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La députée LFI Mathilde Panot explique pourquoi elle ne se rendra pas à l’Élysée demain, pour des consultations en vue de la nomination d'un nouveau 1er ministre : "Nous ne croyons pas qu’il soit possible de gouverner avec ceux contre lesquels nous avons été élus." Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-08-decembre-2024-4694842

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00:00Bonjour, ravie d'être avec vous ce dimanche dans Question Politique, l'émission de politique du dimanche sur France Inter diffusée sur France Info, la télé et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:20C'est une semaine extraordinaire que nous venons de vivre, extraordinaire la chute de Michel Barnier censurée par les députés, une première depuis 1962, le Savoyard sera resté 3 mois seulement au pouvoir.
00:35Extraordinaire cette situation politique en France où de nombreuses voix appellent Emmanuel Macron à la démission.
00:42Le Président, lui, ne l'envisage pas une seconde, mais qui pour gouverner ces prochains mois ?
00:48Comme un air de déjà-vu, la valse des consultations a repris, une question à l'Elysée, cette fois avec qui danser ?
00:56Une parenthèse hier, la réouverture de Notre-Dame de Paris, ses extraordinaires couleurs et Emmanuel Macron prenant finalement la parole depuis l'intérieur de la cathédrale et non sur le parvis comme le désirait l'archevêché, ce bras de fer.
01:11Le Président l'a gagné, mais la parenthèse, elle, est d'ores et déjà refermée.
01:16Pour en parler, Mathilde Panot, députée et présidente du groupe Insoumis à l'Assemblée, est notre invitée dans Question Politique, en direct et jusqu'à 13h.
01:25Question Politique, Elodie Fauret sur France Inter.
01:32Bonjour Mathilde Panot, merci d'être avec nous.
01:34Merci à vous.
01:35Bonjour Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions et Françoise Fresos du journal Le Monde.
01:40Bonjour.
01:41D'abord, les images, les photos qui vous ont marquées cette semaine.
01:44On commence avec vous Mathilde Panot.
01:46Vous avez choisi la photo d'un jeune enfant gazaoui mutilé par la guerre, le pied amputé.
01:52Oui, notamment parce que cette semaine, le secrétaire général de l'ONU a indiqué qu'il y avait maintenant à Gaza le plus grand nombre d'enfants amputés par nombre d'habitants.
02:02Et je rappelle que les victimes de l'armée de l'extrême droite de Netanyahou, pour les enfants, ont en moyenne 5 ans.
02:09Et ça va avec un rapport qui a été sorti cette semaine par Amnesty International, qui a fait un gros travail puisque c'est un rapport de 300 pages,
02:17qui montre que ce que fait Netanyahou actuellement à Gaza est bien constitutif d'un génocide au sens de la convention de 1948,
02:25qui est défini par des actes visant à détruire tout ou une partie d'un groupe.
02:29Et ils ont montré que sur les cinq actes constitutifs du génocide, trois étaient caractérisés.
02:34Je rappelle qu'il en suffit d'un pour que ça soit caractérisé de génocide.
02:39Et donc Amnesty International montre ainsi que ce n'est pas une opinion, mais une caractérisation juridique et que les États ont obligation de prévenir et de punir le génocide.
02:49Et je me permets juste très rapidement un point qui, à mon avis, devrait faire la une de toutes les chaînes d'information.
02:54Hier, dans la manifestation pour les droits des Palestiniens et pour la paix qui s'est tenue à Paris, un homme est venu à arracher une pancarte d'une manifestante,
03:02a sorti un pistolet menaçant ainsi les manifestants pour la paix.
03:06Et je crois que c'est gravissime, que si c'était arrivé dans n'importe quelle manifestation, évidemment, on en parlerait beaucoup.
03:12Et qu'il faut, je crois, alerter sur le fait que tous ceux qui mettent des cibles dans le dos, des voix pour la paix et pour le droit international
03:18sont responsables si ça finit mal, parce que ça pourrait très mal finir. Et je suis inquiète de cela.
03:23Mathilde Pados, qui fait la une ce matin de l'actualité internationale et surtout au Proche-Orient, c'est aussi ce qui se passe en Syrie.
03:31La prise de Damas par les rebelles menés par le groupe islamiste HTS, la fuite de Bachar Al-Assad, on ne sait pas où il est à l'heure actuelle.
03:40La chute de ce régime en place depuis plus de 50 ans, la libération aussi de centaines de détenus, notamment de la terrible prison de Sennaya.
03:50La France vient de réagir par la voix du Quai d'Orsay.
03:53Salut la chute de Bachar Al-Assad. Et vous, ce matin, vous en dites quoi ?
03:57Oui, bien sûr, la Syrie sort de 14 années de guerre civile avec l'entêtement d'un homme qui a voulu absolument garder le pouvoir, Bachar Al-Assad,
04:06qui a commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité sur son propre peuple et qui doit donc être traduit devant la justice internationale.
04:14Mais je dois dire que, et l'ONU va d'ailleurs dans ce sens, que je suis assez inquiète de voir que ce sont des groupes djihadistes qui ont repris le pouvoir en Syrie
04:25et que je crois que la paix ne dépend ni d'un despote, ni d'un despote, ni de ces groupes djihadistes,
04:35mais qu'il faut impérativement aider et soutenir nos alliés kurdes qui ont combattu pour l'humanité toute entière contre Daesh
04:42et qui pourraient être la base, justement, de la paix et d'une solution démocratique avec un confédéralisme laïque et démocratique que porte le peuple kurde depuis longtemps
04:51et qui, d'ailleurs, permettent à ce moment aux civils qui ont fui par dizaines de milliers de pouvoir se réfugier, justement, dans le nord de la Syrie.
04:59Est-ce que ça a affaibli le Hezbollah ? Est-ce que ça change les équilibres Proche-Orient ? Qu'est-ce que vous pensez de l'évolution de la situation possible ?
05:06En tout cas, ce qui est évident, c'est que nous sommes déjà dans une région qui est à feu et à sang,
05:10et donc le fait que la Syrie elle-même se retrouve encore plus déstabilisée que ce qu'elle n'était avant pose évidemment des questions et des inquiétudes.
05:19Et donc, je le redis, il faut impérativement soutenir les Kurdes du nord de la Syrie, du Rojava, notamment contre les ministres qui sont aidés par Erdogan et la Turquie.
05:27Une question, quand même, parce qu'il y a quelques jours, Jean-Luc Mélenchon, lors d'une conférence, parlait de la situation et de ses rebelles,
05:34et il voyait vraiment la main des Américains derrière. Est-ce que vous vous partagez cette analyse ?
05:38Est-ce que ce n'est pas tout simplement aujourd'hui la volonté du peuple syrien de renverser le régime autocratique ?
05:44Écoutez, ce que disait Jean-Luc Mélenchon, c'est que nous ne sommes pas naïfs et que nous voyons bien qu'en Syrie, il y a des ingérences étrangères très fortes.
05:50Ce que nous souhaitons pour le peuple syrien, c'est qu'il puisse vivre en dignité et surtout pouvoir retrouver un chemin démocratique pour la Syrie.
05:58C'est ce qui est en jeu actuellement, et je crois que nous sommes sur une situation qui est à la fois un soulagement et une joie,
06:05notamment pour les millions de personnes syriennes qui ont dû s'enfuir du pays, et qui provoque aussi de fortes inquiétudes sur ce que sera le devenir de la Syrie.
06:13Donc encore une fois, il faut aider les Kurdes.
06:15Mais il n'y a pas que les Kurdes. En clair, est-ce qu'il faut se réjouir de la chute d'un tyran, comme un certain nombre de pays ont félicité,
06:22ont émis une espèce d'espoir en fonction du renversement du régime, ou est-ce qu'il faut surtout s'inquiéter ?
06:30Quelle est votre vision globale ? C'est juste de l'inquiétude ?
06:35Non, je me réjouis de la chute d'un tyran, dont je redis qu'il doit être maintenant traduit devant la justice internationale,
06:42mais ça ne m'empêche pas de dire, Madame Saint-Cricq, et c'est ce que dit aussi l'ONU ce matin même,
06:48que nous sommes inquiets de la suite de ce qui se passera, avec des djihadistes repentis, comme ils sont en train de le dire,
06:56et que donc il faut pour cela s'appuyer. Pourquoi je dis les Kurdes ?
07:00Parce que les Kurdes, dans une région où il y a des religions différentes, des cultures, des ethnies différentes,
07:07les Kurdes ont réussi à faire un projet démocratique, écologiste, féministe, laïque, ce qui est pratiquement inédit aux alentours.
07:15Et qu'il y a une tentative d'Erdogan, depuis maintenant plusieurs années, très forte, de casser ce qui se passe au Rojava,
07:22et le régime autonome qu'il y a au Rojava, et que, je crois, nous devons être aux côtés de nos yalles les Kurdes,
07:28qui permettent d'entrevoir une voie pour la paix et justement un retour à la démocratie.
07:34Deuxième chose, juste pour revenir sur ce que vous disiez tout à l'heure, en 2015, Jean-Luc Mélenchon disait dans une interview faite à Public Sénat,
07:40il interpellait même la journaliste en disant, est-ce que vous croyez vraiment qu'on peut faire une guerre sans qu'il y ait des morts de nos civils ?
07:45Est-ce que c'est finalement quelque chose qui ne s'applique qu'à 2015 ?
07:50Ou est-ce que vous pouvez comprendre, je fais référence à votre photo du petit garçon amputé, non pas pour la justifier, c'est intolérable,
07:56et les exactions sont intolérables, mais est-ce que finalement, il ne faut pas reconnaître qu'il peut y avoir dans toutes les guerres,
08:03non pas des dommages collatéraux, mais des morts de civils, comme le disait Jean-Luc Mélenchon en 2015 ?
08:08Vous savez, madame Saint-Cricq, il y a ce qu'on appelle un droit de la guerre.
08:10Ça peut paraître bizarre pour des gens qui nous écoutent, mais dans la guerre, il y a aussi des règles qui s'appliquent et qui ont été faites par la justice internationale.
08:18Il y a une différence entre une guerre et un génocide.
08:22Et le génocide, je vous citais tout à l'heure la convention de 1948, le génocide doit être immédiatement prévenu et puni par tous les États signataires de la convention de 1948.
08:33Donc évidemment, par exemple, si vous prenez ce qui se passe actuellement en Ukraine et en Russie, on parle de 1 million sur les 3 années de guerre,
08:411 million de morts et de blessés côté ukrainien surtout, et côté russe.
08:46Donc évidemment que les guerres font des morts, et que c'est pour ça que nous, nous portons la voie de la paix.
08:52Mais tout le monde porte la voie de la paix, il n'y a personne qui porte la voie de la guerre.
08:55Non, lorsque par exemple, la France dit, encore récemment, je vais reparler de M. Netanyahou, lorsque la Cour pénale internationale prend des mandats d'arrêt contre M. Netanyahou,
09:04et que la France dit qu'il y a une immunité pour M. Netanyahou, en faisant cela, non seulement elle se déshonore, elle affaiblit le droit international,
09:10et en quelque sorte, elle envoie un signal aux criminels de guerre partout dans le monde sur le fait qu'il suffirait de sortir de la Cour pénale internationale,
09:18d'être membre non parti, pour pouvoir être, en quelque sorte, en impunité totale.
09:23La France ne peut pas faire ça, et il faut justement renforcer le droit international, c'est ce que nous disons.
09:28Allez, on va passer à la deuxième image de la semaine, c'est votre photo, Nathalie, en marge de la cérémonie hier à Notre-Dame de Paris,
09:35Emmanuel Macron, qui reçoit à l'Elysée Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
09:40Absolument, c'est juste une petite image, probablement d'espoir, c'est la première fois qu'on pouvait, depuis que Donald Trump a été élu,
09:46enfin élu, et pas encore intronisé, alors c'est plus organisé que spontané, on se doutait bien que cette rencontre avait été malignement organisée par Emmanuel Macron,
09:57mais de ce qui en est sorti, à la fois des fructueux, des positifs, et un appel au cessez-le-feu Donald Trump,
10:03on peut se dire que peut-être les choses vont s'annoncer.
10:05Je rajoute à ça l'image que peut-être tout le monde n'a pas vue, c'est quand Volodymyr Zelensky est rentré à Notre-Dame,
10:11il y a eu un tonnerre d'applaudissements, les gens se sont levés,
10:13et que ça a dû peut-être alléger la situation complexe dans laquelle il est aujourd'hui,
10:18avec un risque de moindre vente ou de don d'armes et de munitions pour qu'il puisse se défendre face aux russes.
10:24Mathilde Panot, vous partagez cet optimisme ?
10:27Il faut être pour la paix.
10:28Comment ?
10:29On ne peut pas ne pas être pour la paix.
10:31Oui, bien sûr.
10:32Alors nous, nous disons depuis longtemps qu'il faut un règlement diplomatique à la guerre en violation du droit international que mène Vladimir Poutine,
10:42donc j'espère que nous allons avancer vers un règlement politique.
10:46Après, je note juste, ce n'est pas pour faire une polémique, mais quand même, je trouve que ça fait quand même beaucoup.
10:51Bon, vous avez Donald Trump qui n'est pas encore le président en exercice,
10:57et je note que de plus en plus apparaît au grand jour les accointances d'Emmanuel Macron qui m'inquiètent,
11:02moi avec l'extrême droite à l'international, que ce soit le déjeuner qu'il avait organisé en juillet avec Elon Musk,
11:08que ce soit Ravir Milei avec lequel le président argentin d'extrême droite, avec lequel il affiche souvent des proximités,
11:14on se rappelle notamment du t-shirt de sa campagne avec lequel il avait fait une photo, et voilà.
11:20Mais bon, en tout cas, nous, nous sommes favorables à un règlement politique diplomatique.
11:24Tout est pour apprendre, en l'occurrence, non ?
11:26Je pense que sur cette question-là, oui, il faut impérativement faire cesser le nombre de morts et faire cesser la guerre,
11:32évidemment en respectant la souveraineté ukrainienne.
11:35On termine avec votre image françoise, avec vous on est à l'Assemblée, mercredi,
11:40c'est Marine Le Pen qui défend à la tribune son choix de voter la censure.
11:45Oui, absolument, et Marine Le Pen qui au fond a réussi son coup, en tout cas sur le moment,
11:50elle avait fait pression sur Michel Barnier, obtenu des concessions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
11:57et finalement elle décide, ça chute, elle le fait tomber.
12:02Enfin, c'est quand même notre motion qui a été votée, pas celle de Marine Le Pen.
12:06Après, ce qui est plus compliqué pour elle, c'est de gérer l'après,
12:09c'est-à-dire comment justifier qu'elle signe la même motion de censure que la gauche,
12:14qui s'en prend ouvertement à sa politique, notamment à sa politique migratoire.
12:18Deuxièmement...
12:19Elle ne l'a votée pas signée, c'est juste pour que ça soit clair pour les gens qui nous écoutent.
12:21Elle avait sa propre motion.
12:22Françoise, on vous écoute.
12:23Deuxièmement, comment justifier ce qu'elle a fait auprès de l'électorat,
12:29les Républicains et la droite auxquels courtisent ?
12:3266% se disent contre cette chute.
12:37Donc, elle a essayé un peu de rectifier le tir dans le Figaro samedi,
12:41en disant au fond, non, non, je ne voulais pas faire chuter Barnier,
12:44c'est contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
12:48ça n'allait pas, je n'ai pas été entendue.
12:51Après, elle essaye de dire, non, non, moi je ne demande pas comme Mélenchon la chute d'Emmanuel Macron,
12:55je continuerai à négocier,
12:57je continuerai à essayer de faire en sorte que les textes...
13:01Mais en fait, ce qui semble aujourd'hui,
13:03c'est qu'elle a du mal à justifier et la rupture et la respectabilité,
13:08et qu'en plus, elle risque de moins compter à l'avenir,
13:10parce que si ce qui se dessine, c'est au fond une sorte de pacte de non-censure
13:14entre un certain nombre de forces politiques,
13:16c'est pour essayer de la neutraliser.
13:18Donc, il y a eu un effet Blatts important,
13:21ça c'est vrai qu'elle a sans doute réussi son coup sur le moment,
13:24mais que l'après-censure va être beaucoup plus difficile à gérer pour elle.
13:32Maintenant, je vois bien qu'il n'y a pas de majorité absolue,
13:34et qu'il faut bien, à un moment, venir arracher un certain nombre de décisions
13:39en échange de compromis et de concessions réciproques.
13:42Donc, c'est la raison pour laquelle je suis prêt à entrer en discussion.
13:45Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste.
13:49Je ne suis pas macroniste et je ne compte pas le devenir.
13:51Pour l'instant, comme on ne peut pas avancer, il faut bien qu'on trouve une solution,
13:54parce qu'on ne peut pas mettre le pays à l'arrêt pendant des mois,
13:57parce qu'on a des entreprises, on a des salariés,
14:00on a des EHPAD, des hôpitaux, tout ça, ça doit tourner.
14:03On ne peut pas dire qu'on arrête tout et qu'on joue la politique du pire.
14:08C'était Olivier Faure, vendredi matin sur France Info.
14:11Martine Panot, demain, les écologistes, les communistes, les socialistes
14:15ont rendez-vous à l'Elysée.
14:17Vous aussi, vous étiez conviée, pourquoi vous n'y allez pas ?
14:21Nous n'y allons pas parce que la seule raison pour laquelle Emmanuel Macron souhaite nous voir,
14:25c'est pour discuter de la formation éventuelle d'une coalition gouvernementale,
14:30d'un accord de non-censure, quelle que soit la manière dont vous l'appelez,
14:33et que nous ne croyons pas une seule seconde qu'il est possible de gouverner
14:37avec ceux contre lesquels nous avons été élus.
14:40Et nous ne braderons pas notre programme,
14:42nous ne trahirons pas nos électeurs et nos électrices pour des postes.
14:45J'explique pourquoi.
14:46Il n'y a aucun compromis possible avec la politique économique d'Emmanuel Macron.
14:51C'est ce que nous avons encore montré dans les discussions du budget.
14:55De même, il n'y a aucun compromis possible avec un pouvoir qui refuse de revenir
14:59sur la réforme de la retraite à 64 ans, passée en force contre l'ensemble du peuple,
15:04l'ensemble des syndicats et même la représentation nationale.
15:07C'est ce qui s'est passé dans notre niche parlementaire la semaine dernière,
15:10où par une obstruction gouvernementale et des macronistes,
15:13ils ont empêché que nous allions au vote alors que nous étions majoritaires sur cette question.
15:18Et je vais même aller un peu plus loin.
15:20Nous ne sommes pas d'accord avec le fait de faire alliance, par exemple,
15:22avec des gens comme monsieur Retailleau,
15:24qui ne cesse d'insulter nos compatriotes de français de papier,
15:27qui était une expression utilisée sous Vichy,
15:29qui parle des belles heures de la colonisation
15:32et qui parle de régression ethnique en parlant des jeunes des quartiers populaires.
15:36Donc, nous ne voulons pas faire semblant qu'il est possible
15:39de continuer une politique macroniste qui a pourtant été battue trois fois dans les urnes.
15:43Mais vous n'êtes pas majoritaire, vous, LFI, à l'Assemblée nationale, non ?
15:49Tout à fait, mais...
15:51Alors, comment vous sortez de cette situation ?
15:54Alors, comment ça se passe dans n'importe quelle démocratie ?
15:57Lorsque vous avez des majorités relatives, ce qui est notre cas.
16:00Je rappelle que ce qui était aussi le cas entre 2022 et 2024,
16:05puisque les macronistes avaient perdu leur majorité absolue.
16:09Que se passe-t-il généralement ?
16:10Vous nommez la personnalité qui est proposée par une coalition
16:13qui s'est présentée ensemble aux élections sur un programme de rupture.
16:17Et ensuite, cette personne-là a la charge de faire le gouvernement.
16:20Je rappelle que le président doit juste normalement nommer le premier ou la première ministre
16:24et pas faire le gouvernement lui-même.
16:25Mais bon, passons.
16:26Et ensuite, nous allons, avec le programme du Nouveau Front Populaire,
16:30devant l'Assemblée nationale, trouver des majorités texte par texte.
16:34C'est ce que nous ne cessons de dire.
16:36Et je vais vous dire, nous avons fait adopter 159 amendements pendant le budget
16:40qui montrent qu'il y a des possibilités de majorité.
16:42Mais ça, c'était la situation de juin-juillet.
16:44Et aujourd'hui, on voit bien que les socialistes ne sont plus du tout sur cette longueur.
16:51Je peux vous lire quelque chose qu'Olivier Faure disait il y a trois mois ?
16:54Et juste là, il dit que vous jouez la politique du pire.
16:56C'est ce qu'il vous dit en fait.
16:57Qu'est-ce que vous lui répondez Olivier Faure ?
16:59Pas du tout.
17:00Je vous lis ce que disait Olivier Faure il y a trois mois.
17:02C'était à Blois.
17:03Il disait, si il, Emmanuel Macron, vous appelle les uns et les autres,
17:08il vous dira que vous pourrez faire quelque chose sur les retraites,
17:10que vous aurez un peu d'argent pour le SMIC, ce qui n'est même pas proposé cette fois-ci.
17:13La seule condition, c'est que vous rapportiez le scalpe du nouveau Front populaire,
17:17que vous puissiez dire qu'il n'y a plus de majorité de gauche dans ce pays,
17:20que désormais, à nouveau, avec ceux qui ont été battus à trois reprises en lésion...
17:24Il y a trois mois...
17:25Attendez, je termine ça.
17:26... sera à nouveau la majorité, et que c'est à eux de gouverner.
17:29Voilà ce que nous n'accepterons jamais.
17:32Voilà ce que disait Olivier Faure, que j'invite à réinviter, à écouter l'Olivier Faure d'il y a trois mois.
17:36Trois mois se sont passés justement, et il s'est passé des choses.
17:39Et on voit bien ces derniers jours, comment ça s'est déroulé.
17:43On a l'impression que c'est Marine Le Pen, finalement,
17:45qui détenait ou pas la décision de faire tomber le gouvernement.
17:48Et peut-être ça, ça peut inviter, à minima, à réfléchir sur comment on sort de cette ornière
17:53pour que ça ne recommence pas dans les mois suivants.
17:55Au contraire, ceux qui commettent la faute politique et morale,
17:58c'est ceux qui ont décidé de se mettre dans la main de l'extrême droite, comme l'a fait le gouvernement.
18:03Mais pourquoi vous dites ce que vous dites ?
18:04Notamment avec les annonces qui ont été faites sur l'aide médicale d'État,
18:08sur la question d'une nouvelle loi immigration en janvier, etc.
18:11Je vais vous dire, s'il y a une grande coalition, comme on dit,
18:14quelle est l'alternative politique qui reste aux gens qui ne sont pas d'accord
18:18et qui l'ont exprimé massivement dans les urnes dans les trois dernières élections ?
18:22Quelle est l'alternative politique qui reste ?
18:23Et bien, c'est justement l'extrême droite.
18:25Et nous, nous ne jouerons pas à ce jeu dangereux, donc nous serons fidèles à notre programme
18:29et à la promesse faite aux électeurs et aux électrices.
18:31Même s'il s'agit d'un accord temporaire ?
18:32Même si c'est quelque chose, voilà, de plus mutuel dans notre temps ?
18:34Évidemment, nous ne sommes pas d'accord pour laisser la politique macroniste continuer.
18:37Je vais vous dire, on nous demande si on est capable de faire des compromis.
18:39Mais quels compromis ont-ils fait ?
18:41Les 159 amendements adoptés à majorité de l'Assemblée, ils en ont repris un seul ?
18:45Non, aucun.
18:46Donc, il n'y a pas de compromis possible avec une politique macroniste qui continuerait.
18:51– Vous dites en gros, ce qu'a dit Manuel Bompard, et ce n'est pas étonnant,
18:54qu'Olivier Faure changeait d'avis, disait le tout et son contraire,
18:57dans une interview publiée il y a deux jours.
18:59Aujourd'hui, est-ce que vous êtes prêts, prête, vous, mais surtout l'AFI,
19:04à faire des compromis avec Olivier Faure ?
19:05Et qu'est-ce que vous comprenez, vous le soupçonnez de quoi ?
19:08Qu'est-ce que vous êtes en train de voir dans la stratégie du Parti Socialiste,
19:13de certains, des phrases de Boris Vallaud en disant pour eux…
19:16– Moi, je vois qu'il y a une volonté claire du pouvoir
19:20de fracturer le nouveau front populaire.
19:22Ils veulent fracturer l'adversaire qu'ils ont en face d'eux.
19:25– Ça, on a compris depuis le début, mais de leur côté, du côté social, c'est les collos.
19:29– La deuxième chose, ce que je soupçonne, ce que je vois en fait
19:32dans ce qu'ils sont en train de faire, c'est qu'ils sont en train de s'aventurer
19:35hors du nouveau front populaire.
19:37Et que j'en suis très inquiète.
19:39Et que je les appelle à revenir à une raison, c'est-à-dire au serment
19:43que nous avions fait en 2023 pour faire tout pour l'abrogation
19:46de la réforme des retraites.
19:47Qu'est-ce que ça veut dire de ne pas abroger la réforme de la retraite à 64 ans ?
19:51Quel bout est-ce qu'Olivier Faure pourrait négocier
19:54de la réforme de la retraite à 64 ans ?
19:56– On en est où ? Justement, on essaie de comprendre si…
19:57On voit dans les journaux le NFP au bord de l'implosion,
20:00on voit que ça se passe mal entre Olivier Faure et…
20:04Aujourd'hui, vous vous parlez ? Vous vous dites quoi ?
20:07Vous les menacez en disant, si c'est ça, législative, municipale,
20:11vous verrez de quel point on se chauffe.
20:13C'est juste que je veux savoir où on en est.
20:14– En fait, je ne menace pas, je dis juste, faites attention
20:18à ne pas trahir le programme et les promesses qui ont été faites
20:21devant les électeurs et les électrices.
20:22Voilà ce que nous disons aujourd'hui au Parti Socialiste.
20:25Quant aux discussions qui pourraient avoir lieu,
20:28il se trouve que nous avons eu une semaine où nous avons eu la censure
20:32du gouvernement de M. Barnier et que la semaine prochaine,
20:36comme d'habitude, nous nous verrons à l'Assemblée pour discuter.
20:39– Jusqu'où le Parti Socialiste ne doit pas aller trop loin ?
20:42Si par exemple, il ne participe pas au gouvernement
20:44mais qu'il y a une sorte de pacte de non-censure
20:47pour éviter que Marine Le Pen fasse la pluie et le beau temps au Parlement,
20:50est-ce que vous dites trahison ou est-ce que vous dites on comprend ?
20:53– Écoutez, le nouveau Front Populaire est arrivé en tête,
20:56alors que 27 sondages n'aient tous sans exception l'extrême-droite en tête.
21:00Et pourquoi est-ce que les gens ont été votés pour le nouveau Front Populaire ?
21:04D'abord pour priver l'extrême-droite du pouvoir, c'est vrai,
21:06pour un programme de gouvernement qui est un programme de rupture avec la Macronie.
21:10– Vous savez qu'il a été bricolé en deux jours avec plein de points qui sont…
21:14– Non, non, il n'a pas été bricolé, vous savez,
21:15il vient notamment de notre programme aussi,
21:17que nous avons travaillé pendant des années et des années avec les associations.
21:20– Mais eux, pas avec vous.
21:21– Je veux juste dire, je trouve ça incroyable, qu'on trouve étonnant
21:25qu'on veuille juste respecter notre programme.
21:27– Oui, mais le problème c'est que pour respecter votre programme,
21:29vous avez besoin d'avoir au moins l'accord de la droite.
21:33Et la droite dit, nous, on ne soutiendra pas,
21:37c'est-à-dire on fera tomber un gouvernement dans lequel il y a du LFI.
21:41– Oui, mais c'est peut-être ça, c'est la réalité.
21:43– Donc c'est à eux que vous pouvez appeler à la responsabilité.
21:44Pourquoi est-ce que vous avez des macronistes qui sont d'accord
21:48pour gouverner de fait avec l'extrême-droite,
21:50ce qu'ils ont fait avec M. Barnier,
21:52et qui ne seraient pas capables juste de dire,
21:54bon, nous ne censurons pas un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
21:57C'est eux qu'il faut appeler à la responsabilité.
21:59Et je vais vous dire, je trouve ça très grave
22:01qu'on soit dans un moment en France
22:03où on ne respecte plus le résultat des élections.
22:05Je vais vous lire ce que vos confrères et consoeurs de la presse étrangère
22:09disent de ce qui se passe actuellement en France
22:11suite à la censure du gouvernement Barnier.
22:14En Suisse, on parle d'Emmanuel Macron comme du saboteur de la Ve République.
22:18En Italie, on parle du plus narcissique des présidents français
22:21qui ne croient toujours pas à la possibilité d'une défaite
22:23alors qu'il y a sous les lignes de presse.
22:25Aux Etats-Unis, on parle dans la presse de
22:28« la France s'est visiblement mieux protégée ses monuments que sa démocratie ».
22:31Voilà ce qu'on dit.
22:32En matière de démocratie, le fonctionnement de l'IFI n'est pas forcément absolument admissible.
22:36Et vous savez très bien que l'image de Jean-Luc Mélenchon dans l'opinion n'est pas si belle.
22:41C'est quoi votre candidat ?
22:42Je suis quand même heureuse que vous le disiez vous-même de votre propre bouche
22:44que Jean-Luc Mélenchon, de nouveau, est un problème,
22:46plutôt que que vous l'écriviez sur un petit papier.
22:47Vous savez, attendez, c'était simplement une question.
22:49Vous me prenez à l'idée que je posais à Anne-Sophie Lavigne,
22:51vous pouvez continuer avec ça.
22:52J'en ai posé sur Sarah Knafo, j'ai fait ça.
22:54Simplement, il y a quelqu'un qui, par malveillance, a fait sortir celui-là.
22:57Quel est le Premier ministre que vous proposez ?
22:59Eh bien, nous proposons…
22:59Toujours Lucie Castex, alors que c'est socialiste.
23:01Et nous ne faisons pas semblant de ne pas voir que, par exemple,
23:04le Parti socialiste n'en veut plus.
23:07Et que, du coup, à coup de censure tous les un mois, deux mois, trois mois,
23:11il est évident qu'Emmanuel Macron ne tiendra pas jusqu'en 2027.
23:14Et que ce que nous disons, c'est que face à un Président de la République
23:18qui refuse de reconnaître le résultat des urnes,
23:21qui est le problème originel de ce que nous sommes en train de voir,
23:25qui a décidé d'une dissolution sur demande de l'extrême droite,
23:28sur demande de l'extrême droite,
23:30pour clarifier la situation politique,
23:32et qui refuse aujourd'hui de reconnaître le suffrage universel.
23:35Si, l'extrême droite le demandait publiquement.
23:37Jordan Bardet l'a plusieurs fois dit que c'était une solution.
23:38Nous disons, nous, qu'il faut aujourd'hui qu'Emmanuel Macron parte
23:42pour que nous puissions revenir aux urnes.
23:44Justement, j'aimerais écouter Emmanuel Macron.
23:47Il s'exprimait jeudi une allocution.
23:49Il répondait justement à ces demandes de démission.
23:52Le mandat que vous m'avez démocratiquement confié
23:56est un mandat de cinq ans.
23:58Et je l'exercerai pleinement jusqu'à son terme.
24:01Nous avons devant nous 30 mois.
24:0430 mois jusqu'au terme du mandat que vous m'avez confié.
24:0730 mois pour que le gouvernement puisse agir.
24:11Il n'a pas l'air décidé à démissionner Emmanuel Macron.
24:14Vous savez, Emmanuel Macron, la veille de la censure du gouvernement Barnier,
24:18disait que cette censure n'aurait pas lieu.
24:20Avant la dissolution, il disait que cette dissolution n'aurait pas lieu.
24:23Et juste quand même pour vous dire, ce n'est pas juste la France insoumise
24:25en ce moment qui dit qu'Emmanuel Macron doit partir.
24:28C'est Charles de Courson, rapporteur général du budget.
24:30C'est David Lysnard, président de la Société Internationale de France.
24:34Il a un peu précisé quand même sa position.
24:36Il dit qu'il devrait partir dans quelques mois,
24:38au moment où on refera aussi des législatives,
24:40parce que ça ne peut pas tenir d'avoir une présidence.
24:42Vous comprenez bien que le président de l'Association des maires de France
24:44qui dit ça, c'est quand même assez incroyable.
24:46C'est M. Copé, vous l'avez cité à l'instant,
24:49et même M. Barouin, vous savez, dont on parle actuellement
24:51comme étant un des noms pour refuser à se refuser.
24:53Mais c'est une vraie question, ça y est en passant.
24:54S'il y avait une présidentielle maintenant, Mathilde Panot,
24:56comment on gouverne à la suite d'une présidentielle
24:58qui aurait lieu là, dans tous ces jours-là ?
25:01Alors, comment on gouverne ?
25:02D'abord, première chose, comment on gouverne ?
25:04Parce que l'Assemblée ne bougera pas.
25:05Alors, l'Assemblée ne bougera pas.
25:06Alors, première chose, l'Assemblée nationale ne bouge pas.
25:09Première option.
25:10Nous avons une majorité pour faire passer
25:12l'abrogation de la réforme des retraites, première chose.
25:15Nous avons une majorité pour faire
25:17les prix rémunérateurs pour les agriculteurs
25:19et avec l'encadrement des marges pour la grande distribution
25:23et les industriels.
25:24Nous avons une majorité sur un certain nombre de textes.
25:26C'est ce que nous avons d'ailleurs montré.
25:27Avec l'URN, on est d'accord.
25:29Avec les députés qui composent l'Assemblée nationale.
25:31Non mais, donc, les députés URN...
25:33Excusez-nous, mais ce n'est pas nous qui gouvernons avec l'extrême droite.
25:35C'est ce qu'ont fait les macronistes.
25:37Donc, maintenant, ce petit argument, on va arrêter.
25:40Je vous dis juste pendant le budget...
25:41Je vais donner une information qui est quand même importante
25:44puisqu'on ne cesse de répéter que nous serions alliés
25:47au Rassemblement national pendant le budget.
25:49Il se trouve que EPR, donc Ensemble pour la République,
25:51le groupe macroniste principal,
25:53a fait 55% de ses votes avec le Rassemblement national,
25:55souvent pour barrer la route à des propositions du Nouveau Front populaire.
25:59Quand le Nouveau Front populaire a fait seulement 8% de ses votes
26:02avec le Rassemblement national.
26:03Donc, maintenant, cet argument suffit.
26:05Bon, ça, c'est la première chose.
26:06Deuxième chose, il semble possible, par exemple,
26:09de faire un référendum au titre de l'article 11
26:12pour, par exemple, changer le mode de scrutin,
26:14ce qui permettrait là aussi de revenir aux urnes sur les législatives.
26:16Mais surtout, je vais insister sur un point.
26:18Non seulement tout le monde est en train de comprendre
26:21que nous avons un problème qui s'appelle Emmanuel Macron
26:23et que, donc, pour sortir positivement de cette situation,
26:27il faut revenir aux urnes puisque le peuple est la solution.
26:29Mais je crois qu'il est aussi temps de mettre la Ve République à la retraite
26:33et d'aller vers une assemblée constituante
26:36où, justement, on puisse réécrire les règles du jeu.
26:38Comment obtenez-vous la démission d'Emmanuel Macron
26:41qui ne veut pas démissionner ?
26:43Vous savez, la situation va obliger à force.
26:46Mais pourquoi vous dites ça ?
26:47Dites-moi comment est-ce qu'il va continuer
26:49à pouvoir avoir un Premier ministre qui saute tous les deux mois, trois mois.
26:53Pourquoi vous pensez que le Premier ministre va sauter tous les deux mois
26:56puisque tout ce à quoi on assiste aujourd'hui, c'est pour essayer d'avoir de la non-censure ?
27:01Je vais vous dire sur...
27:03Nous, nous avons présenté notamment une motion,
27:06une procédure de destitution du président de la République
27:08sur le fait qu'il ne respecte pas le résultat des urnes,
27:10ce qui devrait horrifier tous les démocrates et les républicains de ce pays, première chose.
27:15Mais deuxième chose, des choses se rajoutent entre-temps.
27:18Et notamment, par exemple, puisqu'on nous fait souvent des leçons de forme.
27:22Lorsque je vois un président de la République qui insulte le peuple frère haïtien
27:26en disant que les haïtiens sont complètement cons,
27:28eh bien, ce n'est pas digne d'un président de la République.
27:31Et donc, je dois vous dire, quand je vous disais tout à l'heure
27:34sur la question de la presse étrangère,
27:36qu'aujourd'hui, nous avons un président de la République
27:38qui n'est plus garant de son rôle constitutionnel.
27:40C'est votre jugement à vous.
27:41Nous, nous faisons ce qui est possible en termes de démocratie.
27:44Nous ne faisons pas un coup d'état quand il n'y a dans la Constitution.
27:48Donc vous allez quoi ? Vous allez mobiliser la rue ?
27:51Ah ben ça, il n'y a pas besoin de nous pour le faire.
27:53Nous sommes en appui aux mobilisations qui se font.
27:55Il se trouve qu'il y avait des grosses manifestations des fonctionnaires jeudi dernier
27:59face notamment au 1,2 milliard qu'on veut leur enlever,
28:02aux trois jours de carence, aux services publics qui ont été saccagés sous Emmanuel Macron.
28:06Et il se trouve qu'il y a une autre date,
28:08et j'ai envie de toutes celles et ceux qui nous écoutent à y aller,
28:10c'est le 12 décembre, où il y a déjà plus de 100 points de manifestation
28:14ou de soutien à des luttes de salariés qui sont indiquées un peu partout dans le pays,
28:19à un moment où il y a des plans de licenciement comme jamais dans ce pays,
28:23qui est là aussi le bilan de la politique.
28:24Vous pensez qu'on est à la veille d'un mouvement social extrêmement important ?
28:28Oui, je crois qu'il y a une souffrance terrible dans ce pays
28:30et qu'effectivement, quand vous voyez les taxis qui manifestaient cette semaine,
28:34les agriculteurs qui ne cessent de manifester,
28:36notamment avec le passage en force des mères pochures.
28:38Oui, notamment contre ceux qui ont censuré en disant que c'est scandaleux d'avoir censuré.
28:41Oui, enfin, dans le budget, on peut aller là-dessus,
28:42dans le budget, il y avait 400 millions en moins pour l'agriculture.
28:45Il se trouve que dans notre budget que nous avions fait, il y avait 830 millions en plus.
28:48Et que donc, si on avait accepté le budget NFP compatible,
28:51il y aurait 830 millions en plus.
28:52Mais surtout, la France là aussi s'est fait humilier par la voix de Von der Leyen,
28:56qui a été signé le plus grand accord de libre-échange jamais signé par l'Union européenne.
29:01On va y revenir Mathilde, on y revient.
29:03J'avais juste une dernière question.
29:04Est-ce que Jean-Luc Mélenchon est toujours le candidat naturel,
29:07s'il y a présidentiel anticipé ?
29:09Oui, je crois que c'est non seulement le mieux placé,
29:12celui qui a l'expérience et la force de conviction pour mener quelque chose
29:16qui quand même est difficile lorsque vous arrivez dans un moment international et national
29:20aussi chaotique du fait de la politique d'Emmanuel Macron.
29:24Et je redis juste que, vous le savez peut-être,
29:26combien de temps il y a entre une démission possible d'un président de la République
29:29et l'organisation d'élections ?
29:31Il y a 20 jours au minimum ou 35 jours au maximum.
29:34Donc, je vais vous dire que oui, je pense que Jean-Luc Mélenchon est un excellent candidat.
29:38Pourquoi, au lieu du temps, je ne comprends pas le fait que ce soit 20 à 35 jours ?
29:42On va dire que, par exemple, tous ceux qui prônent,
29:44je ne suis pas du tout d'accord avec ça, mais des primaires ou des discussions, je ne sais quoi.
29:47Nicolas François Hollande, il a l'habitude des campagnes aussi, on pourrait très bien considérer.
29:50Oui, et c'est justement du fait du mandat de François Hollande
29:53qui, pour le coup, a créé beaucoup de dégoût chez des gens sur la trahison de la parole donnée
29:59que nous sommes dans une situation qui est compliquée.
30:01Et donc, je crois que, non, François Hollande ne sera jamais mon candidat.
30:04Le fait que les gens aient peur.
30:07Vous venez de parler des faillites d'entreprises.
30:09Oui.
30:10Déjà, on a cru comprendre quand même, y compris c'est le cas au Rassemblement national
30:13où on pense ça, au Parti socialiste, partout, que les gens commencent à avoir peur
30:18et qu'ils se disent que si on vote la censure systématiquement,
30:21on risque de faire chuter le pays et d'être irresponsable.
30:23Est-ce que vous sentez ça quand vous rencontrez des gens ?
30:26Et est-ce que ça vous inquiète qu'à un moment donné, on se dise,
30:29non pas une compromission, mais un compromis pour une peu de stabilité ?
30:33Vous voyez, on dit le Rassemblement national, mais il aurait suffi de 40 socialistes
30:36pour ne pas voter la censure, pour que Michel Barnier tienne.
30:39Est-ce que vous n'êtes pas inquiète ?
30:40Ça changerait. Alors, déjà...
30:41Un chiffre, peut-être, quand même, une enquête fracture française
30:43qui est sortie cette semaine, réalisée par Ipsos pour le Monde,
30:46la Fondation Jean Jaurès, le CIVIPOF et l'Institut Montaigne.
30:4963% des Français jugeraient LFI dangereux pour la démocratie.
30:53Est-ce que, quand même, ça vous fait un peu réfléchir ou pas ?
30:55Là, vous posez plein de questions en même temps.
30:57Donc, je vais d'abord répondre à la question qui a été posée.
30:59Ensuite, on pourra y revenir.
31:00Moi, je vais vous citer deux autres sondages.
31:0264% des Français sont favorables à la démission d'Emmanuel Macron
31:05après la chute du gouvernement Barnier.
31:07Ça, c'est la première chose.
31:08Deuxième chose, quand vous regardez, là aussi, dans les enquêtes d'opinion qui sont faites,
31:12plus de 50% des Français, donc un Français sur deux,
31:15se dit soulagé que le gouvernement Barnier soit tombé.
31:17Ensuite, sur l'inquiétude, il y a une première chose.
31:20Ça ne m'étonne pas qu'il y ait une inquiétude très forte dans le pays,
31:23notamment puisqu'il y a eu des démagogues de peur
31:25qui ont agité tous les chiffons rouges pour montrer que,
31:28si le gouvernement Barnier tombait, le soleil ne se lèverait plus,
31:31il y aurait des rivières de sang.
31:33Bon, le gouvernement Barnier est renversé et le soleil s'est levé.
31:36Ce qui est dit sur le fait, notamment par une ancienne première ministre
31:41qui dit que les cartes vitales ne fonctionneront plus au 1er janvier.
31:44Tout ça n'a aucun sens.
31:45Donc, je vais vous dire.
31:46Tout ça, et je comprends que ça inquiète les acteurs économiques.
31:49Même les socialistes disent qu'on se fait engueuler sur le terrain,
31:51parce qu'ils ne comprennent pas…
31:52Moi, j'étais sur le terrain aussi, et les gens nous disent plutôt
31:55merci d'avoir fait tomber un gouvernement qui voulait faire
31:58le budget le plus violent jamais vu de la Ve République.
32:01Il y a eu des permanences.
32:02Il va y avoir un budget.
32:03La semaine prochaine, nous allons discuter d'une loi spéciale.
32:06Cette loi spéciale permet de prélever les impôts,
32:09de payer les fonctionnaires.
32:10Bref, qu'il y ait une continuité de l'État.
32:11Vous la voterez ?
32:12Oui, je pense qu'on la votera.
32:13Je pense qu'on la votera.
32:14Il n'y a aucune raison qu'on ne laisse pas la continuité de l'État se faire.
32:17Et ensuite, il y aura de nouveau des discussions budgétaires,
32:20probablement début janvier, qui soit reprendront la copie
32:24qui a été laissée par M. Barnier, qui est extrêmement mauvaise,
32:27mais que nous avions beaucoup améliorée,
32:28ou alors repartira d'un nouveau budget, d'une nouvelle discussion budgétaire.
32:33Dans tous les cas, non, il n'est pas vrai que 18 millions de Français
32:36payeront plus d'impôts.
32:37Non, il n'est pas vrai que les fonctionnaires ne seront pas payés,
32:40que la carte vitale ne fonctionnera plus, etc.
32:42Et il y aura un budget.
32:44Ça sera rectifié, mais dans un premier temps, sur les impôts,
32:46il y aura des gens qui rentreront, qui seront imposables,
32:48qui ne l'étaient pas, et d'autres qui payent en plus.
32:49Alors déjà, c'est en mai, Mme Saint-Cricq,
32:51donc ça, c'est la première chose, donc il y aura un budget d'ici là.
32:53Et entre-temps, nous, avec notamment Éric Coquerel,
32:56pour s'assurer qu'il n'y ait absolument aucun problème,
32:58nous sommes en train de déposer un amendement
33:00qui, je l'espère, sera recevable, qui permet de dire
33:03qu'il y aura une indexation du barème de l'impôt sur le revenu,
33:06sur l'inflation, sur lequel il y a une unanimité
33:08dans la classe politique sur cette question.
33:10Est-ce que je peux revenir sur ma question ?
33:12On n'est pas sûr, non.
33:14Sur cette enquête, Fracture française,
33:16est-ce qu'elle vous inquiète ou pas ?
33:17Est-ce que ce chiffre vous inquiète de gens
33:19qui considèrent que le parti est dangereux pour la démocratie ?
33:23C'est 63%, 50% jugent le RN dangereux pour la démocratie.
33:27Est-ce que, tout simplement, c'est un chiffre
33:29que vous regardez avec un peu d'inquiétude ?
33:31Mais, je vais vous dire,
33:32ceux qui sont dangereux pour la démocratie,
33:34aujourd'hui, nous avons sorti un gros document,
33:36qui est un document très détaillé sur les 24 lois liberticides
33:39et contre l'état de droit qui ont été faits par M. Macron,
33:42sur les 24 49.3 qui ont été utilisées
33:44par M. Macron et ses gouvernements.
33:46Donc, nous, ce que nous sommes,
33:48c'est des partisans de la 6ème République,
33:50qui est de dire que nous voulons le pouvoir au peuple,
33:53et notamment, par exemple, s'il y avait une des choses
33:55que nous proposerions, c'est de dire,
33:57dans la Constituante, nous, par exemple,
33:59nous voulons défendre le référendum d'initiative citoyenne,
34:02défendu par les Gilets jaunes,
34:03et le référendum révocatoire.
34:04S'il y avait un référendum révocatoire,
34:06ça permettrait de sortir par le haut de la situation
34:08à laquelle nous sommes.
34:09Aucune remise en cause, comme vous voyez ce chiffre.
34:11Mais écoutez, nous, nous sommes des démocrates,
34:13contrairement à Emmanuel Macron,
34:14et contrairement à l'extrême droite,
34:15qui ne supporte pas la démocratie.
34:16Vous pouvez m'expliquer comment Jean-Luc Mélenchon
34:18gagne face à Marine Le Pen,
34:19puisque c'est le match que vous voudriez organiser,
34:21alors qu'on voit bien que la droite pour la droite,
34:24c'est un épouvantail absolu, Jean-Luc Mélenchon.
34:27Donc, comment pouvez-vous garantir
34:29que Jean-Luc Mélenchon est le meilleur candidat de la gauche
34:31dans la situation actuelle ?
34:33Vous savez, on ne peut rien garantir
34:34avant que les électeurs et les électrices aillent aux urnes.
34:36Mais je dis juste qu'à chaque fois,
34:38on nous explique que c'est impossible,
34:40qu'il n'est pas possible de faire des choses,
34:42qu'il n'est pas possible que nous emportions
34:44les élections législatives du 30 juin et 7 juillet derniers,
34:47et qu'à la fin, nous les avons emportées.
34:49Certes, avec une majorité relative...
34:50Non, vous n'avez pas emporté les élections législatives,
34:51vous êtes arrivé en tête,
34:52mais vous ne les avez pas emportées,
34:53dans la mesure où il n'y a pas de majorité.
34:55Si, si, nous les avons emportées,
34:56je ne laisserai pas l'histoire se faire réécrire.
34:58Je dis juste qu'il y avait 27 sondages
35:00qui donnaient tous, sans exception,
35:01l'extrême droite en tête...
35:02Mais quelle est la botte secrète de Mélenchon
35:04pour qu'il gagne face à Le Pen ?
35:05Eh bien, je vais vous dire,
35:06quelle est la botte secrète,
35:07c'est que nous, nous avons un programme,
35:08et que ce que nous disons, nous le faisons,
35:10et nous nous y tenons.
35:11Voilà, ce qui est différent
35:12de tout ce qui est proposé ailleurs,
35:14c'est que nous, le programme,
35:16qui est un programme extrêmement détaillé,
35:18et que c'est sur ce programme,
35:19et c'est ce programme-là
35:20que nous voulons présenter à la candidature.
35:22Voilà.
35:23Est-ce que vous diriez aujourd'hui
35:24que le nouveau Front Populaire est mort,
35:26et que vous, maintenant, vous êtes...
35:27Non, le nouveau Front Populaire
35:29continuera quoi qu'il arrive.
35:30J'ose espérer que les socialistes
35:31reviendront à la raison.
35:32Mais le nouveau Front Populaire
35:34continuera quoi qu'il arrive.
35:35Vous savez, le nouveau Front Populaire
35:36a un programme, un programme de rupture,
35:38qui est un programme de gouvernement
35:39sur les 100 premiers jours d'un gouvernement.
35:41Il reste toujours valable.
35:42Et l'espoir qui a été suscité en juillet,
35:45non seulement de priver
35:46l'extrême droite du pouvoir,
35:47mais de montrer qu'il était possible
35:49de vivre autrement dans ce pays,
35:50eh bien cet espoir persiste toujours
35:52chez des millions de nos concitoyens
35:53et concitoyennes.
35:54Mathie Panot...
35:55Attendez, je voudrais vous faire écouter
35:56deux petits témoignages, quand même,
35:57avant qu'on continue.
35:58Des agriculteurs, un éleveur de chèvres
36:00et un responsable de la FDSEA.
36:02C'est une trahison parce que,
36:03aujourd'hui, les députés ne nous représentent pas.
36:05Il y a six mois, c'était avec la dissolution.
36:07Là, eh bien, le Premier ministre
36:10qui se fait censurer.
36:11Non, pour nous, c'est insupportable.
36:15Il faut qu'ils prennent leurs responsabilités
36:17et qu'ils ne soient pas juste venus
36:19nous faire les yeux doux
36:20sur l'autoroute l'année dernière,
36:21enfin au printemps,
36:22mais qu'ils prennent leurs responsabilités
36:24et qu'ils nous aident une bonne fois pour toutes.
36:26La FNSEA qui a dénoncé une censure,
36:28qui les prive des mesures d'urgence
36:30ou encore du nouveau mode de calcul
36:32plus avantageux pour les retraites.
36:33Qu'est-ce que vous leur répondez à ces agriculteurs
36:35dont certains, je le disais,
36:37ont emmuré certaines permanences
36:39ou déposé du fumier de vent ce week-end encore ?
36:41Alors, je leur dis, première chose,
36:43qu'il ne faut pas se tromper de colère,
36:44notamment parce que, je le rappelle,
36:46dans le budget prévu par M. Barnier,
36:48il y a 400 millions en moins pour l'agriculture.
36:51Ça, c'est la première chose,
36:52alors que nous, nous avions fait voter d'autres mesures.
36:55Ensuite, moi, je comprends une colère
36:57qui s'exprime depuis maintenant longtemps
36:59sur laquelle le gouvernement aurait pu sortir
37:01des aides d'urgence tout de suite.
37:02Par exemple, vous n'êtes pas sans savoir
37:04qu'il y a une crise sanitaire très forte,
37:06notamment sur les ovins,
37:08avec des troupeaux qui se font décimer
37:10et sur lesquels la France n'a fait
37:12ni indemnisation des éleveurs,
37:14nous ne produisons plus le vaccin
37:16puisque il est maintenant produit en Espagne
37:18et n'a pas fait d'achat groupé pour l'Espagne.
37:20Donc, tout ça conduit à une politique
37:22qui a mené au fait que 10 000 fermes
37:24ont disparu chaque année
37:26depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron,
37:28depuis même 10 ans,
37:29qu'il y a toujours un paysan qui se suicide
37:31tous les deux jours dans notre pays
37:33et que nous sommes face à une absence totale
37:35de politique d'aide,
37:37notamment sur les prix garantis rémunérateurs
37:39dont je parlais tout à l'heure.
37:41Vous rajoutez là-dessus le Mercosur,
37:43alors là, c'est la catastrophe assurée.
37:45Donc, il y aura un budget en janvier
37:47et dans lequel les mesures d'urgence
37:49dont on parlait seront mises dedans.
37:51À condition qu'il n'y ait pas de censure,
37:53de nouvelles censures.
37:55Oui, enfin, dans tous les cas,
37:57la France aura un budget,
37:59et pour le coup, il y a des mesures d'urgence
38:01qui sont possibles de prendre.
38:03Vous incitez les socialistes,
38:05à revenir à la raison.
38:07D'abord, ma première question,
38:09c'est que les écologistes,
38:11vous trouvez qu'ils sont recto,
38:13il n'y a pas de problème.
38:15Ça peut faire une rapuce rapide.
38:17Le problème majeur, c'est avec les socialistes.
38:19C'est-à-dire que les écologistes
38:21ne renoncent pas à l'abrogation
38:23de la retraite à 64 ans.
38:25Mais ils ont tout à fait le droit
38:27d'aller à l'Elysée.
38:29Je dis juste que c'est chimérique.
38:31Vous savez, les écologistes,
38:33ils ont sorti cette semaine 11 points
38:35d'accords qui pourraient être faits
38:37de base de discussion.
38:39Le premier point, c'est l'abrogation
38:41de la retraite à 64 ans.
38:43Bon, ça n'existe pas.
38:45Et d'ailleurs, Emmanuel Macron
38:47l'a redit encore hier,
38:49je dis qu'il faut aller vite.
38:51Si vous avez François Bayrou qui se présente,
38:53qui nous arrive la semaine prochaine,
38:55vous direz quoi ? Vous direz que c'est comme la droite ?
38:57Je rappelle quand même que François Hollande
38:59a voté pour lui en 2012, mais ce n'est peut-être pas une référence pour vous.
39:01Est-ce que pour vous,
39:03c'est comme si c'était Michel Barnier ?
39:05Ou est-ce que vous dites finalement
39:07c'est le centre, et avec le centre,
39:09on peut éventuellement peut-être pas participer,
39:11mais un soutien
39:13ou sans participation.
39:15Est-ce que vous trouvez que c'est la même chose ?
39:17Enfin bref, l'ultimate à nos partis socialistes
39:19de revenir à la raison, c'est pour quand ?
39:21Il faut aller vite, là.
39:23Alors, première chose, on peut avoir des appréciations
39:25différentes des personnalités politiques,
39:27y compris, je n'ai pas la même appréciation
39:29par exemple de M. Bayrou ou de M. Retailleau
39:31ou d'autres, M. Dragon
39:33et d'autres qui tiennent des propos
39:35qui sont ouvertement tirés de l'extrême droite,
39:37qui se font même applaudir par l'extrême droite.
39:39Mais, je le dis,
39:41il n'est pas possible et envisageable
39:43pour nous de continuer d'une manière,
39:45de quelque manière que ce soit, la politique macroniste.
39:47Ce n'est pas possible. Cette politique a été
39:49battue.
39:51Dès qu'il faut quelque chose, vous dites
39:53que c'est du macronisme.
39:55Bah oui, M. Bayrou n'est pas
39:57dans l'arc macroniste.
39:59Quand on ne baisse pas les prix de l'électricité,
40:01ce n'est pas du macronisme.
40:03Quand on arrête de dérembourser les médicaments,
40:05c'est du macronisme.
40:07Nous, nous avons fait voter à l'Assemblée nationale,
40:09la suppression totale de la taxe sur l'électricité.
40:11Donc, on peut très bien le faire voter.
40:13Nous non plus, nous n'aurions pas augmenté.
40:15Je vais même vous dire, nous n'aurions pas protégé les Français,
40:17notamment avec un blocage des prix
40:19et le retour des tarifs réglementés qu'on aurait élargi.
40:21Donc, vous ne pouvez pas me dire
40:23le moins pire. Oh là là, c'est le moins pire.
40:25Donc, on va faire ça. Ce n'est pas ça la démocratie.
40:27La démocratie, c'est à chaque moment,
40:29il y a des projets politiques et il reste toujours des alternatives.
40:31Voilà ce que nous, nous proposons.
40:33Si c'est où Lucie Castex, c'est où le départ d'Emmanuel Macron,
40:35ça ne fait pas beaucoup comme alternative.
40:37Oui, mais ça laisse une alternative
40:39à Emmanuel Macron entre deux choix.
40:41Et ensuite, lors du retour aux urnes,
40:43les Français et les Françaises
40:45auront le choix entre différentes politiques
40:47à mener encore une fois sur un programme.
40:49Est-ce qu'ils veulent le partage des richesses,
40:51l'augmentation des salaires,
40:53l'abrogation de la retraite à 64 ans,
40:55de l'investissement dans la bifurcation écologique
40:57ou est-ce qu'ils veulent continuer avec l'extrême marché
40:59ou encore pire, avec l'extrême droite.
41:01Ce sont des grands choix, c'est ça une démocratie.
41:03On suivra en tout cas avec attention
41:05les consultations demain
41:07qui vont se poursuivre à l'Élysée.
41:09Mathilde Panot, on accueille maintenant
41:11notre deuxième invité pour le livre de la semaine.
41:23Et vous restez bien sûr avec nous Mathilde Panot,
41:25nous accueillons avec beaucoup de plaisir
41:27Eva Joly, avocate, ancienne magistrate,
41:29ancienne eurodéputée écologiste.
41:31Eva Joly, vous avez eu 1000 vies
41:33et c'est ce que vous racontez
41:35dans vos mémoires, ça s'appelle
41:37« Une nuit d'hiver dehors »
41:39aux éditions Les Arènes, bonjour et bienvenue.
41:41Bonjour.
41:43Alors avant tout peut-être Eva Joly,
41:45votre regard sur la situation politique française,
41:47ce qui s'est passé cette semaine,
41:49comment qualifier ce qu'on est en train de vivre ?
41:51Moi, dans mon autre
41:53patrie, en Norvège, nous sommes
41:55vraiment habitués
41:57à des gouvernements minoritaires, à des coalitions
41:59et on peut prendre
42:01l'exemple très récent.
42:03Ces jours-ci, le gouvernement
42:05socialiste a fait voter le budget
42:07avec
42:09le soutien des
42:11socialistes radicaux
42:13qui ont obtenu, en contrepartie
42:15de leur soutien, l'abandon
42:17d'un projet épouvantable qu'avait le gouvernement
42:19qui était de forer
42:21dans la mer
42:23à la recherche des métaux.
42:25Pour dire que
42:27quand on n'a pas la majorité,
42:29on n'a pas beaucoup le choix, c'est les compromis
42:31qui peuvent
42:33mener quelque part.
42:35On donne et on prend.
42:37Également, au Parlement
42:39européen, j'ai dix années de pratique
42:41de ça.
42:43On sait bien, nous,
42:45les Verts, on n'est pas majoritaire
42:47au Parlement. Les textes ne sont jamais
42:49les nôtres. Par contre,
42:51s'il améliore la situation
42:53globalement, nous les votons.
42:55Or,
42:57les filles, par exemple, au Parlement
42:59européen, leur position
43:01est beaucoup plus radicale.
43:03C'est-à-dire qu'ils disent non, parce qu'ils
43:05ne participent pas non plus aux négociations.
43:07C'est donc des attitudes
43:09très différentes.
43:10Et vous qui connaissez bien ces deux sociétés, à la fois
43:12norvégienne et française, quel est
43:14votre analyse ? Vous dites pourquoi on n'y arrive pas, nous,
43:16en France ? Pourquoi on ne veut pas y arriver, d'ailleurs ?
43:18Je pense que c'est
43:20une grande partie, une question
43:22culturelle. C'est que
43:24en France, la séparation
43:26gauche-droite est très
43:28forte, et qu'il n'y a
43:30pas cette culture du fait que pour
43:32avancer, lorsqu'on n'est
43:34pas majoritaire,
43:36il faut négocier, et négocier
43:38bien pour obtenir un maximum
43:40de concessions. Vous citez Michel Barnier
43:42une fois dans votre livre. Vous auriez souhaité,
43:44vous, qu'on lui laisse une chance ?
43:46La déception
43:48du gouvernement Barnier, c'est
43:50qu'il était borgne.
43:52Il ne regardait que
43:54à la droite. Il a éliminé les
43:56propositions de la gauche,
43:58malheureusement. Je reviens
44:00à vos mémoires. Je le disais, vous avez eu
44:02mille vies, devenue magistrate assez
44:04tardivement, à 37 ans.
44:06Tout est relatif.
44:08Il fait 38 ans.
44:10Votre nom est bien sûr associé pour toujours
44:12à l'affaire Elf.
44:14Le titre de votre livre, d'ailleurs, s'y réfère,
44:16J'ai passé une nuit d'hiver dehors.
44:18Ce titre, il raconte, en fait, l'épreuve que vous avez
44:20vécue. Vous avez sacrifié
44:22des années de votre vie à cette instruction.
44:24Oui, l'instruction
44:26a duré
44:28sept ans.
44:30C'était très difficile, c'est vrai.
44:32Mais je n'étais pas seule. Nous
44:34étions d'abord deux magistrats, puis
44:36trois. Il y avait l'équipe
44:38avec nous, et je pense là
44:40à nos greffiers et
44:42à nos policiers qui étaient avec nous.
44:44On était un petit groupe
44:46pour mener cette enquête
44:48à bien. Mais c'est une enquête historique.
44:50Je veux dire, on n'a pas vu
44:52en Europe un dossier aussi important
44:54passer à travers
44:56toutes les étapes, parce qu'il ne suffit pas
44:58d'une instruction, d'une enquête
45:00de police, de qualité.
45:02Il faut ensuite que l'institution
45:04puisse porter cette enquête.
45:06Et dans l'affaire Elf, c'est ça qui se produit.
45:08C'est-à-dire que
45:10les protagonistes renvoyés
45:12ont été jugés,
45:14condamnés pour la plupart à la peine
45:16la plus sévère prévue par les textes.
45:18La cour d'appel
45:20a confirmé ou aggravé,
45:22la cour de cassation a confirmé.
45:24Il y a d'autres grandes enquêtes,
45:26comme par exemple Siemens en Allemagne,
45:28qui a été cassé
45:30à un moment donné
45:32par des problèmes de procédure
45:34et n'ont pas abouti.
45:36Donc les miracles dans l'affaire Elf,
45:38ce n'est pas simplement l'enquête,
45:40le fait que mon dossier n'avait pas été
45:42annulé par la cour de cassation à aucun moment.
45:44Et ce n'est pas faute,
45:46évidemment, qu'il ait été renvoyé
45:48devant la cour de cassation
45:50devant tout le monde.
45:52Donc c'est en quoi l'affaire Elf
45:54est emblématique.
45:56Vous vous êtes attaquée à des hommes
45:58extraordinairement puissants,
46:00on se rappelle évidemment Roland Dumas,
46:02peut-être Mathilde Panot,
46:04qu'est-ce qu'elle incarne pour vous,
46:06Eva Jolie, ce combat-là notamment ?
46:08Moi j'ai beaucoup de respect pour Eva Jolie,
46:10pour un combat qui est fondamental,
46:12notamment le combat contre la corruption.
46:14Et puis Eva Jolie est aussi
46:16une de celles qui a beaucoup poussé
46:18la création de la 6ème République,
46:20et j'en parlais tout à l'heure, je crois vraiment
46:22qu'y compris ce que nous vivons actuellement,
46:24pousse à poser la question
46:26de savoir
46:28avec quelle constitution, avec quelles règles
46:30communes nous voulons vivre ensemble.
46:32Eva Jolie, vous pensez qu'on est dans une
46:34crise constitutionnelle ou pas ?
46:36Je pense
46:38effectivement que
46:40là la situation
46:42est tout à fait coincée
46:44et on peut
46:46arrêter qu'avec
46:48toutes les erreurs qu'Emmanuel Macron
46:50ait fait, qu'il ne démissionne pas,
46:52je suis d'accord avec vous
46:54là-dessus, mais
46:56la réalité, le fait, c'est qu'il ne démissionnera
46:58pas et qu'il faut faire avec.
47:00Vous en êtes convaincue ?
47:02Est-ce que vous voyez un chemin justement ?
47:04Il a le pouvoir de nomination
47:06et donc
47:08il n'y a pas d'autre solution que de se mettre
47:10autour de la table et trouver
47:12pour moi
47:14un gouvernement
47:16large qui peut
47:18limiter ou
47:20éliminer l'influence trop
47:22grande de l'extrême droite. Mais pour qu'on se mette autour de la table
47:24il faut que les gens qu'on évite acceptent de venir.
47:26Mais
47:28si LFI ne veut pas y aller
47:30on fera sans eux
47:32mais avec leur soutien
47:34à l'Assemblée.
47:36Voilà, mais ça c'est...
47:38Est-ce que c'est...
47:40Est-ce qu'on n'est pas au cœur du
47:42sujet là quand même ?
47:44Je pense que j'ai répondu quand même assez largement
47:46pendant une heure mais juste
47:48je voudrais quand même qu'on
47:50remette à sa place ce qui s'est passé
47:52et notamment le fait que je trouve
47:54incroyable que vous trouviez complètement
47:56normal le fait qu'on ne donne même
47:58pas sa chance au Nouveau Front Populaire
48:00de pouvoir gouverner. Je veux dire
48:02ce qui était dit à l'instant
48:04mon avis ne va pas à l'encontre de ce que je
48:06disais tout à l'heure. Quand on dit on a l'habitude des
48:08gouvernements minoritaires et ensuite on va chercher
48:10des majorités au Parlement. C'est ce que nous proposons
48:12de faire. Mais voilà.
48:14C'est la démarche initiale puisque c'était
48:16mon programme, tout mon programme et c'est Jean-Luc Mélenchon
48:18et je pense que la difficulté
48:20de la situation d'aujourd'hui
48:22elle résulte de ça. On va continuer sur le livre
48:24d'Eva Joly.
48:26Vous parlez aussi beaucoup finalement
48:28dans ce livre de l'exemplarité des
48:30partis. Il y a un passage qui m'a marqué, vous dites
48:32les partis
48:34font une erreur en n'excluant pas leurs
48:36membres condamnés en premier instant.
48:38Vous dites aussi la présomption d'innocence n'est pas une garantie
48:40d'innocence. Est-ce que les partis
48:42aujourd'hui trouvent la main qui tremble ?
48:44Je veux dire
48:46pas simplement
48:48il tient aucun
48:50compte de la justice.
48:52La nomination d'une Rachida Dati
48:54par exemple alors que nous savons
48:56que le parquet a demandé son renvoi
48:58pour avoir
49:00perçu indûment 900.000 euros.
49:02En tout cas
49:04le parquet pense que c'est
49:06délictuel. On peut penser que le juge
49:08d'instruction va suivre mais ça n'a pas empêché
49:10Barnier
49:12de la nommer ministre de la culture.
49:14Elle n'est pas jugée.
49:16On peut trouver ça choquant.
49:18On peut trouver ça choquant aussi
49:20que les magistrates disent que la présomption d'innocence
49:22ça veut dire des choses moins grandes.
49:24Julien Bayou est traîné dans la boue.
49:26On se rend compte qu'il n'y a pas vraiment de justice
49:28pas vraiment d'enquête. Maintenant il a
49:30disparu parce que les médias se sont rouvés là-dessus.
49:32Mais vous vous rendez compte si on a une campagne
49:34de dénigrement, la moindre personne
49:36la justice c'est quand même un progrès
49:38dans la civilisation. Absolument mais
49:40la justice
49:42c'est pas parce qu'il y a une présomption
49:44d'innocence qu'il n'y a pas
49:46de culpabilité à la fin. On est
49:48d'accord. Et on peut penser
49:50que c'est assez
49:52dommageable pour l'opinion
49:54que quelqu'un
49:56qui est condamné en première instance
49:58puis en appel puis
50:00qu'il faut aller jusqu'à un cours de
50:02cassation pour constater
50:04qu'il doit se retirer de la vie publique.
50:06Et aujourd'hui avec
50:08le dysfonctionnement gravissime de la
50:10justice, cette période là
50:12elle dure dix ans.
50:14Et c'est la raison pour laquelle
50:16maintenant on met
50:18très souvent l'exécution provisoire
50:20sur les décisions.
50:22C'est parce que le temps
50:24a été trop dilaté et c'est
50:26une façon de lutter contre cela.
50:28Et on en a beaucoup parlé récemment avec le requisitoire contre
50:30Marine Le Pen où une exécution provisoire
50:32d'inéligibilité a été requis.
50:34Vous, vous êtes plutôt favorable à cette
50:36exécution provisoire ?
50:38Je pense que c'est justement un mesure
50:40efficace pour
50:42lutter contre cette
50:44tentation perpétuelle de faire appel
50:46et faire durer les procédures le plus
50:48longtemps possible. Et je voudrais rappeler
50:50solennellement que
50:52la lenteur de la justice n'est pas un droit.
50:54Oui, mais l'appel c'est aussi
50:56un principe de base. Il est tout à fait
50:58possible, on le voit par exemple
51:00en matière de diffamation pendant
51:02la période électorale,
51:04l'appel intervient
51:06en matière de diffamation dans les 48 heures.
51:08Donc il est tout à fait possible
51:10si nécessaire, d'organiser
51:12un appel rapide. Simplement
51:14ça, on se l'interdit parce
51:16qu'on se dit qu'il ne faut surtout rien
51:18changer, on fait tout comme on fait d'habitude.
51:20Basile Panot, vous êtes d'accord avec
51:22qu'il faudrait des règles plus strictes ? Quelqu'un qui
51:24est condamné en premier instant dans un parti
51:26ne doit pas garder
51:28son responsabilité ? Je vais expliquer pourquoi je suis
51:30l'un des accords, et peut-être qu'on ne pense pas
51:32forcément à la même chose.
51:34Mais par exemple, vous avez de plus en
51:36plus, alors non seulement une
51:38clochardisation de la justice, là j'utilise
51:40les termes des syndicats,
51:42donc il se posent les questions des moyens,
51:44ça c'est sur la question de la
51:46rapidité notamment de la justice, et surtout
51:48des moyens dignes pour pouvoir juger
51:50normalement.
51:52Et puis il y a une deuxième chose,
51:54il y a une instrumentalisation politique de la justice.
51:56Et nous, on a été nombreux à dénoncer le
51:58l'offert, que ce soit en France ou
52:00dans le monde, et notamment quand vous voyez
52:02par exemple des syndicalistes qui se font condamner,
52:04moi, par exemple, je
52:06ne souhaite pas que ces syndicalistes ne puissent
52:08pas un jour être députés,
52:10bon après on ne parle sûrement pas des mêmes
52:12affaires, mais je le dis parce que pour nous c'est une inquiétude
52:14qui ne me permet pas de répondre oui immédiatement
52:16à cette règle que vous présentez. Et par exemple
52:18pour Marine Le Pen sur l'exécution provisoire ?
52:20Nous on a dit que nous sommes contre l'exécution
52:22provisoire et nous, nous ne faisons pas contrairement à l'extrême droite.
52:24D'un côté, il faudrait que la justice
52:26soit la plus sévère possible,
52:28la plus rapide, etc. Et puis lorsque ça la touche,
52:30être dans une attitude
52:32complètement différente. Donc nous sommes
52:34constants dans les principes que nous tenons sur la justice.
52:36Votre bataille aujourd'hui, Eva Jolie,
52:38c'est la justice fiscale, que les milliardaires
52:40paient davantage d'impôts, que les multinationales
52:42aussi paient un impôt minimum mondial.
52:44On a vu en début d'émission une photo de
52:46Donald Trump qui était présente hier à Paris.
52:48Est-ce que sa réélection vous inquiète ?
52:50C'est sûr que la réélection de
52:52Donald Trump, qui pense
52:54que les sciences sont
52:56inutiles, que les
52:58seules sciences utiles c'est
53:00l'informatique et peut-être un peu les mathématiques,
53:02et son
53:04hostilité à l'État de façon générale
53:06est un handicap
53:08pour la lutte internationale.
53:10Et je suis très heureuse que sous
53:12la présidence de Biden, on est
53:14arrivé à un accord à l'OCDE
53:16qui a instauré un impôt minimal
53:18de 15% pour les multinationales.
53:20C'est un immense progrès.
53:22Un dernier chapitre de votre livre, peut-être un petit peu
53:24plus personnel, qui s'intitule « Je rêve de mourir
53:26vivante », une formule tirée d'une pièce de théâtre.
53:28Peut-être juste pour finir, ce livre
53:30il s'adresse aux femmes, vous dites,
53:32vieillir ce n'est pas flétrir,
53:34qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
53:36Oui, c'est vrai, j'ai envie de dire
53:38aux femmes que
53:40le regard de la société sur les femmes
53:42vieillissantes, qui les excluent,
53:44qui les ignorent,
53:46les font disparaître, elles deviennent invisibles,
53:48il ne faut pas l'intérioriser.
53:50Et qu'il faut vivre la vie
53:52pleinement, dans tous ses aspects,
53:54jusqu'à la fin.
53:56Merci beaucoup à nos invités du jour.
53:58Mathilde Panot, Eva Joly,
54:00merci à toute l'équipe de questions politiques,
54:02à Maurie Bauché et Fabienne Lemoyle,
54:04la semaine prochaine. Karine Bécard,
54:06de retour aux manettes. D'ici là,
54:08très bon dimanche.

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