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Pendant 3 semaines, ils font le tour de la Corse sur ce drôle d'engin, un monocoque à pédale. Leur but : sensibiliser sur la pollution plastique en mer Méditerranée à travers des collectes, des projections de films et des ateliers dans les écoles. On a suivi Léa de l'association Mare Vivu pendant 24 heures à l'occasion de la 8e édition de "CorSeaCare".

#BrutEnCorse 3/5

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Transcription
00:00Alors là du coup c'est le lancement de la huitième édition de la mission particulière.
00:08On sort pour naviguer pendant trois semaines autour de la Corse et l'objectif ça va être
00:13de sensibiliser un maximum de personnes à la pollution plastique.
00:16On y va à la pédale, donc on a des trimarans qui fonctionnent avec des pédales, on a une
00:21voile pour nous aider quand il y a du vent.
00:22Comme on est jeunes, on a encore plein de dynamisme, plein d'énergie, donc autant utiliser
00:37au moins une partie de notre temps pour s'engager sur un sujet qui nous tient à cœur en fait.
00:41C'est quelque chose qui vient un peu détruit, tu l'as ou tu ne l'as pas, ou alors tu le
00:45développes.
00:46Et moi depuis le lycée j'ai vraiment envie de m'engager et de trouver un sens dans ce
00:50que je fais dans la vie de tous les jours en fait.
00:54Il y a des chiffres qui sont assez parlants, c'est la zone entre la Corse et l'Italie,
00:58c'est la zone la plus densément polluée en microplastique du monde.
01:02C'est quelque chose qu'on essaie de transmettre aux Corses.
01:06Alors ça c'est le reste de l'équipe qui a embarqué en mer, donc on a encore trois
01:11personnes qui sont à terre et qui vont nous rejoindre à l'arrivée.
01:21On peut être chers de nuit.
01:23C'était une belle première étape.
01:25On rejoint l'équipe qui a installé tout le campement et qui est en train de préparer
01:29le repas.
01:30Et on va manger tous ensemble.
01:35Du coup le plan c'est que là on a une heure pour se peser un peu, après vers 15h-16h
01:41on va à Pitracorbar, on fait la collecte macro et microplastique, après on fait le
01:47protocole de raies, donc on va nager une petite heure je pense, et après on va à
01:52Erbalung et à 20h il faut qu'on installe la projection qui commence à l'intérieur.
01:59Le but c'est de partir, de faire des transects en mer, donc on va nager à peu près 30
02:02minutes dans un sens, c'est de trouver le maximum de raies, et après on a une petite
02:06plaquette immergeable où on note l'espèce de raies, plein d'infos comme ça qu'après
02:11on remonte à une autre association qui s'occupe du suivi des raies de manière plus générale.
02:17Vous n'avez pas vu des raies là ?
02:18Non !
02:19Bah alors vous allez imaginer que c'est pas des raies.
02:27En gros là on fait une sorte de râteau géant, donc on se met tous à peu près 2m d'intervalle
02:32et on va essayer de quadriller un peu toute la zone de plage un peu loin du bord.
02:38Il faut pas trop élérer.
02:57C'est cool hein, c'est bien qu'on ait l'air à bosser, c'est un plaisir.
03:00Ouais bah sur une demi-heure du coup on en a vu un peu plus.
03:05Ouais bah sur une demi-heure du coup on en a vu 2, 2 raies pastenagues.
03:09C'était bien des adultes parce qu'on était capable de déterminer le sexe, donc ça veut
03:13dire que c'est déjà en bonne santé et qu'elles peuvent être en capacité de se reproduire.
03:17Ça permet d'avoir une idée à l'échelle globale des populations de ces espèces-là.
03:28Là on va démarrer la collecte de plastique.
03:31Donc on a deux protocoles qui se font sur 100m, donc on déroule un fil de 100m pour
03:35avoir la distance et après en parallèle il y a une équipe qui va ramasser les gros
03:39déchets et une autre équipe qui va faire un protocole plus minutieux avec des tamis,
03:43des pinces à épiler pour trouver les micro-plastiques sur des zones définies.
03:47Et après toutes ces données on va les remonter à nos partenaires scientifiques pour avoir
03:50un peu une vision de la production plastique sur les plages-plages.
03:53Dès qu'on creuse un peu on se rend compte qu'il y a plein de petits GPI, des petits
03:56granulés de plastique industriels, des petits bouts de biomédias, plein de fragments plastiques,
04:00plein de choses.
04:01Nous on ne fait pas de nettoyage de plages parce qu'on part du principe que l'urgence
04:06est de fermer le robinet des déchets qui vont finir à l'eau.
04:10Et donc pour ça il faut étudier quel type de plastique on trouve, si c'est des plastiques
04:14à usage unique, dans ce cas-là est-ce qu'on peut mettre des lois, des recommandations
04:18en place.
04:19Et disons que les solutions un peu curatives de type ramasser les déchets, c'est vraiment
04:23une goutte d'eau dans l'océan.
04:25Considérez-vous la pollution plastique comme une problématique majeure en Méditerranée,
04:30pas du tout, un peu, moyennement ou beaucoup ?
04:33Beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
04:36La pollution plastique, moi je trouve que les rues par exemple ne sont pas très très
04:39propres.
04:40Il y a un problème de déchets, on le sait.
04:43Et puis ce plastique qu'on retrouve dans les rues, du coup souvent avec le ruissellement,
04:47la pluie, le vent, c'est lui qu'on retrouve dans nos océans et sur les plages.
04:51Eux, ils nous permettent de savoir s'il y a beaucoup de pollution plastique ou non
04:55aussi.
04:56La dame nous expliquait du coup en arrivant qu'elle avait été à une plage à Farinol
04:59la semaine dernière et que justement elle avait vu beaucoup d'une sorte de plastique.
05:02Du coup on s'est dit, est-ce que ce n'est pas un conteneur qui s'est échoué ?
05:04Là par exemple, à travers un sondage, ça nous permet de recueillir des données pour
05:08nous, mais en même temps on en parle, on explique, on parle des problèmes, des solutions
05:13et c'est un moyen aussi de faire de la prévention.
05:17On a dix plages qu'on échantillonne à chaque saison et donc là, tous les échantillonnages
05:23de la saison d'été, on va les faire maintenant pendant la mission.
05:26On récupère les plastiques et une fois de retour au camp, il faudra catégoriser tous
05:31les plastiques, trier, compter et rentrer les données.
05:34Les chiffres après, ils vont nous servir du coup à convaincre des élus à aller porter
05:37un plaidoyer.
05:38C'est du travail de l'ombre quand même.
05:40Ouais, on est là à fouiller du coup.
05:43Ouais, on est là à fouiller du sable et on espère changer le monde.
05:48Je ne sais pas si on aboutira à quelque chose, à un réel changement.
05:52Peut-être qu'il est trop tard, il y a des gens qui disent que c'est trop tard, que
05:55ça ne sert déjà plus à rien ce qu'on fait.
05:57Mais moi, je ne pense pas à plus tard.
05:59Je me dis qu'aujourd'hui, je suis contente de faire partie de ceux qui essaient, en tout
06:02cas.
06:03Moi, je me sens bien dans cette place-là et même si ça ne marche pas, ça m'aura
06:07apporté plein de choses et j'aurais été contente de le faire dans tous les cas.
06:10Il y a beaucoup à faire et ce n'est pas pour autant que ça nous décourage, mais
06:14c'est juste qu'on a conscience de ce à quoi on s'attaque.
06:17On s'attaque à un problème qui est immense, qui est beaucoup plus grand que nous.
06:20C'est un peu David contre Goliath.
06:22Donc, c'est vrai qu'il faut en avoir conscience et se dire que ce n'est pas avec deux collègues
06:26et trois sondages qu'on va réussir à faire changer toutes les mentalités de la Corse.
06:30Mais en tout cas, on essaye.
06:32C'est important pour toi d'y contribuer.
06:33C'est clair.
06:34C'est super important pour moi et j'ai espoir que du coup, en portant un peu cette volonté
06:39de faire passer nos valeurs, on arrive à engager un maximum de personnes avec nous,
06:43des enfants, des adultes, des Corses, des touristes, et qu'ensemble, on arrive à faire
06:48un petit peu un mouvement de foule qui fasse bouger les choses.

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