• le mois dernier
Après leur entrevue avec Michel Barnier, les présidents des groupes communistes à l’Assemblée et au Sénat restent alignés sur leurs homologues de gauche : en cas d’utilisation du 49.3 sur les textes budgétaires, ils voteront la censure du gouvernement. Une hypothèse de plus en plus crédible après le compromis sur le budget de la sécurité sociale.  

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Transcription
00:00— Bonjour. — Bonjour.
00:03— Écoutez, je crois, aucun scoop en la matière. D'abord, beaucoup d'inquiétude de la part des uns et des autres.
00:12La commission Mex par et tard a été conclusive hier sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
00:17Nous considérons avec André Chassaigne et moi-même que l'issue de ces travaux est finalement une aggravation
00:24pour nos concitoyens en la matière. Et donc nous avons redit au Premier ministre que si le 49.3 était déclenché,
00:33il y aurait une motion de censure. Mais je vais peut-être laisser mon collègue André Chassaigne, qui aura effectivement
00:39à porter cette exigence. Je crois que nous aurons des incidences. Et nous le savons. Nous aurons des responsabilités à prendre.
00:46Si le gouvernement venait à tomber, le projet de loi de finances en cours d'examen aujourd'hui au Sénat serait suspendu
00:52le temps qu'un nouveau gouvernement serait nommé. Je crois qu'en tout cas, toutes les décisions politiques que nous aurons à faire
00:57les uns et les autres doivent être mesurées aussi à l'aune de l'avenir pour notre pays et surtout de la vie de nos concitoyens
01:05et de nos concitoyennes dans tous les territoires de la République.
01:07Le problème, c'est que ce qui aggrave la situation, c'est que même les textes initiaux qui étaient portés par le gouvernement,
01:18par le Premier ministre, se durcissent. Et avec une offensive qui vient de son propre gouvernement.
01:27Donc on assiste par exemple sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale à une régression sur la politique de santé,
01:38sur les exonérations de cotisations sociales sur lesquelles le Premier ministre voulait partiellement revenir.
01:47Donc il y a un durcissement, il y a ce que j'appellerais même une droitisation des projets qui sont les projets initiaux portés par le gouvernement.
01:57On n'était déjà pas d'accord. On n'était déjà pas d'accord, bien inutile de dire qu'on n'est pas d'accord aujourd'hui avec ce qui peut sortir
02:04d'une commission mixte paritaire par exemple. Donc on est dans une situation grave. Il y aura le 49-3, il y aura une motion de censure que l'on votera,
02:17une deuxième sans doute que l'on votera, je ne sais pas si ce sera deux ou trois, mais au final il faudra bien que chacun prenne ses responsabilités
02:26de façon à ce que notre pays continue à fonctionner.
02:29Est-ce que M. Barnier a évoqué avec vous les taxes sur l'électricité sur lesquelles ils sont prêts à faire un geste ?
02:35On n'a eu aucun engagement de geste quelconque. Je ne sais pas si lui-même pour le moment a pris une décision par rapport à ça.
02:45Mais encore faut-il qu'il soit suivi par sa propre majorité. C'est ce que je dis souvent. Je dis le Premier ministre, là il pousse une brouette,
02:56à l'intérieur de la brouette il y a des grenouilles qui sautent de partout, qui sont obsédées par les prochaines élections présidentielles,
03:04et au final on voit le résultat que l'on voit, c'est-à-dire une majorité qui n'est pas une majorité, des propositions qui sont durcies à la sortie,
03:12et bien évidemment une opposition qui joue son rôle d'opposition.
03:15Je crois que la première difficulté auquel nous sommes confrontés, et nous l'avons vu à l'Assemblée Nationale et nous le voyons actuellement au Sénat
03:21avec l'examen du projet de loi de finances, c'est tout d'abord quelle majorité a aujourd'hui le Premier ministre.
03:29La difficulté aujourd'hui ne sont pas les groupes de gauche de l'Assemblée Nationale ou du Sénat, mais elle est bien la cohésion et la cohérence
03:36entre des votes, entre des avis, entre des amendements, portés par l'ensemble d'une majorité du socle commun.
03:42Et cette difficulté-là, nous l'actons, nous prenons nos responsabilités, mais je crois qu'aujourd'hui c'est avant tout à celles et ceux qui appartiennent à ce socle commun
03:52d'en tirer également les conséquences dans leurs actes et dans leurs actions.
03:56Mais en tout cas nous ne pourrons pas accepter, y compris au regard des attentes des Français dans notre pays, des mesures de régression sociale,
04:02parce que si c'était le cas, c'est l'ensemble de notre pays que nous enverrions dans un mur.
04:07M. Chassette, vous disiez qu'il y aura une première motion de censure que nous voterons, que nous déposerons, une deuxième que nous voterons.
04:13Ça veut dire que vous voterez une motion de censure déposée par le Rassemblement National ?
04:17Non, il ne s'agit en aucun cas de voter une motion de censure déposée par le Rassemblement National.
04:22Si nous votons une motion de censure, ce sera une motion de censure qui sera déposée par le Nouveau Front Populaire.
04:27En revanche, vous aurez besoin des voix du Rassemblement National, vous les appelez à vous suivre ?
04:32Je n'appelle personne à suivre.
04:34J'appelle chacun à prendre ses responsabilités et chacun à avoir des actes qui soient en accord avec les propos qui sont tenus avec les habitants de notre pays, tout simplement.
04:46Quelle alternative proposez-vous si le gouvernement Barnier tombe ?
04:51Belle question. Je crois que l'alternative, pour nous, ce que l'on a toujours porté depuis les élections législatives, c'est qu'il y ait un gouvernement de gauche.
04:58Nous trouvons que le président de la République aurait dû, dans un premier temps, mettre en place un gouvernement de gauche pour au moins essayer de faire la démonstration
05:08qu'il peut y avoir des mesures qui rassemblent, qui seraient des mesures de consensus, qui ne consisteraient pas à appliquer uniquement, bêtement, de façon mécanique, un programme,
05:19mais un programme qui pourrait être négocié avec d'autres et arriver à un budget qui répond davantage aux attentes des habitants et des habitants de notre pays, de nos citoyennes, de nos citoyens.
05:32C'est ça, ce que nous attendons dans un premier temps.
05:34Vous craignez pas d'être tenu responsable d'une crise financière éventuelle en cas de censure ?
05:38Le moment venu, nous prendrons notre responsabilité.
05:42Évidemment, s'il faut voter une loi spéciale pour maintenir un budget, je pense que nous voterons cette loi spéciale parce que nous pensons qu'il faut que notre pays continue à fonctionner.
05:53En aucun cas, nous alimenterons quelques crises, quelques chaos que certains voudraient, mais que nous, nous ne souhaitons pas.

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