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00:00Bonjour Stéphane Ossolier. Vous avez annoncé vous mettre en retrait la semaine dernière, quatre jours après votre condamnation. Pourquoi avoir autant attendu ?
00:08C'est une décision difficile
00:11quand on est engagé, comme je le suis, dans la vie publique depuis très nombreuses années, quand on
00:16constate la décision qui a été prise et qui, à partir du moment où vous faites appel, vous place de nouveau dans une
00:23pseudo
00:26capacité en tout cas à montrer aux autres que normalement vous êtes toujours présumé
00:30innocent et que vous constatez que, naturellement, ça c'est ce qu'il y a dans les bouquins de droit. Mais en réalité, je comprenais bien
00:37naturellement que la sévérité de cette peine, l'incompréhension qui était la mienne, naturellement, est celle aussi de mes conseils.
00:45Quand on
00:47rentre dans le dossier « Je ne l'ai jamais fait », et je dirais ce que les médias en ont parlé, c'était à chaque fois les chefs
00:52d'accusation du parquet, qui était extrêmement sévère.
00:56Lorsque je constate que, sur l'ensemble des points, pas une seule explication qui ont pu être donnée, pas une seule
01:03attestation
01:04donnée en justice, pas une seule preuve
01:06apportée, a priori, n'a été retenue. Je dis a priori parce que, à ce stade aujourd'hui,
01:11je ne connais pas le jugement, voyez-vous. Je connais la décision.
01:14Effectivement, mais vous avez évoqué ces réactions. Angoisse, malaise, colère, c'est tout ce qu'on a entendu suite
01:21à cette condamnation par le tribunal de Beauvais. Comment vous vivez le fait d'être à l'origine de toutes ces réactions ?
01:27Vous savez, il n'y a pas un jour depuis le 6 février, jour où les premières investigations ont été portées par la justice dans cette affaire,
01:36où je ne pense pas, éventuellement, aux erreurs que j'ai pu commettre.
01:39Je dis erreur parce que, voyez-vous,
01:42je persiste et je vous dis, ici, les yeux dans les yeux pour nous et pour vos auditeurs. J'espère que cette sincérité peut être comprise.
01:50Je ne reconnais aucun des chefs d'accusation qui ont été ceux de la justice.
01:56Je suis, voyez-vous, quand on est persuadé de la justesse de ce que vous avez fait,
02:02des erreurs ont certainement été commises, mais très sincèrement,
02:06cette incompréhension face à la difficulté qui m'était imposée, ça prend un peu de temps. Après, il y avait la réunion de majorité,
02:13c'est fait trois jours après, le jeudi, il faut tout de même
02:18organiser les choses convenablement.
02:20Cette discussion franche que j'ai eue avec mes collègues.
02:22Et puis, ce cheminement qui est le mien de se dire que ça n'est pas parce que vous faites appel,
02:28ça n'est pas parce que vous prenez cette décision lourde de conséquences, que vous reconnaissez le quart du dixième d'un début de responsabilité.
02:37Stéphane Ossoli, vous plaidez l'erreur, on l'a bien entendu, ce sera au tribunal de Beauvais à nouveau de se pencher sur ceci.
02:42À la cour d'appel, que je ne connais pas.
02:45Donc on n'est pas là pour refaire votre procès. Pour autant,
02:48quelles réflexions avez-vous engagées en ce qui concerne la présidence du syndicat mixte de la Baie de Somme ?
02:53Autre organisme dont il a été question devant le tribunal en lien avec des remboursements indus.
02:58Alors, à l'évidence, l'ensemble de ces fonctions
03:01sont liées à ma décision.
03:03C'est vrai que la présidence du syndicat mixte, même si je porte avec ambition
03:09cette mission depuis de nombreuses années, est naturellement dans le paquet, si je puis le dire, vous savez.
03:16Je prends la décision de me mettre en retrait. C'est aussi pour, quelquefois, me protéger. C'est aussi pour protéger celles et ceux qui me sont restés
03:22extrêmement fidèles. Voyez-vous, ce week-end, j'aurais pu rester caché chez moi.
03:27Vous savez, c'est difficile d'imaginer ce que c'est 35 ans de vie publique.
03:3335 ans donnés aux autres. J'étais 20 ans maire, j'ai eu la chance d'être président de département pendant quatre ans.
03:38Je suis un jeune conseiller départemental, dans le sens où je le suis que depuis 2015.
03:43Mais je suis sorti pour voir mes concitoyens. J'étais à Ville, j'étais à Saint-Valéry, longuement.
03:50Tout le monde reconnaît ma capacité, en tout cas, de travail, de transformation des choses.
03:55Je comprends néanmoins qu'à moment ou à autre, il faut prendre un acte fort, et c'est cet acte fort. Et quand j'ai vu surtout
04:02la déliquescence, en tout cas, de la majorité, les risques de déliquescence qui étaient en cours, en tout cas, les actes
04:09un peu organisés par certains...
04:11Il y a eu des démissions de certains vice-présidents au département, notamment, et de nombreux appels à vous mettre en retrait qui se sont succédés
04:18toute la semaine dernière.
04:19Ici matin, à 8h12, notre invitée Stéphane Auxoulier a choisi Franck Bleu-Picardy pour s'exprimer après sa mise en retraite du conseil
04:26départemental de la Somme.
04:27Et tout a commencé, on l'a dit, par cette condamnation, mardi dernier, du tribunal de Beauvais, à trois ans de prison avec sursis,
04:32pour abus de confiance, escroquerie, blanchiment.
04:35Vous avez fait appel dans la foulée. Que reste-t-il, tout de même, de cette semaine, selon vous, du point de vue de l'image
04:40donnée aux habitants et habitantes de la Somme ?
04:44Vous savez, je pense très sincèrement que
04:47bien sûr que c'est un choc. Vous savez, le choc, il est chez les élus, il est chez... Mais mon souhait a été toujours
04:54de porter vers l'autre, vers celui qui est le plus fragile, un sembre d'ambition.
05:00Quand j'ai constaté,
05:01bien sûr, cette incompréhension chez certains, il fallait que je reprenne, je vais dire, la main, peut-être pour la laisser à un autre.
05:08Mais c'est parce que j'avais bien conscience que si je ne le faisais pas,
05:12je mettais en danger l'institution départementale que j'ai servie pendant quatre ans, avec bonheur et volonté.
05:19Toutes les politiques publiques que j'ai eu l'occasion de porter pendant ces quatre ans,
05:23cette visibilité du département qui n'a jamais été aussi forte. Je pense que, moi, je préfère qu'on se dise à un moment,
05:31Ossouli, il va repasser devant la cour d'appel un jour. Je ne sais pas, d'ailleurs, quelle cour d'appel. Je ne connais pas le jugement,
05:37je ne connais pas les motivations qui ont été celles du tribunal.
05:40Mais il y a un héritage, tout de même, de ce qui a pu être fait pendant ces quatre années.
05:44Et c'est bien à ce titre de cet héritage qu'on vous interroge ce matin. On peut le rappeler aussi, Stéphane Ossouli,
05:49vous avez reçu la Légion d'honneur des mains d'Emmanuel Macron il y a un an.
05:53Le président vous a aussi confié une mission sur le handicap et l'enfance.
05:56Quand on a ce genre de responsabilité, quand on reçoit ce genre de distinction,
06:00comment peut-on se retrouver accusé et condamné, tout de même, de détournement de fond, notamment public ?
06:06Tout le monde sait bien que tout ça part d'abord d'une petite dénonciation entre amis.
06:12C'est Laurent Saumon, pour remettre les choses au clair, qui est aujourd'hui sénateur de la Somme, qui a signalé les faits à la justice.
06:20Des faits, je le rappelle, mais ce sera le seul point sur lesquels, tout de même,
06:24c'est juste pour éclairer le fond de cette affaire. Des faits qui relèvent de sa présidence, des faits de 2017.
06:31Et il signale cela à la justice,
06:34deux années après ne plus être président du département.
06:37Donc vous sous-entendez qu'il y a quelque chose de politicien ici ?
06:41Je ne sous-entends rien, tout le monde le sait.
06:43Mais pour revenir sur la première question, vous savez, comment on en arrive à ça ?
06:47Je dirais qu'on a regardé avec ambition, je vais dire, huit années de ma vie.
06:56Sûrement qu'en huit années, quand vous êtes maire, quand vous êtes vice-président d'un département,
07:01quand vous êtes certainement encore salarié d'une fédération,
07:05à l'évidence, j'en faisais trop et je n'ai pas su, en tout cas, m'organiser comme il le fallait.
07:11Je plaide effectivement, la somme des choses qui étaient à accomplir
07:17étaient certainement des choses que j'aurais dû faire avec un peu plus d'attention.
07:21Je fais partie de ceux, voyez-vous, je le confesse ici, et mes amis le savent,
07:25parce que quelqu'un l'a dit d'ailleurs dernièrement, je crois, dans le collier Picard, dans le collier des lecteurs,
07:30je fais partie de ceux qui ont la capacité, voyez-vous, à faire sa déclaration d'impôt le dernier jour.
07:34– Stéphanie Soulier, on a compris, mais qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui à ces habitants et habitantes
07:40qui disent leur dégoût, tout simplement ?
07:42– Mais premièrement, j'ai le droit, comme tout justiciable, pas plus que les autres, mais pas moins que les autres.
07:49La cour d'appel, j'ai confiance en la justice de mon pays, j'ai confiance des institutions judiciaires,
07:54je travaille trop souvent avec les magistrats, notamment pour l'aide sociale à l'enfance,
07:58pour savoir la grandeur que sont aussi le service de la justice.
08:02Je ne comprends pas cette décision, parce que je ne la comprends pas, parce que je vous dis ici,
08:07mon innocence, ma volonté de faire triompher en tout cas cette innocence, que je suis dans la cour d'appel.
08:13Sinon, voyez-vous, j'aurais peut-être aussi pris ma peine et je serais parti, j'irais me cacher dans ma grotte.
08:19Ce n'est pas la façon que j'ai de voir les choses, et en tout état de cause, j'ai confiance,
08:23et je pense que les habitants de mon département, s'ils sont pour certains critiques,
08:28ils sont aussi par centaines, je vous le dis, par sms, par messages, des gens aussi très aimants.
08:33Franche Bleu Picardie, 8h16, nous sommes avec Stéphano Soulier,
08:37qui sort du silence après l'annonce de sa mise en retrait à la tête du conseil départemental de la Somme.
08:42Vous restez conseiller municipal du canton Abbeville-deux, qu'est-ce que ça veut dire de vos intentions pour la suite ?
08:47Je suis conseiller départemental, conseiller municipal, je suis à Saint-Valéry-sur-Somme,
08:51c'est parce que, premièrement, j'ai été élu par mes concitoyens,
08:56que, aujourd'hui, la justice n'avait pas prononcé de peine d'exécution provisoire.
09:01C'est important de le rappeler, parce que ça voulait dire aussi quelque chose,
09:04ça voulait dire qu'en prévention, la justice n'a pas estimé que j'étais un danger pour la collectivité.
09:10Cela étant, j'ai pris la décision qui est la mienne, compte tenu de ça.
09:13Je suis au service de mes concitoyens depuis toujours.
09:15Quel rôle vous comptez jouer au sein du conseil départemental ?
09:18Je serai certainement un président à l'écoute et en tout état de cause qui ne s'exprimera pas.
09:29Je ne ferai pas subir à celle ou celui qui me succèdera ma vision des choses.
09:35Ma vision des choses, je la garderai pour moi.
09:37Si, à un moment ou un autre, on me la demande, je la donnerai à celle ou celui qui me succèdera.
09:41Mais en tout état de cause, je m'obligerai au silence jusqu'à ce qu'éventuellement,
09:48et je l'espère le plus vite possible, la justice me donne raison.
09:51En attendant une session extraordinaire du conseil départemental,
09:54c'est Christelle Hiver qui est sur l'intérim.
09:56La bataille pour la présidence a démarré, avec notamment l'annonce de la candidature d'Olivier Jardet.
10:01Quel est votre sentiment à ce sujet ?
10:04Il y a certainement beaucoup d'hommes et de femmes dans l'Assemblée
10:08qui ont toutes les qualités pour être présidents de ce département.
10:10Il faut aussi avoir un grand sens de l'abnégation,
10:13un grand sens aussi de ce qui fait le sel de cette fonction.
10:18C'est d'aimer les autres. Il faut avoir de l'empathie.
10:21Il faut être avant tout quelqu'un qui souhaite porter une aide.
10:26Et sur les candidatures qui sortent ?
10:28Vous savez, il y a des candidatures qui étaient un peu attendues.
10:31Celle dont vous parlez d'un de mes vice-présidents,
10:35qui explique certainement la séquence de mardi.
10:40Après, je ne sais pas qui est candidat à ce stade.
10:43Quels sont tous les candidats ?
10:44Je pense qu'il y a aussi d'autres candidats.
10:46Le téléphone a certainement dû sonner beaucoup chez certains pendant ce week-end.
10:49En tout cas, je vais regarder d'abord le projet,
10:52l'envie et la capacité de mobilisation sur les sujets importants
10:56pour les habitants de ce département que j'aime.

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