Que faut-il attendre de la réunion tripartite entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron ? Regardez l'analyse de Patrick Martin-Genier, spécialiste des relations entre l'Europe et les USA, enseignant à Sciences PO, auteur de "L'Europe a-t-elle un avenir ? chez Studyrama.
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00:009h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:03Merci de votre fidélité, l'actualité en direct sur RTL, donc dans RTL Matin, c'est la série d'abord avec cette page d'histoire
00:10qui est en train de s'écrire dans le pays, on vous raconte tout depuis 6 heures sur notre antenne.
00:14Le président Bachar Al-Assad, à la tête du pays depuis 24 ans, a fui cette nuit. Évidemment, c'est une page d'histoire qui s'écrit,
00:21on va en parler avec notre invité en direct, c'est David Rigoulet-Rose, docteur en sciences politiques. Bonjour à vous.
00:27Bonjour.
00:28Merci d'être connecté, vous êtes enseignant, chercheur, spécialiste de l'actualité à l'étranger, rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique.
00:35Je voudrais d'abord profiter de vous avant de nous pencher sur le cas de la Syrie.
00:39Pour évoquer les propos, il y a quelques instants de Donald Trump, le président élu américain, concernant l'Ukraine,
00:46il a vu Zelensky hier et Trump affirme ce matin que Zelensky aimerait conclure un accord pour mettre fin à la guerre
00:53et Trump appelle à un cessez-le-feu immédiat et des négociations concernant l'Ukraine.
00:58C'est-à-dire qu'il n'est pas encore officiellement à la Maison-Blanche qu'il intervient dans ce conflit. Est-ce que vous êtes étonné ?
01:04Ce n'est pas étonnant. De toute façon, il a dit durant sa campagne qu'il était le président qui arrêtait les guerres, je cite.
01:12Donc, évidemment, concernant l'Ukraine, qui n'est pas d'ailleurs déconnectée de ce qui se passe en Syrie, avec la question russe,
01:20il souhaite évidemment rentrer dans ses fonctions avec la perspective d'un arrêt des combats en Ukraine,
01:28qui a été d'ailleurs accepté dans son principe par Zelensky, qui évoquait la possibilité d'un cessez-le-feu en 2025.
01:36Mais évidemment, la question, ce sera à quelles conditions ?
01:40Oui, c'est ça, les conditions, évidemment. Ça, c'est l'actualité en direct qui concerne l'Ukraine.
01:44On revient à la Syrie, donc je parle d'une page d'histoire qui est en train de s'écrire dans le pays.
01:48On l'a vécu cette nuit, c'est le président Bachar Al-Assad, à la tête du pays depuis 24 ans, qui a fui cette nuit.
01:55Manifestement, c'est officiel, puisque tout le monde le confirme sur le terrain. On peut parler de sa chute aujourd'hui ?
02:02Ah oui, d'ailleurs, le premier ministre du gouvernement, Mohamed Al-Jarabi, a dit qu'il était prêt à coopérer avec tout nouveau leadership, je cite,
02:12et qu'il était aujourd'hui dimanche dans ses bureaux, en attendant de définir une procédure de passation de pouvoir pour ceux qui ont mené l'opération de renversement du régime.
02:27Donc, c'est acté. Bachar Al-Assad aurait fui à l'aéroport international de Damas, et aujourd'hui, la question va être posée, c'est le jour d'après.
02:40Effectivement, après 50 ans de domination du clan Assad, 24 ans de règne pour Bachar, et 13 années de guerre civile, dans un pays ruiné,
02:49et avec un nombre de questions très importantes qui vont se poser aujourd'hui.
02:56Bachar Al-Assad, qui a fui son pays via l'aéroport international de Damas, vous le disiez, on peut avoir une idée d'où il se trouve ?
03:04Compte tenu des poursuites qui peuvent être menées contre lui au vu du passif, il n'y a pas beaucoup de destinations qui sont susceptibles de l'accueillir.
03:18Alors, on peut penser qu'il y a évidemment la Russie, puisque la Russie était le soutien du régime, il l'avait même sauvé en 2015,
03:26même si Vladimir Poutine a manifesté son extrême irritation ces derniers jours devant l'impéricie et l'incurie des forces loyalistes pour tenir tête à l'offensive d'Al-Sham,
03:40mais en tout cas, on ne voit pas très bien, il n'y a pas beaucoup de pays qui seraient en mesure de l'accueillir.
03:47La Russie, peut-être l'Iran qui est un allié depuis des années notamment.
03:51Il y a eu des scènes de liesse à Damas et dans les autres villes de la Syrie ces dernières minutes, ces dernières heures, après cette fuite de Bachar el-Assad.
03:59Ces forces armées qui ont progressé jour après jour depuis le 27 novembre, si je ne me trompe pas, passant ville après ville, jusqu'à Damas, ce sont des rebelles.
04:10Qui sont-ils concrètement et comment se fait-il qu'ils aient pu avancer aussi vite ?
04:16Oui, alors ça c'est ce qui effectivement suscite l'étonnement, sinon l'assidération, puisqu'en douze jours, il y a une forme de blitzkrieg qui s'est imposé à l'initiative d'un groupe qui s'appelle Hayat Tahrir al-Sham,
04:29qui est issu de l'enclave d'Idlib, qui est en fait une enclave où se sont retrouvées toutes les bribes des insurgés qui avaient été expulsés de l'ensemble des régions reprises par le régime de Bachar el-Assad au fil des années.
04:42Et il se trouve que c'est le groupe principal qui est à l'origine de cette opération, regroupant autour de lui une myriade de groupes islamistes.
04:51Donc le groupe en question, c'est un groupe islamo-djihadiste qui est apparu officiellement en 2017, qui est issu d'un groupe précédent qui s'appelait le Jabhat al-Nusra,
04:59lui-même issu d'une matrice d'Al-Qaïda, mais dont le groupe en question actuel a souhaité se dissocier pour éviter d'être taxé justement d'organisations terroristes internationales.
05:10Et donc il y a évidemment des éléments de langage, une stratégie de communication, parce que son chef, Abu Mohammed al-Jalouni, veut se présenter comme un interlocuteur vis-à-vis de l'extérieur,
05:21un interlocuteur crédible et non pas trop extrémiste justement, pour éviter la stigmatisation justement de son ADN initial.
05:30Alors ces rebelles qui sont arrivés dans Damas justement avec ces scènes de liesse, ils disent aujourd'hui que le pays est libre.
05:36C'est quoi la situation concrètement pour les millions de Syriens qui avaient fui leur pays sous ce régime de Bachar el-Assad ? Est-ce qu'ils vont rentrer chez eux ?
05:45Ah bah ça c'est ce que souhaiterait justement le président Erdogan notamment, ça explique d'ailleurs qu'il est surtout plus offensif à travers ses mandataires pro-turc,
05:54tout simplement parce qu'il y a trois millions de réfugiés en Turquie, et que c'était un objet du contentieux justement avec le régime qui ne voulait pas le retour de ces réfugiés.
06:05L'autre dimension c'était la problématique kurde, mais en tout cas pour la question des réfugiés évidemment, il n'y a pas que en Turquie, il y en a d'autres, en Jordanie notamment, au Liban, très nombreux.
06:18Et on voit à quel point tout est lié évidemment au niveau régional.
06:21Absolument, merci de nous avoir expliqué les choses et en particulier aux auditeurs ce matin.
06:24David Rigolet-Rose en direct, docteur en sciences politiques, enseignant, chercheur, rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique.
06:31La situation donc en Syrie ce matin et les propos de Donald Trump sur l'Ukraine qui, je vous le rappelle si vous nous rejoignez, appelle à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations en Ukraine.
06:43Il assure le président élu américain que Zelensky aimerait conclure un accord pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.
06:51On détaille tout dans le journal de 9h.