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00:00J'imagine, Maître Veil, que vos clients ont reçu cette information avec joie.
00:06Pas avec joie, non, parce qu'ils ne sont pas joyeux de ce qui s'est passé dans les derniers mois.
00:11C'est des gens qui étaient de base assez joyeux, je pense, des sportifs de haut niveau, qui réussissent leur vie,
00:16qui accèdent à l'équipe de France, qui partent en tournée.
00:19Et un incident privé, c'est-à-dire quelque chose qui relève de l'intime, se passe.
00:25Ça peut arriver pour des jeunes de 19 ans dans plusieurs cadres.
00:29Et la médiatisation d'une procédure judiciaire qui devient internationale conduit à ce que leurs deux noms soient associés.
00:37Alors, pendant combien de temps ? Dans quel cadre ? À viol aggravé.
00:43Alors qu'avant cette soirée, c'était associé à équipe de France, sportif de haut niveau, jeunes prometteurs.
00:49Donc, on a fermé pour le moment la parenthèse judiciaire.
00:52Je dis « on a fermé » parce qu'on peut toujours avoir des polémiques sur « il y a un droit d'appel », comme on pouvait vous dire.
00:57Mais on a fermé parce que l'innocence des joueurs a été établie judiciairement et on ne reviendra pas en arrière là-dessus.
01:02Mais ça pose quand même beaucoup de questions sur la présomption d'innocence.
01:05C'est un concept que le public ne comprend pas.
01:07Les journalistes ne comprennent pas non plus, je dis, parce que la présomption d'innocence ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit de parler d'une affaire.
01:15Elle veut dire qu'on n'a pas le droit de présenter des gens comme coupables s'ils ne le sont pas.
01:19Mais comment parler d'une affaire quand on parle de faits sans les présenter comme coupables ?
01:24Donc il faudrait dire qu'on ne parle pas d'affaires en cours, mais ça serait problématique.
01:27La question qui est plutôt posée, c'est qu'est-ce qui est intéressant pour le public dans une histoire de cette nature ?
01:35À part que ça fait vendre des journaux, que ça fait gloser sur ce qui s'est passé ce soir-là.
01:39Je veux dire, ces deux jeunes ne sont pas des violeurs.
01:42Il n'y a pas un trouble de l'ordre public qui est né ce soir-là.
01:45Il y a un litige qui s'est passé entre deux personnes, une plaignante qui n'est pas une victime, mais une plaignante,
01:50et ça aurait dû s'arbitrer judiciairement, sauf que c'est devenu un fait médiatique.