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Commerçants et habitants de Belsunce dénoncent l'emprise du trafic de drogue sur le quartier. Certains font de la résistance face aux dealers devant leur porte mais tous restent pessimistes quant à l'avenir.
L. se souvient des premiers courriers adressés à la mairie, à la préfecture de police et à la préfecture de Région. "Après la période du Covid, on les a vus arriver grignotant chaque jour un peu plus de terrain. En 2022, la triangulaire place Louise-Michel - halle Puget - Noailles était déjà noyée sous le trafic de drogue. Depuis c'est l'escalade…", raconte cette commerçante de la rue Tapis-Vert (1er), qui énumère les voies étroites de Belsunce occupées par les dealers comme on déplace des pions sur une carte : rue d'Aix, des Dominicaines, du Baignoir, Saint-Jean jusqu'à la porte d'Aix. "Tout le monde était au courant, les mails je les ai tous gardés", pointe-t-elle.

"En 2023, c'était le raz de marée et cet été, une vraie catastrophe ! On n'est plus un quartier, Belsunce est devenu un gros shootodrome à ciel ouvert. On trouve tout ce qu'on veut ici et ça a même été un argument marketing sur les réseaux sociaux : 'Ici, on vend la drogue la moins chère de France'. Les consommateurs et les vendeurs ne se cachent même plus. Avec Belsunce, c'est tout le centre-ville qui est aux mains des dealers", glisse P., habitant du secteur.

Des mineurs alpagués par les trafiquants
Le trafic est visible, la consommation aussi. "On n'a eu de cesse d'interpeller l'ARS (Agence régionale de santé) qui n'a jamais répondu, rage la maire des 1-7, Sophie Camard (GRS). Lors du dernier déplacement ministériel, il manquait la ministre de la Santé, et c'est regrettable. Car la police fait beaucoup mais face à un consommateur de crack, ce n'est pas à elle d'agir. Le grand volet manquant de notre politique reste le sanitaire et le social". En attendant, les chaises en plastique se multiplient donc sur les trottoirs et le commerce prolifère. "Nous sommes aux premières loges d'une réalité qui dépasse tout le monde, y compris les policiers. En patrouille, en intervention, ils sont là et font ce qu'ils peuvent, mais c'est trop tard", poursuit R. Lui, commerçant depuis vingt ans, avoue que c'est une lutte au quotidien : "On a encore cette force voire cette insouciance de parlementer pour ne pas qu'un nouvel endroit soit squatté. Mais cela devient difficile".

Sur leur portable défilent les photos et les vidéos. Des scènes de rue ordinaires : des bagarres entre consommateurs, les aiguilles usagées, les sachets de drogue cachés dans les jardinières, les courses-poursuites avec les policiers… Ils racontent aussi la peur qui s'est invitée dans les rues de Belsunce. "On voit bien que certains mineurs du quartier se sont fait alpaguer. Le réseau les paie 100 euros par jour. Comment on lutte ? Avec eux, on peut encore dialoguer, ils nous connaissent, pointe P. Mais on voit de plus en plus de mineurs isolés, étrangers ou français, qui débarquent. Quand on parle avec eux, ils nous dise

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