je veux dire qu'on a une entière mobilisation. C'est une situation qui est dramatique, qui est absolument exceptionnelle.
10:41Mais l'ensemble des services de l'État se tient pour porter secours à nos compatriotes maorais. J'ai eu, je pense, le Premier ministre aussi à plusieurs reprises, le président de la République qui se tient heure par heure aussi informé de la situation.

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