Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00Lorsque vous êtes dix jours comme cela, et j'imagine ceux qui nous écoutent, que vous nous a raconté quand même être en danger
00:06avec ces drones, et que vous retournez régulièrement, et à chaque fois les questions doivent
00:11vous poser les uns les autres, lorsque vous les rencontrez, une famille, des enfants, il y a un vrai danger quand même de reporter.
00:20Oui, il y a un vrai danger. Alors l'idée c'est qu'on n'est pas suicidaire, on ne se met pas en danger délibérément.
00:27Maintenant, quand on va partager, quand on a décidé de faire de son métier d'aller témoigner dans les zones de conflits,
00:34il y a une réalité qu'on est obligé d'accepter, c'est que oui, ça peut se produire.
00:39Après,
00:42le problème des guerres nouvelles, si vous voulez, même celle-ci en particulier, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'endroits où vous êtes à l'abri.
00:50Vous êtes toujours en permanence avec
00:53cette menace, j'évoquais les drones quand on est... Il y a un côté, ce qu'il faut se rendre compte aussi par rapport à tout ce que j'ai dit avant,
00:59c'est qu'on vit planqués, on vit calfeutrés dans des maisons
01:04avec une odeur de tabac autour, parce que les soldats fument beaucoup.
01:07Dès qu'il y a des guerres, on s'affume beaucoup, et vous êtes la nuit, même le fait d'aller aux toilettes
01:13peut vous présenter un danger, vous pouvez être détecté. Donc en fait, vous êtes dans des chambrées où il y a
01:20huit ou dix soldats, vous dormez par terre, dans des conditions, je vous dis, de précarité absolue.
01:28Il peut y avoir des filles, mais c'est extrêmement rare.
01:32Là, j'avais ma caméraman qui était avec moi,
01:35Julie Perron, mais en dehors de ça,
01:37c'est vrai que c'est un univers extrêmement masculin.
01:41Un univers aussi qui est très intéressant à observer, parce que
01:45ces deux ans et demi de guerre, ces garçons
01:47pour certains combattus pendant deux ans, donc évidemment, ce ne sont plus les mêmes hommes qu'au départ,
01:53ils ont vu des horreurs, et ils vous racontent, parce que vous êtes l'élément extérieur
01:58qui vient en anglais, ou en russe,
02:03quelques mots si vous voulez, mais on arrive en fait à faire parfois un espèce de sabir, c'est vrai aussi
02:10quand je vais dans les pays arabes aussi,
02:12comme tout le monde a quelques notions d'anglais dans le monde, on arrive globalement, mais si vous voulez, parfois il y en a aussi qui
02:19parlent un peu français,
02:20on arrive à ressentir, mais c'est plus
02:23du ressenti et de voir comment
02:25une guerre transforme les hommes.
02:28On est face à des jeunes de 27 ans, mais en fait ils ont une expérience
02:33qu'un type de 60 ans n'a pas.
02:36Ils ont vécu plus vite,
02:38ils ont brûlé les étapes, ils ont tout vu dans leur vie, y compris des choses qu'un être humain ne voit pas dans sa vie.
02:44Et là, Kursk, quand vous revenez à Paris, vous passez par quelle île ?
02:49Alors, je vais vous raconter, j'ai fait Kursk, Moscou,
02:54Saint-Pétersbourg,
02:56Narva en Estonie, Tallinn,
02:59Stockholm et Paris.
03:00Et donc vous mettez plus de 24 heures ?
03:02J'ai mis 22 heures pour revenir.