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Télématin reçoit le comédien André Dussolier pour la représentation de son spectacle "Sens dessus dessous" aux Bouffes Parisiens.

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Transcription
00:00On a le plaisir ce matin d'accueillir André Dusselier, bonjour André, merci d'être là, soyez le bienvenu, après une tournée triomphale, vous revenez à partir du 3 décembre pour les 25, il faut vraiment y aller, 25 dernières représentations au théâtre des bouffes parisiennes de votre pièce,
00:14sans dessus dessous, sans dessus dessous, ça n'est pas un hasard, c'est 20 ans après, monstre sacré, sacré monstre, et bien vous proposer au public des lectures d'auteurs qui vous touchent particulièrement,
00:26est-ce qu'il y a une plume parmi Baudelaire, Aragon, Hugo, Guitry qui vous scie plus qu'une autre ?
00:32Toutes me plaisent parce que ça commence par Guitry en effet, c'est un homme qui rentre seul chez lui et qui se dit j'ai jamais été aussi libre que lorsque je suis enfermé,
00:42il fuit le bruit et tout d'un coup étant chez lui, comme ça nous arrive à tous, les idées se suivent, s'enchaînent, on passe du coq à l'âne et ça me permet de passer d'un texte à l'autre,
00:53de Guitry à Devoz, de Devoz à Dubillard, j'aime beaucoup la comédie donc il y a beaucoup de choses drôles.
00:59Et l'esprit évidemment.
01:00C'est vrai que d'où le titre aussi, un sens dessus dessous, on va rentrer dans le détail de votre spectacle et de cette pièce,
01:07avec d'abord un petit détour par Camille Deren qui est à vos côtés, Camille, et elle a tenu à vous rendre hommage, figurez-vous,
01:13avec un petit portrait façon un film que vous connaissez bien et qui vous est associé, Amélie Poulain.
01:19Le 17 mai 1946, à 8h37 et 15 secondes du matin, une truite remontait le lac d'Annecy.
01:26A la même seconde, précisément, un spermatozoïde appartenant à Monsieur François Dussolier s'est détaché du peloton pour atteindre un ovule appartenant à Madame Marie-Louise Dussolier.
01:35Neuf mois plus tard, l'essai.
01:37André Dussolier.
01:38André cultive un goût particulier pour les tout petits plaisirs.
01:41Il aime les grands manèges et le théâtre qui lui apportent ce sentiment de loisir.
01:44Mais aussi les trains de nuit qui relient Annecy à Paris.
01:47Timide, il aime un peu moins parler de lui.
01:49Mais nous, on aime quand il nous murmure de la poésie.
01:52André Dussolier, enchantée je suis de vous revoir ici.
01:55Bravo !
01:56Magnifique !
01:57Bravo, Camille.
01:58Bravo, vraiment.
01:59Racontez-nous comment vous vous êtes retrouvé sur ce film, Amélie Poulain, à faire la voix off ?
02:03Alors, écoutez, vraiment, Jean-Pierre Jeunet avait entendu, je crois, c'était une série qui s'appelait Les Incorruptibles,
02:09et il voulait retrouver la voix.
02:10Et la voix du comédien avait un peu vieilli.
02:12Et tout d'un coup, c'est le hasard de notre métier, il passe à Boulogne, de salle de montage en salle de montage,
02:18et il entend ma voix.
02:20J'étais dans un film de Jean Becker, je me souviens.
02:22Il dit, tiens, celui-là, je ne l'ai pas essayé.
02:24Donc, on a fait des essais.
02:25Et ce qui était vraiment plaisant, c'est que pour cette voix-là, on a travaillé ça comme un personnage, vraiment.
02:30Et c'était vraiment plaisant parce qu'il fallait retrouver le ton de ce journaliste qui racontait cette histoire d'Amélie Poulain.
02:38Cette voix qui est la vôtre, on y reviendra un petit peu plus tard avec Camille,
02:42elle porte aujourd'hui sur scène des textes d'auteurs que vous ne citez pas.
02:46Ça, c'est quelque chose qui est assez surprenant.
02:48Quand vous êtes dans votre spectacle, vous ne donnez pas les auteurs le nom des textes que…
02:53Alors si, vous savez, parce que je me suis fait gronder un peu par le public, donc j'ai rectifié la chose.
02:57Parce que les gens avaient besoin.
02:58Mais pourquoi cette première démarche de ne pas les citer ?
03:00En fait, c'est comme une pièce qui est composée de petits textes de théâtre.
03:05Parce que vous avez dit lire, mais je ne lis pas, je sais les textes, je les interprète parce que j'aime bien avoir la liberté de le faire.
03:11Et donc, on a compensé en effet ce manque qui était pour les spectateurs de ne pas savoir qui avait écrit quoi.
03:19Donc, on met à la fois leur portrait et leur nom à la fin de chaque texte, mais ça se glisse de façon…
03:24Il ne fallait pas que ce soit didactique, donc il fallait que ce soit…
03:27Parce qu'il y a beaucoup de vidéos, il y a beaucoup de sons, il y a beaucoup de…
03:30Il y a beaucoup d'images, il y a des écrans tout autour de vous.
03:33Alors, c'est des textes qui m'accompagnent, que je connais depuis toujours, que j'aime depuis toujours.
03:38Donc, il fallait trouver une cohérence là où il n'y en a pas.
03:40Parce que c'est des textes qui appartiennent à toutes les époques, à tous les styles.
03:43Et donc, comme je le disais, ça part de ce premier texte où cet homme qui rentre chez lui et qui se laisse aller à sa rêverie.
03:49Et donc, c'est des textes…
03:51Alors, j'ai des penchants pour le comique, donc c'est surtout ça qui m'attire.
03:54Et parmi, d'ailleurs, les artistes comiques que vous aimez, il y a Raymond De Vos.
03:59Le titre est emprunté à un sketch de Raymond De Vos. On regarde.
04:11Actuellement, mon immeuble est sans dessus-dessous.
04:15Tous les locataires du dessous voudraient habiter au-dessus.
04:18Tout ça parce que le locataire qui est au-dessus est allé raconter par en-dessous
04:20que l'air que l'on respirait à l'étage au-dessus était meilleur que celui que l'on respirait à l'étage en-dessous.
04:25Alors, le locataire qui est en-dessous a tendance à envier celui qui est au-dessus.
04:29Et à mépriser celui qui est en-dessous.
04:31Moi, je suis au-dessus de ça.
04:33Si je méprise celui qui est en-dessous, ce n'est pas parce qu'il est en-dessous,
04:35c'est parce qu'il convoite l'appartement qui est au-dessus, le mien.
04:38Remarquez, moi, je lui cèderai bien mon appartement à celui du dessous à condition d'obtenir celui du dessus.
04:42Mais je ne compte pas trop dessus.
04:45D'abord, parce que je n'ai pas de sous.
04:47Il est au-dessus de celui qui est au-dessus, il n'y a plus d'appartement.
04:49Alors, le locataire du dessous qui monterait au-dessus obligerait celui du dessus à redescendre en-dessous.
04:54On voit la gourmandise de Raymond De Vos.
04:57Ce que vous partagez, il représente quoi pour vous, Raymond De Vos ?
04:59Pourquoi cet hommage ?
05:00Parce que c'est vraiment...
05:02C'est à la fois l'absurde, le jeu avec les mots, c'est tout ce qu'on aime en lui.
05:05Alors, ce n'est pas toujours facile, parce que quand il a tellement marqué,
05:08et par l'écriture et par l'interprétation,
05:11qu'il n'y a pas beaucoup de textes qu'on ose s'approprier.
05:13C'est ça.
05:14Celui-là est tellement bien écrit, je pense que tous les comédiens,
05:16il suffit de les interpréter, de les incarner,
05:18pour que tout d'un coup ça passe et qu'on les partage avec le public.
05:21Est-ce que c'est intimidant de reprendre des auteurs ?
05:23Toujours. Je me souviens même d'une histoire qui concernait Sacha Guitry,
05:27où personne n'osait jouer Sacha Guitry,
05:30parce que c'était tellement marquant à cause de sa voix, de sa prestance, etc.
05:33Un jour, c'est Robert Lamoureux, on ne s'attendait pas du tout,
05:36on ne voyait pas l'affiliation ou l'affinité qu'il pouvait y avoir entre les deux.
05:39Et ça a très bien marché, parce que la pièce était très bien construite.
05:42C'est la même chose avec le texte de Vos.
05:44Il y a quand même beaucoup de vous dans ce spectacle.
05:47Et sur le fond, vous parlez notamment de la solitude,
05:49quand vous étiez gamin à Annecy.
05:52Comment est-ce que vous trompiez cette solitude du jeune André Dussolier ?
05:56Par la lecture, déjà, peut-être, et par le jeu ?
05:58La rêverie, surtout. J'étais fils unique, j'étais dans un petit village,
06:02crusée, comme ça, mille habitants,
06:04et donc je regardais la nature à travers la fenêtre,
06:06et je regardais aussi les gens.
06:08C'était le spectacle, je le regardais, il était là, devant moi,
06:12et la nature, je la trouvais très vivante,
06:15et je trouvais ça beaucoup plus passionnant que l'école.
06:17J'aurais voulu faire l'école buissonnière.
06:19C'est ça, c'est vraiment de l'école buissonnière, dans le sens littéral.
06:22On a vécu l'engouement des Jeux Olympiques de Paris,
06:25vous les avez regardés, j'imagine, vous les avez suivis.
06:28Ce qu'on sait moins, c'est qu'à 22 ans, vous étiez, vous,
06:31dans la chorale de la cérémonie d'ouverture des JO de Grenoble.
06:35On va regarder, parce qu'en fait, vous êtes l'une des petites capuches jaunes,
06:39alors laquelle, je ne sais pas, on est le 6 février 1968,
06:43les JO d'hiver, ouvertes par Charles de Gaulle.
06:46Comment est-ce que vous vous êtes retrouvés au milieu de cette petite capuche ?
06:49Écoutez, les contrôles étaient beaucoup moins stricts, c'est vrai qu'aujourd'hui.
06:52C'est vrai que la chorale, pour être dans la chorale,
06:54il fallait avoir juste cet anorak jaune,
06:56donc j'ai essayé d'en procurer un,
06:58et j'ai pénétré, c'est pas difficile,
07:01c'était la Marseillaise, donc voilà, il n'y avait qu'à dire les mots,
07:04et puis voilà, j'ai pu assister à l'inauguration,
07:07et il y avait de Gaulle qui était là,
07:09et donc j'ai assisté à quelques épreuves aussi,
07:11oui, j'adore le sport, et c'est magnifique,
07:13c'est des épreuves singulières et fantastiques,
07:15comme cette année, oui, comme on a vécu.
07:17Vous aimez le sport, vous avez vibré aux JO, vous avez regardé le PSG hier ou pas ?
07:20Non, je n'ai pas regardé, je n'ai pas regardé.
07:22Vous avez bien fait de rester couché !
07:24On a regardé le match pour vous,
07:26franchement, ça ne méritait pas de se coucher tard.

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