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Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, retour sur l'ultimatum de Marine Le Pen, qui annonce que Michel Barnier a jusqu'à lundi 2 décembre pour céder à ses demandes avant qu'elle ne demande la censure.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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Transcription
00:00Et dans un instant, on va rejoindre Mathieu Vallée, eurodéputé et porte-parole du Rassemblement National
00:06pour cet ultimatum, je l'ai dit, surprise de Marine Le Pen qui dit à Michel Barnier qu'il a jusqu'à lundi.
00:15Tout à l'heure, Sébastien Ligné de Valeurs Actuelles disait, on se croirait dans un thriller,
00:21où Marine Le Pen décroche son téléphone en disant tu as jusqu'à lundi, clac !
00:25Et elle repose le téléphone à voir ce qu'il en pense.
00:28Bonsoir à vous Gilles Thorez, puisque vous avez pris la parole avant d'avoir eu le droit.
00:32Journaliste politique au journal du dimanche, bonsoir Nathan Devers, écrivain et philosophe,
00:39avant justement de donner la parole au RN et à Mathieu Vallée.
00:44On l'a prévu cette arrivée de Marine Le Pen ?
00:47Parce que Jordan Bardella, tout à l'heure, comme je le disais dans le rappel des titres, a dit
00:50c'est bien mais peut mieux faire, comme on dit en classe.
00:53Tandis que là, c'est il a jusqu'à lundi, sinon...
00:56Depuis le début, Jordan Bardella est finalement plus dur que Marine Le Pen,
00:59il est moins sujet à la négociation et à la diplomatie.
01:04Marine Le Pen, elle, est vraiment dans la tactique,
01:06elle est vraiment dans la tactique politique depuis des semaines.
01:09Et c'est vrai que ces derniers jours au Ration Nationale, on a pris conscience
01:12qu'une censure à quelques jours du réveillon de Noël,
01:16c'était quelque chose qui était difficilement assumable.
01:19Donc une censure serait beaucoup plus acceptable finalement pour l'opinion,
01:23pour les Français, pour les observateurs, pour les journalistes, pour les politiques,
01:26si elle intervenait au début du mois de décembre ou au milieu du mois de décembre.
01:31Plus que si c'était, comme on le dit, parce qu'à priori...
01:34Donc finalement, ce que disait Mélenchon, il n'y a pas très longtemps sur France 3.
01:39Le texte, il revient à l'Assemblée le 18 décembre,
01:41il peut y avoir un 49.3 à ce moment-là,
01:43puis le dépôt d'une motion de censure,
01:46elle ne peut être votée que 48 heures plus tard, donc le 20.
01:49Donc c'est 4 jours avant le réveillon,
01:51c'est un timing qui peut interroger,
01:54c'est vrai qu'on ne parlerait que de ça,
01:56mais ça mettrait le pays, on le sait,
01:58dans une situation qui est un petit peu cataclysmique, très grave.
02:01C'est un doux euphémisme.
02:03Donc voilà, aujourd'hui, le calcul de Marine Le Pen,
02:05c'est de censurer plus tôt qu'avant quelques jours avant.
02:09Nathan Devers pour vous répondre, Jules Therese.
02:11Je crois que Marine Le Pen joue sa carte politique
02:14dans la mesure où le gouvernement est suspendu à sa décision,
02:19pour une raison très simple.
02:20C'est que vous avez deux oppositions au gouvernement actuel.
02:23Vous avez une opposition de gauche,
02:24qui a fait savoir depuis le début,
02:26c'est-à-dire avant même que le gouvernement n'existe,
02:28lors du soir du deuxième tour des élections législatives,
02:31qu'elle ne voulait pas jouer le jeu
02:33de la construction d'un gouvernement de coexistence exigeante
02:38servant l'intérêt général,
02:40parce qu'elle partait du principe
02:42que si on modifiait quoi que ce soit au programme du Nouveau Front Populaire,
02:45eh bien c'était une trahison.
02:46Pour cette raison, Marine Le Pen,
02:48c'est elle aujourd'hui qui est en mesure
02:50d'imposer à la fois ses thèmes,
02:52à la fois ses lignes rouges,
02:54et à la fois son calendrier.
02:55Et moi ce que j'observe avec beaucoup d'intérêt,
02:57c'est que dans le contrat implicite,
02:58dans le contrat moral,
03:00que Marine Le Pen a passé avec Michel Barnier,
03:02les termes ont été modifiés.
03:04Initialement, ce que Marine Le Pen exigeait de Michel Barnier,
03:07au moment de la constitution de ce gouvernement,
03:09c'était de dire,
03:10j'accepte l'existence de ce gouvernement
03:12tant qu'il y aura du respect pour nos électeurs,
03:15à savoir qu'il n'y ait pas d'arguments
03:18selon lesquels, si vous voulez,
03:19on fait un front républicain,
03:20l'URN c'est l'extrême droite, etc.
03:22Michel Barnier a plié.
03:24C'est plié.
03:25Il a observé, respecté
03:27cette exigence de Marine Le Pen,
03:29les premières.
03:30Et aujourd'hui, Marine Le Pen a toute la possibilité
03:32de mettre une deuxième ligne rouge,
03:34et après-demain, si elle ne censure pas
03:36le gouvernement la semaine prochaine,
03:37elle en mettra une troisième.
03:39Et en un sens, ça se comprend qu'elle fasse ça
03:41puisque la voie lui a été donnée.
03:43La question c'est,
03:44est-ce que Michel Barnier va,
03:48comment dirais-je, plier ?
03:50Est-ce qu'elle y va dire ?
03:53Pour quelqu'un qui disait,
03:55il y a encore quelques jours,
03:57moi si je ne suis pas là demain,
03:58ce n'est pas très grave.
04:00Je suis désolé, il vient quand même
04:02de donner deux des quatre lignes rouges
04:03du Rassemblement National,
04:04parce que c'est faux de dire
04:06qu'il y avait comme la principale
04:07et seule ligne rouge,
04:08c'était de, il faut nous respecter,
04:09il faut respecter nos électeurs.
04:11Marine Le Pen, elle avait dit
04:12trois à quatre choses.
04:13Elle avait dit le respect
04:14pour nous et nos électeurs.
04:15Bon, Michel Barnier,
04:16il s'est réveillé tard,
04:17il a reçu pour la première fois
04:18Marine Le Pen lundi,
04:19alors qu'elle le demandait
04:20juste après le discours
04:21de politique générale
04:22qui était il y a quasiment
04:23plus de deux mois.
04:24Donc ça, c'était la première des choses.
04:25La deuxième des choses,
04:26c'était sur l'immigration.
04:27Ça, on peut considérer
04:28que ça va se produire,
04:30notamment avec le dynamisme
04:31de Bruno Rotailleau.
04:32La troisième des choses,
04:33c'était sur la proportionnelle.
04:34A priori, Michel Barnier,
04:35il avance.
04:36Et la quatrième des choses
04:37qui comprenait quatre choses
04:38à l'intérieur,
04:40et elle voulait, en gros,
04:41pour faire simple,
04:42que l'augmentation des impôts,
04:44l'augmentation des charges
04:45pour les plus riches,
04:46pour les entreprises,
04:47se soit compensée
04:48avec une hausse
04:49du pouvoir d'achat
04:50des classes populaires
04:51et des classes moyennes.
04:52À l'heure où on parle,
04:53ce n'est pas le cas.
04:54Je ne dis pas que c'est bien,
04:55je ne dis pas que c'est mal,
04:56je dis juste que les lignes rouges,
04:57Marine Le Pen,
04:58elle les a fixées
04:59juste après que Michel Barnier
05:00ait prononcé son discours
05:01de politique générale.
05:02Alors, il y en a un
05:03qui s'est exprimé tout à l'heure,
05:04pas très loin de l'Assemblée nationale,
05:05c'est Jean-Luc Mélenchon.
05:06Il était sur l'esplanade
05:07des Invalides
05:08à quelques enclablures
05:09du palais Bourbon,
05:10et il a bien dit que,
05:11dans six jours,
05:12dans six jours,
05:13on va l'écouter,
05:14Jean-Luc Mélenchon,
05:15dans six jours,
05:16il n'y avait plus
05:17de gouvernement.
05:18On écoute.
05:19Dans six jours,
05:20le gouvernement sera tombé.
05:21Eh bien,
05:22le dernier acte
05:23de ce gouvernement
05:24sera été de faire durer
05:25une mesure inacceptable
05:26qui consiste à faire
05:27travailler les gens
05:28deux ans de plus.
05:29Voilà à quoi ils sont bons,
05:30et seulement à cela,
05:31à ce qu'ils soient
05:32Et il n'y a pas
05:33d'autre possibilité
05:34si l'on veut revenir
05:35aux urnes
05:36comme on le fait
05:37dans tous les pays
05:38démocratiques du monde.
05:39Quand il y a
05:40un blocage institutionnel,
05:41ce sont les électeurs
05:42qui décident
05:43comment on débloque
05:44le verrouillage.
05:45Eh bien,
05:46il n'y a qu'une seule
05:47et unique solution,
05:48que le Président
05:49s'en aille.
05:50Alors,
05:51le Président doit
05:52s'en aller,
05:53Nathan Devers.
05:54Encore une fois,
05:55Jean-Luc Mélenchon
05:56est entièrement
05:57opposé
05:58à l'idée
05:59d'un gouvernement
06:00qui va
06:01s'en aller,
06:02et entièrement
06:03responsable
06:04de la situation.
06:05Si, à 20h05,
06:06le soir des élections
06:07du deuxième tour
06:08des législatives,
06:09il n'avait pas dit
06:10que le Nouveau Front Populaire
06:11ne bougerait pas
06:12d'une virgule,
06:13d'un yota
06:14sur le programme
06:15qu'il avait défendu
06:16pendant la campagne,
06:17alors qu'il n'avait pas
06:18de majorité relative
06:19ou absolue,
06:20s'il avait accepté
06:21un gouvernement
06:22constructif
06:23avec un moindre mal,
06:24avec des mesures,
06:25avec des réformes,
06:26et pas avec
06:27un absolutisme,
06:28il y aurait aujourd'hui
06:29un Premier Ministre
06:30qui n'aurait pas
06:31le droit
06:32de dire
06:33qu'il n'est pas responsable
06:34de la situation.
06:35Pour vous,
06:36ce n'est pas
06:37Emmanuel Macron,
06:38ce n'est pas celui
06:39qui a prononcé
06:40la dissolution
06:41contre l'ensemble
06:42pratiquement,
06:43et pas seulement
06:44des politiques de ce pays,
06:45mais également
06:46des grands chefs d'entreprise,
06:47des grands penseurs,
06:48des grands écrivains.
06:49Jean-Luc Mélenchon,
06:50au second tour,
06:51non pas de la législative
06:52mais de la présidentielle,
06:53il a appelé
06:54à voter
06:55pour quelqu'un
06:56qui voulait
06:57baisser la retraite
06:58de 64 à 62 ans.
06:59Une candidate
07:00qui voulait faire passer
07:01même à 60 ans,
07:02il a appelé
07:03à voter contre elle.
07:04Jean-Luc Mélenchon
07:05il est aussi responsable,
07:06mais en effet,
07:07vous avez raison Pierre de le dire,
07:08toute cette situation politique,
07:09et vous l'avez justement rappelé,
07:10toutes les personnes
07:11les plus importantes
07:12de ce pays,
07:13je pense notamment
07:14à Bernard Arnault,
07:15ont dit à Emmanuel Macron
07:16que c'était une erreur.
07:17Ils l'ont appelé,
07:18deux heures avant !
07:19Donc Jean-Luc Mélenchon,
07:20certes,
07:21a fait preuve
07:22d'un sectarisme
07:23jamais aperçu,
07:24et en effet
07:25a condamné la gauche
07:26à être en dehors
07:27de tous les débats
07:28et a été relégué
07:29au deuxième,
07:30voire même au troisième rôle
07:31à l'Assemblée Nationale.
07:32Et il a en plus,
07:33comment dire,
07:34il a piégé
07:35le monde politique
07:36parce qu'aujourd'hui,
07:37on a certes ces trois blocs,
07:38mais il n'y a que Marine Le Pen
07:39qui décide.
07:40Donc quand elle nous dit,
07:41et Sébastien Ligny
07:42elle a très bien dit,
07:43on est dans un thriller,
07:44on est dans un film d'action,
07:45on a l'impression
07:46qu'on a Jason Statham
07:47qui nous dit
07:48bien, viens lundi !
07:49Et bien,
07:50il est obligé aujourd'hui
07:51Michel Barnier.
07:52Il est obligé de quoi ?
07:53D'écouter Marine Le Pen !
07:54C'est la seule solution !
07:59S'il veut poursuivre...
08:00Alors après,
08:01on peut dénoncer le cynisme
08:02de Marine Le Pen.
08:03On peut dénoncer
08:04un calcul politique
08:05que moi,
08:06je trouve un petit peu...
08:07Voilà,
08:08quand Marine Le Pen,
08:09elle met dans la balance
08:10la hausse de l'électricité
08:11et les revalorisations
08:12des retraites,
08:13je suis désolé,
08:14il y a quelque chose
08:15qui est très important,
08:16l'autre que je considère
08:17moins important.
08:18Et c'est là
08:19où on peut dire
08:20qu'en effet,
08:21on peut louer
08:22le côté stratège politique
08:23de Marine Le Pen,
08:24on peut aussi dire,
08:25aussi critiquer
08:26son cynisme électoral
08:27qui...
08:28Mais le problème,
08:29c'est que...
08:30La chose qu'on peut dire,
08:31c'est que...
08:32La chose qu'on peut dire,
08:33c'est que depuis le début,
08:34elle a les mêmes lignes rouges.
08:35Elle n'a pas varié
08:36sur ses lignes rouges.
08:37En tout cas,
08:38les lignes rouges
08:39de Marine Le Pen,
08:40ce sont donc
08:41les concessions,
08:42je vais y venir,
08:43la chef des députés
08:44du parti
08:45d'extrême droite
08:46parmi les revendications
08:47encore non satisfaites
08:48à ses yeux,
08:49la revalorisation
08:50des pensions
08:51de tous les retraités
08:52au 1er janvier,
08:53l'annulation
08:54des déremboursements
08:55de médicaments
08:56qui ont été prévus,
08:57et des précisions
08:58sur la manière
08:59dont l'exécutif
09:00entend compenser
09:01financièrement
09:02les concessions
09:03qui ont été annoncées
09:04par le gouvernement.
09:05Sur quoi,
09:06on n'est pas d'accord ?
09:07Je ne sais pas si on...
09:08Enfin...
09:09Si Marine Le Pen
09:10censure le gouvernement,
09:11ça fait tomber
09:12Michel Barnier.
09:13Si Michel Barnier
09:14ne lui dit pas
09:15je ne suis pas d'accord
09:16avec vous,
09:17je fais face,
09:18en fait,
09:19je n'accède pas
09:20à vos propositions,
09:21il tombe,
09:22très bien,
09:23mais s'il ne le fait pas,
09:24il n'a pas la dignité politique
09:25d'un homme d'État qu'il est.
09:26Et je pense que
09:27sa carrière politique
09:28est finie.
09:29Dans les deux cas,
09:30premièrement,
09:31il tombe.
09:32Premier scénario,
09:33il tombe
09:34parce que Marine Le Pen
09:35le censure.
09:36Deuxième scénario,
09:37il tombe
09:38parce qu'il dit non,
09:39je ne ferai pas
09:40ce que vous me demandez,
09:41mais il y a
09:42un des scénarios
09:43dans lesquels
09:44il s'en sort plus dignement.
09:45Et je pense,
09:46sans connaître
09:47personnellement
09:48Michel Barnier,
09:49mais en connaissant
09:50un peu,
09:51comme nous tous,
09:52comme beaucoup de journalistes
09:53politiques,
09:54que nous sommes
09:55l'entourage de Michel Barnier,
09:56il l'a dit,
09:57d'ailleurs,
09:58publiquement,
09:59il a dit
10:00j'ai 73 ans,
10:01je n'ai pas de plan de bataille,
10:02je n'ai pas de plan de carrière,
10:03je ne me suis pas roulé
10:05par terre pour être
10:06Premier ministre,
10:07à voix.
10:08Peut-être.
10:09Il s'est présenté
10:10à la primaire de 2021.
10:11Peut-être,
10:12peut-être,
10:13mais je pense
10:14qu'il y a un scénario
10:15à préjuger
10:16plutôt qu'un autre.
10:17Et du coup,
10:18je suis complètement d'accord
10:19avec vous sur tout ce que vous venez de dire.
10:20Le sujet,
10:21c'est que Michel Barnier,
10:22dans les deux prochains jours,
10:23est-ce qu'il va tolérer
10:25qu'on dise,
10:26pardonnez-moi de l'expression,
10:27mais je l'ai lu
10:28de certains élus
10:29de la France Insoumise en off,
10:30qu'il est le caniche de Marine Le Pen.
10:31Elle va être là,
10:32la question.
10:33C'est la question
10:34de son surmoi,
10:35son égo,
10:36la trace qu'il va laisser
10:37dans le pays.
10:38J'aimerais beaucoup
10:39vous voir
10:40avec les cheveux bleus
10:41et les cheveux bleus.
10:42C'est la cloueur de repas
10:43en même temps.
10:44Nathan Devers.
10:45Je ne connais pas plus
10:46Michel Barnier
10:47que vous,
10:48mais je pense qu'il faut
10:49quand même rappeler une chose,
10:50c'est que quand
10:51Michel Barnier est arrivé
10:52à Matignon,
10:53et c'est factuel,
10:54les premiers pas
10:55qu'il a fait,
10:56c'était vers la gauche.
10:57Le discours qu'il fait
10:58sur le perron de Matignon
10:59lors de son investiture,
11:00la première chose
11:01qu'il mentionne,
11:02c'est sa mère ou sa grand-mère,
11:03ses combats politiques
11:04de gauche.
11:05Lors de la constitution
11:06de son gouvernement,
11:07il a essayé de trouver
11:08des personnalités de gauche.
11:09Si la gauche
11:10a refusé de participer
11:11à cette aventure,
11:12il est logique,
11:13au sens naturel,
11:14déterministe,
11:15que Michel Barnier
11:16se soit tourné
11:17vers le Rassemblement National
11:18pour constituer,
11:19si vous voulez,
11:20en tout cas pour empêcher
11:21d'être censuré.
11:22Ce que je veux dire par là,
11:23c'est que je pense
11:24qu'il faut...
11:25Vous avez raison tout à l'heure
11:26de dire que sur la dissolution,
11:27c'est plus qu'un acte
11:28critiquable,
11:29c'est une démission
11:30présidentielle,
11:31cette dissolution.
11:32C'est-à-dire que c'est le président
11:33qui avait une majorité relative
11:34qui décide
11:35de marquer un but
11:36contre son camp,
11:37de perdre sa majorité,
11:38de se mettre en situation
11:39inutile de difficulté.
11:40Mais à partir de là,
11:42il faut quand même remarquer
11:43qu'il y a un groupe politique
11:44qui refuse
11:45de participer
11:46à l'exercice du pouvoir,
11:47et le pouvoir,
11:49c'est la compromission,
11:50c'est aussi faire avancer
11:51des idées,
11:52c'est aussi faire avancer
11:53des lois,
11:54c'est aussi faire avancer
11:55des réformes
11:56qui, du point de vue
11:57de la gauche,
11:58eussent été souhaitables
11:59et qui, de fait,
12:00donnent toute l'attitude
12:01à Marine Le Pen.
12:02Je pense qu'il est
12:03un peu absurde
12:04de reprocher à Marine Le Pen,
12:05d'un point de vue politique,
12:06de faire un usage
12:07un peu, entre guillemets,
12:08abusif
12:09du pouvoir
12:10qu'elle a aujourd'hui.
12:11Elle a un pouvoir,
12:12elle a un pouvoir de nuisance,
12:13elle a un pouvoir de pression,
12:14et il est normal
12:15qu'elle l'utilise.
12:16Le vrai reproche
12:17est de rendre possible
12:18le fait que Marine Le Pen,
12:19aujourd'hui,
12:20soit dans cette position
12:21de celle qui tient
12:22l'épée de démocratie.
12:23Et puis elle prend
12:24un gros risque, honnêtement,
12:25Marine Le Pen.
12:26Il faut quand même le rappeler.
12:27C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
12:28a priori, si on se dirige
12:29vers la censure,
12:30cela s'expliquerait
12:31non pas seulement
12:32parce que Michel Barnier
12:33ne veut pas répondre
12:34à ses exigences,
12:35mais parce qu'elle veut respecter
12:36le souhait de ses électeurs
12:37qui sont de plus en plus
12:38nombreux
12:39à vouloir une censure.
12:40En revanche,
12:41pour les prochaines
12:42échéances électorales,
12:43ça va être très compliqué,
12:44notamment au sujet,
12:45comme on a beaucoup parlé,
12:46de la droite dimodérée.
12:47On se retrouve dans un instant
12:48sur Europe 1 pour la suite
12:49des débats d'Europe 1.

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