"Tu vas chercher le maximum de ressources que ton corps peut te donner. Et ça, c'est avec la tête."
BRUT MENTAL - Il a remporté une étape du Tour de France et il le doit à son mental. Pour Brut, Victor Lafay raconte comment l'esprit prend le relais quand le physique commence à lâcher.
BRUT MENTAL - Il a remporté une étape du Tour de France et il le doit à son mental. Pour Brut, Victor Lafay raconte comment l'esprit prend le relais quand le physique commence à lâcher.
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00:00C'est le moment détente, mais en même temps, quand on a un peu les toxines dans les jambes,
00:04ça refait encore un peu mal quand le masseur il rentre dedans.
00:08Ça fait aussi du bien à la tête, c'est sûr, là on est allongé, on se détend.
00:12J'ai le téléphone à côté, mais j'essaie de ne pas trop le prendre.
00:15C'est un moment où il faut en profiter pour parfois fermer les yeux,
00:19surtout après quand on est sur le ventre.
00:22Si on a une petite sieste à faire, c'est sur le massage, sinon on n'a pas le temps.
00:25Quand j'ai gagné la deuxième étape, j'étais moins fort physiquement que la première.
00:29Donc mine de rien, on voit que le physique ça ne fait pas tout.
00:32Il me restait 30 secondes à faire à partir du moment où j'ai eu vraiment mal aux jambes.
00:36C'est le mental qui dit, tu vas gagner une étape sur le tour, tu regardes la ligne d'arrivée,
00:40tu te dis bon, maintenant je te donne vraiment tout ce que tu as,
00:43tu vas chercher le maximum de ressources que ton corps peut te donner.
00:47Et ça c'est avec la tête, parce que si c'était juste le corps,
00:51j'aurais arrêté de pédaler à 500 mètres, c'est sûr.
00:54Le mental c'est hyper important, il y a plusieurs points,
00:56mais la confiance et le fait de s'accrocher dans les moments les plus durs,
01:03et après d'arriver encore à se dépasser.
01:08Justement à d'autres moments, on aurait envie de se reposer.
01:10Quand on est dans la souffrance, le temps passe vraiment lentement.
01:14Alors que quand on passe des bons moments au massage, ça passe plutôt vite.
01:19Les sacrifices, c'est nécessaire dans tous les cas.
01:22Après, il faut trouver un équilibre en fait.
01:25Des fois, on n'a même plus forcément envie de se dépasser,
01:27parce qu'on se dit j'ai fait plein de sacrifices,
01:28et puis finalement je ne suis pas au-dessus du lot.
01:30Alors que non, le but c'est de trouver l'équilibre entre faire les sacrifices,
01:34mais en même temps que ça nous fasse plaisir de les faire en fait.
01:37Et de savoir pourquoi on les fait,
01:40et que ça t'arrives encore avec un mental gonflé à bloc pour la course à te dire,
01:43là je vais puiser quand même au fond de mes réserves et je vais me faire mal.
01:48Dans les moments difficiles, il faut toujours trouver le positif.
01:51Il y en a toujours du positif.
01:53Je pense que c'est important de vivre des moments difficiles pour savoir ce que c'est.
01:57Et du coup, quand tu as mal sur le vélo, tu te dis ouais j'ai mal,
02:00mais c'est physique, limite c'est pas grave quoi.
02:02Quand je suis sur le vélo, je suis concentré sur ce que je dois faire.
02:05Mais en dehors, j'aime bien déconnecter tout de suite et penser à d'autres choses.
02:10Je vois avec Anthony, on joue à la console dès qu'on a un peu de temps,
02:16qu'on a fait tout ce qu'il fallait pour récupérer nos étirements et compagnie.
02:20C'est des moments où on se libère la tête.
02:22Et pour moi, le plus important, c'est d'être bien dans sa tête.
02:28Et moi, ça passe par déconnecter du vélo assez souvent quand même.
02:32T'arrives à déconnecter du vélo pendant le Tour de France ?
02:35Ouais, après c'était un peu dur avec toutes les sollicitations, avec la victoire.
02:40Mais sinon, oui, franchement, dès qu'on est en chambre avec les collègues,
02:45on ne parle plus de vélo.
02:47J'aime bien discuter de plein d'autres choses, mais surtout pas du vélo,
02:49parce qu'on en fait déjà tellement.
02:52C'est suffisant.