Delphine Depardieu et Arnaud Denis évoquent le succès de la pièce «Les liaisons dangereuses».
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00:00Je vous remercie beaucoup. La direction d'acteurs, à mon sens,
00:03elle est réussie quand elle ne se voit pas trop.
00:05Et je l'ai reçu de mon maître, Jean-Laurent Cochet, qui nous enseignait
00:08ce que c'était que les ruptures vocales et rythmiques,
00:10ce que c'était que les respirations, ce que c'était que...
00:12Tout joue dans le rythme, si vous voulez.
00:14Et Molière conseillait à ses acteurs, par exemple,
00:17de jouer le plus naturellement du monde.
00:19Ça, je trouve, c'est quelque chose qui s'est perdu.
00:20Faire entendre un texte du 18e siècle comme s'il était naturel et coulant,
00:25comme jouent les Anglais, d'ailleurs, comme ils jouent encore Shakespeare aujourd'hui.
00:28Moi, je trouve qu'en France, on joue trop lentement.
00:30On s'arrête à chaque point, on pose.
00:33Et on fait preuve, justement, de trop de pédagogie inversée,
00:35pour reprendre ce que vous dites.
00:36C'est-à-dire qu'il ne faut pas mâcher au public son travail.
00:40Les gens comprennent très bien quand on parle à un rythme naturel,
00:42comme on parle là.
00:43Mais l'idée, c'est de réinventer, de casser tout en faisant entendre la langue.
00:47Et je dois dire que j'ai...
00:50C'est vrai que c'est très parlé.
00:52Oui, mais la direction d'acteurs, pour moi aussi, c'est ça.
00:56Mais c'est quand un metteur en scène aussi amène à son plus haut point un comédien.
01:01C'est une fusion entre les deux, entre le metteur en scène et entre l'acteur.
01:06C'est une compréhension des deux.
01:09Et c'est le metteur en scène qui le soulève en lui donnant les clés du personnage.
01:14Et c'est vraiment ce que fait Arnaud.