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00:00Comme chaque semaine, tous les jeudis, Charlotte d'Ornella c'est avec nous sur Europe 1. Bonjour Charlotte.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alors on a appris dans le Figaro cette semaine que notre dispositif d'accueil des étrangers était totalement saturé, Charlotte.
00:11Mais alors dans quelle proportion exactement ?
00:13Alors d'accueil des étrangers et d'accueil tout court, un dispositif d'accueil en général en France en effet.
00:18Alors au fil des jours, on découvre où se nichent les décisions politiques qui paraissent anodines, prises une à une,
00:24mais finissent par gréver nos finances publiques à force de s'accumuler.
00:27Une goutte d'eau, diront les uns, quand d'autres y verront une allégorie.
00:30Cet hébergement d'urgence, ce sont des dizaines de situations, d'acteurs, de bénéficiaires, de logements, d'associations, de responsabilités diverses,
00:38de lignes budgétaires illisibles, sauf par la Cour des comptes qui nous a éclairé d'un rapport qui a été délibéré en juillet dernier.
00:45Le document balaye les années 2017 à 2023, soit le règne d'Emmanuel Macron.
00:52Et le constat est clair. En dix ans, et je cite le rapport, les crédits de l'Etat attribués à ce secteur ont triplé,
00:58s'élevant à 3,2 milliards d'euros en 2023, et financent un parc qui a doublé, atteignant 334 000 places.
01:05Doublé entre 2017 et 2023 donc.
01:09Et la Cour des comptes a ajouté que les flux n'ont fait que se consolider et s'intensifier, en raison de la crise sociale et économique certes,
01:15mais également de la pression migratoire.
01:18Et pour s'en convaincre, un chiffre. A Paris, l'Office français de l'immigration et de l'intégration, l'OFI,
01:23a désormais la charge de 114 000 places dans le cadre du dispositif national d'accueil qui prend en charge les demandeurs d'asile.
01:31En 2017, elle n'en avait que 62 000.
01:34Et pour cause, la règle est claire en France, c'est celle de l'inconditionnalité de l'accueil.
01:39Mais le rapport s'attarde également sur l'utilisation de cet argent par l'Etat.
01:43C'est-à-dire que cet argent serait mal employé, mal utilisé ?
01:46Eh bien, vous savez, à l'école, on parle de ces associations pour savoir si c'est bien leur place.
01:50Dans la lutte contre l'addiction aux drogues, on parlait également de ces associations.
01:53Dans la gestion de l'immigration, que ce soit à l'entrée ou au moment de la sortie,
01:58toujours ce même problème, la délégation des pouvoirs à des associations.
02:03La Cour des comptes parle quand même d'un État, je cite, captif de ses prestataires.
02:07Oui, il est fort.
02:08Exactement, avec une précision.
02:11L'État ne s'est pas donné les moyens de suffisamment connaître la solidité et la qualité des prestations
02:17des organismes auxquels il faisait appel et dont il a alimenté la forte croissance.
02:22Ce sont les mots de la Cour des comptes.
02:24Une multitude d'acteurs locaux, quelques grands organismes, le tout abreuvés de subventions publiques
02:29et, comme d'habitude, sans contrôle sérieux.
02:31Le Figaro s'attarde sur un chiffre pour prouver que la situation est hors de contrôle,
02:35l'analyse des nuitées hôtelières.
02:37C'est-à-dire une nuit d'hôtel financée en dernier recours, dans le privé, lorsqu'il n'y a plus de place ailleurs.
02:44En 2022, ce sont 69 000 nuitées pour 525 millions d'euros
02:49qui s'ajoutent aux dispositifs, aux subventions, bref, au reste.
02:52Aux 3 milliards d'euros, donc.
02:54500 millions en plus des 3 milliards d'euros, c'est colossal.
02:56Et pourtant, cette inconditionnalité de l'accueil, elle est compréhensible.
02:59Charlotte, comment on répond à cette situation ?
03:02En effet, nous pouvons évidemment nous honorer de ne pas laisser quelqu'un qui demande de l'aide dormir dehors,
03:07quelle que soit sa situation administrative.
03:09La question est ailleurs.
03:11Ces derniers jours, on suspend les demandes d'asile des Syriens
03:13parce qu'on ignore quelles menaces pourraient être réelles, vu la situation.
03:17Dans le même temps, la Commission européenne décide que les Etats peuvent limiter le droit d'asile des migrants
03:22qui serait, je cite, « instrumentalisé par la Russie ».
03:25Bref, on finit par se poser la question de savoir si les migrants ont de bonnes raisons d'entrer en Europe
03:30et d'y être accueillis.
03:31C'est logique, rien à redire.
03:33Mais si l'on regarde froidement la situation du monde, il est peut-être temps de réfléchir différemment.
03:38Ces derniers jours, les autorités s'inquiètent d'une arrivée de migrants depuis la Syrie,
03:42quelques jours plus tôt, la crainte venait du Liban,
03:44avant c'était Gaza ou encore l'Afghanistan.
03:47Et soyons réalistes, tous ont individuellement de bonnes raisons de vouloir émigrer.
03:52Mais qui se pose la question de la prudence devant une telle demande ?
03:56Qui interroge la véritable mission du politique dont le but premier
04:00est d'assurer la paix et la justice dans la société dont il a premièrement la charge ?
04:04Qui s'inquiète des conséquences d'une telle politique
04:07sur le havre de paix que nous nous enorgueillissons ?
04:10Que nous nous enorgueillissons, je le savais, voilà, d'offrir, justement.
04:15Que nous avons l'orgueil d'offrir, voilà.
04:16Que nous avons l'orgueil de vouloir offrir, justement.
04:19N'est-ce pas une question légitime que d'interroger la capacité, tout simplement,
04:23d'un pays à proclamer une générosité illusoire qui risque de précipiter l'anarchie ?
04:28C'est pourtant la seule question qui n'est jamais posée.
04:31Effectivement.
04:32Signature Europe 1, Charlotte Dornelas.
04:34Merci beaucoup, Charlotte.

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