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Plusieurs enseignants contractuels n'ont pas été renouvelés pour des raisons budgétaires. L'Académie de Lyon explique que cela est causé par la censure du gouvernement. Pour le syndicat national des enseignements de second degré, cette situation relève davantage d'une crise de recrutement de professeurs.

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Transcription
00:00Hier, plusieurs syndicats enseignants se sont réunis devant la direction académique de Marseille.
00:04Vent debout, contre la vague de non-renouvellement et de non-remplacement d'enseignants contractuels.
00:09« Ça a été une surprise, ça nous est tombé dessus, ça leur est surtout tombé dessus comme ça, du jour au lendemain. »
00:15Les académies concernées seraient celles de Reims, Nantes, ex-Marseille ou encore Lyon.
00:19C'est dans cette académie que travaillait un professeur contractuel que nous avons contacté.
00:23« On a prévenu le 3 décembre que mon contrat n'était pas renouvelé.
00:29J'ai appris, alors que mon contrat était déjà terminé, travailler deux jours sans contrat.
00:35Du jour au lendemain, j'ai appris que je n'avais plus de salaire, c'est brutal, surtout en période de fête. »
00:41Le ministère de l'Éducation nationale assure n'avoir donné aucune consigne de non-renouvellement.
00:46L'Académie de Lyon, elle, explique que c'est à cause de la censure du gouvernement.
00:50Sans budget de l'État, elle ne peut pas dépasser son quota de recrutement pour 2024.
00:54« D'habitude, c'est dès décembre que les recrutements du début de l'année suivante sont anticipés.
00:59Mais le caractère exceptionnel cette année de la situation nationale ne permet pas cette anticipation. »
01:05Selon le SNES, ce n'est pas une question de censure,
01:07mais c'est en réalité la conséquence de la crise de recrutement des professeurs,
01:11qui a obligé le rectorat à recourir à de nombreux contractuels.
01:14Pour le syndicat, les académies n'ont tout simplement plus d'argent pour payer ces contractuels.
01:19« Bruno Bobkiewicz, des enseignants contractuels non renouvelés, faute de budget.
01:23Mais ça paraît fou, on en est là ? »
01:25« Eh bien oui, c'est l'impression que ça peut donner, ça paraît surprenant.
01:29Effectivement, à partir du moment où l'éducation nationale fonctionne en année civile sur le budget,
01:36et que dans un certain nombre d'académies, les caisses sont vides, pour être clair,
01:39eh bien oui, vous avez des enseignants contractuels qui devaient être renouvelés
01:44pour pouvoir continuer à assurer un certain nombre de missions jusqu'à la fin de l'année civile,
01:48et pour lequel le contrat, effectivement, n'a pas été renouvelé. »
01:51« Mais est-ce que ça veut dire qu'à la rentrée de janvier, le 6 janvier,
01:53il y a des enseignants qui vont se retrouver sans travail,
01:55et des enfants qui vont se retrouver sans enseignants ? »
01:59« Alors ça, je ne suis pas en capacité de vous le dire.
02:01On croise les doigts pour que ce ne soit pas le cas.
02:03C'est-à-dire que l'une des difficultés dans laquelle on se retrouve régulièrement,
02:07c'est effectivement l'absence de remplacement sur des remplacements longs
02:12ou des remplacements courts dans le premier degré, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes.
02:16Donc ça, c'est malheureusement une constante.
02:18Et là, il y a une aggravation de la situation.
02:21Je n'ai pas de chiffres à vous donner aujourd'hui,
02:22mais ce qu'on peut effectivement voir, c'est qu'alors que le personnel existe,
02:26alors que le besoin existe dans certaines classes,
02:29des enseignants qui sont devant des élèves et pour lesquels le remplacement devrait être prolongé
02:34parce que le titulaire est prolongé en termes d'absence,
02:37eh bien le contrat n'est pas renouvelé.
02:40En tout cas, au moins jusqu'à la fin de l'année civile.
02:43Pour le 1er janvier, ça va être compliqué de le dire,
02:46mais en tout cas, jusqu'à la fin de l'année civile, c'est assez clair dans certaines académies.
02:50– Voilà, et c'est d'autant plus compliqué qu'en ce moment,
02:52le téléphone du ministère de l'Éducation nationale ne répond plus.
02:57– Si, si, vous avez évidemment les services, les académies
03:02et l'équipe du ministère qui est au travail.
03:04On ne peut pas considérer qu'il n'y a personne, ça, ça n'est pas vrai.
03:07Et en l'occurrence, le problème n'est pas là.
03:10Le problème, ce n'est pas les interlocuteurs,
03:12c'est l'absence d'argent pour financer les contrats.

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