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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:06On va parler du budget et de l'hypothèse d'une censure qui se précise.
00:11A tout de suite.
00:23Et bienvenue pour les questions au gouvernement.
00:26La séance, vous le savez, est à suivre en direct et en intégralité à partir de 15h.
00:31Le décompte est lancé.
00:33Et puis dans la foulée de cette séance des questions au gouvernement, vous pourrez suivre en direct le débat sur le Mercosur,
00:39ce traité controversé entre l'Union Européenne et l'Amérique Latine.
00:43Mais évidemment, ce dont tout le monde parle ici à l'Assemblée, c'est le budget et le risque, la menace d'une censure.
00:51Cette hypothèse est de plus en plus sérieuse.
00:54Alors on va revenir sur tous ces sujets, toute l'actualité parlementaire avec Stéphanie Despierre et Clément Perrault, qui sont salles des 4 colonnes.
01:01Marco Pommier, lui, est déjà dans l'hémicycle.
01:04Il connaît la liste des questions au gouvernement.
01:07C'est dans un peu moins d'une heure.
01:09Stéphanie Despierre, je le disais, vous êtes dans cette salle des 4 colonnes.
01:13Quelle est l'ambiance de ce mardi 26 novembre ?
01:16Et bien, pour l'instant, c'est assez calme, le salle des 4 colonnes.
01:18Mais vous l'avez dit, l'après-midi est assez chargé.
01:20Séance de questions au gouvernement.
01:22Et puis ensuite, un débat sur le Mercosur.
01:24Vous savez, ce traité commercial en discussion entre l'Europe et l'Amérique latine et contre lequel les agriculteurs protestent.
01:32Et bien, le gouvernement veut faire voter l'Assemblée nationale.
01:35Alors là, il y a un compromis, c'est-à-dire que tous les bancs sont contre la version du Mercosur.
01:41Le gouvernement veut pouvoir s'en prévaloir et dire à ses partenaires européens ou à la Commission européenne,
01:46regardez, tout le Parlement français est derrière moi contre ce vote au Mercosur.
01:51Merci beaucoup Stéphanie.
01:53Ce sera donc à suivre à peu près autour de 16h30.
01:55Marco Pommier, vous, vous êtes déjà dans l'hémicycle.
01:57Alors, quels thèmes seront abordés dans les questions au gouvernement ?
02:03Deux thèmes s'imposent cet après-midi Elsa.
02:05D'abord, les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes.
02:07Trois questions le lendemain des annonces de Michel Barnier sur le sujet.
02:11On retiendra l'élargissement du dépôt de plainte dans les hôpitaux.
02:14L'augmentation du budget de l'aide universelle d'urgence.
02:18Ou encore ce kit de détection de la soumission chimique.
02:21Autre thème, l'abrogation du délit d'apologie du terrorisme que la France Insoumise propose de supprimer du code pénal.
02:28Vive polémique.
02:29Le ministre de la Justice, Didier Migaud, s'est dit résolument contre et extrêmement choqué.
02:35Merci beaucoup Marco.
02:37Et sur ce plateau, j'ai le plaisir d'accueillir Stéphanie Riste.
02:39Bonjour.
02:40Bonjour.
02:41On est ensemble pour la République du Loiret.
02:43Thomas Ménager, bonjour.
02:44Bonjour.
02:45Député Rassemblement National du Loiret également.
02:48Le Loiret représenté et la Commission des Affaires Sociales également.
02:51Clément Perrault, vous êtes dans la salle des quatre colonnes.
02:54Le Premier ministre Michel Barnier consulte tous les groupes politiques.
02:57Il le sait, il est sous la menace d'une motion de censure.
03:01Oui Elsa.
03:02Ce matin encore, Mathilde Panot, la présidente du groupe France Insoumise, l'a martelé.
03:06Le nouveau Front Populaire déposera une motion de censure.
03:09A chaque utilisation du 49.3.
03:11Depuis quelques jours, on voit des députés du socle commun,
03:14des députés qui soutiennent Michel Barnier, tenter de convaincre des députés socialistes
03:19de ne pas voter cette motion de censure sans grand résultat.
03:22Pour le moment, au PS, la consigne reste claire.
03:25Voter cette motion, l'arbitre dans ce vote, ça reste le Rassemblement National.
03:31Et justement, hier, Marine Le Pen s'est entretenue avec Michel Barnier.
03:34Et après l'entretien, elle l'a redit.
03:36En l'état actuel du budget, oui, le Rassemblement National voterait cette motion de censure.
03:41Elle espère encore des modifications sur le texte.
03:44Notamment sur la question du prix de l'électricité.
03:47Il y aura sans doute encore des négociations serrées.
03:50On sait que la base militante du Rassemblement National
03:52pousse les députés ARN à voter la censure.
03:55Mais cette censure, elle aurait aussi un coût politique pour l'ARN.
03:58Puisqu'ensuite, il y aurait sans doute une phase d'instabilité politique en France.
04:02Et que l'ARN pourrait être considéré en partie comme responsable de cette instabilité.
04:07Merci beaucoup, Clément Perroux.
04:09Alors, je vais commencer par vous, Thomas Ménager.
04:11Puisqu'évidemment, c'est à vous qu'on veut poser cette question.
04:13Allez-vous, oui ou non, faire tomber le gouvernement Barnier quelques jours avant Noël ?
04:16Marine Le Pen a été très claire hier.
04:18Elle a donné nos lignes rouges sur le pouvoir d'achat des classes populaires et classes moyennes.
04:21Sur la nécessité d'économie structurelle.
04:23Sur la nécessité aussi de protéger notre compétitivité pour nos entreprises.
04:26Avec ces hausses de charges qui sont prévues aujourd'hui dans le budget.
04:29Si le Premier ministre entend nos revendications et celles des 11 millions de Français qui sont derrière nous.
04:34Bien entendu, nous n'avons pas un plaisir à censurer.
04:36Mais jusqu'au dernier moment, nous lui laisserons cette chance.
04:39Si jamais il ne saisit pas cette opportunité.
04:41Très clair, nous avons demandé 13 milliards de moins.
04:44Mais nous avons apporté 14 milliards d'économies supplémentaires au Premier ministre.
04:47On espère qu'il prendra cette main, qu'il saisira cette main tendue.
04:50S'il ne la saisit pas, nous censurons.
04:52Mais je tiens à le dire pour ceux qui nous écoutent.
04:54Il n'y a pas de shutdown en France.
04:56C'est la continuité du budget de l'année dernière.
04:58Et donc il n'y a pas de risque.
04:59Justement, on reviendra là-dessus.
05:00Et c'était une tribune de Marine Le Pen aujourd'hui.
05:02Stéphanie Rist, quand vous entendez votre collègue affirmer ses lignes rouges.
05:05Vous les entendez, le ton s'est durci depuis un certain temps.
05:08Vous pensez vraiment que le gouvernement Barnier peut tomber ?
05:11Je me pose la question du timing sur le fait que le ton se durcisse.
05:15C'est vrai qu'avant l'épisode du procès de Marine Le Pen.
05:19Il n'y avait pas de ton aussi dur sur la motion de censure.
05:22Est-ce un hasard ? Je laisserai les auditeurs réfléchir à ça.
05:26Mais moi je rappelle à la responsabilité.
05:28On est dans une situation économique compliquée.
05:30On est dans une situation internationale compliquée.
05:33Et mettre le chaos, en tout cas, nous nous battrons pour éviter que cette censure passe.
05:39Justement, on verra si cette censure passe, quelles pourraient être les conséquences.
05:44On entend beaucoup ce que dit Stéphanie Rist.
05:46Marine Le Pen a des ennuis judiciaires.
05:48Est-ce que c'est pour ça que vous souhaitez un peu détourner l'attention ?
05:51En faisant tomber le gouvernement, en créant finalement une crise politique.
05:54Mais ça n'a aucun rapport. Dans tous les cas, il y aura une décision au mois de mars.
05:57On ne va pas créer le chaos jusqu'au mois de mars.
05:59Ça n'a pas de sens depuis le début et depuis toujours.
06:01On dit que nous ne voulons pas censurer, que nous ne le ferons pas par plaisir.
06:04Mais nous voulons protéger nos compatriotes, les classes populaires et les classes moyennes
06:07qui vont connaître une hausse des prix des médicaments.
06:09Une hausse du montant de la consultation.
06:11Une baisse du remboursement de la consultation chez leurs médecins.
06:13Une hausse de l'électricité.
06:15À un moment, on ne peut pas accepter ce budget.
06:17Et c'est un budget qui, en plus, va mettre la situation économique du pays encore pire qu'elle n'est aujourd'hui.
06:22Avec des entreprises qui vont être beaucoup plus en difficulté.
06:24Avec la fin des aides sur l'apprentissage.
06:26Avec une augmentation du prix du travail, du coût du travail.
06:29Alors que, je le rappelle, en France, cette année, nous avons un record de défaillance d'entreprises.
06:34Et donc, on va vers une crise économique si l'on vote ce budget.
06:37Et non pas si l'on continue le budget de l'an passé.
06:39Parce que, soyons clairs, il n'y aura pas de chaos.
06:41On n'est pas aux Etats-Unis.
06:43Il y aura juste la continuité du budget de l'an passé.
06:45Ça s'est déjà passé dans les années 80.
06:47Il n'y a pas eu un chaos dans le pays.
06:49Justement.
06:50Avec une augmentation.
06:52Est-ce qu'il y a un risque de crise ?
06:54De crise politique ? De crise économique ?
06:56De crise financière ?
06:58Si le budget tombe avec le gouvernement ?
07:00Bien entendu, la censure, c'est pour amener un chaos.
07:02D'ailleurs, c'est ce que souhaite, probablement, le Rassemblement National.
07:04En espérant, à terme, une démission du Président.
07:07Pour pouvoir avoir des élections anticipées.
07:09En espérant que Marine Le Pen passe et puisse être, du coup, éligible.
07:13Donc, c'est le chaos qui est bien recherché.
07:15Et puis, je ne suis pas d'accord avec Thomas Ménager.
07:18Quand il dit, en reproduisant un budget d'urgence,
07:22ce budget entraîne une augmentation des impôts,
07:25puisqu'il ne sera plus indexé sur le barème,
07:27pour les Français.
07:29Et aussi, une non-augmentation des aides sociales.
07:34Et donc, pour les plus fragiles,
07:36c'est un vrai chaos et une baisse du pouvoir d'achat.
07:38Donc, c'est incohérent avec ce que je croyais vous porter.
07:41Thomas Ménager.
07:43Qui serait sans commune mesure avec ce qui est prévu dans ce budget.
07:45Qui prévoit, comme je le dis, la hausse de l'électricité,
07:47la hausse des médicaments et tout un tas de hausses
07:49qui vont poser énormément sur le pouvoir d'achat des Français.
07:51C'est le retour à avant le bouclier tarifaire.
07:53Vous savez qu'on a protégé...
07:55Après une hausse de 42%.
07:57Justement, sur cette question, pour qu'on comprenne bien,
07:59et nos téléspectateurs sont friands aussi de tout comprendre,
08:03si le gouvernement tombe, le budget tombe,
08:06il y a ce qu'on appelle une loi spéciale.
08:08La Présidente de l'Assemblée le rappelait,
08:10elle est faite pour essayer d'obtenir une solution quoi qu'il arrive.
08:12Cette loi spéciale, Thomas Ménager et Stéphanie Rist a raison,
08:15il n'y a pas d'indexation du barème de l'impôt sur le revenu,
08:17donc on peut avoir des impôts qui augmentent.
08:19Les fonctionnaires qui parfois ont leur salaire aussi indexé sur l'inflation,
08:22et bien ce n'est pas ces augmentations-là.
08:24Il y avait prévu aussi des augmentations de postes
08:26au sein du ministère, par exemple, de l'Intérieur, des policiers.
08:29Tout ça, ce ne sera pas le cas au 1er janvier, on est bien d'accord.
08:32Alors ça sera prolongé d'un mois ce budget,
08:34mais on entend aussi d'autres économies.
08:36Il y a des indexations des retraites,
08:38donc l'appauvrissement des retraités.
08:40Là, ça serait la continuité avec quelques petits inconvénients,
08:42mais qui sont sans commune mesure avec ce budget s'il était voté.
08:45Après, je vous le dis, nous ne voulons pas censurer le gouvernement.
08:48Nous souhaitons améliorer ce budget,
08:50nous avons apporté des mesures très concrètes,
08:52et on attend qu'il y ait une vraie négociation,
08:54une vraie co-construction,
08:56et je crois que Mme Rist aussi sur le coût du travail,
08:58sur le renchérissement du coût du travail,
09:00ces exonérations qui vont tomber,
09:02alors que nos entreprises, on habite dans le même département,
09:04en Loiret, ont déjà des difficultés à payer les salaires,
09:07ont déjà vu une baisse de leur activité ces derniers mois,
09:09on ne peut pas les tuer,
09:11parce que ce serait la mort de notre économie,
09:13et encore plus d'économies à faire les années suivantes.
09:15C'est une chose de se ménager, d'être contre un budget,
09:17et c'est une autre chose de voter une censure.
09:20Une censure entraînerait aussi un chaos politique,
09:22et un chaos international, en fait, économique,
09:25avec une augmentation des taux d'intérêt,
09:27puisque cette instabilité politique entraînerait
09:29une réponse économique des pays étrangers,
09:32qui ferait que les Français seraient encore plus en difficulté après.
09:36Nous avons une responsabilité à ce que ce gouvernement tienne.
09:38Vous dites qu'on peut avoir des solutions pour avoir un budget d'urgence,
09:41mais effectivement, qu'elle signale une France avec un budget,
09:44un gouvernement qui tombe, deux jours avant Noël,
09:46plus de budget, on reconduit le budget de l'année.
09:48Vous l'avez dit, ça s'était passé dans les années 80,
09:50mais pour le coup, c'était un problème technique de budget,
09:53on avait repassé le budget quelques semaines plus tard.
09:55Là, c'est une situation qui serait hautement plus compliquée.
09:58Est-ce que ça joue aussi dans votre balance,
10:00quand vous réfléchissez si vous allez voter ou non la censure ?
10:02Bien entendu. Vous savez, la censure,
10:04c'est une arme qui est très puissante dans la Constitution,
10:06qu'on n'utilise pas pour se faire plaisir.
10:08C'est pour ça qu'à la différence du nouveau Front populaire,
10:10qui depuis le début censure, veut déposer des 49.3 tout le temps,
10:13nous, nous le disons, si nous le censurons,
10:15ça ne sera pas de gaieté de cœur,
10:16mais c'est parce qu'on considérera que le budget qui va passer
10:19aura un impact bien pire sur l'économie,
10:21bien pire sur le quotidien des Français,
10:23que de continuer pendant un mois, deux mois,
10:25le temps de continuer les négociations.
10:27Et nous, nous sommes à la table, à la table des négociations,
10:30mais on attend que M. Barnier ne soit pas juste dans la communication
10:32en disant « je reçois tout le monde »,
10:34mais en prenant les mesures que nous proposons,
10:36parce qu'il y a des économies structurelles à faire,
10:38il faut les faire. Nous avons fait un contre-budget,
10:40M. Barnier le connaît, je pense qu'il a reconnu
10:42que c'était des mesures très concrètes, à lui de s'en saisir.
10:44On va continuer ce débat, mais je vous propose
10:46de faire un détour justement par la salle des 4 colonnes
10:49et le nouveau Front populaire.
10:51Il y a une pression qui existe sur les socialistes aussi,
10:53pour peut-être les faire changer d'avis sur la question de la censure.
10:56Arthur Delaporte, porte-parole du groupe,
10:58est au micro de Stéphanie Despierre.
11:00Bonjour, vous entendez les députés,
11:02Ensemble pour la République, le gouvernement,
11:04qui disent « s'il y a une motion de censure,
11:06derrière c'est le chaos et la crise financière »,
11:08qu'est-ce que vous leur rétorquez ?
11:10Je leur demande d'écouter Yael Brown-Pivet ce matin.
11:12Elle a été assez claire pour dire que
11:14notre pays, nos institutions,
11:16étaient faites justement pour parer à toutes les hypothèses,
11:19y compris qu'il y ait un gouvernement censuré
11:21à la période des fêtes, au moment du vote du budget,
11:23puisque c'est le budget qui est l'acte de souveraineté par excellence,
11:26et le moment où les gouvernements peuvent le plus facilement tomber.
11:29Donc ce n'est pas forcément un Premier ministre nommé
11:31dans la période d'intercarré des fêtes.
11:33La dernière censure, il n'y en a eu qu'une sous la Vème République,
11:35il a fallu deux mois pour nommer le nouveau Premier ministre.
11:37Pendant ce temps-là, que peut faire le gouvernement ?
11:39Il peut prendre des décrets, il peut prendre des lois spéciales
11:41pour continuer à prélever l'impôt et surtout payer les fonctionnaires.
11:43Donc il n'y a pas de sujet majeur sur une censure dans cette période.
11:47Et je dois dire...
11:49Mais ça créerait une instabilité politique
11:51qui pourrait inquiéter les milieux économiques.
11:53Qu'est-ce qui a créé l'instabilité politique ?
11:55Il faut être un peu sérieux à un moment.
11:57Je pense qu'il dissout l'Assemblée nationale
11:59et qu'il la rend encore plus ingouvernable qu'elle ne l'était
12:01et qu'il manque de la donner au Rassemblement national.
12:03Donc je trouve que ces irresponsables
12:05qui ont été absents des débats,
12:07je parle des macronistes, depuis maintenant trois mois
12:09et qui aujourd'hui reviennent en disant
12:11attendez, quand même, c'est pas parce qu'on a refusé
12:13de dialoguer avec vous depuis trois mois qu'il faut nous censurer,
12:15c'est pas parce qu'on a fait un budget injuste
12:17qui tape sur l'école, la santé ou, par exemple,
12:19sur les plus précaires, qu'il faut refuser de nous censurer.
12:21Et nous on leur répond, attendez,
12:23si votre budget il est comme ça, on ne va pas le lavaliser,
12:25on ne va pas vous donner quitus alors même
12:27que vous avez été nommé contre notre volonté.
12:29Si le gouvernement de Michel Barnier tombe,
12:31Boris Vallaud, le patron des députés socialistes,
12:33a dit il faudra trouver un accord de non-censure
12:35de tous les groupes dits républicains
12:37de la France insoumise aux républicains.
12:39Là, les insoumis,
12:41notamment Jean-Luc Mélenchon, ont immédiatement réagi
12:43en disant l'EPS
12:45veut un nouveau socle commun
12:47sans les insoumis.
12:49Qu'est-ce que vous voulez faire si le gouvernement
12:51de Michel Barnier tombe ?
12:53Le président de l'EPS, Boris Vallaud,
12:55a dit que tout le monde serait le bienvenu dans la discussion
12:57à l'exception du RN, ce qui est exactement
12:59ce que Mathilde Panot, la chef du groupe LFI,
13:01avait dit le 12 août dernier
13:03dans un courrier adressé à l'ensemble des présidents de groupe
13:05en disant, voyons, sur quoi nous pouvons nous mettre d'accord
13:07pour avancer. Et encore une fois,
13:09un accord de non-censure, ce n'est pas un accord de gouvernement.
13:11C'est quoi la différence ?
13:13Un accord de non-censure, c'est qu'on se met d'accord
13:15avec l'ensemble des parlementaires pour dire
13:17qu'on ne censure pas le gouvernement
13:19s'il suit cette feuille de route.
13:21C'est quand même une coloration politique.
13:23Et nous, on souhaite qu'il soit de gauche, ce gouvernement.
13:25Donc il faut faire la distinction
13:27entre la manière dont un gouvernement peut vivre dans la durée
13:29sans être censuré, ce qu'aurait dû chercher
13:31Michel Barnier, il n'a pas négocié d'accord de non-censure,
13:33ce qui fait qu'il va tomber.
13:35Il a dit, si le RN ne me censure pas,
13:37je tombe. Et bien aujourd'hui, on dit,
13:39regardez, il vous censure, vous allez tomber,
13:41écrivons autre chose.
13:43Merci beaucoup.
13:45Voyons à présent ce qu'en pense la France.
13:47Insoumise, Pierre-Yves Cadalin est au micro
13:49de Clément Perreault.
13:51Pierre-Yves Cadalin, et bien il y a
13:53cet accord proposé éventuellement
13:55par Boris Vallaud,
13:57le président des socialistes,
13:59un accord de non-censure qui pourrait intervenir
14:01si le gouvernement de Michel Barnier
14:03tombait pour créer un gouvernement
14:05qui ne soit pas censuré, un accord
14:07qui rejoindrait tous les groupes à l'exception
14:09du RN. Qu'est-ce qu'on pense de cette initiative
14:11dans votre groupe, la France Insoumise ?
14:13Bien vous voyez, nous sommes tous et toutes
14:15engagés par un contrat et un programme
14:17de gouvernement, c'est celui du Nouveau Front Populaire,
14:19c'est ceci qu'il nous faut faire appliquer.
14:21La censure est une
14:23exigence démocratique à ce stade, parce que
14:25en réalité, les Français ont voté
14:27contre Emmanuel Macron, contre sa politique
14:29et ils se retrouvent à l'heure qu'il est
14:31avec une proposition de budget
14:33du gouvernement qui est encore pire,
14:35qui aggrave sur le plan de la souffrance des services
14:37publics, des enseignants, des soignants,
14:39qui aggrave la politique menée par Emmanuel Macron.
14:41Donc, il faut continuer
14:43à incarner l'alternative, ce que nous allons
14:45faire en censurant ce gouvernement,
14:47puis ensuite en proposant que Lucie Castex
14:49soit la première ministre du Nouveau Front Populaire,
14:51et comme elle l'avait dit déjà
14:53pendant l'été, qu'elle négocie texte
14:55après texte au niveau de l'Assemblée nationale
14:57avec les parlementaires.
14:59Donc voilà la ligne claire à suivre.
15:01La situation est suffisamment compliquée et confuse
15:03pour bien de nos concitoyens, pour ne pas introduire
15:05de la confusion. Il faut de la clarté.
15:07La clarté, c'est le problème du Nouveau Front Populaire,
15:09c'est l'abrogation de la réforme des retraites
15:11que nous allons absolument défendre jeudi
15:13et nous regrettons ce scandale
15:15démocratique qu'est l'obstruction parlementaire
15:17organisée par les groupes de droite
15:19et par la Macronie, car en réalité
15:21cette obstruction empêche un souhait populaire
15:23très large dans le pays de s'exprimer.
15:25Quel est ce souhait ? Qu'enfin on puisse partir
15:27à la retraite à 62 ans. Puis nous,
15:29on travaillera à 60 ans après.
15:31Revenons s'il vous plaît sur cet accord de non-censure
15:33proposé par Boris Vallaud. Il semble que Lucie Castex,
15:35que vous évoquez, n'est pas vraiment dans l'équation.
15:37Eh bien, là encore,
15:39je veux dire, lorsqu'on va et qu'on se présente
15:41à une élection, et les dernières élections ne sont pas lointaines,
15:43c'était à la fin juin et au début du mois de juillet,
15:45eh bien nous nous engageons
15:47vis-à-vis des électeurs. Cet engagement,
15:49il vaut pour les insoumis, il vaut pour les écologistes,
15:51les communistes et les socialistes.
15:53Cet engagement est clair. Nous devons défendre
15:55le programme du Nouveau Front Populaire et nous nous sommes accordés
15:57sur le fait que Lucie Castex
15:59était la bonne personne pour faire cela.
16:01Eh bien, qu'on la propose de nouveau à la fin
16:03du mois de décembre et si Macron s'obstine,
16:05il n'aura plus qu'un choix, partir, s'en aller
16:07et qu'enfin le pays puisse respirer.
16:09Merci à vous.
16:11Merci beaucoup. Stéphane Yarris,
16:13on a bien compris que les insoumis,
16:15vous ne les feriez pas changer d'avis.
16:17Est-ce que vous lancez un appel à certains députés socialistes
16:19en leur disant, ne votez pas la motion de censure ?
16:21Moi, ce que je lance comme appel,
16:23c'est pensons aux Français
16:25et arrêtons de vouloir se protéger
16:27d'une éventuelle inéligibilité
16:29ou de vouloir à tout prix mettre Lucie Castex.
16:31Moi, j'appelle les députés
16:33de cette Assemblée à penser
16:35pour une fois aux Français,
16:37qu'ils soient responsables,
16:39parce qu'il est vraiment là, le sujet.
16:41C'est dans quelle situation notre pays,
16:43au-delà de nous tous, notre pays,
16:45dans quelle situation il se retrouve
16:47après une censure ?
16:49Vous vous dites, Thomas Ménager,
16:51pas de shutdown, ce qu'on connaît aux Etats-Unis
16:53par exemple, quand il y a des fermetures
16:55de services publics. Et si par exemple,
16:57le président Emmanuel Macron choisissait
16:59de nommer un Premier ministre de gauche
17:01du nouveau Front populaire, Lucie Castex
17:03ou une autre personnalité,
17:05les électeurs vous en tiendraient aussi un peu
17:07pour responsables, finalement ?
17:09Mais ce Premier ministre ou cette Première ministre,
17:11elles tiendraient deux jours ou trois jours,
17:13parce que je pense que nous nous retrouverions
17:15pour bloquer ce qui serait encore pire
17:17pour le pays en matière économique,
17:19en matière sécuritaire, que serait l'arrivée
17:21au pouvoir de la gauche et de l'extrême-gauche
17:23dans notre pays avec le programme du NFP.
17:25Mais aujourd'hui, on a face à nous...
17:27C'est un socialiste.
17:29Mais les socialistes ont été élus
17:31avec la France Insoumise sur le programme du NFP,
17:33qui sont toujours alliés en prévision
17:35des futures élections pour avoir leurs circonscriptions
17:37bien au chaud de la France Insoumise,
17:39dont M. Bernalicis, qui veut
17:41mettre fin à ce qui est
17:43aujourd'hui un délit dans notre pays,
17:45qui est l'apologie du terrorisme.
17:47De l'enlever du code pénal.
17:49Mais ça en dit long quand même
17:51sur qui sont ces personnes, ce qu'ils défendent
17:53aujourd'hui et quel danger ça serait pour notre pays.
17:55Mais aujourd'hui, on est face à des gens
17:57qui jouent sur les peurs, qui veulent faire peur,
17:59qui veulent jouer et surjouent la responsabilité,
18:01mais Mme Rist et les gouvernements successifs
18:03ont participé aux 1200 milliards de dettes
18:05de notre pays, qui sont aujourd'hui
18:07beaucoup plus responsables de l'instabilité économique
18:09de notre pays et des risques sur les marchés
18:11que le fait de reporter
18:13d'un ou deux mois le budget parce qu'il y a
18:15cette censure. Et de la même manière,
18:17ce sont des personnes là, le NFP
18:19et le Parti Socialiste, qui ont été élus
18:21main dans la main avec les macronistes.
18:23Ils se sont tous élus...
18:25C'est avec eux que vous ferez tomber le gouvernement,
18:27vous serez tous ensemble...
18:29La motion de censure, ce n'est pas le fait de s'allier.
18:31Je pense que s'il y avait Mme Castet,
18:33Mme Rist censurait Mme Castet
18:35et je ferais la censure de Mme Castet
18:37et nous ne serions pas alliés non plus.
18:39Vous vous alliez à la motion de censure des Insoumis,
18:41comme vous vous alliez sur beaucoup des votes
18:43qui ont eu lieu dans ce budget...
18:45Stéphanie Rist, on voit que
18:47le chemin est quasi fait pour le Rassemblement
18:49national, il y a encore une petite porte ouverte.
18:51Est-ce que vous dites à Michel Barnier,
18:53il faut lâcher sur l'électricité, il faut faire un geste,
18:55il faut accepter quasiment de conclure un accord
18:57avec Marine Le Pen pour ne pas tomber
18:59à la fin du mois de décembre ?
19:01Ce que notre groupe porte et dit à Michel Barnier,
19:03c'est qu'attention, nous ne voulons pas
19:05augmenter le coût du travail.
19:07Et vous savez que nous portons la suppression
19:09de cet article qui augmente la charge
19:11des entreprises, qui est vraiment
19:13important pour notre groupe parce que nous pensons
19:15qu'il faut absolument améliorer
19:17le taux d'emploi et surtout pas augmenter
19:19le chômage. Mais pas de négociation avec le RN sur l'électricité ?
19:21Mais l'électricité, nous avions mis
19:23un bouclier terrifère pour protéger
19:25les Français, il n'y a plus besoin
19:27de cette protection, il n'y a donc plus besoin
19:29de ce bouclier terrifère.
19:31Oui, enfin après une hausse de 42%,
19:33c'est-à-dire qu'on paye déjà, on surpaye par rapport
19:35au coût du nucléaire dans notre pays du fait
19:37des règles de fixation sur le marché européen.
19:39Mais n'a-t-on pas un prétexte pour protéger Marine Le Pen, encore une fois, personnellement ?
19:41Oui, nous voulons que quand l'électricité baisse, les Français
19:43puissent en bénéficier et que ça ne soit pas toujours à la hausse
19:45mais quand il y a une baisse, ça soit aussi à la baisse
19:47pour les Français qui travaillent, nos parents, nos grands-parents
19:49qui ont payé des centrales nucléaires, notamment
19:51celles qu'on a dans notre département d'Ivoire et celles de Dampierre.
19:53On fera un point sur le budget de la Sécurité sociale
19:55mais juste pour essayer de conclure, même si on va reparler
19:57de ce sujet, s'il y a une loi spéciale
19:59c'est-à-dire que si le gouvernement, peut-être un gouvernement
20:01démissionnaire, vous demande juste
20:03de pouvoir lever l'impôt, cette autorisation-là,
20:05il n'y aura pas de débat, ça peut durer
20:07une journée dans l'hémicycle,
20:09ça, vous voterez cette loi spéciale.
20:11Bien entendu, c'est ce qui est nécessaire pour pouvoir
20:13que les règles des institutions,
20:15la Constitution, puissent continuer
20:17et qu'il n'y ait justement pas de chaos,
20:19qu'il n'y ait pas d'instabilité et qu'il y ait
20:21la continuité de notre budget.
20:23Hypothèse crédible, Stéphane Iris, et vous, vous le ferez
20:25aussi en responsabilité.
20:27Je ne veux pas croire que les députés
20:29qui sont engagés, quel que soit leur parti,
20:31qui sont engagés pour les Français,
20:33aillent jusqu'au bout du vote de cette censure.
20:35Je ne veux pas le croire.
20:37On aura la réponse dans une vingtaine de jours.
20:39On va parler aussi de demain,
20:41ce tient, la CMP sur le PLFSS.
20:43Alors évidemment, on va traduire,
20:45c'est la Commission mixte paritaire
20:47pour le budget de la Sécurité sociale.
20:49C'est une réunion entre députés et sénateurs
20:51pour se mettre d'accord. Normalement, le socle commun
20:53y a la majorité, mais les troupes
20:55de Gabriel Attal hésitent.
20:57C'est le bruit de couloir.
21:01Stéphanie, lors de leur réunion de groupe,
21:03les députés Ensemble pour la République
21:05ont débattu, mais ils ont finalement décidé
21:07de ne pas trancher. Il est urgent
21:09d'attendre. C'est la conclusion de la réunion
21:11de ce matin. Faut-il faire échouer
21:13la Commission mixte paritaire si le gouvernement
21:15ne cède pas sur l'augmentation
21:17du coût du travail
21:19qu'il a promis? Le groupe Ensemble
21:21pour la République a débattu pendant plus de
21:23deux heures ce matin. Presque tous les députés ont pris
21:25la parole. Gabriel Attal, leur chef,
21:27ne s'est pas exprimé pour ne pas
21:29influencer, nous dit-on, le cours
21:31de la réunion. Et il y avait cette
21:33volonté de ne pas décider
21:35à chaud. On a entendu Elisabeth Borne,
21:37l'ancienne Première ministre, dire
21:39je ne suis d'accord ni sur le budget, ni sur le budget
21:41de la Sécurité sociale. Je ne suis d'accord
21:43par rapport à tout. Mais les députés
21:45s'interrogent entre une augmentation du
21:47coût du travail et une instabilité
21:49politique. Que faut-il faire?
21:51Certains disent que si on fait
21:53échouer la Commission mixte paritaire,
21:55c'est donner un prétexte aux
21:57raciales de l'Union nationale pour voter la censure.
21:59Le gouvernement
22:01a fait un pas en direction
22:03des députés du camp présidentiel. Au lieu
22:05de 4 milliards d'exonérations
22:07de charges, le ministre du Budget
22:09est prêt désormais à
22:11de 1,5 milliard d'euros seulement d'augmentation de charges pour les
22:15entreprises. La prochaine réunion du groupe
22:18Ensemble pour la République devrait être ce soir ou demain matin, mais vous l'avez
22:21dit, la commission mixte paritaire c'est demain après-midi à 14h. Les députés
22:25Ensemble pour la République ont jusque là pour se décider.
22:27Merci beaucoup Stéphanie. Stéphanie Rist, vous êtes prêt à aller jusqu'au bout, à
22:33faire échouer cette commission mixte paritaire demain si vous n'obtenez pas
22:36gain de cause sur les allègements de cotisations ? Ce qui est sûr, c'est que
22:39dans notre réunion de groupe, l'ensemble des députés est d'accord sur la même
22:43ligne pour ne pas augmenter le coût du travail, pour faire en sorte que le
22:48chômage n'augmente pas. Mais vous c'est 0 milliard d'euros d'économie, là le
22:53gouvernement propose 4, vous c'est 0. Dès que vous augmentez les charges sur
22:58les entreprises, vous avez un risque, et c'est chiffré par les économistes, de
23:02perte d'emploi. Nous pensons que nous sommes dans une
23:04situation économique qui fait que nous devons protéger ça, que nous devons
23:08protéger et faire en sorte que les gens ne perdent pas leur emploi. Et en
23:11même temps, faire échouer la CMP, c'est une nouvelle lecture, un risque de
23:15nouveau 49-3, de motion de censure, d'un RN qui pourrait prendre d'autres
23:19décisions, est-ce qu'il faut aller jusque là ? On est, moi j'étais rapporteure
23:22générale du budget de la Sécurité Sociale jusqu'à l'année dernière,
23:25jamais les CMP ont été conclusives depuis ces 20 dernières années, et pour
23:30autant il n'y avait pas de censure ou de chaos politique derrière. Voilà,
23:33théoriquement le Sénat est de votre côté, là vous avez la majorité en CMP.
23:36Comme vous l'avez dit, on est dans une situation politique différente et la
23:41discussion que nous continuons à avoir, d'une part avec le Premier ministre et
23:44d'autre part entre les députés de notre groupe, est de savoir quelles
23:48responsabilités on prendra. Mais nous prendrons nos responsabilités.
23:52Thomas Ménager, est-ce que vous allez être attentif à cette décision du groupe
23:56Ensemble pour la République ? Est-ce que si la CMP est conclusive ou non, ça peut
24:00jouer ? Vous parlez de voter une censure pour le budget, mais là sur le budget de
24:04la Sécurité Sociale, ça arrive plus tôt. Quelle sera votre position s'il y a une
24:08censure ? Nous attendrons de voir ce qu'il y a réellement après la CMP,
24:11notamment si elle est conclusive. Si elle n'est pas conclusive, on continuera les
24:14débats. C'est comme ça que cela fonctionne, pour que tout le monde
24:17comprenne. Si elle est conclusive, dès lors qu'il n'y a peut-être plus la
24:20désintoxication des retraites, qu'il n'y a pas l'augmentation du coût du
24:23travail parce que, je vous le disais, les entreprises connaissent une baisse de
24:27leur carnet de commandes, des difficultés croissantes, et ça serait vraiment un
24:29danger pour notre économie, qu'il n'y a plus la hausse du coût des médicaments,
24:33s'il y a certaines des lignes rouges que nous avons fixées. Par cohérence, nous
24:37serions capables de ne pas aller jusqu'à une censure sur ce texte. Aujourd'hui, il
24:42faut qu'il y ait des avancées. On aura aussi nos membres dans cette commission
24:45mixte paritaire et on agira de manière responsable, comme on le fait à chaque
24:48fois, avec un agenda qui est très clair, qui est celui avec ces lignes rouges que
24:52nous avons fixées. Mais a priori, pour vous, la censure est plutôt envisagée en
24:55bout de course du budget. Nous, ce que nous souhaitons, c'est laisser au
24:58gouvernement Barnier le plus de temps possible et à Michel Barnier de lui
25:02laisser une chance jusqu'au dernier moment, en espérant qu'il se reprenne,
25:05qu'il ouvre les yeux, parce que nous ne souhaitons pas censurer. Nous n'avons
25:09pas d'intérêt à censurer pour nos compatriotes, si le budget est bon, nous
25:15n'avons pas intérêt à censurer. Si le budget est catastrophique, moi, j'ai un
25:18mandat, celui de protéger mes citoyens, mes administrés, et donc je dirais jusqu'au
25:23bout, et notamment avec la censure, qui, comme je le répète, parce qu'il faut
25:26arrêter de jouer sur les peurs, ne mettra pas notre pays dans un chaos.
25:29Et vos électeurs, Thomas Méninger, les électeurs du Rassemblement National nous
25:33disent, enfin, leur disent aux députés, et ils nous le rapportent, bah les gens,
25:37il y en a beaucoup qui veulent la censure, finalement, qui veulent un nouveau
25:39gouvernement, qui ne sont pas d'accord avec la manière dont les choses sont
25:42faites. Vous entendez ça aussi dans votre circonscription, madame Rist?
25:45Moi, j'entends plutôt des gens qui m'appellent à la stabilité, à la
25:48responsabilité. Ensuite, les événements économiques qui découleront d'une
25:54censure, je ne sais pas, enfin moi, avant d'être députée, je n'avais pas la
25:56connaissance de tout ça, je n'en savais rien. Je sais maintenant, avec ce que je
26:01sais, qu'il ne faut pas de censure, parce que ça entraînera une vraie
26:04instabilité économique, et c'est les plus fragiles qui en souffriront, donc il est
26:09vraiment important de prendre ça en compte.
26:11Ils vont souffrir par ce budget, c'est bien le problème, c'est que ceux qui vont
26:14souffrir de ce budget, ce sont les plus fragiles, les classes mobilières, les classes
26:17moyennes, et les retraités aussi.
26:18Une situation quasi inédite, puisque là, à l'Assemblée Nationale, c'est pas seulement le budget qu'il
26:23faudra refaire, il faudra repartir à zéro au mois de janvier, toujours sans
26:27majorité. On en reparlera évidemment à la fin du mois de décembre. On va passer
26:32à un autre texte jeudi, c'est la journée d'initiative parlementaire du groupe
26:36La France Insoumise. Leur premier texte, c'est pour abroger la réforme des
26:39retraites. Stéphanie Despierre, vous êtes celle des quatre colonnes.
26:42Il y a une majorité ici à l'Assemblée pour l'abrogation, mais ça pourrait être
26:46beaucoup plus compliqué que prévu.
26:47Oui Elsa, c'est une longue journée de bataille parlementaire qui s'annonce,
26:52car si la France Insoumise a le soutien de l'ensemble du nouveau front populaire
26:56et que le Rassemblement National a annoncé qu'il voterait aussi cette
27:00proposition d'abrogation de la réforme des retraites, ce n'est pas du tout le
27:03cas du Bloc Central, qui veut tout faire pour empêcher de revenir sur la réforme
27:07votée en 2003. Ils ont déposé 700 amendements, il y en a 1000 au total.
27:12La moitié des amendements viennent du groupe Ensemble pour la République, du
27:15camp présidentiel donc. Ce matin, en conférence de presse, le député insoumis
27:20Gouvernalicis a crié à l'obstruction. La Macronie a craqué, dit-il. On a franchi
27:25tous les seuils de l'autoritarisme. On réplique du côté d'Ensemble pour la
27:29République que les amendements déposés sont sur le fond et qu'il est inutile,
27:34irresponsable de vouloir abroger une réforme des retraites en en discutant
27:37pendant une seule journée. Je vous rappelle qu'en 2023, au moment des
27:40débats sur les retraites, adoptées finalement par 49.3, c'est la France
27:45Insoumise qui avait déposé plus de 13.000 amendements. En 2020, pour la
27:49première tentative de réforme des retraites, les Insoumis avaient déposé
27:5220.000 amendements. Alors la journée de jeudi, vous le savez, c'est une séance de
27:56niche. Les débats commencent à 9h et se finissent, quoi qu'il arrive, à minuit.
28:01Si les discussions sur les retraites s'éternisent, Mathilde Pannot ne
28:04ferme pas la porte à un retrait du texte pour pouvoir examiner les autres
28:08propositions de loi du groupe Insoumis. Mais elle explique que ce soit jeudi ou
28:13un autre jour, nous aurons une abrogation de la réforme des retraites.
28:17Stéphanie Rist, est-ce que vous pratiquez l'obstruction? Quand les
28:20Insoumis déposent des centaines d'amendements, vous le dites, c'est
28:23de l'obstruction. Là, vous ne faites pas exactement la même chose sur leur texte
28:26jeudi? La réforme des retraites, j'étais rapporteure générale, c'était
28:30deux semaines en séance, une semaine en commission, donc trois semaines.
28:33Là, en moins de 12 heures, il faudrait abroger cette même réforme avec les
28:38débats qui sont encore plus importants vu le creusement, le déficit de la
28:43réforme des retraites. La vraie vérité, c'est qu'on devrait parler
28:46pendant une journée, débattre de comment on continue à financer notre
28:50système de retraite par répartition, et pas comment on abroge une réforme
28:53absolument indispensable. Une majorité des députés, c'est le
28:58circuit habituel de l'Assemblée. Ils avaient 20.000 amendements déposés
29:03dans la réforme des retraites. 20.000, c'est nos institutions, nous
29:07respectons nos institutions de la sorte.
29:10Thomas Ménager, vous allez voter pour l'abrogation avec le nouveau
29:15fraud populaire, est-ce que vous pensez qu'on aura un vote avant minuit jeudi?
29:18Je trouve ça affligeant en fait, il n'y a pas un groupe pour attraper l'autre
29:21excepté le Rassemblement National. Il y a quelques mois, c'était la NUPS et la
29:25France Insoumise qui faisaient de l'obstruction et qui ont empêché qu'on
29:27ait un vrai débat sur les retraites au moment de cette réforme, qui ont empêché
29:30qu'on vote sur l'article 7 qui reportait l'âge légal, et cette fois-ci, c'est
29:35Renaissance, CEPR, le bloc macroniste et le bloc central avec les LR qui font
29:40de l'obstruction. Je trouve que ce n'est pas à la hauteur, on peut être en
29:43désaccord, mais il faut laisser la démocratie parlementaire s'exprimer.
29:46Nous, nous ne faisons jamais d'obstruction, nous n'empêchons jamais l'Assemblée de voter.
29:52Mais il faut qu'il y ait un vote, sans avoir de vote, Stéphanie Rissi, il n'y aura jamais eu de vote.
29:57La Constitution s'appelle les usages de l'Assemblée Nationale, il y a une journée de niche, que ça vous gêne ou non, et je
30:01sais que vous étiez alliés avec la France Insoumise pour empêcher que la
30:04abrogation de la réforme des retraites du RN puisse être réellement débattue, et aujourd'hui, dès lors que vous perdez, dès lors que vous êtes en minorité, vous empêchez le vote, je trouve ça vraiment regrettable.
30:14Stéphanie Rissi, on a quand même le sentiment que cette réforme des retraites, elle a toujours, il y avait une majorité dans le pays contre, une majorité de députés aujourd'hui, vous vous assumez de dire, mais tant pis, en fait, on ne veut pas qu'il y ait un vote là-dessus, pour nous, le dossier est clos, on ne le rouvre pas.
30:29J'ai été, moi-même, élue avec, sur mes tracts de campagne, cette réforme des retraites. Tous les pays autour de nous travaillent avec un âge beaucoup plus avancé.
30:42Maintenant, il est tellement plus facile de dire aux gens, oui, vous allez pouvoir partir à 60 ans ou à 62 ans, parce que ça dépend, sans savoir comment on finance, c'est un mensonge fait aux Français, et nous avons besoin de débattre et que les Français sachent pourquoi il faut maintenir cette réforme des retraites.
30:57Il y a eu des législatives, M. Macron, et vous êtes en minorité, Mme Rissi, dans le pays. Vous êtes en minorité, vous ne pouvez pas vous asseoir sur les éléments souverains, sur la démocratie, sur la souveraineté populaire.
31:07Peu importe s'il y avait un vote positif, le Sénat est contre, donc de toute façon, on ne peut pas, à l'état actuel, abroger cette réforme.
31:13Si, parce que vous le savez, il y a des navettes, donc il y aurait peut-être un vote au Sénat qui serait négatif et un retour dans une nouvelle niche. Nous ne sommes pas sectaires, on pourrait très bien même le reprendre dans une niche du Rassemblement National.
31:22Nous, le seul élément qui nous intéresse, c'est l'intérêt général des Français. Ils nous ont donné une majorité pour abroger cette réforme des retraites.
31:29C'est-à-dire en baissant leur pouvoir d'achat des retraités ou en augmenter la cotisation.
31:34C'est vous qui prévoyez dans le PLFSS de baisser les retraites et les intérêts des retraités.
31:37Vous avez répété un petit peu, vous continuerez le débat jeudi dans l'hémicycle, et LCP, évidemment, diffusera ces débats. On se ralentira à partir de 9h.
31:44Merci beaucoup, Stéphanie Rist. Merci, Thomas Ménager.
31:46On va revenir aujourd'hui sur un anniversaire il y a 50 ans. Simon Veil était à la tribune dans cet hémicycle juste à côté pour défendre la loi sur l'IVG, l'interruption volontaire de grossesse.
31:57C'est un des discours les plus marquants de l'Assemblée Nationale. Clément Perrault, il y a une exposition qui s'est tenue aujourd'hui pour célébrer justement ce cinquantenaire.
32:04Oui, une exposition qui vient d'être inaugurée ce matin même. Une exposition qui revient sur cette loi, sur le discours aussi historique de Simon Veil dans l'hémicycle.
32:17Vous l'avez rappelé, Elsa. Alors, on peut voir dans cette exposition des documents d'époque, notamment les notes de Simon Veil.
32:24Juste avant de prendre la parole, on peut aussi voir des textes de loi. On peut aussi y trouver des photos, des vidéos.
32:31Alors ce matin, pour l'inauguration, il y avait le ministre de la Justice, Didier Migaud, qui était présent, et la présidente de l'Assemblée Nationale.
32:36Je vous propose d'écouter Yael Broun-Pivet à notre micro sur cette exposition.
32:41On avait, il y a deux ans, installé un bus de Simon Veil dans le jardin des Quatre Colonnes. Après la constitutionnalisation de l'IVG, il nous apparaissait important de célébrer ce moment.
32:51On peut voir l'exemplaire de son discours, où on voit qu'elle l'a raturé, qu'elle l'a travaillé.
32:57On nous a prêté l'exemplaire de la constitution modifiée suite à l'adoption au Congrès, et donc d'autres pièces inestimables qui appartenaient à Simon.
33:07En plus des coulisses de ce discours historique de Simon Veil, il y a également des panneaux explicatifs qui reviennent sur les conséquences plus actuelles,
33:16avec un état des lieux sur l'interruption volontaire de grossesse partout dans le monde.
33:21Cette exposition, elle est visible pour le public dans le cadre des parcours de visite régulièrement organisés par l'Assemblée.
33:29Et bienvenue à vous, si vous nous rejoignez sur LCP. La séance est dans 24 minutes.
33:34Évidemment, c'est la séance des questions au gouvernement, comme tous les mardis, vous pourrez la suivre en direct et en intégralité.
33:41Dans cette émission, on retrouvera Stéphanie Dépierre et Clément Perreault, celles des 4 colonnes, le passage obligé des députés avant d'entrer dans l'hémicycle,
33:48et puis Marco Pommier, lui, est déjà dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
33:53Quelques minutes avant 15h, nous suivrons aussi l'arrivée du Premier ministre et des membres du gouvernement par la cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
34:00Marco Pommier, quel sera le thème principal de cette séance ?
34:05Le thème principal, Elsa, ce sont les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes.
34:114 questions cet après-midi, au lendemain des annonces de Michel Barnier.
34:16On retiendra l'élargissement du dépôt de plaintes dans les hôpitaux, l'augmentation du budget de l'aide universelle d'urgence,
34:23ou encore ce kit de détection de la soumission chimique.
34:26Et puis cet après-midi, on va beaucoup parler aussi du délit d'apologie du terrorisme que la France Insoumise propose de supprimer du code pénal
34:33pour le remettre dans le droit de la presse, vif polémique.
34:36Le ministre de la Justice, Didier Migaud, s'est dit résolument contre et extrêmement choqué.
34:41Et il y aura d'autres sujets abordés dans quelques minutes ?
34:46Oui, plusieurs questions, notamment sur la situation internationale.
34:51L'une des questions sera posée par Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe écologiste et social.
34:55Le groupe Horizon interpellera le gouvernement sur la guerre en Ukraine et l'escalade des tensions
35:01alors que Vladimir Poutine agite la menace d'un conflit mondial.
35:04Une question des Insoumis, enfin, sur le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre Benyamin Netanyahou.
35:10La France doit-elle appliquer cette décision si le Premier ministre se rend sur notre sol en France ?
35:16Eh bien, pour l'instant, le gouvernement reste flou sur le sujet.
35:19Merci beaucoup, Marco, pour ce menu complet des questions au gouvernement.
35:24Séance à suivre dans 23 minutes.
35:26Et dans ce plateau, salle des papières du J'ai le plaisir d'accueillir Nicolas Turcot, bonjour.
35:30Bonjour.
35:31Député Les Démocrates de la Vienne, Antoine Léaumant, bonjour.
35:34Bonjour.
35:34Député La France Insoumise de l'Essonne, on va aborder la question de l'apologie du terrorisme
35:40avec une proposition de loi faite par votre groupe, Antoine Léaumant, qui fait vivement réagir.
35:44Des questions seront posées lors de la séance.
35:46Stéphanie Despierre, vous êtes avec Ludovic Mendes, député apparenté Ensemble pour la République.
35:51Bonjour, qu'allez-vous demander au gouvernement ?
35:54Je vais demander au gouvernement s'il soutient la proposition de La France Insoumise
35:59sur l'abrogation de l'apologie du terrorisme, étant donné que c'est une proposition de loi
36:03qui a été déposée fin de semaine dernière par Hugo Bernalicis.
36:06Et on ne comprend pas pourquoi cette proposition de loi a été déposée.
36:11Et elle insulte les millions de victimes dans le monde du terrorisme
36:14et les centaines de milliers de Français qui, aujourd'hui, comme nous,
36:17portent les stigmates encore de ce que nous avons pu vivre en 2015 dans notre pays.
36:21Et puis, j'aimerais comprendre aussi comment un président de la République,
36:25qui est leur allié putatif, peut soutenir cette démarche actuellement.
36:29Merci beaucoup.
36:31Merci beaucoup. Antoine Léaumont, vous êtes accusé, je vous donne donc la parole.
36:35Qu'avez-vous voulu faire avec cette proposition de loi
36:38dont le titre est d'abroger le délit d'apologie du terrorisme dans le Code pénal ?
36:43Merci de le dire en entier parce qu'effectivement,
36:46ce que nous avons proposé avec cette proposition de loi, c'est justement
36:50de revenir à une situation antérieure qu'à la situation du droit de la presse. Pourquoi ?
36:54Parce que cette loi est utilisée aujourd'hui pour punir des opposants politiques
36:59et notamment des syndicalistes par exemple.
37:01Et d'une manière générale, et c'est des choses que nous dénonçons depuis assez longtemps,
37:05les lois de lutte contre le terrorisme sont détournées dans un certain nombre de cas de leur usage.
37:10C'est le cas de celle-ci. On ne part pas de nulle part.
37:12On part des propositions qui ont été faites par le juge antiterroriste Marc Trévidic
37:17qui dit qu'il faudrait avoir le courage de revenir en arrière par rapport à cette loi.
37:21On part aussi de ce qu'avait dit M. Cazeneuve, puisqu'il dit qu'il y a un dévoiement de cette loi
37:25et de l'usage de cette loi. Donc finalement, c'est une proposition dont nous avons un petit peu de mal
37:30à comprendre pourquoi elle fait réagir de cette manière-là, ou pour être parfaitement exact,
37:33nous avons compris qu'un certain nombre de personnes essayent de faire croire
37:36que nous voudrions dire que finalement, faire l'apologie du terrorisme,
37:39c'est une chose qui serait correcte et qui serait bonne.
37:41Ce n'est pas ce que nous disons, simplement, pour aller jusqu'au bout.
37:44Ce que nous disons, c'est qu'il ne faut pas que des lois comme celle-ci soient utilisées
37:47pour punir des opposants politiques comme le leader de la CGT du Nord.
37:51Nicolas Turcot, vous entendez les précisions d'Antoine Léaumant,
37:54est-ce que cette proposition de loi vous choque ?
37:57Est-ce qu'elle vous choque par son calendrier, par la manière dont elle est rédigée,
38:02ou elle vous choque sur le fond ?
38:03Au début, quand j'ai appris la nouvelle, j'ai cru que c'était une blague.
38:08Mais c'est profondément choquant, dans le contexte actuel où le terrorisme a été quand même très présent,
38:14notamment sur le territoire national, mais pas que, de renoncer, de ne pas condamner le délit d'apologie,
38:20alors que, par exemple, l'État islamique s'appuie sur l'apologie du terrorisme pour inciter à des actes en France,
38:29c'est une provocation, cette semaine où la France Insoumise veut aborder la question,
38:34revenir sur la question des retraites, elle agite ce chiffon rouge en plus.
38:39Mais Antoine Léaumant, et c'est vrai que quand on lit le texte,
38:42ça ne fait pas supprimer le délit d'apologie du terrorisme,
38:45c'est le déplacer, revenir à avant 2014, plus dans le code pénal, mais dans la loi sur la liberté de la presse.
38:51En termes d'agitation globale du débat, c'est une provocation sans nom.
38:57Et nous serons nombreux à le déclamer comme tel.
39:01Il y a eu certains aussi, Antoine Léaumant, je continue, sur le calendrier.
39:05Et d'ailleurs, c'est assez étonnant, puisque vous n'aviez pas vraiment communiqué,
39:08quand vous déposez des propositions de loi, généralement, vous communiquez dessus.
39:12Ça dépend, en fait.
39:13Au mois de novembre, il y a des procès en ce moment,
39:15on est sur les anniversaires des attentats du 13 novembre.
39:17Est-ce que vous concevez aussi, si tout le monde a mal compris,
39:21c'est peut-être aussi que vous vous êtes mal exprimé,
39:22ou en tout cas qu'il y a eu un doute des questions sur cette proposition ?
39:27Il y a beaucoup de mauvaise foi sur cette proposition de loi.
39:29D'abord, sur le calendrier, j'y réponds.
39:31Nous, on a déposé cette proposition de loi à la suite de prises de parole,
39:35notamment du juge antiterroriste Marc Trévidique,
39:37et on s'est dit que c'était une manière de poser la question des libertés publiques
39:41dans le débat public.
39:42Maintenant, vous l'avez dit, et je vous remercie de l'avoir dit,
39:44parce qu'il y a beaucoup de journalistes qui n'ont pas fait leur travail
39:46sur les plateaux télé, mais vous, vous le faites,
39:48nous ne voulons pas abroger le délit d'apologie du terrorisme,
39:51nous voulons le remettre dans le droit de la presse où il était avant,
39:53et qui permettait de punir les gens en raison de cela.
39:56Maintenant, juste un point.
39:57Vous avez parlé du terrorisme, monsieur Turquois,
39:59mais pour lutter contre le terrorisme, bien sûr,
40:01on lutte contre l'apologie du terrorisme,
40:03et nous ne proposons pas, encore une fois, de l'enlever,
40:05on propose juste de le changer d'endroit,
40:06mais il faut surtout des moyens humains.
40:08Et ça, c'est le principal élément, des moyens humains,
40:11de renseignement pour lutter contre la menace terroriste.
40:14Nicolas Turquois, vous dites, voilà, provocation,
40:17ce n'est pas le moment, etc.,
40:18mais l'ex-juge antiterroriste Marc Trévillec, effectivement, disait,
40:23on a modifié des choses après les attentats terroristes,
40:25ce n'est pas non plus inaudible de réfléchir
40:28si c'est au bon endroit, etc.
40:30Certains disent, il y a des abus autour de ce délit,
40:34dans le Code pénal, est-ce qu'on peut s'interroger là-dessus ?
40:37Pour vous, c'est non.
40:38C'est non, et qui le porte ?
40:40Que la France Insoumise le porte,
40:42il y a une volonté évidente derrière
40:45de contribuer à l'agitation générale du pays,
40:48ce sera le cas, je dis, avec les textes portés,
40:51c'est typiquement le cas avec ce sujet-là,
40:53qui est un épouvantail pour exciter les uns contre les autres
40:57et creuser les fractures dans notre pays.
40:59Je signale simplement que ce n'est pas nous
41:02qui avons décidé de faire une polémique sur le sujet,
41:03nous, on a décidé de déposer une proposition de loi.
41:05Mais vous l'avez déposée, elle n'est pas inscrite à l'ordre du jour,
41:08vous ne l'avez pas mise dans votre niche ?
41:09On a déposé la proposition,
41:10il faut dire aussi d'où vient cette polémique,
41:11ça a été lancé par un comte d'extrême-droite,
41:14repris par le média d'extrême-droite Fontière,
41:16repris par le ministre de droite extrême,
41:18M. Retailleau, et puis relayé ensuite par les macronistes
41:21et une partie de la sphère médiatique.
41:23Quand vous dites, nous avons la volonté de diviser, etc.,
41:25n'importe quoi, ce n'est pas ce que nous souhaitons faire,
41:27nous souhaitons revenir à un état du droit...
41:28Vous avez parfois des symboles clivants.
41:30Ça peut arriver qu'on choisisse des sujets de clivage, etc.,
41:35et où on va essayer de mettre un débat dans la société,
41:37mais pour essayer de faire réfléchir les gens
41:39et pour essayer d'amener les gens à réfléchir
41:41pour venir sur nos positions.
41:43Là, la manière dont le débat a été lancé,
41:45nous n'avons pas choisi les termes du débat
41:47et nous n'avons pas choisi non plus qu'on raconte n'importe quoi
41:49sur notre proposition de loi, parce qu'au début c'était,
41:51ils veulent abolir le délit d'apologie du terrorisme,
41:54c'est évidemment pas ce que nous voulons faire.
41:55Allez, on verra, il y aura plusieurs questions sur ce thème
41:57dans l'hémicycle et j'imagine bien que l'ambiance,
41:59il sera survoltée dans ces moments-là.
42:02Vous le savez, sur LCP, on diffuse les questions au gouvernement,
42:05mais on demande aussi aux citoyens
42:06quelles questions ils souhaiteraient poser.
42:08Je vous propose d'écouter François Criton,
42:10il est agriculteur dans la Vienne,
42:11au micro de Céline Crespi et de Marion Duvauchel.
42:14La séance est ouverte.
42:22Bonjour, François Criton, agriculteur à Loudun, dans la Vienne.
42:26Ce serait bien de revoir l'assiette fiscale
42:29de nos cotisations sociales agricoles,
42:31pour faire des réductions de charges quand même,
42:33parce que ça dégagerait quand même du revenu
42:35si on pouvait au moins nous baisser nos charges.
42:38Et comme il y a d'autres taxes, comme les RPD,
42:40Rélevance Pollution Diffuse, qui nous impactent sérieusement,
42:44ça c'est encore des nouvelles taxes,
42:46qui nous font une concurrence déloyale
42:47vis-à-vis des autres producteurs mondiaux,
42:50et donc ça serait bien de revoir tout ça.
42:52Je vais vous faire réagir, Nicolas Turcot,
42:54parce que c'est votre domaine aussi, l'agriculture.
42:56Trop de taxes, trop de charges, un coût du travail qui est trop élevé.
43:00Et là on le voit, on va parler du Mercosur après,
43:02les députés Lyott sont en train de s'installer,
43:04ils sont contre ce traité du Mercosur,
43:06on les entendra dans quelques secondes.
43:08Sur cette question des charges, du revenu finalement,
43:10c'est le nerf de la guerre.
43:12Oui, alors je suis agriculteur,
43:14et il se trouve que je connais cet agriculteur
43:16qui vient de s'exprimer.
43:18Les agriculteurs de la Vienne sont connus.
43:20Il y a quand même, et ça je le regrette,
43:23il y a quand même dans le monde agricole,
43:25une certaine habitude à avoir,
43:27à trouver qu'on paye trop de taxes, trop de charges sociales notamment.
43:32On paye la même chose qu'un entrepreneur hors agriculture.
43:38Et moi je trouve important que la protection sociale,
43:40alors on ne la voit pas quand on est jeune,
43:42mais quand on est plus âgé, quand on est confronté,
43:44elle a un coût, et qu'on puisse payer ce coût,
43:48y compris les cotisations retraites,
43:50puisque après, une partie des faibles retraites agricoles
43:52sont liées au fait qu'il y a une réticence des agriculteurs
43:55à payer parfois ces charges-là.
43:57Donc il faut de la protection sociale,
43:59et donc l'agriculteur a des vrais sujets de difficultés,
44:03et ce n'est pas sous cet angle-là que je l'aborde.
44:04Là-dessus, Antoine Léaument, peut-être que vous pouvez
44:06vous retrouver avec Nicolas Turcot,
44:07parce qu'à gauche, on défend aussi beaucoup les cotisations,
44:09on dit que c'est important, et que finalement,
44:11ça sert aussi à notre modèle social.
44:12Les cotisations et les impôts servent à financer
44:15ce qu'on met en partage, et notamment les services publics,
44:17la sécurité sociale, donc je pense que personne dans le pays
44:20serait d'accord avec l'idée de dire, bon ben maintenant,
44:21tout le monde se débrouille, et on ne va plus payer de cotisations,
44:24mais on n'aura plus de sécurité sociale.
44:25Par contre, là où il y a un point où je donne raison
44:28à cet agriculteur, c'est qu'il y a une répartition de l'impôt,
44:30y compris dans les entreprises, qui n'est pas équitable.
44:33Les petites et les grandes entreprises
44:34sont censées payer le même niveau d'impôt à 25%.
44:37Nous, nous proposons de rendre cet impôt sur les sociétés
44:39progressif, de telle manière que les petites entreprises
44:42paient moins d'impôts, et que les grandes paient davantage d'impôts.
44:44Deuxième chose, nous proposons de mettre en place
44:46une caisse de solidarité inter-entreprise,
44:48pour qu'il y ait une péréquation, précisément, sur les cotisations.
44:50Moi, je n'appelle pas ça des charges, j'appelle ça des cotisations.
44:52Et enfin, un dernier point, on va en parler aujourd'hui,
44:54c'est ce traité Mercosur.
44:56Il faut refuser ce traité Mercosur.
44:57Justement, regardez ce happening des députés du groupe
45:01Liott, Libertés indépendantes Outre-mer et Territoires,
45:03qui s'opposent donc au Mercosur, non au Mercosur.
45:06Voilà, c'est marqué sur leur pancarte, c'est assez clair.
45:09Ils ont organisé cette petite manifestation dans l'Assemblée.
45:12Ce n'est pas un hasard, puisqu'il y a un débat
45:14qui aura lieu juste après la séance des questions au gouvernement.
45:16Alors, Nicolas Turcot, il y a des sujets qui divisent le Mercosur.
45:19Tout le monde est contre, ici, à l'Assemblée.
45:21Oui, je crois qu'il y aura une très large majorité,
45:24si ce n'est l'unanimité.
45:25Le Mercosur, commercé avec des pays qui n'ont pas les mêmes règles,
45:29notamment environnementales, notamment sociales.
45:31Il n'y a pas ces clauses miroirs qui ont été évoquées pour d'autres.
45:34C'est totalement inacceptable.
45:35Totalement inacceptable.
45:36Mais pour vous, Antoine Léaumont, c'est avec ou sans clauses miroirs
45:39que c'est inacceptable.
45:40Oui, c'est inacceptable.
45:41Mais d'une manière générale, les traités de libre-échange
45:43sont une mauvaise chose.
45:44Parce qu'ils ont été mis en place à une époque
45:47à laquelle on ne pensait pas nécessairement
45:48à la question du changement climatique.
45:50Et on ne peut pas, comme ça, considérer que c'est normal
45:53de transbahuter des marchandises d'un bout à l'autre de la planète.
45:55Ce qu'il faut faire, c'est réussir à relocaliser notre production.
45:58En matière d'agriculture, avoir une agriculture
46:00qui est davantage vivrière, c'est-à-dire de produire
46:03ce qu'on a besoin de consommer en France
46:05plutôt que d'exporter des choses
46:07et d'importer des choses en matière agricole.
46:09Et puis, on aura un point d'accord avec Monsieur Turcot.
46:12C'est sur cette question de la concurrence faussée, en réalité,
46:15quand il y a des pays qui n'ont pas les mêmes règles sanitaires
46:18que les nôtres, qui appliquent des règles
46:19qui sont plus avantageuses pour d'autres,
46:21mais qui sont désavantageuses
46:22et pour l'environnement et pour la santé.
46:24Et nous, nous devons protéger les agriculteurs
46:26vis-à-vis de cette concurrence déloyale.
46:28Alors, le résultat du vote tout à l'heure,
46:30il n'y a aucun suspense.
46:31Il y aura une très large majorité pour rejeter.
46:33Mais qu'est-ce qui se passe après ?
46:34Parce qu'apparemment, la Commission européenne
46:35a quand même l'air bien décidée à appliquer cet accord,
46:38malgré les réserves d'Emmanuel Macron
46:42par exemple.
46:42On n'arrive pas à se faire entendre sur ce sujet,
46:44Nicolas Turcot.
46:45Je crois que c'était important quand même d'avoir ce débat
46:47parce que les uns et les autres avaient envie de s'exprimer.
46:50Et ça donne quand même, ça renforce pour moi
46:53le poids politique de cette parole pour le Premier ministre,
46:57pour le Président de la République auprès de Bruxelles.
46:59On voit bien qu'il n'y a pour l'instant
47:00peut-être pas de minorité de blocage,
47:03mais c'est quand même un signal politique fort.
47:05Et donc, si ça peut contribuer à faire avancer ce dossier
47:08ou à le bloquer, d'ailleurs, ce serait tout à fait intéressant.
47:12Signal politique fort envoyé.
47:14Effectivement, il n'y a peu d'unanimité dans cette Assemblée.
47:16Oui, mais moi, je suis satisfait d'une chose.
47:18Vous savez, nous, on avait prévu dans notre niche parlementaire
47:20qui est censée être, enfin qui est jeudi,
47:22et on avait prévu de déposer une résolution
47:24précisément sur ce sujet du Mercosur.
47:26On nous a dit non, ce n'est pas possible.
47:27Les résolutions ne peuvent pas donner d'ordre au gouvernement
47:30parce que nous, on voulait dire qu'il fallait refuser
47:32ce traité Mercosur.
47:33Bon, soit admettons, nous, on s'en fiche.
47:35L'essentiel, c'est qu'il y ait à la fin un débat, un vote
47:38sur ce sujet-là et qu'on donne effectivement
47:40l'assentiment de l'Assemblée nationale
47:41pour refuser ce traité Mercosur.
47:44Personne n'en veut de ce traité,
47:45donc au bout d'un moment, il faut le refuser.
47:47Personne n'en veut parce qu'on entend beaucoup aussi
47:48ceux qui sont contre, mais il y a aussi des filières en France,
47:51dans l'agriculture, qui exportent beaucoup
47:53et qui, eux, ont besoin, d'accord, de nouveaux marchés là-dessus.
47:57Mais c'est toujours le même problème.
47:58On ne peut pas favoriser sans arrêt les plus gros.
48:01Parce que ceux qui exportent, c'est ceux qui sont les plus gros.
48:05Ou alors ceux qui font des produits vraiment très spécifiques,
48:08d'ultra qualité qui vont être exportés
48:10plutôt sur le marché, on ne va pas dire du luxe,
48:12mais du marché haut de gamme en matière agricole.
48:15Et notamment, il y en a qui sont potentiellement d'accord,
48:17qui sont les viticulteurs sur ce sujet-là,
48:19parce que c'est aussi un marché qui est en exportation.
48:22Mais là aussi, dans le domaine aussi de la viticulture,
48:25il y a de la concurrence qui existe avec des produits
48:27phytosanitaires que nous, on n'utilise pas en France.
48:29On va voir justement le président du groupe Liott.
48:32C'est celui qui a organisé cette petite manifestation
48:35dans les jardins de l'Assemblée nationale.
48:36Stéphane Lenormand est au micro de Marco Pommier.
48:40Oui, Stéphane Lenormand, vous avez rappelé avec vos collègues
48:43votre opposition au Mercosur. Pourquoi vous y êtes opposé ?
48:46Alors, je crois que c'est un message symbolique,
48:50parce qu'on ne peut pas se satisfaire de ce genre d'accords
48:54qui ont mis énormément de temps déjà à aboutir,
48:58qui ne correspondent plus aux réalités d'aujourd'hui
49:02et surtout qui créent énormément de tensions
49:05dans un monde agricole qui a été lourdement pénalisé
49:10ces dernières années.
49:11Et je crois que c'est logique que la représentation nationale
49:15porte un message clair au gouvernement et lui donne
49:19justement cette possibilité d'avoir ce soutien
49:22législatif et politique pour dire stop.
49:26Et je pense que c'est le sens de la démarche.
49:28Et pourtant, ce traité de libre-échange,
49:30est-ce qu'il n'est pas bénéfique aussi pour la France
49:32et pour l'Union européenne, par exemple pour nos voitures
49:34pour nos automobiles, pour nos voitures,
49:36pour nos vins, pour nos spiritueux ?
49:38Alors oui, je pense qu'il faut reprendre l'ensemble de ce travail.
49:42Il peut y avoir des secteurs qui ont été favorisés par ce texte,
49:47c'est évident, mais d'autres l'ont été pénalisé.
49:50Donc, je crois qu'il faut trouver un juste milieu.
49:52Et de manière générale, je pense qu'il faut être
49:55beaucoup plus pragmatique dans nos négociations de libre-échange
49:59quelque part, parce que la plupart n'ont pas forcément
50:01été favorables à notre territoire et surtout pas aux Outre-mer
50:06qui me tiennent particulièrement à cœur.
50:08Merci beaucoup Stéphane Normand.
50:10Et on suivra cet après-midi ce débat suivi d'un vote
50:13dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale sur le Mercosur.
50:15Oui, le débat commence autour de 16h30,
50:19un vote autour de 20h à suivre sur LCP, évidemment.
50:22On va aborder une dernière question.
50:23Vous le savez, messieurs, hier, lundi 25,
50:25c'était la Journée internationale pour l'élimination
50:28de la violence à l'égard des femmes.
50:30La présidente de la délégation des femmes ici à l'Assemblée,
50:33Véronique Riotton, est au micro de Clément Perrault.
50:35Elle va interroger le gouvernement dans quelques minutes.
50:38Véronique Riotton, vous allez prendre la parole
50:39dans quelques minutes dans l'hémicycle pour parler
50:41des violences sexuelles et sexistes.
50:43Quelle question allez-vous poser au gouvernement ?
50:45J'interroge le ministre Paul Christophe,
50:49en charge de l'autonomie, des solidarités et de l'égalité
50:52entre les femmes et les hommes sur les questions de la lutte
50:55contre les violences sexistes et sexuelles.
50:57Depuis 7 ans, plusieurs gouvernements se sont engagés
51:00dans cette lutte avec des moyens pour la formation,
51:03des forces de police, pour l'accompagnement des victimes.
51:05Mais il y a des problèmes qui persistent.
51:07Et donc, du coup, ma question, alors, a deux angles.
51:10Qu'est-ce qu'on fait maintenant pour accélérer cette lutte
51:12contre les violences sexistes et sexuelles,
51:15et plus particulièrement pour les associations
51:17qui accompagnent les victimes ?
51:20Nous avons mis en place la compensation,
51:23en tout cas, ce qui est attendu, la compensation
51:25pour la prime de Ségur.
51:26Et donc, je vais interroger le ministre
51:28pour savoir ce qui est prévu dans le budget.
51:31Très bien, merci à vous.
51:31Nous suivrons votre question dans quelques minutes,
51:33ainsi que la réponse du ministre.
51:35Merci beaucoup, Clément.
51:37La question du budget est importante.
51:40C'est 10% de plus, mais c'est bien loin
51:43de ce que réclament les associations.
51:45Elles disent qu'il faut 2 milliards d'euros, au moins.
51:48La question du budget est quelque chose d'important,
51:50mais il n'y a pas que ça.
51:52Il y a aussi, et le garde des Sceaux était dans la Vienne hier
51:56pour voir une expérimentation qui se fait au tribunal
51:59pour aborder la question de la cohérence
52:02entre la décision pénale et la décision civile.
52:06Parce que parfois, certains conjoints,
52:08surtout des hommes, sont condamnés pour des violences
52:11au pénal, parfois de façon lourde.
52:13Mais pour autant, au civil, la question de la garde des enfants,
52:15la question des gestions des biens immobiliers
52:18n'est pas réglée et dure pendant des années,
52:20voire une dizaine d'années.
52:22Donc c'est une pression insupportable.
52:23Si on unifie dans la Vienne, par expérimentation,
52:27la décision se fait le même jour,
52:29avec les mêmes juges pour coordonner la réponse.
52:32C'est une façon intéressante.
52:33Une femme n'est pas obligée d'attendre des mois et des mois
52:35pour avoir des décisions de famille.
52:37La pression psychologique est donc une forme de violence
52:40de la part de son conjoint qui l'empêche
52:42de gérer librement les biens qui leur coappartiennent.
52:45Antoine Léaumont, il faut plus d'argent, on le sait.
52:47Le gouvernement essaye de mettre en place
52:49un certain nombre de choses.
52:50Il y a le dépôt de plaintes dans les hôpitaux,
52:52que Michel Barnier entend généraliser,
52:53des maisons des femmes dans chaque département.
52:55Ça ne va pas suffisamment loin, selon vous ?
52:57Non, parce qu'effectivement, vous l'avez dit,
52:59l'une des questions centrales, c'est la question du budget.
53:01Là, on a une augmentation de 10%,
53:04mais qui va porter le budget à 80 millions d'euros.
53:07Alors, vous l'avez dit, les associations féministes
53:09réclament 2,6 milliards d'euros sur ce sujet-là.
53:12On est très loin du compte.
53:14Et il faut dire à quoi sert cet argent.
53:15C'est pour faire de la formation,
53:17c'est pour essayer de former dans de nombreux domaines
53:19et dans de nombreux secteurs.
53:21Et c'est indispensable si on veut effectivement avancer,
53:24parce que là, on a des chiffres qui nous sont donnés
53:26par le gouvernement, qui sont des chiffres optimistes,
53:28en disant « il y a eu une baisse des féminicides l'année dernière ».
53:31Sauf que cette année, les chiffres, là, au moment où je vous parle,
53:33sont déjà bien plus élevés que ce qu'ils étaient l'année dernière.
53:36Selon l'association Nous Toutes,
53:37on est déjà à 122 féminicides cette année.
53:39Donc, c'est pas un problème réglé, en fait.
53:42Il faut pas donner l'impression que c'est un problème réglé.
53:44Bien au contraire, c'est un sujet qui doit unir la société.
53:48Et je pense, moi, qu'il faut mettre les moyens
53:50qui sont demandés par les associations.
53:51Et Michel Barnier, qui salue à l'instant la présidente de votre groupe,
53:54Antoine Léaument Mathilde Pannot, qui était dehors.
53:57Il est possible de nous dire bonjour.
54:00Exactement. Une poignée de mains entre les deux.
54:04Il y a la question du budget, il y a aussi la question des mentalités.
54:07On en a beaucoup parlé avec le procès Mazan.
54:09On le sait, cette femme qui a été violée par son mari
54:11et livrée à d'autres hommes.
54:13Il y a aussi une question de mentalité.
54:14Aujourd'hui, Nicolas Turcotte, il faut changer, changer le regard,
54:16réfléchir, s'interroger sur le patriarcat,
54:19sur la place des femmes dans la société.
54:20Il faut avoir une réflexion plus profonde.
54:22C'est évident et je pense que le changement est en cours.
54:26Quand on voit, quand on discute avec des policiers ou des gendarmes,
54:29ils pensent qu'il y a un certain nombre d'affaires
54:31qui leur sont portées à connaissance
54:32parce qu'il y a eu une libération de la parole.
54:34Il faut continuer la question de la soumission chimique.
54:37On l'a vu avec l'histoire du viol de Mazan.
54:41On peut le voir avec...
54:41Et portée par votre collègue Sandrine Jossot.
54:43Exactement. Et donc là, dans le PLFSS,
54:46on a fait inscrire le fait que les kits de soumission chimique
54:49soient pris en charge.
54:51Voilà un certain nombre d'avancées.
54:52Je partage le fait qu'il faut aller plus vite, plus fort sur le sujet
54:57parce que c'est des drames dans tous nos territoires.
55:01Mais il y a une avancée, il y a un changement du regard
55:05et on voit que même dans certains propos,
55:07certaines peut-être allusions, certaines parfois blagues
55:10qui pouvaient passer il y a quelques années sont aujourd'hui,
55:13on se dit mais c'est très, très lourd.
55:14Et je pense qu'il y a une évolution déjà assez notable sur le sujet.
55:19Un peu d'optimisme que vous partagez, Antoine Léaumont.
55:20Vous avez le sentiment que la société évolue ?
55:22Il y a clairement du mieux et notamment depuis MeToo.
55:25Et il y a une libération qui est une libération utile
55:28et nécessaire de la parole des femmes.
55:30Maintenant, vous avez dit le mot juste,
55:32il faut abolir le patriarcat et abolir le patriarcat,
55:35ça fait un moment qu'on essaye et c'est l'ensemble de la société
55:38qui doit se fiscler cet objectif-là.
55:40Sur l'ensemble des sujets qui sont des sujets de discrimination,
55:43il va falloir qu'on lutte profondément et en profondeur
55:47pour abolir les systèmes de domination et notamment le système patriarcal
55:50qui permet que ces violences existent dans la société.
55:53Et ce qu'a montré l'affaire des viols de Mazan,
55:55c'est que c'était Monsieur Tout-le-Monde en réalité
55:56qui pouvait être un violeur.
55:58Et donc moi, je dis merci et bravo à Gisèle Pénicaud
56:00pour le courage qu'elle a eu.
56:02Qui est devenue une icône justement de cette lutte.
56:04Et dans le monde entier, on regarde ce procès en se disant
56:07peut-être que ça va enfin permettre que ça change.
56:09Allez, on est à deux minutes de la séance des questions gouvernement.
56:11Je vous remercie Antoine Léaumont.
56:12Merci beaucoup Nicolas Turquois de nous avoir accompagné
56:15et allé jusqu'à l'extinction même des Lumières.
56:17On se retrouve, celle des quatre colonnes...
56:19Non, cours d'honneur, pardon.
56:21Marco Pommier, vous avez le menu des questions gouvernement.
56:25Oui, tout à fait Elsa.
56:26Cet après-midi, on va beaucoup parler des violences sexistes et sexuelles
56:30avec quatre questions sur le sujet au lendemain des annonces de Michel Barnier.
56:33On va parler aussi de l'abrogation du délit d'apologie du terrorisme
56:37que la France Insoumise propose de supprimer du code pénal.
56:41Et puis, il y aura beaucoup de questions aussi sur la situation internationale,
56:44sur l'Ukraine, mais aussi sur la décision de la Cour pénale internationale
56:48à savoir d'émettre un mandat d'arrêt contre Benyamin Netanyahou,
56:52le Premier ministre israélien.
56:53L'ensemble du gouvernement est arrivé au Palais Bourbon.
56:56Il y a encore quelques retardataires, mais qui finissent par arriver.
57:02Merci beaucoup Marco Pommier.
57:03On va passer à quelques mètres dans la salle des quatre colonnes.
57:06Vous savez, c'est le point de rencontre entre les journalistes et les députés.
57:09Clément Perrault, quelle est l'ambiance ? De quoi parle-t-on ?
57:12Les députés pressent le pas pour arriver à l'heure en séance.
57:16Les journalistes sont nombreux, les caméras sont allumées,
57:20les micros sont tendus.
57:22La séance va commencer dans quelques minutes.
57:25Il sera question du budget.
57:28Aujourd'hui, ce sera l'un des thèmes majeurs de cette séance.
57:31Il y a également beaucoup de journalistes qui posent des questions
57:34sur la possible motion de censure qui pourrait arriver ici
57:37d'ici quelques jours, quelques semaines.
57:39Voilà pour cette séance de questions au gouvernement dans quelques instants.
57:43Évidemment, Clément Perrault, on se demande tous
57:46si l'Assemblée siègera entre Noël et le jour de l'An.
57:50C'est un scénario qui prend de l'épaisseur.
57:53Allez, les tambours se mettent en place.
57:55Regardez, zéro minute.
57:56On est impeccable sur le calendrier.
57:59La garde républicaine est en place dans la salle des pas perdus.
58:02C'est l'annonce que la présidente de l'Assemblée nationale
58:04va arriver dans un instant.
58:37Tambours.
58:58Et il y a également la présidente de l'Assemblée qui vient d'inaugurer
59:02cette amitié, une exposition sur le cinquantenaire de la loi Veil.
59:06C'est un des discours très marquants de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
59:10Programme chargé.
59:11Après la séance de questions au gouvernement,
59:13il y aura le débat sur le Mercosur, un débat suivi d'un vote.
59:17On suivra tout ça, évidemment, en direct, en intégralité sur LCP,
59:21sur le Canal 13 et sur notre chaîne YouTube.
59:23Au menu de cette séance, la proposition de loi qui a fait débat
59:27de la France insoumise sur l'apologie du terrorisme.
59:29Il y aura des questions également sur la situation internationale
59:33et sur les violences sexuelles et sexistes.
59:35Hier, c'était la journée du droit des femmes.
59:38La séance commence.

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