Au Kremlin-Bicêtre: l'alerte des soignants face à des urgences pédiatriques déjà saturées. Face à l'épidémie de bronchiolites, le personnel est surchargé et lance une pétition.
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00:00Nous sommes dans une situation, comme en fin de chaque année, où on a plusieurs épidémies qui arrivent en même temps.
00:06Donc on a l'épidémie de la bronchiolite, où on est au seuil épidémique dans toute la France,
00:10l'épidémie de la grippe qui va arriver en même temps, et l'épidémie des gastroenterites qui ne va pas tarder.
00:16Donc évidemment vous avez à ce moment un afflux aux urgences tels que le personnel n'est pas assez nombreux,
00:25et comme c'était le cas en 2022, on arrive à un stade où, premièrement, les gens attendent énormément de temps,
00:33vu que c'est que les enfants malades, il y a une transmission dans les services d'urgence,
00:39dans les salles d'attente de l'autre virus que l'autre enfant a,
00:42et deuxièmement, on est vraiment obligé, comme dans le tiers monde, de faire un tri des malades qu'on doit garder,
00:49des malades qu'on devrait garder mais qu'on ne peut pas garder, faute de place.
00:54On sait déjà que dans les services d'urgence pour les adultes, on attend parfois 15-16 heures,
00:5914 heures pour un enfant dans un service d'urgence pédiatrique, est-ce que ça met sa vie en danger ?
01:06Ça pourrait l'être à condition que le personnel n'est pas assez fréquent, bien sûr,
01:12parce qu'évidemment si un enfant attend et personne ne le voit, et on ne se rend pas compte du danger,
01:18il y a toujours un risque que la vie soit mise en danger à l'hôpital, mais surtout avant d'arriver à l'hôpital,
01:25parce que aussi les gens attendent de plus en plus, parce que tout le monde sait qu'on va y attendre pendant deux heures,
01:30et on ne va peut-être pas assez fréquemment voir un médecin, pas forcément les urgences, mais déjà un médecin libéral.
01:37Ce cri d'alerte qui nous est décrit au Kremlin-Bicêtre,
01:39est-ce qu'il concerne une grande partie des services d'urgence pédiatrique en France ?
01:45Actuellement dans le sud, la situation est un peu mieux que dans le nord, comme d'habitude,
01:49parce que toutes les épidémies commencent toujours dans le nord et ça descend après vers le sud,
01:53mais même à l'hôpital d'Avignon, je viens de les appeler, le temps moyen d'attente dans la soirée est de quatre heures.
01:58C'est-à-dire que vous arrivez avec un bébé aux urgences, vous attendez quatre heures avant que vous voyez le médecin.
02:04Il y a un tri fait avant par les infirmières, évidemment, pour essayer de juger l'urgence de la situation,
02:10mais une attente de quatre heures n'est pas exceptionnelle,
02:12et comme je le disais tout à l'heure, évidemment, vous y allez avec votre bébé qui a une bronchiolite,
02:16mais vu que le voisin dans la salle d'attente a une gastroenterie, un rotavirus ou une grippe,
02:20finalement vous repartez avec une autre maladie.
02:23On est sur un problème conjoncturel, parce que là on a les virus d'hiver qui se concentrent,
02:28ou on est sur un vrai problème structurel dans les services d'urgence pédiatrique ?
02:33C'est certainement un problème saisonnière comme on l'a tous les hivers,
02:38mais la situation perdure depuis très longtemps.
02:41Les assises de pédiatrie ont été créées il y a très longtemps,
02:45on a travaillé énormément, on a fait des propositions,
02:48jusqu'à maintenant il n'y a aucune décision de prise, il n'y a rien qui a suivi ces assises.