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Un cyclone tropical intense s'abat sur l'archipel de Mayotte ce samedi 14 décembre. Des vents pouvant atteindre 200 à 230km/h sont attendus, alors que les habitants sont appelés à rester confinés.

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Transcription
00:00La situation est catastrophique, apocalyptique, je ne sais pas trouver les mots, j'ai absolument tout perdu, l'ensemble de l'hôtel est complètement détruit,
00:09comme vous pouvez le voir derrière, plus de toiture, plus de chambres ont été complètement détruites, je ne sais pas si vous faites attention encore derrière moi,
00:18vous pouvez le voir aussi, regardez les appartements qui sont vides, tout est dans l'ensemble détruit, il n'y a plus rien, on dirait, écoutez,
00:27une vision apocalyptique, comme s'il y avait une bombe atomique qui était tombée sur Mayotte.
00:31Est-ce que vous savez un petit peu ce qui s'est passé pour vos voisins les plus proches ?
00:35C'est exactement pareil, puisque j'ai un visu dessus, écoutez, la vision est de destruction, plus de toit de partout, c'est apocalyptique, le terme exact est là,
00:47il n'y a plus rien, plus rien, plus rien.
00:50Oui, c'est le scénario du pire.
00:53Comment ?
00:55C'est le scénario du pire.
00:57Exactement, regardez, il suffit de regarder juste derrière moi et vous pouvez voir un peu l'état des chambres, regardez, voilà.
01:05En ce qui concerne l'eau, l'électricité, est-ce qu'il y a encore quelque chose qui fonctionne ?
01:09Il n'y a plus rien qui fonctionne, plus rien, il n'y a plus d'eau, il n'y a plus d'électricité, les personnes viennent de plus en plus,
01:16il y a de plus en plus de pilleurs qui arrivent, qui sont arrêtés bien sûr par les services de l'ordre, qui font leur travail de façon formidable, il faut dire,
01:23il faut remercier Monsieur le Préfet qui a hyper bien assuré tout ça, il n'y a pas de soucis, c'est simplement qu'aujourd'hui, les infrastructures et les structures,
01:30eh bien, ceux qui n'ont pas tenu ne pourraient pas tenir avec un vent comme ça.
01:34Les infrastructures, justement, il y a un tiers des habitations à Mayotte qui sont des habitats non solides, c'est ça, ce sont des habitats précaires, 100 000 personnes.
01:44C'est ça, c'est exactement, vous avez des habitations extrêmement précaires, faites de tôles, imaginez des tôles à 250 km heure, ce que ça peut faire déjà si c'est à 50 km heure.
01:54Aujourd'hui, la vision que je peux avoir lorsque je suis en train de vous parler, il n'y a plus rien, plus rien, plus rien sur Mayotte.
02:01Est-ce que vous avez réussi à avoir des nouvelles de proches, d'amis de Lille ? Est-ce que vous savez s'il y a des victimes ?
02:06Alors, les victimes, on ne les compte pas encore, je sais qu'il y a eu énormément de soucis au niveau de l'hôpital et beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes dans la structure elle-même.
02:17Les amis, eh bien, partout, tout le monde dit, eh bien, moi, je n'ai plus de maison, je n'ai plus d'hôtel, je n'ai plus de commerce, je n'ai plus rien.
02:24C'est-à-dire que ce qui arrive ici, je crois, la dernière fois que je l'ai vu, c'était pour Louis, il y a quelques années, en 1995, à Saint-Martin, et j'y étais.
02:33Vous n'aviez jamais connu ce qui se passe actuellement à Mayotte ?
02:37Non, monsieur, ça fait 23 ans que je suis à Mayotte, j'avais jamais connu ça, ça fait 23 ans que je n'ai vu que des petites pluies ou des fortes pluies, mais pas autant de dégâts.
02:47Là, aujourd'hui, Mayotte est complètement détruit, détruit, détruit, détruit. Il n'y a plus rien.
02:53Alors, vous êtes passé de l'alerte violette à l'alerte rouge, c'est-à-dire que les secours vont enfin pouvoir venir à votre rencontre.
02:58Est-ce que vous voyez, justement, des équipes autour de vous ou pas du tout encore ?
03:01Oui, les services préfectoraux ont fait le nécessaire, je vois déjà les pompiers, on a pu voir aussi des policiers, des gendarmes faire des patrouilles en plein cyclone, bravo, mais franchement, félicitations.
03:14Il faut le dire aussi parce que ça a été fait, tout est fait, on voit qu'au niveau de la préfecture, tout est fait et tant mieux, mais aujourd'hui, les structures n'ont pas tenu, aucune structure n'a tenu à Mayotte.
03:26Vous avez toujours des vents aussi forts là autour de vous ?
03:29Alors, comme vous pouvez le voir, voilà, on a des vents, alors là, ils doivent être à 70-80 km heure, c'est assez impressionnant, mais ce qu'on a connu tout à l'heure est inimaginable dans la pensée humaine.
03:42Votre principale inquiétude pour les toutes prochaines heures, c'est quoi ?
03:46Alors, la principale inquiétude, ce sont bien sûr les payages, l'inquiétude économique parce que Mayotte est à plat, déjà que la situation était extrêmement compliquée.
03:55Voilà, l'inquiétude, c'est d'annoncer demain matin à mon personnel qu'ils seront tous au chômage économique comme l'ensemble, je pense, des personnels sur Mayotte.
04:04On ne va pas vous retenir plus longtemps, Bruno Garcia, parce qu'il faut évidemment vous mettre à l'abri et ne pas prendre de risques.
04:10Merci infiniment pour votre témoignage et bon courage pour les prochaines heures.

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