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00:00Et on continue à parler de ce qui se joue actuellement à Matignon, à l'Elysée, sans doute un Premier ministre ce soir, en fin d'après-midi, en début de soirée.
00:09On parlait de cette gauche qui se fracture, qui se divise avec ces discussions du PS qui désormais a ouvert la voie à des discussions avec un bloc élargi de la Macronie.
00:19On va écouter Thomas Porte, député LFI de Seine-Saint-Denis. Il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
00:27Et il explique ce qu'il pense justement de ces discussions entre la gauche, le PS et Macron.
00:32Il n'y a pas de compromis possible avec ces gens-là. Je regrette que nos partenaires aient eu la faiblesse d'esprit de penser qu'ils pouvaient discuter avec Emmanuel Macron d'un quelconque compromis, d'une coalition, d'un acte de non-censure. Tout cela n'existe pas.
00:45Mais si jamais ils obtiennent les socialistes par le plus grand des hasards, un Premier ministre socialiste, vous n'aurez pas de regrets ?
00:51Parce que j'ai l'impression que c'est un peu la rancune qui parle Thomas Porte dans le positionnement de la France insoumise aujourd'hui.
00:56Mais nous ce n'est pas la question du ou de la Première ministre, c'est d'abord pour quoi faire et pour quelle politique.
01:01La question du compromis, nous on est prêts à faire des compromis, mais dans l'Assemblée nationale.
01:05Voilà, Thomas Porte, député LFI de Seine-Saint-Denis ce matin avec Dimitri Pavlenko. On a la sensation qu'effectivement cette gauche se dise et se fracture.
01:14Il faut reconnaître aux insoumis à Jean-Luc Mélenchon l'affirmation d'une stratégie politique pour la prochaine présidentielle. Ils s'y tiennent. Rien de neuf, c'est au soleil.
01:23Là, ce qu'il y a de neuf au sein du nouveau Front populaire, c'est que les trois autres sensibilités non insoumises, verte, communiste, socialiste,
01:33sur les tout derniers jours, ont fait montre d'une volonté d'autonomie dans la manière de prendre la séquence politique.
01:43Mais la seule chose qui peut véritablement provoquer une émancipation définitive, c'est le prochain mode de scrutin pour les élections législatives.
01:51C'est-à-dire que si le prochain Premier ministre vient avec dans sa hôte de Père Noël une proposition de loi avec une proportionnelle dont il faudra discuter des modalités,
02:00parce qu'il y a plusieurs formes de proportionnelle, ça permettrait justement à d'autres composantes de gauche de ne plus sceller leur destin législatif et leur réélection de fait à l'autorité, parfois aux menaces des insoumis.
02:18Si la réélection est dans trois ans, ça laisse tout de même un peu de temps.
02:22Mais est-ce que cette séquence, Jean-Claude Dacier, n'est pas finalement un moyen, enfin c'est le moment opportun pour Emmanuel Macron, de briser la gauche, puisque c'est ce qu'il tente de faire depuis 2017 ?
02:35Oui, mais je veux dire, on en est semble-t-il pas loin, il faut être prudent quand même.
02:41Mais c'est vrai que l'attitude du Parti Socialiste aujourd'hui sera difficilement pardonnée par Jean-Luc Mélenchon, même si politiquement, les règles sont les règles.
02:50Néanmoins, ça veut dire quoi ?
02:56Ça ne veut pas dire qu'il faille entrer ou qu'il puisse faire entrer le Président de la République.
03:01Le Parti Socialiste au gouvernement.
03:03Parce que si c'est ça, il y a beaucoup de gens à droite et au milieu qui ne vont pas vouloir y entrer.
03:08Cazeneuve, je le mets un peu à part.
03:11D'abord, il n'est plus au PS, et donc on peut prêter peut-être à l'individu, à l'intéressé, une marge de manœuvre que les autres n'ont pas.
03:22C'est pour ça que je ne crois pas à Moscovici.
03:24Mais néanmoins, c'est quand même une donne très compliquée.
03:29De l'autre côté, de la part du Président, ne pas prendre en compte les efforts, au moins dans les discours qui ont été faits par Ford et quelques-uns de ses amis.
03:37Pour dire, on fait un pas de côté, voire deux.
03:41On se met un peu en marge de notre accord avec les Insoumis.
03:46Ne pas en tenir compte du tout.
03:48Qui est vécu comme une trahison, de toute façon, par Jean-Luc Mélenchon, on l'a dit.
03:51En politique, qui n'a pas trahi son voisin ou l'un ou l'autre.
03:55C'est en permanence la réalité.
03:58Il faut bien reconnaître que les Insoumis, si vous appliquez le programme économique des Insoumis, je ne veux pas être désagréable à leur égard.
04:05Mais enfin, on change de monde.
04:07Ce n'est plus la même chose.
04:08On revient comme dans les pays de l'Est, dans les années 60.
04:10Ça n'a aucun sens, aucune portée.
04:13Ce n'est pas du tout le problème qui est posé, hélas, à la situation de l'économie française.
04:18Donc, on peut effectivement jouer avec un homme de gauche, ex-homme de gauche, enfin toujours dans son cœur homme de gauche,
04:25mais qui sera raisonnable dans ses applications CK9.
04:30Y en a-t-il beaucoup d'autres ? J'en suis pas sûr.
04:34Est-ce que ça suffira à maintenir la gauche en dehors de l'importance et du poids des Insoumis ?
04:41J'en suis pas sûr.
04:42On est, encore une fois, dans une situation extrêmement complexe.
04:46Et je ne sais pas très bien ce que décidera le Président de la République tout à l'heure.
04:49La prochaine étape pour les sensibilités de gauche non-insoumise n'est pas la participation à un gouvernement
04:57qui serait dirigé par le socle commun, le Bloc Central.
05:00C'est une non-participation avec une forme, si ce n'est de soutien en tout cas, d'accompagnement dans les tout prochains mois sur le non-censure.
05:11Pour l'instant, ça n'est que ça.
05:13Le programme, quand même, deux-trois choses, non ?
05:16Nous verrons. Très certainement la proportionnelle.
05:19En échange de la non-censure, il faudra bien quelque chose, quand même.
05:22Je ne pense pas qu'ils aient obtenu le gel de la réforme des retraites avec une convention sur le financement.
05:28Je ne crois pas.
05:30Le dernier sujet que je voulais aborder avec vous, les amis, ça concerne cette enquête du Figaro ce matin
05:35sur l'explosion du trafic de stupéfiants dans nos campagnes françaises.
05:39Le nombre d'affaires abondit de près de 70% en 10 ans.
05:43Alors, explication du porte-parole de la gendarmerie nationale.
05:47Il y a de plus en plus de consommateurs dans les zones qui sont contrôlées par les effectifs de gendarmerie.
05:53Les tarifs des drogues ont vraiment baissé, en particulier pour la cocaïne.
05:57Et puis, la population, justement, a gagné plus de 2 millions d'habitants en 10 ans.
06:01Et les prévisions, c'est qu'on atteindrait même 1 million de plus d'arrivants dans nos campagnes, avec les néoruraux, etc.
06:09Donc, on atteint ces chiffres qui font bondir aujourd'hui, Olivier Dardieu.
06:13Donc, en zone gendarmerie, parce que ceux qui nous écoutent comprennent bien ce que cela veut dire.
06:17Donc, dans des territoires qui ne sont pas à l'image des territoires qu'on évoque régulièrement
06:22concernant le trafic de drogue en bas d'immeuble.
06:26C'est les villes moyennes, c'est les villages.
06:28Les lieux de canton, la ville moyenne, la sous-préfecture, avec un effet, un déferlement.
06:34Je lisais un article de l'héroïne dans La Meuse, par exemple, avec des chiffres spectaculairement inquiétants.
06:42Bon, nous pouvons, parce que ça fonctionne encore un peu le Parlement,
06:46nous pouvons partir d'un rapport parlementaire du Sénat sur le narcotrafic en France
06:53qui fait une photographie très précise.
06:56L'ensemble des spécialistes de ces questions-là ont jugé ce travail excessivement sérieux
07:00et une série de préconisations.
07:02Bruno Rotailleau avait annoncé la création d'un parquet national dédié à l'anticriminalité
07:08avec d'autres sujets qui étaient sur la table.
07:11Voilà l'une des urgences à partir de laquelle on aurait besoin, véritablement,
07:16d'une solution, d'une perspective politique pour les mises en oeuvre de préconisations qui existent.
07:20Parce que là, c'est un trafic plus sournois, j'allais dire, parce qu'il y a des ramifications partout.
07:25La distribution au détail s'est développée dans les campagnes.
07:28On trouve entre 800 000 et 900 000 consommateurs quotidiens de cannabis.
07:33Et c'est suffisant pour intéresser, effectivement, les trafiquants qui s'organisent, voilà.
07:37Et ça prend chaque jour un peu plus d'heure.
07:39Et à partir du cannabis, on arrive sur les autres produits derrière.
07:41C'est ça, les produits dérivés, les drogues de synthèse.
07:43Pourquoi vous avez aussi de la drogue qui arrive en province ?
07:45Alors, évidemment, l'explication la plus simple, qui n'est pas inutile, j'imagine,
07:49c'est quand même qu'on leur mène la vie dure.
07:51La police leur mène la vie dure dans les villes.
07:54Dans les grandes villes, oui.
07:55Grandes villes et villes moyennes.
07:56Et que ça devient peut-être plus compliqué.
07:58Néanmoins, pourquoi ?
07:59Mais le prix aussi.
08:00Et ce qui est intéressant, c'est que le prix a baissé beaucoup.
08:01Il y a des drogues de synthèse très accessibles.
08:02Le prix rend accessible, effectivement,
08:05cette drogue, cette cocaïne ou autre,
08:08à des bourses qui sont des bourses moyennes.
08:11Mais enfin, la vraie question, c'est
08:13pourquoi il y a-t-il en province,
08:16vraiment dans les petites villes, dans les villages,
08:19pour ne pas dire dans les campagnes,
08:21entre 800 et 900 000 consommateurs.
08:24Réguliers.
08:25Jeunes ou pas jeunes.
08:26Ca mérite quand même de regarder ça de très près.
08:28Qui prennent de la drogue.
08:30On ne connaissait pas ça.
08:31Vous êtes déjà drogué, Olivier ?
08:3379% des communes sont touchées.
08:36Oui, au Juron-Somme, attention.
08:3879% des communes françaises sont touchées.
08:4028 000 villes et villages.
08:42Qu'est-ce qui se passe dans ce pays
08:44pour qu'on ait, effectivement,
08:46après les grandes villes, après les villes moyennes,
08:48Qu'est-ce qui se passe dans ce pays
08:50pour avoir un taux de consommation
08:52de drogue aussi important ?
08:54La réponse n'est pas évidente.
08:56C'est un sujet, évidemment, dont je voulais parler avec vous.
08:58Merci beaucoup, les amis.
08:59Olivier Dartigold, Jean-Claude Dassier,
09:01évidemment, on vous retrouve ce soir.
09:02Et dès 19h, bien sûr, Pierre de Villeneuve
09:04sera au cœur du sujet.
09:06Puisqu'on attend, on vous l'a dit,
09:07la nomination de ce nouveau Premier ministre.
09:09On verra si les pronostics
09:11d'un certain Olivier Dartigold
09:13se révèlent aussi.
09:15En tout cas, la rédaction d'Europe 1
09:17et du service politique, évidemment,
09:19tout le monde est mobilisé pour suivre
09:21au plus près cette actualité.
09:22Merci à tous et à demain pour de nouvelles aventures.