Alors que la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a plongé dans la Seine ce week-end, que disent vraiment les prélèvements qui indiquent si le fleuve parisien est baignable ou non ?
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00:00On fait des prélèvements tous les jours. En ce moment, on en fait 10 en amont du site olympique.
00:05Et on en fait 4 sur le site olympique, tous les jours.
00:08Et pendant la période olympique, on passera même à 2 fois par jour sur les prélèvements.
00:13Vous avez sûrement vu les images de la ministre Amélie Houdet-Casterat se baignant dans la Seine ce week-end.
00:17On s'est donc demandé ce que donnaient les résultats des derniers prélèvements.
00:23Alors là, je vais prélever de l'eau de la Seine pour vérifier sa qualité.
00:27Il faut travailler avec du matériel stérile.
00:30Donc on a une bouteille qui est stérile là-bas.
00:33On va nettoyer la perche.
00:35Et ensuite, on remplit juste la bouteille d'eau.
00:38On regarde deux types de bactéries.
00:40Donc Echerichia coli et les enterococcs intestinaux.
00:43Et qui viennent nous indiquer ce qu'on appelle la contamination fécale des eaux.
00:46Donc la présence de pathogènes issus des eaux usées éventuellement qui seraient présentes dans la Seine.
00:51Pour rendre la Seine béniable, de nombreuses infrastructures ont été mises en place
00:54afin d'éviter de rejeter des eaux sales et des bactéries dans la Seine.
00:57L'ouvrage le plus important se trouve à peu près à 500 mètres derrière moi.
01:01C'est le bassin d'Austerlitz.
01:03J'avais pu le visiter pour Brut il y a quelques mois avant sa mise en fonction.
01:06Mais aujourd'hui, il est en eau et totalement inaccessible au public.
01:11Donc là, on arrive à l'extrémité de l'intercepteur, un peu son embouchure si on veut.
01:15Où le flux d'eau très important, d'eau usée et pluviale, s'écoulera dans le bassin.
01:20L'objectif de cet ouvrage qui peut contenir jusqu'à 50 000 m3 d'eau, soit 20 piscines olympiques,
01:25c'est d'éviter que les égouts ne débordent dans la Seine.
01:27Tout l'enjeu des travaux de modernisation du réseau d'assainissement,
01:30c'est de faire en sorte que lorsqu'il y a un orage, lorsqu'il y a beaucoup d'eau de pluie,
01:34l'eau de pluie lorsqu'elle vient circuler dans les rues,
01:37se mélanger dans les égouts avec les eaux usées, ne déborde pas dans la Seine.
01:42Ça c'est les grands travaux sur le réseau d'assainissement,
01:44mais on s'est aussi intéressé aux petites sources de pollution dans Paris.
01:47Ce sont notamment un certain nombre de péniches, comme celle à côté desquelles nous nous trouvons à l'instant,
01:53s'assurer qu'elles soient bien raccordées au réseau d'assainissement
01:56et qu'elles ne rejettent pas directement leurs eaux usées dans la Seine.
01:59Ça c'est le travail que nous avons mené dans Paris.
02:01Et puis avec les autres collectivités franciliennes, avec l'État,
02:04nous avons aussi aidé à la question des raccordements des logements qui se trouvent en amont de la Seine
02:10et qui eux aussi, pour une partie d'entre eux, dans un certain nombre de quartiers,
02:13n'étaient pas raccordés au réseau d'assainissement mais rejetés directement en Seine.
02:18On a pas mal de résultats parce qu'on a commencé le suivi en juin.
02:22Et là, sur la période de juillet, on a des résultats tous les jours.
02:26Et ce qu'on voit, c'est que sur les douze derniers jours,
02:29on a dix prélèvements qui sont conformes à ce qu'on attend pour la baignade, pour les épreuves olympiques.
02:34Et ça, c'est le produit évidemment de la mobilisation de tous
02:38et puis surtout également l'été d'une condition météorologique qui sont propices à la baignade,
02:45que ce soit moindre pluviométrie.
02:48On a eu un printemps très pluvieux qui nous a causé quelques soucis,
02:52mais avec l'ensoleillement, avec la chaleur qui vient,
02:54on voit la qualité environnementale et la qualité bactérienne de la Seine qui ne cesse de s'améliorer à l'approche des jeux.
02:59Ce qui est observé dans le cadre des analyses, ce sont deux bactéries,
03:02Chirichthacoli et Zanterococ intestinaux.
03:04Ce sont des bactéries qui, quand elles sont dans le milieu naturel, ne survivent pas longtemps.
03:08Et les choses sont assez simples.
03:09Plus il fait chaud, plus elles meurent vite.
03:11Plus il y a de soleil, plus les UV les détruisent rapidement.
03:16Ce qui veut dire qu'on a ce qu'on appelle la décroissance bactérienne qui s'opère naturellement.
03:20Et donc, un, on évite les pollutions.
03:23Et deux, le cas échéant, si une pollution intervient,
03:26la décroissance bactérienne fait que l'eau est rapidement à nouveau d'une qualité baignable.
03:30Après, je vais le mettre dans une glacière pour le protéger et le mettre au frais.
03:35Et ensuite, on va aller l'amener au laboratoire d'Eau de Paris
03:38pour qu'il fasse pousser les bactéries qui sont dedans, pour qu'on puisse les compter
03:41et savoir combien il y a de bactéries dans 100 000 litres d'eau.
03:43Alors, la baignade, c'est la signature de l'amélioration de la qualité environnementale de la Seine.
03:48Parce que, quand on peut se baigner, ça veut dire que la Seine est moins polluée et très peu polluée.
03:53Moi, il y a un dédicateur que j'aime beaucoup, c'est qu'il y a de ça 40 ans,
03:57on n'avait plus que 3 espèces de poissons qui vivaient dans la Seine.
03:59Aujourd'hui, c'est 33 espèces de poissons qui vivent et se reproduisent dans la Seine.
04:03Ça veut dire qu'en améliorant la qualité de l'eau pour la rendre baignable,
04:06on améliore la qualité du milieu et on restaure ce que ça aurait toujours dû être,
04:11c'est-à-dire un milieu naturel en ville et on donne accès à ce milieu naturel aux Parisiens
04:17avec la baignade à partir de 2025.
04:20Donc là, venant des quais, on retourne à la permanence des égouts.
04:24Pour enlacer le baignable, il y a évidemment beaucoup d'actions conduites depuis plusieurs années.
04:29Ça, c'est toute la partie des investissements qui ont été conduits avant.
04:32Et là, on est vraiment dans le dernier kilomètre
04:34et on surveille que la performance du système d'assainissement est à son maximum
04:39pour avoir une eau de la meilleure qualité possible au moment des eaux.
04:44Donc les équipes qui sont quotidiennement au travail sur les quais,
04:47elles ont un camp de base qui est ici,
04:49qui est la permanence des égouts,
04:51un site qui a la caractéristique d'être partie prenante du réseau lui-même.
04:55Et donc on y accède par cette grosse porte étanche qui s'ouvre
05:00et qui donne accès directement à la galerie technique des égouts parisiens
05:03et c'est là qu'on a installé les locaux de travail temporaires
05:06avec les vélos qui permettent d'aller sur les quais.
05:14C'est quoi le plan B du coup en cas de fortes pluies juste avant l'épreuve ?
05:18Alors en cas de fortes pluies juste avant l'épreuve,
05:21de fortes pluies suffisamment intenses de sorte qu'elles aient entraîné
05:24notamment en amont de Paris des pollutions importantes,
05:28et bien dans ce cas-là, on a la capacité en lien avec le comité olympique
05:32à décaler les épreuves d'un ou deux jours pour faire en sorte
05:36que la qualité de l'eau retrouve évidemment les standards de baignadeurs.
05:41Ce qu'on a observé depuis ces dernières semaines,
05:44c'est qu'on était a priori, même en cas d'épisode de pluie important,
05:48en capacité de retrouver une qualité d'eau suffisante en 24 à 48 heures.
05:52Donc il n'y a pas de raison qu'au-delà d'un éventuel décalage dans le temps,
05:55on ait besoin de changer de lieu et qu'on ne puisse pas tenir les épreuves dans la Seine.