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Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste et député de Seine-et-Marne, était l'invité de BFMTV-RMC ce jeudi. "Il faut entrer dans une démocratie adulte (...) et faire vivre le Parlement", a-t-il affirmé.

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Transcription
00:00Mais il y a une autre option qui est sur la table, qui serait d'une présidentielle anticipée,
00:05si, constatant qu'aucune majorité n'est capable de se distinguer,
00:09que ce soit au centre droit ou du côté de la gauche,
00:14Emmanuel Macron décidait de provoquer des présidentielles anticipées en démissionnant.
00:21Alors est-ce que vous seriez prêt ?
00:23On serait prêt parce que de toute façon, il faudra l'être s'il y avait une présidentielle anticipée,
00:28ce que je ne crois pas et je ne suis pas sûr non plus que ce soit la bonne solution.
00:32D'autres chez vous le croient, Jean-Luc Mélenchon considère que c'est d'ailleurs une évidence.
00:37Vous aurez noté que je ne suis pas Jean-Luc Mélenchon.
00:39Ah oui, j'ai remarqué.
00:39Donc on a chacun dans son point de vue.
00:42Moi, ce que je crois, c'est que nous avons là une opportunité en réalité.
00:45De cette situation assez paradoxale, je pense qu'il y a à tirer une opportunité,
00:49avoir un Parlement qui fonctionne.
00:51Moi, je ne suis pas un forcené de la Ve République.
00:54Je ne pense pas que tout vienne à chaque fois du chef de l'État
00:58et qu'il y aurait un homme ou une femme providentiel qui réglerait tout d'un coup de baguette magique.
01:02Je crois au contraire qu'il faut rentrer dans une démocratie adulte,
01:05avec un Parlement qui fonctionne, qui est écouté.
01:09Et donc la réalité, c'est que toute la gauche, depuis longtemps maintenant,
01:13parle en réalité de faire évoluer la Ve République, d'aller même vers une VIe République.
01:17Cette VIe République, c'est quoi ? C'est une république plus parlementaire.
01:19Une république où on écoute le Parlement.
01:21Vous dites, ce n'est pas souhaitable.
01:23C'est-à-dire que vous, aujourd'hui, vous estimez qu'une présidentielle anticipée,
01:27qui en réalité, quand on discute avec les uns et les autres,
01:29on comprend bien que c'est aussi ce qu'ils ont en tête.
01:31Effectivement, Jean-Luc Mélenchon le dit d'ailleurs de manière tout à fait ouverte.
01:34Il pense que c'est un des scénarios sur la table et il estime d'ailleurs que c'est un scénario souhaitable.
01:39C'est aussi ce qu'estime en réalité le RN,
01:42même s'il n'appelle pas à la démission d'Emmanuel Macron.
01:44Mais ils disent tout de même que c'est lui qui a mis le pays dans cette situation
01:48et que c'est donc lui qui doit en tirer les conséquences.
01:50Vous, aujourd'hui, Olivier Faure, vous estimez que ce ne serait pas souhaitable.
01:54Moi, j'estime que nous avons une opportunité aujourd'hui,
01:56c'est de faire vivre le parlementarisme
01:59et que nous avons une opportunité de faire en sorte que nous rentrions dans une démocratie adulte
02:04comme dans toutes les démocraties européennes.
02:06Et que c'est une possibilité de ne pas avoir toujours ce choix ultime
02:10qui devrait dominer la vie politique française,
02:12qui rend malade la plupart des fameux hommes politiques,
02:15qui ne pensent qu'à une seule chose, c'est à l'élection présidentielle.
02:18Moi, je crois au contraire qu'il faut faire en sorte de faire vivre le parlement.
02:21Non, mais je trouve ça très beau comme idée.
02:23Mais ce n'est pas beau, ça marche.
02:24Il y a quand même un moment où il va falloir être réaliste.
02:26Mais le réalisme, c'est quoi ?
02:28Le réalisme, c'est que vous pensez sérieusement
02:29que quand on aura élu un nouveau président de la République,
02:32il va pouvoir régler tous les problèmes de la France.
02:33Je dis simplement que s'il y a des élections anticipées
02:36et qu'elles ont lieu dans un mois,
02:38il vaudrait mieux que vous vous prépariez
02:39parce que sinon vous allez retrouver comme le moment Lucie Castex
02:42où Jean-Luc Mélenchon, à 8h02 après l'annonce d'Emmanuel Macron,
02:46va prendre la parole et va annoncer qu'il est candidat.
02:48Et vous, après, vous allez dire
02:49« Ah, vous avez encore diffusé Jean-Luc Mélenchon un peu trop tôt sur les télés.
02:53Vous ne nous avez pas écouté. »
02:55Mais je ne vois pas très bien à quoi vous faites allusion.
02:57Moi aussi.
02:58Vous l'avez dit plusieurs fois à mon micro.
02:59Vous m'avez souvent dit que le 8h02, vous disiez que vous aviez gagné.
03:02Oui, parce que vous faites toujours le choix de celui qui fait le buzz.
03:05Ce n'est pas le buzz, c'est juste qu'il sera prêt avant vous.
03:07Et il aura bien raison de s'être préparé avant vous.
03:09Mais ce n'est pas une question d'être prêt.
03:11C'est là, en l'occurrence, quand vous parlez de 8h03 le 7 juillet.
03:14En réalité, il y a un choix qui est fait à chaque fois par les médias
03:17de considérer que celui qui parle le plus haut et le plus fort à gauche
03:21est forcément celui qui doit dominer la gauche.
03:24Moi, ce que je vous dis, c'est que ce n'est pas le cas aujourd'hui.
03:27Et que moi, ce que je souhaite…
03:28Mais si il dit « Je suis candidat pour la gauche », que direz-vous ?
03:30Je dirais qu'il y a d'autres candidats à gauche
03:32et qu'il n'y a pas de gens qui puissent s'autoproclamer à gauche.
03:35Et moi, ce que je plaide, c'est le fait que pour la prochaine élection présidentielle,
03:39il y ait un choix qui soit collectif et démocratique.
03:41Et que ce ne soit pas X ou Y qui disent « parce que je le vaux bien ».
03:44Non, personne ne le vaut bien.
03:46Ce que je souhaite, moi, c'est que nous puissions rassembler les forces de la gauche
03:50pour permettre de donner une chance d'être d'abord au second tour,
03:53puis de l'emporter, ce qui n'est pas encore gagné.

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