• le mois dernier
Le multiple champion du monde de handball Nicolas Karabatic, aujourd'hui à la retraite, publie deux ouvrages biographiques avec son frère, sur son enfance, sa famille, sa carrière. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-21-novembre-2024-5789014

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Nicolas Karabatic. Bonjour Sonia. Ce livre c'est d'abord le puissant hommage de deux fils à leur père
00:07Branko, lui-même handballeur, qui est mort d'un cancer il y a quelques années, en 2011.
00:12Branko Karabatic vous a mis un ballon dans les mains quand vous aviez trois ans. Il voulait faire de vous un sportif,
00:17ça c'est sans aucun doute, mais est-ce qu'il voulait faire de vous un champion ?
00:23Non, je pense qu'il ne voulait pas faire de nous, donc mon frère et moi, des champions. Je pense qu'il voulait
00:30qu'on grandisse, qu'on soit heureux, qu'on soit des bonnes personnes. Qui a voulu être un champion ? C'est moi.
00:37C'est moi. Donc mon père n'a pas insisté sur ce fait là, mais de par son parcours, il a été lui-même
00:45un sportif professionnel. Il a joué pour l'équipe de Yougoslavie, il a fait les JO de Moscou en 1980, donc
00:51je pense que le parcours du père,
00:54maintenant avec l'âge, je me suis rendu compte que j'ai voulu limiter, le dépasser, le rendre fier.
00:59Indirectement et inconsciemment, il a été un exemple pour moi, il m'a donné envie
01:04d'être le meilleur au monde. Il a été plus qu'un exemple, parce qu'il a même été un temps votre coach.
01:10Qu'est-ce que vous lui devez, sportivement parlant, sur le plan tactique et sur le plan mental ?
01:18Je pense que je dois tout à mon papa et à ma famille, à ma maman aussi.
01:24On en parle un petit peu à la fin de notre maman.
01:28Un hommage à votre père, et se conclut sur un hommage à votre mère.
01:31Oui, parce que maman a toujours été un petit peu dans l'ombre de papa, qui était, comme vous l'avez dit,
01:36quand j'étais petit, mon entraîneur
01:38dans mon club, mais c'est aussi mon prof de sport à l'école.
01:43Quelque part, mon coach mental, parce qu'il a toujours, pendant mon enfance, distillé des petits mantras,
01:49des petites phrases, il était un peu philosophe pour nous guider dans la vie et dans le sport.
01:55Je me suis aperçu, et maintenant je m'aperçois, à 40 ans, que je lui dois tout, et qu'on ne réussit jamais tout seul.
02:02Et après, encore plus dans un sport collectif,
02:04des coéquipiers autour de soi, des entraîneurs, des personnes qui nous accompagnent.
02:08Alors, Branko Karabatici, vous l'avez dit, il a été le gardien de l'équipe de handball nationale de Yougoslavie.
02:13Et en quittant son pays à la fin des années 80, vous vous êtes né en Serbie, il n'a jamais pu rejouer à haut niveau.
02:22Il a entraîné une petite équipe.
02:25Est-ce qu'il en a conçu une forme d'amertume, de regret, de nostalgie ?
02:32Non, pas du tout. Et ça, je trouvais ça paradoxal quand j'étais petit,
02:37parce qu'il était encore jeune, au début de sa trentaine, et à cet âge-là, on pouvait encore jouer au haut niveau.
02:43Mais lui, ça ne le dérangeait pas, c'était assez paradoxal.
02:49Moi, je ne comprenais pas trop. Lui, il était beaucoup dans la transmission, dans le partage de son savoir.
02:55J'ai senti un peu ce côté, pas amertume, mais ce côté-là, je l'ai peut-être plus senti du côté de ma maman,
03:01qui, elle, a abandonné son diplôme de médecin. Elle était médecin, elle a fini ses études de médecine en ex-Yougoslavie.
03:07Et quand elle est venue en France, elle n'avait pas les équivalences, elle ne parlait pas le français, il fallait élever deux enfants.
03:12Et donc, je l'ai senti peut-être un peu plus du côté de ma maman, et c'est peut-être aussi ce côté-là
03:17que moi, j'ai une forme de revanche, une forme de rendre à mes parents
03:23un peu le sacrifice qu'ils avaient fait, et surtout à maman.
03:26Et comment vous avez compris que votre père avait été un grand joueur ?
03:29Parce qu'il n'y avait pas d'image à cette époque-là.
03:34Et donc, c'était à travers les discours des joueurs que je rencontrais, avec qui il avait joué.
03:39Parfois, je rencontrais, en allant à des tournois, des matchs,
03:43des joueurs de l'équipe de France que moi-même, que j'admirais, que j'avais en poster dans ma chambre,
03:47et qu'eux me racontaient « Ton papa, il était incroyable, il m'a arrêté six pénaltys sur un match, j'ai jamais vu ça. »
03:54Donc, je refaisais la vie sportive, la carrière de mon père, via ces témoignages.
04:00Alors justement, ce n'est pas tout à fait votre génération,
04:03mais qu'est-ce qu'on a longtemps appelé un « Hugo » en France, dans le handball ?
04:08Qu'est-ce que c'est qu'un « Hugo » ?
04:10En fait, un « Hugo », il faut savoir qu'à la fin des années 80, début des années 90,
04:19la Yugoslavie était la meilleure équipe au monde,
04:22donc une grande école de handball, de sport court et de sport tout court.
04:26Et la France avait un niveau très très bas.
04:28Et il y a beaucoup de « Hugos » ou d'ex-Yugoslaves qui sont venus en France dans tout un tas de sports différents,
04:34parce qu'ils étaient les meilleurs, ils sont venus apporter leurs compétences.
04:38Et donc, les clubs les recrutaient et ils ont contribué,
04:43et ça on le raconte un peu dans le livre aussi,
04:45à faire monter le niveau du handball français et à apporter leurs compétences.
04:49Et beaucoup sont restés vivre en France.
04:51Et j'ai d'ailleurs joué aussi avec des coéquipiers qui ont eu le même parcours que moi,
04:55des papas « Hugo » qui sont venus, qui ont joué, qui sont restés en France.
04:59Et ils ont grandi et ça a transmis la transmission et du partage.
05:03Et votre enfance, parce que vous êtes arrivé en France quand vous avez 4 ans, vous avez baigné…
05:10Enfin, vous êtes quand même né, et il faut le raconter à toute une génération d'aujourd'hui,
05:14vous êtes né dans un pays qui n'existe plus, la Yougoslavie.
05:18Vous avez un père croate, une mère serbe.
05:20Ce qui fait qu'à peine vous êtes arrivé en France, que ce pays qui n'existe plus s'est déchiré et a été englouti dans la guerre.
05:29Les serbes et les croates se sont mis à se haïr.
05:32On sent que l'effondrement du bloc soviétique a fait que toutes les haines et les tensions ont ressurgi.
05:38Et vous, on vous a protégé de ça, de ce drame-là ?
05:43Oui, on nous a protégés.
05:45Nos parents, je pense, sont beaucoup sacrifiés pour leurs enfants.
05:50Ils ont toujours essayé un peu de nous protéger.
05:52Et surtout à cette période-là, l'horreur de la guerre, c'était une guerre fratricide.
05:57Il y a tout un tas de familles, comme la nôtre, qui étaient composées de personnes qui venaient de Croatie, de Serbie, de Bosnie, de Slovénie, d'autres pays, d'Albanie.
06:08Et du coup, c'était très compliqué au sein des familles.
06:11Et ils ont essayé de nous protéger parce que déjà, d'une, c'était très dur à expliquer.
06:15Et que nous, on sentait l'inquiétude chez nos parents.
06:20Les coups de fil le soir, le téléphone qui sonnait pour prendre des nouvelles de la famille.
06:24On entendait les bombardements.
06:26Puis il y a eu deux guerres.
06:27Il y a eu la deuxième aussi, en 1999, qui était plus axée avec la Serbie.
06:31Moi, j'avais une grande partie de la famille en Serbie.
06:33Ma ville natale qui était bombardée.
06:35Donc voilà, ils ont essayé de nous protéger.
06:37Je me suis éduqué là-dessus plus tard, avec des livres, avec des podcasts, en écoutant la radio.
06:42Et c'est là où j'ai essayé de comprendre.
06:46Mais nos parents ont essayé de nous protéger de la haine de la guerre.
06:50Alors, notre histoire d'amour avec le handball, c'est ce livre qui paraît chez Flammarion.
06:55C'est bourré de photos, de souvenirs, d'anecdotes, de résultats sportifs.
07:00Il y a évidemment une grande partie sur les Jeux Olympiques.
07:04Votre père était un grand spécialiste du quiz olympique.
07:07C'est-à-dire que toute votre enfance, il vous a soumis à des questions en rafale sur les palmarès, les équipes, les médailles, les dates et les villes phares.
07:17Il se trouve que quand vous, vous avez remporté votre première médaille olympique, pour la première fois, vous l'avez entendu pleurer.
07:24Oui, je l'ai entendu pleurer pour la première fois.
07:28Et puis, quand on était champion olympique, sur le terrain, c'était la fête avec les coéquipiers, c'était un sentiment incroyable.
07:34C'était les experts.
07:35Les experts, oui. En 2008 à Pékin. En 2004, on avait perdu à Athènes, on avait fini cinquième, on avait perdu en quart de finale, ça avait été terrible.
07:42Et on avait eu en 2008, on avait atteint l'Or olympique, on était sur un nuage, le graal pour un sportif.
07:49Et donc, après le match, il y a eu tout le passage en zone mixte avec les médias.
07:53Et puis, quand je suis rentré au vestiaire, je l'ai appelé en premier pour partager ça avec lui parce que c'était une aventure commune.
08:01Et donc, comme je savais déjà que je lui devais énormément de choses, de pouvoir le partager avec ma famille.
08:05Ils n'étaient pas venus parce que Pékin, c'était très, très loin.
08:07Et donc, de pouvoir le partager avec eux, c'était juste un bonheur incroyable.
08:12Et donc, de l'entendre pleurer au téléphone, c'était tellement beau, un moment que je vais garder toute ma vie.
08:17Parce que ce n'était pas non plus un grand expressif, c'était un type assez pudique.
08:22Oui, pudique sur ses sentiments, mais c'était un grand expressif.
08:29Il parlait beaucoup, il était beaucoup dans l'échange, il rigolait beaucoup.
08:33Il avait beaucoup de discipline et de rigueur, mais aussi beaucoup de bonne humeur et de joie.
08:38Je voudrais que vous nous racontiez Tokyo, l'Or, à nouveau, avec les bleus, à nouveau.
08:45Comment on arrive jusqu'alors quand, quelques mois auparavant, on est vissé sur un lit d'hôpital
08:52et que, si on bouge, on risque un accident très grave ?
08:57Oui, l'Or de Tokyo est très beau à plusieurs niveaux, collectivement.
09:03Et aussi, bien sûr, parce que c'est mon premier Or olympique avec mon frère, avec Luca.
09:07Et aussi, personnellement, sur mon histoire, parce que je me blesse pour la première fois gravement à 37 ans dans ma carrière.
09:12Jusque-là, j'avais traversé tous les matchs.
09:15Ce qui est inouï. Pas de blessure très grave jusqu'à 37 ans, c'est inouï quand même.
09:21Oui, c'est inouï, surtout quand on joue tous les trois jours et quasiment 70 matchs par an.
09:27Donc, oui, ma fierté en a pris un coup. Je pensais que j'étais un robot, je ne l'étais pas.
09:33Je me fais cette blessure, l'écroiser, qui est assez grave, mais qu'on s'est opéré et rééduqué.
09:38Mais deux semaines après l'opération, j'ai eu une flébite et double embolie pulmonaire.
09:42Et là, je me retrouve dix jours à l'IT où on me dit, je comprends qu'il ne faut pas que je me lève parce que ça peut être mortel.
09:48Donc là, tu pars de très, très bas et tu es dans un moment de fragilité.
09:53Et soit tu restes là-dedans et tu râles et tu pestes ou tu vas de l'avant.
09:58Et donc, moi, j'avais un challenge contre ma blessure et contre la montre pour pouvoir revenir à temps, être dans l'équipe, faire les Jeux et peut-être espérer une médaille.
10:07Donc ça a été un parcours un peu initiatique et un moment charnière dans ma vie.
10:13Voilà, c'est ça, un moment de bascule où vous avez compris que vous n'étiez pas indestructible.
10:17Ce qui, évidemment, change profondément l'image qu'on a de soi et le rapport qu'on a de soi aux autres, à la vie, à son corps.
10:28Oui, bien sûr. Je pense que quand on touche, et on le fait tous, que ce soit dans le sport, dans la vie, tous les jours, on touche les limites, on touche le fond.
10:35Là, on change aussi notre manière de penser.
10:40On relativise beaucoup sur beaucoup de choses.
10:44Et moi, ça a été important parce que derrière, je trouve que j'ai été plus positif.
10:48Je me suis mis à réfléchir différemment, à comprendre que je n'avais pas le contrôle sur tout ce qu'il y avait autour de moi.
10:54La blessure, elle m'est arrivée à un moment où j'étais en pleine forme.
10:57Il y avait eu le Covid, on avait eu trois mois de vacances, je n'avais jamais eu ça.
11:00Et je me blesse, donc j'ai perdu un ou deux jours à essayer de comprendre pourquoi je me blessais.
11:05Je me suis dit, bon ben, lâche un peu de contrôle.
11:08Voilà, le tout puissant.
11:10Dans les matchs, vous en avez joué tellement, dans les matchs que vous voulez retenir, parce que c'est les moments les plus fous de votre vie sportive,
11:19il y aura ce France-Suède en demi-finale de l'Euro 2024.
11:23Un match très récent. Pourquoi ?
11:27Un match très récent parce que c'est la demi-finale, c'est mon dernier Euro.
11:31J'ai bientôt 40 ans, c'est ma dernière saison.
11:34On mène toute la première mi-temps, on fait un super match.
11:37La deuxième mi-temps, on se fait remonter par les Suédois.
11:39Et on arrive, ils gagnent de deux buts à 40 secondes de la fin.
11:44Et on arrive à remonter.
11:46Et à la fin, il y a un coup franc où on doit marquer pour partir en prolongation.
11:50Mais il est quasiment impossible à marquer.
11:52Et il y a Elohim Prandy, mon coéquipier au PSG, que j'ai aussi un peu pris sous mon aile, qui s'élance pour marquer.
12:00Et là, c'était marrant, mais avant, je n'étais pas stressé, je savais qu'il allait marquer.
12:04Et je le disais à tous mes coéquipiers sur le banc, vous inquiétez pas, s'il y en a un qui peut le faire, c'est lui.
12:08Et je me suis dit, pensez positif.
12:10Pourtant, c'était le coup impossible.
12:12Il devait y avoir 1% ou 2% de chance qu'il marque, c'était très compliqué.
12:16Et je me suis dit, on pense positif et je sais que ça va le faire.
12:20Et il a marqué un but incroyable qui a resté dans l'histoire de l'équipe de France, du handball français et même du sport français.
12:26Quand on connaît mal le hand, quand on le voit comme ça à la télé, c'est un sport très rapide.
12:36Vous êtes nombreux sur le terrain, ça peut paraitre parfois assez brutal.
12:42Et pourtant, quand vous décrivez vos gestes favoris dans le hand, vous choisissez des mots immensément poétiques.
12:50Par exemple, le shaballah.
12:52Un moment suspendu.
12:54Oui, c'est vrai.
12:56Vous dites, c'est la feinte d'un tir puissant qui se transforme en petite caresse angélique.
13:00Il y a des petites caresses angéliques dans le hand de haut niveau ?
13:05Oui, il y a des petites caresses angéliques.
13:07Le shaballah, où avec la balle, on vient caresser les cheveux du gardien adverse.
13:11Et oui, j'adore mon sport, parce que comme vous l'avez dit, c'est un sport très rapide qui va à 200 à l'heure.
13:18Il y a un geste dans le hand qui s'appelle le kung fu, manifestement.
13:21Vous allez nous le décrire.
13:23Vous dites, c'est un moment de connexion céleste. Vraiment ?
13:27Oui, parce que le temps s'arrête.
13:29Un kung fu, c'est une passe, comme un alley-oop au basket.
13:34Une passe d'un coéquipier à un autre, où l'autre saute au-dessus de la zone, va attraper la balle, va la chercher très haut.
13:40Et après, dans un petit laps de temps, c'est pas un smash, mais il doit marquer, il y a un gardien qui saute dessus.
13:46C'est hyper technique, mais c'est suspendu, parce que la passe est souvent en lobe.
13:51C'est un moment où le temps s'arrête un petit peu, et le temps peut durer très longtemps, parce qu'on ne sait pas comment ça va terminer.
13:59Donc oui, ce sont des gestes qui sont très beaux, très techniques et très durs à réaliser.
14:02Et qu'est-ce que le contre a de jouissif ?
14:05Le contre, il a de jouissif déjà, parce que c'est un geste défensif, et qu'on a l'habitude de mettre en avant les gestes offensifs, les belles actions.
14:13Et là, c'est des gestes un petit peu de l'ombre.
14:16C'est jouissif, parce qu'un contre, on contre l'adversaire, et ça nous donne un ascendant psychologique sur lui.
14:24Et puis le fait, quand on est en défense, qu'on lève les bras et qu'on prend un tir à 120 kmh dans ses mains,
14:31et qu'on arrive à faire repartir la balle dans l'autre sens, on a la sensation d'être un mur.
14:35Et alors, vous n'êtes pas très fort en roucoulette ?
14:37Non, moi je ne suis pas très fort en roucoulette, j'ai dû en faire 3-4.
14:41Je ne sais absolument pas ce que c'est, mais vous et votre frère, vous dites dans ce livre que c'est de loin le geste préféré du public.
14:49Oui, parce que c'est un tir à effet, un tir très technique et en finesse.
14:54C'est un art où on met un effet dans la balle, et la balle quand elle touche le sol, elle change de direction, elle peut rentrer dans le but.
15:01Ce sont des très beaux gestes, très techniques.
15:04Ce qui me plaît dans mon sport, c'est qu'il est hyper physique, hyper rapide, mais aussi très technique à jouer.
15:11Et pour le spectacle, ça donne des images incroyables.
15:14Ça va vous manquer Nicolas Karabatic ? Le hand ?
15:18Non, le hand ne me manque pas, parce que je reste d'une manière impliquée dedans, en tant que spectateur pour l'instant.
15:25Vous voyez votre frère jouer.
15:27Je vois mon frère jouer, je vois mes enfants jouer, c'est incroyable.
15:30Ils ont quel âge ?
15:318 ans et 6 ans.
15:34Et non, c'était un travail aussi psychologique important pour moi.
15:39C'est pas le hand qui manque, j'ai pas quitté le hand, j'ai quitté la compétition.
15:42J'ai quitté l'esprit de compétition, qui est génial, qui a été important dans ma première vie.
15:47Mais aujourd'hui, j'ai une vie plus sereine, où j'ai plus rien à prouver.
15:50Vous avez même dit dans une interview, et ça m'a beaucoup surprise,
15:53enfin, il n'y a plus un coach qui me gueule dessus.
15:58Et je me suis dit, à Nicolas Karabatic, champion du monde, champion d'Europe, champion de France, meilleur joueur planétaire,
16:04il y a encore des coaches qui gueulaient dessus ?
16:07Non, non, il n'y a plus de coach qui me gueulait dessus.
16:10Mais le coach, c'est un métier très difficile.
16:13Il doit avoir une emprise psychologique sur son équipe,
16:16savoir gérer humainement ses joueurs aussi, les égos de chacun.
16:20C'est très dur, c'est un métier très difficile.
16:24Et parfois, bien évidemment, on n'est pas d'accord avec ses coaches,
16:27on n'est pas d'accord avec ses décisions, avec certains choix,
16:31mais ça fait partie du jeu aussi.
16:33Et c'est le coach qui dicte l'emploi du temps, l'année, toute l'année.
16:37Plus de coach dans la vie, c'est ça ?
16:39Plus de coach qui va me dicter mon emploi du temps,
16:42ce que je dois faire, où je dois être, à quelle heure,
16:45combien de temps je dois jouer, et donc c'est plutôt ça.
16:48Merci Nicolas Karabatic.
16:50Avec Lucas, vous signez notre histoire d'amour avec le handball,
16:54c'est chez Flammarion et chez Casterman.
16:56Il y a le début d'une grande saga en bande dessinée
16:59sur les frères Karabatic qui paraît.
17:01Merci beaucoup.
17:02Merci Sonia.

Recommandations