Jean-Sébastien Ferjou, directeur d'Atlantico, à propos de la Syrie : «Barack Obama, qui a quand même eu un prix Nobel de la paix, a, d'une certaine manière, entretenu, par sa vision stratégique, le développement d'une forme d'islamisme».
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00:00Justement, je pense que c'est effectivement historique avec un grand H, au-delà, enfin pour compléter, je suis absolument d'accord avec ce que disait Gérard Verspierre à l'instant sur les trois parrains qui ont été profondément affaiblis,
00:11mais c'est aussi une forme de camouflet pour les Américains ou en tout cas plus exactement pour les démocrates et pour Barack Obama.
00:17Pourquoi je vous dis ça ? Il y a eu la première phase, vous faisiez référence à l'invasion de l'Irak ou de la Libye pour essayer d'exporter la démocratie.
00:25Ça, ça a été les néoconservateurs. Après le 11 septembre, réaction des États-Unis, on essaie d'exporter la démocratie libérale au Moyen-Orient.
00:33Et puis en 2009, Barack Obama a pris une autre décision. Il a dit qu'on va se retirer pour partie du Moyen-Orient et on va essayer d'établir une politique d'équilibre entre l'Iran et Israël.
00:43Et c'est peut-être comme ça, d'ailleurs, en permettant aux Iraniens de développer leur puissance, que nous obtiendrons des Israéliens qui négocient un accord de paix.
00:52Et c'est pour ça que les Américains ont, à ce moment-là, négocié sur les accords nucléaires en permettant aux Iraniens d'être soumis à beaucoup moins de sanctions.
01:00Donc Barack Obama, qui a quand même eu un prix Nobel de la paix alors que la vision stratégique, elle était désastreuse pour la Syrie, désastreuse pour l'Égypte.
01:09Vous vous souvenez que les Américains en version Obama et Hillary Clinton ont quand même laissé les frères musulmans prendre le pouvoir en Égypte.
01:16Et ce sont les Saoudiens qui, ensuite, ont viré les frères musulmans.
01:19C'est-à-dire que Barack Obama, d'une certaine manière, a entretenu, justement, par cette vision stratégique-là, le développement d'une forme d'islamisme absolument.
01:27Ce n'est pas la seule responsabilité. On a parlé de la Turquie, on a parlé des Russes, on a parlé des Iraniens.
01:32Et Donald Trump, lui, pendant son premier mandat, avait compris que cette politique-là vis-à-vis de l'Iran, elle était toxique.
01:38Les Israéliens ont de facto renversé la table après le 7 octobre.
01:41Et c'est ça qui se joue. C'est à l'échelle de 25 ans. C'est vraiment historique.