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"Nous avons une dette morale envers toutes ces femmes, ces femmes qui ont souffert dans leur chair, comme dans leur esprit, parfois jusqu’à y perdre la vie."
Lundi 4 mars, la France s’apprête à inscrire l’IVG dans sa Constitution, une première historique. Voici les mots du Premier ministre Gabriel Attal au Congrès.

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Transcription
00:00Aujourd'hui, le présent doit répondre à l'histoire.
00:03Alors mesdames et messieurs les parlementaires, 50 ans plus tard,
00:06sous le regard de la famille de Simone Veil, que la force de vos applaudissements
00:10pour son combat et pour sa cause tonne plus fort encore que ses insultes
00:14et fasse définitivement justice à Simone Veil.
00:17Applaudissements
00:25L'acte de procréation est l'acte de liberté par excellence.
00:29La liberté entre toutes les libertés la plus fondamentale,
00:34la plus intime de nos libertés.
00:37Nous sommes en 1972
00:39dans un prétoire de Bobigny
00:41et Gisèle Halimi prononce ces mots.
00:45Nous sommes en 1972
00:47et sur le banc des accusés
00:49se trouve la mère d'une jeune fille de 16 ans
00:52dont le crime est d'avoir aidé sa fille à avorter
00:55après avoir été violée.
00:58Gisèle Halimi se tient face à une justice d'homme,
01:01face à une loi écrite par des hommes
01:03et défend la liberté de chaque femme.
01:07Nous sommes en 1972
01:09et elle se sent encore bien seule, Gisèle Halimi, dans ce prétoire
01:13lorsqu'elle plaide pour la liberté et pour le droit.
01:16Nous sommes aujourd'hui le 4 mars 2024
01:19et Gisèle Halimi n'est plus seule.
01:22Un an après l'engagement du Président de la République,
01:25le Parlement et avec lui la Nation
01:27s'est rangée à ses côtés et s'apprête, je l'espère,
01:30à inscrire dans notre Constitution
01:32la liberté de chaque femme à recourir à l'interruption volontaire
01:36de grossesse.
01:37Nous sommes en 2024
01:39et Gisèle Halimi n'est plus.
01:41Mais je salue sa famille présente
01:43dans cette salle du Congrès en ce jour historique.
01:46Le Premier ministre que je suis retiendra toute sa vie
01:49la fierté d'avoir été à cette tribune en ce jour.
01:53Ce jour où sera, je l'espère, consacré le combat
01:55de femmes et d'hommes de tous bords confondus,
01:58de toute sensibilité confondue
02:00qui font honneur à la Nation des droits qu'est la France
02:03en ayant rendu possible cet instant.
02:05Ce jour où nous pouvons ensemble, unis,
02:08pleins d'émotions,
02:10changer notre droit fondamental, notre loi fondamentale
02:13pour y inscrire la liberté des femmes, enfin.
02:17Car nous avons une dette morale
02:19envers toutes ces femmes.
02:21Ces femmes qui ont souffert dans leur chair
02:23comme dans leur esprit,
02:24parfois jusqu'à y perdre la vie.
02:27Oui, ces femmes mortes pour avoir voulu être libres nous hantent.
02:30Oui, les aiguilles des feuseuses d'anges nous hantent.
02:33Oui, ces échappées clandestines
02:35pour avorter à l'étranger la peur au ventre nous hantent.
02:39Oui, nous sommes hantés par la souffrance
02:42et par la mémoire de tant et tant de femmes
02:45qui, des décennies durant,
02:47ont souffert de ne pas pouvoir être libres,
02:48allant jusqu'à parfois payer du prix de leur vie l'injustice
02:52que le législateur, exclusivement masculin,
02:55voulait maintenir sur Aide.
02:57Ce vote, c'est donc d'abord un aboutissement.
02:59Celui d'un long combat.

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