Retrouvez toutes les chroniques de Thomas Croisière sur France Inter https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-thomas-croisiere
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AmusantTranscription
00:00En 1972, il regrettait de ne pas avoir l'âge légal pour aller voir Gorge Profonde en salle.
00:05Depuis, il l'a regardé si souvent que, ma foi, les draps s'en souviennent.
00:08C'est pour ça que j'ai demandé à Thomas Croisière de nous raconter 1972 au cinéma.
00:13En 1972, le cinéma est violence, voire même ultra-violence dans Orange Mécanique de Stanley Kubrick.
00:22Une satire sociale posant la question, je cite son réalisateur, de savoir si la psychologie
00:27comportementale et le conditionnement psychologique sont de nouvelles armes dangereuses pour un
00:31gouvernement totalitaire qui chercherait à imposer un vaste contrôle sur ses citoyens
00:35et les transformerait en à peine plus que des robots.
00:38Et j'ai envie de lui répondre, peut-être.
00:41Malgré leur interdiction au moins de 18 ans, les méfaits d'Alex Delarge et ses droogies
00:45dominèrent notre box-office avec plus de 7 millions et demi d'entrées.
00:50Mais 1972, c'est aussi la violence du parrain de Francis Ford Coppola, synthétisé en une
00:56phrase par Marlon Brando.
00:57Je vais lui faire une offre qu'il ne pourra pas refuser.
01:00Deuxième plus grande réplique de l'histoire du cinéma selon l'American Film Institute.
01:05Et si vous voulez connaître la première, il vous faudra attendre l'émission de Zoom
01:08Zoom Back consacrée à 1939.
01:11En 72, déboule aussi sur les écrans l'inspecteur Harry de Tom Seagal ou en VO, Dirty Harry,
01:18surnommé le charognard à cause des affaires pourries dont il s'occupe.
01:21Harry Callahan portera aussi une des plus belles punchlines du cinéma à écouter en
01:26Clint Eastwood dans le texte.
01:31Ou en français, Vas-y, fais-moi plaisir, qui n'était pas la première traduction
01:35que proposa l'adaptateur Max Picope.
01:38Il avait pensé au sexuellement beaucoup plus connoté Vas-y, fais-moi reluire.
01:43Et celui qui en 72 se la fit reluire, c'est Herbert Coward dans la traumatisante scène
01:49de viol du Délivrance de John Bormann.
01:58A l'époque, on ne balançait pas son porc, on le sodomisait, mais ce qui en 1972 est
02:04sans doute le plus violent pour les cinéphiles, c'est de retrouver deux films des charlots
02:08dans le top 5 du box-office français, dont aucun n'est signé Charlie Chaplin.
02:13Car si les anglo-saxons ont un charlot, nous français sommes fiers d'en compter quatre,
02:18Gérard, Phil, Jean et Jean-Guy.
02:20Les fous du stade de Claude Zidi, futur réalisateur des Soudoué et des Ripoux, rassemblent près
02:25de 6 millions de spectateurs avides de suivre les aventures de quatre joyeux trublions qui
02:30font souffler un vent de folie sur les Jeux Olympiques.
02:32Tandis que la même année, les charlots font l'Espagne de Jean Giraud, réalisateur de
02:36la série des gendarmes et de la soupe aux choux, en réunit plus de 4 millions impatients
02:42de suivre les aventures de quatre joyeux trublions qui font souffler un vent de folie sur l'Espagne.
02:47Dans les années 70, les charlots reviennent aux origines du cinéma en accordant plus
02:51d'importance aux situations qu'aux scénarios.
02:54Leur sens du burlesque en mode pas de def et balèque fit qu'ils rassemblèrent plus
02:58d'un milliard de spectateurs dans le monde, soit quasiment un milliard de plus que l'ensemble
03:03de l'œuvre d'Éric Romère.
03:05Et dans ce monde de brut, une femme, Romy Schneider, qui dans la lettre qui conclut
03:11César et Rosalie, une dramedie romantique de Claude Sauté autour d'un triangle amoureux,
03:15nous rappelle toute la violence d'une rupture amoureuse.
03:18David, César sera toujours César, et toi tu seras toujours David, qui m'emmène sans
03:24m'emporter, qui me tient sans me prendre, et qui m'aime sans me vouloir.
03:30Vive le triolisme et…
03:32Vive le cinéma !
03:34… de 1972.