Guillaume Bardet, designer et sculpteur du mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris, était en direct sur BFMTV ce samedi. Après cinq ans et demi de travaux, la cathédrale Notre-Dame de Paris renaît officiellement de ses cendres ce samedi 7 décembre. Plusieurs personnalités du monde entier sont attendues pour les célébrations du jour.
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00:00Notre-Dame que vous voyez aussi sur notre plateau et nous avons, presque presque à l'identique, nous avons la chance d'être en direct avec Guillaume Bardet, bonjour, vous êtes le designer et sculpteur de ce nouveau mobilier liturgique qu'il y a à l'intérieur de cette cathédrale et que l'on va bientôt découvrir, merci d'être avec nous, c'est une des surprises de cette réouverture, ce nouveau mobilier, parce que finalement c'est le seul élément qui n'a pas été reconstruit à l'identique.
00:30Oui absolument, c'est le choix du diocèse de marquer cette reconstruction de Notre-Dame avec un élément contemporain et d'expliquer que finalement il y a eu cet événement incroyable il y a 5 ans et de le marquer avec ce nouveau mobilier et donc j'ai créé le baptistère, l'hôtel, l'ambon, la cathèdre, les sièges associés et le tabernacle et dans un deuxième temps on m'a demandé aussi de dessiner toute la vaisselle liturgique.
01:00Et comment on fait justement pour mêler à la fois la modernité dans cette cathédrale ?
01:07C'est justement tout l'enjeu, c'est finalement d'embrasser toutes les temporalités, embrasser le passé, être dans le présent et se projeter dans le futur, c'était tout l'enjeu et donc finalement c'est en travaillant avec des formes le plus simple possible qu'on arrive, en tout cas que j'ai essayé d'atteindre ce résultat.
01:29Alors Jéluc vous vouliez aussi que ces formes soient reconnaissables à la fois par les catholiques, par les chrétiens mais aussi par les simples visiteurs qui venaient dans cette cathédrale, expliquez-nous cette démarche.
01:41Oui alors c'est une démarche mais c'est une démarche qui était vraiment la demande du diocèse, c'est que bien sûr on s'adresse en premier lieu aux catholiques et aux chrétiens mais en fait on s'adresse aux 14 millions de visiteurs parce qu'on ne parle pas de touristes, on parle de visiteurs et on accueille tout le monde et il s'agissait évidemment que les catholiques se retrouvent dans ce mobilier mais que les autres comprennent qu'on est dans un lieu de spiritualité, qu'on parle de sacré.
02:07Et donc aussi en travaillant avec ces formes très simples, on est presque dans des choses qui sont compréhensibles par toutes les civilisations.
02:16Qu'est-ce qui vous a le plus marqué vous dans ce processus de création et j'imagine que vous aviez un temps imparti, ça a dû se faire très rapidement ?
02:23Alors non, le concours a été assez long, ça a été 6 mois de vie très intense, je dirais que finalement ça a été les 6 mois les plus agréables parce que j'étais enfermé dans mon atelier, moi je vis loin de Paris et je travaillais 7 jours sur 7, je dirais presque 24 heures sur 24, en tout cas je me couchais en pensant à Notre-Dame, je me levais en pensant à Notre-Dame et c'était un moment de réflexion et de sculpture et de dessin très intense, très beau.
02:54Donc c'est 6 mois là et ensuite il y a eu par contre une sorte de course-poursuite parce qu'il fallait réaliser toutes les pièces en bronze et les pièces en bronze c'est très long, c'est un processus long.
03:06Alors j'ai la chance d'avoir une très belle fonderie d'art à Cré qui est à 30 km de chez moi et des gens avec qui je travaille depuis 10 ans et il y a eu plusieurs milliers d'heures de travail pour réaliser tout ce mobilier.
03:17C'était aussi après une aventure très solitaire, une aventure de groupe et tout le monde était absolument heureux de travailler sur ce projet.
03:26J'imagine qu'il y a une certaine forme de fierté aussi de participer à cette restauration ?
03:31Oui de fierté et d'envie, c'était une envie très grande. J'ai malheureusement vu en direct comme beaucoup de gens, j'étais à Paris la cathédrale brûlée et j'avais nommé à l'époque que si à un moment il y avait une possibilité de participer à cette reconstruction, j'avais très envie de le faire.
03:53Donc oui c'est deux ans d'aventure, deux ans d'aventure collective et aussi parce qu'il y a eu un dialogue très grand avec le diocèse.
04:01Donc depuis là maintenant plusieurs semaines je suis beaucoup à Paris et on a vraiment ce sentiment d'une vie de groupe où on a tous participé à quelque chose de plus grand que nous.
04:12Alors justement comment vous vivez cette journée exceptionnelle, c'est-à-dire la réouverture de Notre-Dame et ces œuvres que vous avez conçues qui vont être vues par le monde entier ?
04:24Alors c'est très étrange vous savez parce que comme j'avais tellement de choses à faire tout le temps, je me suis un peu blindé dans mes émotions.
04:34Donc je sais consciemment que je suis très ému mais en même temps je me protège beaucoup. J'ai le sentiment et je le dis depuis longtemps que le moment qui va être très fort ça va être demain pour moi la consécration de l'hôtel.
04:44Où là j'aurai l'impression que mon travail est fini et que je peux maintenant devenir spectateur et éprouver pleinement ces émotions. Là je regarde ça et je pense que je l'éprouverai plein de choses plus tard.