Laurent Gerra, imitateur, humoriste et acteur était l'invité de BFM Story.
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00:00Comme promis, Laurent Gérard est avec nous. Bonsoir Laurent.
00:02Bonsoir.
00:03Merci d'avoir accepté notre invitation, ça fait deux ans qu'on vous a pas vu sur une scène parisienne.
00:07Oui.
00:08Et donc là, c'est le Casino de Paris, depuis hier soir jusqu'au 4 janvier.
00:12Ça s'appelle Gérard se met à table.
00:15On va bien sûr détailler tout ça.
00:16Et je crois, Steven, bonsoir.
00:18Bonsoir à tous.
00:19Steven qui a vu pour BFM TV le spectacle, c'est qu'on y retrouve vraiment du Laurent Gérard pur jus.
00:24Mais même un peu plus en forme que d'habitude, j'ai envie de vous dire.
00:27J'ai trouvé Laurent plus décapant que jamais.
00:30Et je vous ai vu, Laurent, à de très nombreuses reprises ces dernières années.
00:34J'ai même une honte de rire parfois.
00:36Mais je crois qu'on va pour ça, pour se demander quelles sont nos limites.
00:38Il ne faut pas avoir honte de rire.
00:39On entend beaucoup cette petite musique.
00:41Quand même, aujourd'hui, on ne peut pas rire de tout.
00:43A bientôt 57 ans, vous vous rappelez que vous faites ce métier depuis 35 ans,
00:47que vous connaissez un peu les ressorts du rire.
00:49Telle une fierté.
00:50Vous êtes un amuseur public qui savoure sa liberté, on le sent.
00:53Car vous allez loin.
00:54Souvent, vous flirtez avec la ligne rouge, un petit peu comme un tango endiablé.
00:59Vous tapez sur tout le monde, ou presque.
01:01Le wokisme, l'écologie, l'LGBT, l'islam, le féminisme,
01:04les rappeurs, les footballeurs, les influenceurs,
01:06les réseaux sociaux, rebaptisés réseaux des cas sociaux,
01:09le manger sain, les politiques, bien sûr.
01:12C'est vraiment l'époque qui vous désinhibe ?
01:15Ah bah oui.
01:16Et puis ça me démangeait quand même.
01:17Ça faisait deux ans, donc là, j'avais hâte que ça redémarre.
01:22Oui, c'est l'époque, oui.
01:23Ce qu'on subit m'inspire.
01:26Mais me fait rire, surtout.
01:27Parce que je disais, il faut toujours le dire avec le sourire.
01:30Qu'est-ce qui vous filait des plaques dans les démangeaisons le plus, alors, Laurent ?
01:34Par exemple, qu'une émission s'appelle BFM Story,
01:36qu'on ait des anglicistes comme ça.
01:37Je l'attendais !
01:39Vous voulez qu'on se traumatise BFM Histoire ?
01:43Non, mais il y a plein de choses, c'est vrai.
01:45On va regarder un extrait ?
01:46Allez.
01:48Ah, c'est pénible, ce truc-là.
01:52En tout cas, on le sait, Manuel Macron, c'est le président des riches.
01:55C'est pour ça que dans ce menu, et au gouvernement, il n'y a que des truffes.
01:59J'ai croisé un jour Jacques Chirac pendant le Tour de France 98, qui sortait de table.
02:04Il avait dû bien arroser son repas.
02:06Je lui disais, bonjour, Monsieur le Président, mais vous faites du vélo ?
02:09Il me dit, ah oui.
02:1210 kilomètres.
02:13Dans ma vie, j'ai dû faire 10 kilomètres.
02:17Aller au restaurant sur une trottinette, découvrir le menu où l'on bouffe des pâquerettes.
02:24Croiser Sandrine Rousseau et même lui faire la bise et lui dire gentiment,
02:27j'aime qu'on me déconstruise !
02:30Non, merci.
02:32J'aime qu'on me déconstruise.
02:35Non, merci.
02:43Un gouvernement de truffes. On a vraiment un gouvernement de truffes.
02:46Je sais pas, c'est pas à moi de juger. J'ai la Seine pour dire ça.
02:49Mais Michel Barnier fait son entrée dans votre galerie d'hommes politiques.
02:53Oui, non, pas beaucoup dans le spectacle.
02:56Si, vous ironisez sur son âge.
02:57Ce qui n'est peut-être pas très...
02:58Non, non, non, non.
03:01Pas dans le spectacle.
03:02Sur l'âge de Biden.
03:03Oui, oui, oui.
03:04Mais pourquoi avoir choisi...
03:05Non, parce qu'il limite Biden qui vide quand même sa poche d'urine.
03:08Ah non, j'en parle dans le couronnement de Charles et Camilla.
03:13Ça me permet de faire un peu de politique internationale et de citer des grandes figures.
03:19Mais pourquoi avoir choisi le restaurant, de se mettre à table avec les nappes Vichy, justement ?
03:25Oui, bah oui, c'est une symbolique assez française.
03:28Du bistrot, quoi, en fait.
03:31Déjà, j'aime la table.
03:32Je possède des restaurants.
03:33Et un jour, un des directeurs de ces restaurants me dit,
03:37disons, tu vas avoir des idées de sketch avec ça.
03:40Je dis, tiens, je vais faire un fil conducteur.
03:42J'ai toujours essayé de faire un spectacle différent à chaque fois.
03:44C'est-à-dire, là, le thème du restaurant, c'est aussi le thème du partage.
03:49C'est aussi envie de faire plaisir.
03:51Et puis, je passe un document sur Brock Bocuse au début où il rajoute des louches et des louches.
03:56Tu sais bien, on peut aussi rajouter des louches.
03:58C'est aussi pour répondre un peu à une époque où on aseptise un peu tout.
04:01Il y a des similitudes entre un restaurant et la scène ?
04:04Bien sûr, oui, bien sûr.
04:06Au servir des plats ?
04:07L'échange, oui.
04:08La scène, on disait avec Steven.
04:10La scène, la chaîne.
04:12Il y a un piano.
04:14J'ai des musiciens.
04:15Un piano en cuisine et un piano sur scène.
04:17Il faut que ce soit gourmand.
04:18Il faut commander aussi son argent.
04:20Oui, oui.
04:21Et puis, il y en a qui dégustent.
04:23Oui, mais alors vous, ce que vous aimez, c'est la cuisine au beurre, la côte de bœuf.
04:27Oui.
04:28La ripaille.
04:29Oui.
04:30Or, le temps, et vous le dénoncez aujourd'hui, c'est plutôt à la sobriété.
04:34Il ne faut plus manger de viande.
04:36Il ne faut plus trop boire.
04:38Il faut être quasiment vegan.
04:41Et ça, vous le dénoncez dans le spectacle.
04:43C'est triste, non ?
04:44Je ne le dénonce pas parce que je n'ai pas la sentiment de dénoncer.
04:47Je me moque de ça.
04:48C'est un changement d'époque.
04:49C'est un changement d'époque.
04:50C'est triste parce que, voilà, c'est quand même bon.
04:53On se prive en fait de quelque chose.
04:55Que ça existe et qu'il y a des gens qui le fassent,
04:57mais qu'ils n'emmerdent pas ceux qui ont envie de manger de la viande.
04:59Et qui les emmerde ?
05:00Hum ?
05:01Qui les emmerde ?
05:02Ceux qui ont envie, comme vous, comme nous d'ailleurs.
05:05Regardez, d'aller saccager des vitrines de boucheries et de charcutiers, c'est idiot.
05:11Ce sont des artisans qui vivent de ça.
05:16Vous avez quand même une tête de turc dans ce domaine.
05:18Dites-moi.
05:19C'est Sandrine Rousseau.
05:20Un petit peu, oui.
05:21Ah bah si.
05:22C'est assez facile.
05:23Ah bah si.
05:23Il n'y a qu'à se baisser.
05:24C'est trop facile.
05:25C'est trop facile.
05:26Vous savez qu'on avait reçu Michel Sardou ici ?
05:28Oui.
05:29Et il aime bien aussi Sandrine Rousseau.
05:30Oui, oui.
05:31On peut peut-être réécouter ce qu'il disait.
05:34Est-ce que vous êtes un homme déconstruit, comme Sandrine Rousseau les aime ?
05:37Absolument pas.
05:38Je me demande ce qui lui manque.
05:39D'ailleurs, on marie Sandrine Rousseau.
05:41Elle a déconstruit quoi ?
05:42Mais le mari de Sandrine Rousseau, le pauvre.
05:44Franchement.
05:45Il ne faudrait pas faire une marche pour aider ce pauvre mec.
05:48Il ne faudrait pas organiser quelque chose, un fond de solidarité pour dire
05:51« Mon pauvre garçon, sur quoi tu es tombé ? »
05:54Et alors, peu de temps après, il y avait une manifestation.
05:56Peu de temps après cette sortie de Michel Sardou.
05:58Et Sandrine Rousseau s'était fait prendre en photo.
06:01Regardez.
06:02À ce moment-là.
06:03Avec une pancarte.
06:04Vous savez, ça avait fait un peu de bruit.
06:05Voilà.
06:06Ah oui.
06:07Attention, il risque d'y avoir un gira à ta gueule.
06:09C'est fin.
06:10Oh, ça je m'en fous.
06:11Quand l'invectif vient de gens que je n'estime pas.
06:14Vous êtes plus proche de Michel Sardou que de Sandrine Rousseau, là.
06:18Sur ce coup, oui.
06:19Il a dit qu'il a du talent, Sardou.
06:20Justement, Laurent, vous qui courez la France depuis des années,
06:24vous aimez discuter avec les gens.
06:26Vous aimez échanger sur l'actualité, la société.
06:29C'est justement ces échanges avec les vrais gens qui vous inspirent.
06:34Ils vous disent « Allez-y, allez-y, Laurent ».
06:36Oui, c'est formidable.
06:37Et d'ailleurs, je vois, puisque je vais en province,
06:39je dis bien en province que j'en viens,
06:41je ne rôde pas mes spectacles,
06:43parce que j'essaie d'avoir un spectacle abouti dès que je commence.
06:46Et je vois les réactions du public qui me disent « Merci, vous dites des choses ».
06:52C'est-à-dire qu'il y a un vrai ras-le-bol, quand même, dans le pays.
06:57Vous êtes un peu leur porte-parole ?
06:58Non, je n'aurai pas cette prétention.
07:00Contre Paris, ce qu'on peut représenter Paris.
07:02Le parisianisme.
07:03Oui, le parisianisme.
07:04Je ne sais pas, parce que dans mes spectacles, il y a vraiment tout.
07:08Même à Paris, il y a pas mal de publics qui viennent de la province.
07:11Je les en remercie.
07:12C'est une démarche.
07:13Il y a des parisiens qui aiment bien qu'on se moque d'eux aussi.
07:15Oui, c'est une démarche, un spectacle.
07:17Certains que vous étriez sont venus vous voir, ou pas, depuis toutes ces années ?
07:21Oui, Jack Lang était là hier soir.
07:24J'étais assis juste derrière.
07:26Il était les épaules un peu rentrées.
07:28Non, il est toujours venu voir mes spectacles.
07:30Un des clous du spectacle, c'était déjà dans le précédent, c'est quand même François Hollande.
07:34Parce que là, il n'y a plus d'imitation, c'est du mime.
07:37Il est entièrement muet.
07:38C'est incroyable.
07:39Ça dure de longues minutes.
07:41La salle est pliée en deux, parce qu'il faut dire que c'est irrésistible.
07:44Est-ce que François Hollande est venu vous voir ça ?
07:47Il m'a vu...
07:49Michel Drucker, pour sa dernière, m'avait demandé de venir lui donner un cours d'imitation de François Hollande.
07:55Je lui ai dit d'accord.
07:56Après, il m'a appelé, il m'a dit « Fais léger, il est dans la salle ».
08:00Il m'avait dit qu'il trouvait ça assez cruel.
08:02Je ne pense pas que c'est assez cruel, c'est burlesque.
08:04C'est extraordinaire.
08:05On est vraiment en burlesque là.
08:06C'est quoi ?
08:07C'est parce que c'est des références à Charlie Chaplin, Mr. Keaton ?
08:10Mr. Keaton, oui.
08:11Je suis un fou de films muets.
08:12J'ai trouvé qu'on avait un personnage qui était assez burlesque.
08:15Mais comme je faisais un sketch où je ne parlais pas pendant 5-7 minutes,
08:19je me suis dit que je vais en faire un sketch où je ne parle pas du tout, je ne dis rien.
08:22Ça fait comme un film muet.
08:25Macron, que vous surnommez « foutriquet premier », il n'est pas burlesque, lui, notre président actuel ?
08:30Il n'est pas très burlesque, non.
08:31Il a moins d'aspérité qu'un Hollande ou un Sarkozy, ça c'est sûr.
08:36Attendez, quand même, vous y allez fort.
08:38Vous dites Macron et sa femme ou son mari Jean-Michel, c'est ça ?
08:43Vous allez là-dessus.
08:45Je sais qu'il y a un contexte, n'empêche que c'est quand même dit.
08:48Remettez dans le contexte.
08:49Expliquez le contexte.
08:50On va contextualiser alors.
08:51Je vous ai dit que je faisais un Zitrone qui faisait le mariage.
08:54Je le dis en disant mais non, je dis non, Brigitte.
08:58Ne me faites pas dire ce que vous voulez.
09:00On ne veut pas les choses du contexte.
09:03Après, vous me direz qu'il dit ça.
09:05C'est sur les réseaux de cas sociaux.
09:07C'est ça.
09:08Les réseaux de cas sociaux.
09:09Oui, parce que les réseaux sociaux, ce n'est pas votre truc.
09:11Non, c'est-à-dire que je parle le français.
09:13Il y a beaucoup de fautes d'orthographe quand même quand on va sur Zitrone.
09:15Vous n'y êtes pas du tout ?
09:16Pardon ?
09:17Sur les réseaux sociaux, vous n'y êtes pas ?
09:18Vous n'avez pas de compte X ?
09:19Si, je dois avoir des trucs.
09:20Je ne suis pas X.
09:21Vous n'êtes pas X ?
09:22Non, mais je n'aime pas ça.
09:25Je trouve que c'est une perte de temps.
09:26Je ne peux pas faire lire un livre ou aller voir un film ou écouter de la musique.
09:30Sur Emmanuel Macron, cette nouvelle génération d'hommes politiques,
09:32vous l'avez souvent dit, elle est quand même plus dure à imiter cette nouvelle génération
09:36parce qu'elle a moins de caractère, parce qu'on voyait Jacques Chirac.
09:40Oui, bien sûr.
09:41Ils ont moins d'aspérité.
09:42Je disais que les membres du gouvernement, on ne connaît pas leur voix.
09:45Il faut que la voix fasse écho auprès du public.
09:47Il y a une crise de la voix ?
09:48Une crise de voix, oui.
09:49Une crise de voix.
09:50Une crise de voix pour Aristos.
09:51Une crise de voix.
09:52Même la chanson a changé parce que rappelons-le, votre spectacle est aussi un hommage aux musicaux.
09:57La musique.
09:58Vous êtes entouré de grands musiciens comme Roland Romanelli d'ailleurs.
10:01Et vous reprenez plusieurs chansons que vous dites qu'on ne pourrait plus chanter aujourd'hui.
10:07C'est le cas de « J'aime les filles » de Jacques Dutronc qu'on écoute.
10:11J'aime les filles de chez Castel.
10:15J'aime les filles de chez Régine.
10:19J'aime les filles de chez Dutronc.
10:22Il y a le fameux « Femme de Serge Lama ».
10:24Le fameux « Femme de Serge Lama ».
10:25« Femme de Serge Lama », il ne pourrait plus chanter.
10:26Il ne pourrait pas aujourd'hui la créer ?
10:27Non, je ne sais pas.
10:28Il y aurait toujours des protestations.
10:32On a besoin de protester pour un oui ou pour un non.
10:34Ce qui est intéressant, c'est qu'il passe vite à autre chose.
10:37Mais je fais par exemple « Misogynie à part de Brassens ».
10:40Je fais rouvrir les maisons de Jean-Yann.
10:43Gainsbourg nous commente.
10:45J'aime les filles.
10:46Femme, femme, femme.
10:47Ce sont de belles chansons en plus.
10:50La société a évolué.
10:51Et tant mieux d'ailleurs dans le rapport homme-femme.
10:54Oui, oui, d'accord.
10:55Il fallait que les choses bougent quand même.
10:57Oui.
10:58Pas à ce point-là.
11:00A mon avis, pas.
11:01C'est que mon avis.
11:03De pouvoir rire de ça.
11:05Vous avez vu ce qu'on chantait avant ?
11:07On ne va pas déboulonner toutes les statues non plus.
11:10On disait des choses dans un certain contexte.
11:13Vous n'avez pas beaucoup aimé la cérémonie des Jeux Olympiques ?
11:16Non.
11:17Pas tout ?
11:18Non.
11:19Qu'est-ce que vous allez me faire dire ?
11:21Qu'est-ce que vous avez aimé ?
11:22Qu'est-ce que vous n'avez pas aimé ?
11:24J'ai trouvé ça d'un ennui total.
11:27Des rappeurs, j'ai trouvé ça assez...
11:34Je n'ai pas regardé jusqu'au bout parce que j'en avais marre.
11:37Vous n'êtes toujours pas réconcilié avec le rap ?
11:39Non, non, ce n'est pas ça.
11:41J'ai le droit de m'en moquer en revanche.
11:43C'est ce que je fais sur scène.
11:44Avec un beau musicien d'ailleurs, c'est très drôle.
11:46Avec un micro de travers.
11:47Je fais un rap à fromage.
11:49Un rap à fromage.
11:51Non, mais les cérémonies des Jeux Olympiques, c'est très bien s'il y a des gens qui aiment ça.
11:54Mais c'est l'Indien quand même.
11:56Ça vous a plu ?
11:57Oui, oui.
11:58C'était émouvant.
11:59Je n'ai pas vu.
12:00Vous ne l'avez pas vu ?
12:01Vous dormiez ?
12:02Non, mais je n'ai pas allé jusqu'au bout.
12:03Vous êtes parti vous coucher ?
12:04Vous avez eu le temps de voir la scène avec les trans.
12:10Et là, ça vous démange ça aussi.
12:12Non, mais on peut s'en moquer.
12:14On dit qu'elle est la part de moquerie et qu'elle est la part de vérité aussi là-dedans.
12:19C'est la part de moquerie qui m'intéresse le plus.
12:21Et pourquoi ? Vous avez l'impression que c'est très difficile de se moquer de ça aujourd'hui ?
12:25Non, parce que je le fais.
12:26Oui, vous le faites.
12:27Mais peut-être que vous êtes un peu le seul.
12:29Oui, et puis on ne peut pas plaire à tout le monde qui me suit.
12:33Mais je ne le fais pas pour délivrer un message.
12:35Léo Ferredi disait qu'il y a des facteurs pour délivrer des messages.
12:38Donc moi, je suis là pour faire marrer avec certains travers.
12:41De la société.
12:42De la société.
12:43Ça ne veut pas dire qu'il faut penser forcément comme je pense.
12:46Ça veut dire que vous ne pensez pas tout ce que vous dites sur scène nécessairement ?
12:52Presque tout.
12:53Oui, oui.
12:54Non, en tout cas, je l'assume.
12:56Oui.
12:57Vous avez déjà eu des procès ?
12:58Non, non, non.
13:00Non.
13:01Des menaces ?
13:02Non plus.
13:03Donc ça veut dire, oui, on remet ça dans un contexte satirique.
13:07Parce qu'en fait, ceux qui viennent vous voir savent là où il est déchiré en fait.
13:10Bien sûr.
13:11Et ceux qui vous détestent ne viennent pas de toutes les manières.
13:13Oui.
13:14Mais même quand vous vous moquez des musulmans chez Descatelons ?
13:17Ou quand vous allez sur ce terrain-là ?
13:19Non, mais ça c'est pas…
13:23Non.
13:24Est-ce que vous vous êtes posé la question avant d'aller sur certains terrains en disant « j'y vais, j'y vais pas » ?
13:27Non.
13:28Non, l'important c'est que ce soit drôle.
13:32Parce qu'en fait…
13:33Non, non.
13:34Il faut peut-être raconter pour ces que l'on parle.
13:35Non, non, non.
13:36Parce que j'ai l'impression, à travers ce sketch, je défends de la femme.
13:39Oui.
13:40Parce que vous parlez des tenues que portent les femmes de confessions musulmanes.
13:44Oui, oui.
13:45Oui, mais c'est un sketch, attention, c'est un contexte satirique.
13:48Il faut toujours le rappeler.
13:49Oui, mais vous voyez, il faut le rappeler toujours.
13:51Il faut le rappeler, oui, après…
13:53Parce que sinon, ça peut être pris très au premier degré.
13:55On est dans une société du premier degré quand même.
13:57Notamment sur les réseaux sociaux, où c'est difficile de se moquer, de faire preuve d'humour, de rire des choses.
14:04Mais c'est une perte de temps surtout, d'aller réagir.
14:07Oui, mais ces réseaux sociaux…
14:08La délation est quand même une tradition française.
14:11Oui, c'est pas des réseaux sociaux, mais j'en ai d'accord.
14:14Ça existe depuis longtemps, mais là, c'est un peu démultiplié.
14:16Mais regardez le bon nombre de vos copains humoristes qui ont souffert, justement, de petites prises de position ou de sketch.
14:23C'est pour ça qu'ils ont vu leur spectacle menacé au lieu des concerts de casseroles, ou n'allez pas les voir, ou autre.
14:29C'est une réalité.
14:30C'est triste, c'est désolant, je trouve.
14:32Mais casseroles sont sur scène.
14:33Mais c'est pour ça qu'il ne faut pas donner son avis en dehors de la scène.
14:35Oui, il faut être prudent en dehors de la scène.
14:37Il faut être prudent.
14:38Vous pensez vraiment que l'humour est menacé à court et à moyen terme ? La nuance ?
14:42Sur scène, non.
14:44C'est le dernier espace de liberté.
14:47C'est pour ça que je me sens bien sur scène, parce que je suis libre.
14:52Vous êtes quasiment toujours sur scène.
14:53Oui.
14:54Regardez, maintenant, on filme la radio, donc on peut…
14:57C'est hallucinant.
14:58Oui, mais vous avez vu les millions de vues que vous faites sur YouTube.
15:00Vous filmez vos spectacles aussi.
15:02Oui, mais je suis en spectacle, et c'est moi qui décide.
15:04Oui, mais vous aussi.
15:06Le seul avantage, c'est qu'il passe vite à autre chose.
15:09Alors, il y a quand même une mauvaise nouvelle qu'on voudrait vous faire commenter cette semaine.
15:12C'est quoi, le départ d'Anne Hidalgo ?
15:16Oui, elle renonce à un troisième mandat.
15:19Vous êtes effondré.
15:20Effondré.
15:23Elle est dans votre spectacle ?
15:26J'en parle.
15:27Je dis qu'elle doit être lyonnaise, parce que c'est la reine des bouchons.
15:29Pas mal.
15:30Vous avez essayé de l'imiter ? Vous avez dit, je tente une imitation ?
15:33Je n'imite pas trop les femmes.
15:35Toutes misogynes à part.
15:36A part Céline.
15:37A part Céline, qui est une évocation.
15:39Ce n'est pas ma meilleure imitation.
15:40Oui, mais enfin, c'est devenu un standard, j'ai envie de dire.
15:43Oui, c'est vrai.
15:44Vous avez quel rapport à l'actualité, justement, pour réagir en temps réel quasiment à ce qui se dit dans l'actualité ?
15:49Ça arrive dans vos spectacles très, très vite ?
15:51Je regarde toujours la Chloé qui frise.
15:53Je n'arrive pas à regarder ça de façon sérieuse.
15:56L'actualité, à moins qu'elle soit vraiment dramatique.
15:58Et là, je ne m'en sers pas.
15:59Il y a assez de sujets pour se marrer, pour aller en chercher d'autres, pour faire des polémiques.
16:04Oui, vous fontez les mains, vous dites, ah, ça c'est parfait.
16:06Oui.
16:07Vous pouvez aménager.
16:08Vous pouvez aménager la radio aussi.
16:09Ce n'est pas le même exercice.
16:13La radio réagit au quotidien sur des choses.
16:15Et puis, un spectacle, c'est quand même construit.
16:17Le has-edge, les musiciens, la lumière, il faut que ça parte à tel ou tel moment.
16:21Mais on peut rajouter.
16:22Je rajoute, quand il y a eu l'histoire de l'abbé Pierre, j'ai rajouté des choses dans le spectacle.
16:25Oui, parce que l'abbé Pierre, c'est aussi un de vos personnages.
16:28Il est friand.
16:29Le public est friand de ça.
16:30Et vous dites quoi sur l'abbé Pierre ?
16:32Non, je dis, parce que je fais un menu, je fais Sarko qui est maître d'hôtel,
16:35et je dis en hommage à l'abbé Pierre, on a des religieuses en dessert, bien fourrées.
16:42Voilà.
16:43Nicolas Sarkozy que vous imitez avec un brassier électronique qui sonne.
16:46Alors qu'il n'en a pas.
16:47Voilà, alors qu'il n'en a pas.
16:49Mais en parlant du maire de Lyon, je crois qu'il est venu vous voir, le maire de Lyon, Grégory Doucet.
16:54Non, il n'est pas venu me voir.
16:55J'étais dans un gala l'autre jour.
16:57Il n'est pas venu vous saluer.
16:59Mais je le connais, mais il n'est pas venu me saluer après le gala.
17:01Oui, parce que forcément, il est écologiste.
17:04Oui, mais moi je me prive pas non plus, je peux m'en moquer, mais ça ne m'empêche pas d'échanger avec eux.
17:10Je suis plus ouvert que vous ne croyez.
17:12Mais c'est les hommes politiques qui ont moins d'humour que vous finalement.
17:15Oui, c'est vrai.
17:16Vous avez des amis écologistes ?
17:20Pas à ma connaissance.
17:21Si, si, il y en a forcément.
17:24Mais moi, ce n'est pas parce que je ne suis pas dans un parti que je ne fais pas attention à la planète.
17:28Vous aimez la montagne notamment.
17:30La montagne, je...
17:31Oui, parce que vous êtes quelqu'un de proche de la nature.
17:33Oui.
17:34Vous connaissez bien cette nature.
17:35Vous dites d'ailleurs souvent, je connais mieux les champignons, les arbres, les plantes que les écologistes qui sont souvent des urbains.
17:42Oui, moi je peux survivre dans la nature, c'est vrai.
17:44Vous pouvez survivre ?
17:45Ah oui, vraiment.
17:46Je sais ce qu'il faut manger.
17:47C'est-à-dire ?
17:48Je connais les plantes.
17:49Et si on vous lâche dans la nature, dans une forêt, vous êtes capable de vous nourrir ?
17:52Oui, oui.
17:53Je le dois au départ à mon grand-père.
17:56J'ai toujours voulu après savoir ce qui était comestible.
17:59Parce que quand il s'est évadé d'Allemagne, il a survécu parce qu'il connaissait les herbes, les plantes.
18:05Il a pu se nourrir.
18:07Et moi, j'ai une passion pour les plantes de montagne, notamment les fleurs.
18:12Vous pourriez être un survivaliste ?
18:14Non, mais c'est vrai qu'on peut manger.
18:18Il y a plein de choses à manger.
18:19Même dans la rue, là, il y a des choses qui sont comme ça.
18:22Et vous les transmettez à votre enfance ?
18:23Bien sûr, bien sûr.
18:25Vous parlez de votre grand-père, donc c'est la transmission.
18:27Elle sait qu'avec une feuille de plantain, si elle la frotte, elle peut enlever les démangeaisons d'une piqûre.
18:33Et d'ailleurs, vous êtes écolo ?
18:35Oui, je vous ai dit, mais je suis écolo sans adhérer à un parti.
18:41D'ailleurs, c'est étonnant, il y a beaucoup de jeunes dans…
18:43Je suis écologique.
18:44Dans vos salles.
18:45Ecologique.
18:46Vous êtes étonné de ça, de renouveler votre public et tant de jeunes dans vos salles ?
18:49Oui, parce qu'il y a des chansons qu'ils aiment bien, je pense.
18:52La cabane au fond du jardin, ou c'est peut-être leurs parents.
18:55Maintenant, je suis de la génération…
18:56La cabane au fond du jardin.
18:57C'est vrai, c'est vrai.
18:58Vous voyez que je suis écolo.
18:59Oui, c'est vrai.
19:00Vous êtes obligé de fournir à votre public certains sketchs…
19:05Incontournables.
19:06Oui, oui.
19:07C'est ce que je dis au début du spectacle.
19:10Je fais une nouvelle recette et plein signature.
19:14Je les mets dans une nouvelle sauce, parfois.
19:18Mais il y a des personnages qui, pendant ces deux ans, disent
19:21« Ah, mais alors, quand est-ce que vous allez refaire ça ? »
19:23Et tel personnage, est-ce qu'il va être là ?
19:24Est-ce que vous refaites François Hollande ?
19:25Est-ce que vous allez refaire Cabrel ?
19:27Et je m'aperçois qu'effectivement…
19:30Pardon, non ?
19:32Non, non, parce que je vois Benjamin Duhamel qui s'installe.
19:35Et vous imitez des journalistes télé ?
19:37Oui.
19:38Vous pourriez imiter Benjamin Duhamel, par exemple ?
19:40Il y a Pascal Praud, Xavier Demoulin.
19:42Oui, oui.
19:43C'est une espèce de zapping.
19:44Vous pourriez imiter Alain Marchal ?
19:46Peut-être, oui.
19:47Il faut le travailler, le personnage.
19:49Mais je vous regarde.
19:50Je ne fais que les émissions que je regarde.
19:52Ah ben voilà !
19:53C'est vrai qu'on se fait imiter par vous.
19:55Mais finalement, la personnalité où vous-même dites
19:58« Lui, je me fais tellement plaisir »
19:59ou plutôt « Lui, à l'imiter », c'est qui votre chouchou ?
20:03Franchement.
20:04J'aime tous, pour des raisons différentes.
20:06Soit pour m'en moquer, soit pour les célébrer.
20:08Mais votre préféré, vous en avez un ?
20:10J'adore faire Johnny.
20:11J'adore chanter Johnny.
20:12J'ai la chance d'avoir un orchestre magnifique.
20:13J'ai un orchestre trois étoiles.
20:14J'adore faire Johnny.
20:15J'adore faire Hollande, Sarko en politique.
20:18Ça, c'est sûr.
20:19Parce que c'est incontournable.
20:22Et puis, j'aime bien chanter.
20:24C'est vrai que j'aime bien rendre mal aussi.
20:26Et le chanteur qui vous inspire le plus ?
20:28Actuellement ?
20:29Dans le table, dans l'imitation ?
20:31Johnny et puis les anciens.
20:34Ceux que j'ai aimés et que j'ai pu côtoyer.
20:37Est-ce que vous pourriez,
20:39parce que là on arrive à la fin de l'entretien,
20:41merci Steven,
20:42dire bonsoir Benjamin Duhamel à la manière de Johnny ?
20:45Non, il faudrait bien un vivant quand même.
20:48Non, non, pauvre Johnny.
20:50Alors Sarko, vous...
20:52Benjamin Duhamel, je t'en prie.
20:54La place est chaude.
20:56Eh bien, bonsoir Nicolas Sarkozy.
20:57Bonsoir Laurent Gérard.
20:58Merci beaucoup.