Avec Gilbert Collard, ancien député et avocat pour son dernier livre "Indéfendables mémoires" (Ed. Mareuil)
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00:00Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriote présente
00:05Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face-à-face.
00:11Et pour son face-à-face, André Bercov reçoit aujourd'hui l'ancien député et avocat Gilbert Collard
00:17qui nous présente ses mémoires, indéfendables mémoires aux éditions Mareuil.
00:21Alors Gilbert Collard, j'allais dire ce cliché, on ne présente pas Gilbert Collard, si si si on le présente.
00:28Parce que, mon cher Gilbert Collard, cela fait très exactement 55 ans que vous avez prêté serment
00:36et que vous êtes devenu avocat au barreau de Marseille.
00:39Donc, je reçois comme une espèce de statut, je ne dirais pas d'EHPAD, parce que vous ne serez jamais en EHPAD.
00:45Jamais, non, non.
00:46Jamais. Et bien quand même, 55 ans, c'est pas mal.
00:51Alors en deux mots, là vous faites vos mémoires d'avocat avec les plus grosses affaires,
00:56effectivement, on va en parler, Anouchi Latouride, Oriole, Ossarès, Flactif, qui ne s'appelle pas de Flactif,
01:02Le Grand Bornand, etc. Les bébés échangés, alors les bébés échangés, c'est quelque chose.
01:07Et puis, votre carrière politique, il faut le rappeler, vous avez été député européen.
01:12— Député national. — Député national. — Deux fois. — Deux fois, absolument.
01:17— Marion Maréchal ex-Le Pen et moi-même, nous avons quand même été les deux seuls élus
01:23du Rassemblement National, à l'époque Front National, en 2012.
01:28— C'est vrai. — On oublie un peu, ça. — Depuis, il y a eu une multiplication.
01:31— Ah ben oui, il y a eu la multiplication des pins. — Voilà.
01:33— Croissés et multipliés, ça a été le cas pour le Rassemblement National et puis bien d'autres.
01:38Mais alors, je veux dire, avant de parler de votre livre, on va en parler, en tout cas que je recommande,
01:42parce qu'il est vraiment bourré, bourré d'histoire, d'affaires, et puis, ce qui est étonnant,
01:48mais on va parler... Moi, je pourrais vous parler de cette position de défense, parce que vous, au fond,
01:53est-ce que l'avocat, l'avocat, c'est pas d'abord l'éloquence ? Est-ce que c'est quoi ?
01:58C'est l'inquisance du dossier, d'accord, mais est-ce que c'est l'éloquence, c'est quoi ?
02:02Si vous aviez à définir le métier. — Écoutez, d'abord, c'est un métier qui est extraordinaire,
02:08puisque tout commence par cette phrase presque biblique.
02:13« Le président de la cour d'assise vous donne la parole ».
02:18Il vous dit « Maître, vous avez la parole ». Alors, cette phrase, toute simple, répétitive,
02:25qui devient même, tellement elle est usée par le temps, éculée... — Oui, on ne fait même pas attention.
02:31— Voilà. Elle est l'expression, quand même, de tout le fondement d'une civilisation,
02:38celle qui est fondée sur la capacité à croire que le verbe, la parole, l'échange, l'écoute,
02:48parce que la parole ne va pas sans l'écoute, peuvent, je parle de la parole et de l'écoute,
02:53peuvent forger une conviction. C'est-à-dire qu'on est dans la civilisation où la parole peut convaincre.
03:05On est donc dans l'humanisme, ce qui fout le camp complètement, je le dis tout de suite.
03:09— On n'a jamais autant parlé qu'aujourd'hui, Gilles Bercola.
03:13— Alors, quelle est la qualité de la parole d'aujourd'hui ? Je veux dire que ce ne sont pas les communicants qui font les éloquents.
03:22— Certes. — Les communicants font les impuissants du verbe. C'est une parole métallique.
03:27— Les châtrés du mot. — Les châtrés du mot, oui.
03:31— Oui, les châtrés. Ils sont entrés dans l'ordre des châtrés du mot.
03:35— Non mais c'est vrai. C'est-à-dire que l'avocat, au fond, c'est ça, c'est l'éloquent. C'est-à-dire que vous devez convaincre dans votre plaidoirie.
03:43— Non mais à dire vrai, c'est la capacité à faire entrer une telle énergie dans les mots et une énergie qu'on paie au prix de sa vie.
04:00— Au prix de sa vie. Comment ça, « au prix de sa vie » ?
04:02— Parce qu'on y met tout ce qu'on a, quoi. On y met tout ce qu'on a. Si vraiment on veut convaincre, il faut que le mot...
04:08— On y met vraiment les tripes.
04:10— Moi, je me rappelle ce que m'avait dit le président Fayol quand j'avais plaidé dans l'affaire d'Auriol.
04:17J'ai raconté comment le petit garçon qui avait été décérébré à coups de barres de fer avait été transporté dans le coffre du véhicule par Finocchetti qui le tenait dans ses bras.
04:29Et le président m'a dit « mais on a vu l'enfant dans les bras ». On va dire « on l'a vu », quoi. Il m'a dit « mais les jurés même n'en revenaient pas ».
04:41Parce qu'il y a eu quelque chose de complètement agressant. C'est que vous étiez tellement dans la scène que j'avais les bras qui me faisaient mal après.
04:53Vous voyez ? Alors c'est une forme d'hystérie oratoire. Mais si on met pas tout ce qu'on a – et c'est ce que je raconte dans le livre à plusieurs occasions,
05:03dans des procès, Auriol, l'affaire Ranucci, Osares, si on ne met pas tout ce qu'on a de vie, les mots sont morts, les mots sont flasques, quoi.
05:13– Alors justement, Gilbert Collard, qui il s'agit de convaincre ? Le jury, le président, tout le monde ?
05:21Quand vous plaidez, comme ça, dans les affaires que vous racontez dans votre livre, qui est le plus important à convaincre ?
05:28– Mais d'abord, il faut faire du renseignement. Du renseignement intuitif. Il faut regarder pendant toutes les audiences, les jurés, les identifier.
05:41Voir comment ils réagissent à la question qu'on pose, celui qui est souriant, celui qui fait la gueule, écouter.
05:49– Oui, pendant tout le procès, on regarde. – Moi, c'est ce que je faisais.
05:52Je regardais, j'identifiais les jurés, je me disais, tiens, celui-là, il m'alabonne.
05:56Quand je lui ai dit ça, il a mal réagi, lui, là.
05:59Et puis, écouter le questionnement du président, pour savoir ce qui se cache derrière de parti pris.
06:06Je vais prendre un exemple. – Oui, allez-y.
06:08– Un exemple, quand on entend, dans l'affaire des assistants parlementaires du RN, le procureur de la République,
06:17dire à propos de Jalk, que je salue au passage, parce que c'est un type remarquable,
06:22j'aimerais bien demander la relax, mais ça me ferait mal.
06:27– Oui, il n'y a pas l'effet. L'effet ne justifie pas une inculpation, mais ça me ferait mal de demander la relax.
06:33– Vous vous rendez compte de ce qu'il y a derrière ? – Oui.
06:36– De ce que cette simple phrase révèle du paysage pénitentiel, partisan, qui existe derrière cette simple phrase ?
06:46– Oui, mais Gilbert Collard, les procureurs, les avocats généraux, dont sont des hommes et des femmes comme les autres,
06:51ils ont leurs sentiments, mais vous allez me dire, ils doivent les cacher.
06:54– Ils ont, d'après la Cour européenne, que je n'aime pas, mais qui de temps en temps fait office d'utilité,
07:03le procureur de la République et l'avocat général ont une obligation d'impartialité.
07:08Bon, ils ne se sont pas des autorités judiciaires, mais ils doivent être impartiaux, et là, pour le coup, on n'y est pas.
07:13Donc très attentifs à ce qui se cache derrière les questions, derrière les attitudes, derrière les mots.
07:19– Vous faites de la psychologie, de la physionomie, enfin, je dirais.
07:23– Oui, il faut avoir une écoute psychanalytique, quoi.
07:26– D'accord.
07:27– Quasiment, pour comprendre ce qui se cache derrière une question orientée, derrière une hésitation.
07:34Et c'est même comme ça qu'on chope des témoins du reste, on les fait tomber.
07:38On les fait tomber à travers une question qu'on pose, une réponse hésitante.
07:43Pourquoi vous hésitez, par exemple ? Pourquoi vous avez attendu pour me répondre ?
07:47– Oui, mais vous essayez de déstabiliser aussi le témoin quand il est à charge.
07:53– Oui, moi je me rappelle avoir interrogé...
07:56– Un exemple, justement.
07:58– Il y avait du reste, Dupont-Moretti qui plaidait contre moi.
08:02Il avait fait quitter le client en première instance, et le parquet avait fait appel.
08:07On se retrouvait à la cour d'assises de Draguignan.
08:10Et il y avait un témoin, un expert, qui mettait hors de cause son client.
08:15Ça se passait très loin de Draguignan, et je commence à interroger l'expert.
08:26Et j'avais des papiers sur moi, et je savais que ça était expérimenté.
08:31Et je fais comme si j'avais des données objectives.
08:35– Prenez un papier, ah oui, vous aviez un dossier.
08:37– Comme dans un film, quoi.
08:39Alors, l'expert venait de Colombie, je crois, vous voyez un peu le bonbon.
08:44– D'accord, je sens les gars de la Nari.
08:47– Voilà, il y avait des gros problèmes.
08:49Et je lui dis, mais enfin quand même, vous êtes sûr, et je lui montre le papier,
08:54vous êtes sûr de ce que vous dites ?
08:56Je vous pose une dernière fois la question, avant d'abattre mes cartes.
09:01Est-ce que vous êtes sûr de ce que vous dites ?
09:03Et là, l'expert dit...
09:05– Il a flanché.
09:07– Non, non, j'ai pu me tromper, peut-être, peut-être...
09:11Donc le rapport d'expertise qui dédouanait le client de Dupont est tombé à l'eau.
09:18– Oui, oui, bien sûr.
09:20– Et finalement, le client qui avait été acquitté en première instance
09:23a été condamné à 15 ans de tol en appel.
09:26– C'est-à-dire qu'en fait, c'est la psychologie, c'est de savoir utiliser...
09:31En fait, c'est du théâtre au bon sens du terme.
09:34– C'est du théâtre et de l'intuition.
09:38Le type qui n'a pas d'intuition, ce n'est pas la peine.
09:41Bon, il ne l'a pas, il ne l'a pas.
09:43C'est du théâtre et de l'intuition.
09:45– Et justement, puisqu'on est parti là-dessus, on parlera politique
09:49et ce qui se passe, l'état des lieux un peu plus tard,
09:52je voudrais savoir, par rapport à ce que vous racontez,
09:55vraiment, on ne va pas les prendre tous, ça nous prendrait des heures,
09:57donc je renvoie au bouquin, et vraiment lisez le livre,
10:00parce qu'il raconte, c'est la question bateau quand même, Gilbert Collard,
10:05mais parmi les affaires que vous avez traitées,
10:07quelle est celle où vous avez eu le plus de plaisir,
10:11ou en tout cas le plus d'émotion,
10:15ou qui vous a peut-être la plus affectée, dans tous les sens du terme ?
10:20– J'ai plaidé des horreurs, il y a une affaire dont je n'oserais même pas parler ici,
10:25je l'évoque, aucun avocat ne voulait plaider,
10:29mais je ne veux pas la raconter ici, parce que c'est tellement horrible,
10:32que je n'ose même pas la raconter au micro,
10:34mais l'affaire qui m'a le plus ému, c'est une toute petite affaire,
10:38oubliée complètement, j'étais tout jeune avocat,
10:41et je reçois une désignation pour un type qui était interdit de séjour,
10:46vous vous rendez compte, depuis 1945.
10:50– Et vous l'étiez en 1971 ?
10:52– On l'était en 1972, 1973, et finalement il s'était fait choper sur les quais,
10:57on l'avait incarcéré, il était d'origine espagnole,
11:01parce qu'à l'époque on rigolait pas, et je vais le voir,
11:05et à un moment donné il me dit,
11:07mais vous savez maître, je peux vous régler vos honoraires,
11:10ça c'est toujours une bonne nouvelle, j'ai dit, mais comment allez-vous faire ?
11:14Il me dit, écoutez, prenez contact avec l'ambassade d'Allemagne,
11:17elles me versent une pension tous les ans, tous les mois pardon,
11:22et demandez-leur votre honoraire.
11:25J'ai dit, mais attendez, pourquoi l'ambassade d'Allemagne
11:28vous verserez une pension tous les mois ?
11:31Il me dit, parce que j'ai été déporté d'Achau,
11:35et je suis, je crois, le dernier témoin à charge vivant au procès de Nuremberg.
11:42Vous êtes en train de me dire qu'un déporté,
11:47témoin à charge au procès de Nuremberg,
11:50est interdit de séjour depuis 1945 à France,
11:54et qu'on n'a rien fait pour le réhabiliter ?
11:58L'audience a lieu, je fais court,
12:01et j'explique ça à la présidente, document en main,
12:05elle est très perturbée,
12:08elle dit on va rendre le jugement tout de suite,
12:13et je ne l'ai jamais vue une autre fois dans ma vie.
12:16Le tribunal s'est levé, je ne l'ai jamais vue,
12:20le tribunal s'est levé pour relaxer mon client,
12:24à l'unanimité, et pour dire au procureur,
12:28le procureur avait requis la relax,
12:31vous feriez bien maintenant de faire le nécessaire
12:33pour qu'il ait le droit de résider sur le territoire.
12:35C'est une histoire qui m'a bouleversé.
12:38Alors on va continuer à parler après cette petite pause
12:42avec Gilbert Collard,
12:45beaucoup beaucoup de choses à raconter évidemment.
12:48Et si vous voulez réagir,
12:51si vous voulez poser votre question,
12:53un numéro de téléphone le 0 826 300 300.
13:08Et toujours avec Gilbert Collard,
13:10qui lui est toujours dans tous ses états,
13:12et pour son plus grand bien, et le nôtre,
13:14indéfendable mémoire,
13:16chez Marie-Édition, toutes les grandes affaires,
13:19et puis d'autres.
13:21Gilbert Collard, est-ce que vous avez idée
13:23de combien, enfin je ne vous prends pas un chiffre exact,
13:26mais combien d'affaires vous avez traité ?
13:29– Si je prends les grandes affaires criminelles,
13:31toutes, pratiquement, des cinquante dernières années.
13:34J'ai dû plaider mille affaires aux assises, peut-être.
13:39– Mille affaires aux assises.
13:41Justement, la question que je vais vous poser,
13:43c'est une question évidemment qui est toujours posée,
13:45mais c'est intéressant, et on en a parlé hors antenne.
13:48Alors un avocat, évidemment, il est là pour défendre.
13:51Mais qu'est-ce qui se passe ?
13:53Et vous avez dû avoir le problème, c'est que,
13:55et c'est une question que tout le monde se pose,
13:57en tout cas que moi je me pose, et je suis loin d'être le seul.
14:00Évidemment qu'un avocat est là pour défendre.
14:03Bon, ça c'est la banalité de base.
14:06Mais quand on a quelqu'un dont on sait qu'il est une crapule totale,
14:09une ordure absolue, un criminel récidiviste,
14:14un tortureur, un violeur d'enfants, ou autre,
14:17ou autre, tout ce qu'on peut exister, l'allié de l'humanité,
14:20et on se dit, oui, mais il faut le défendre.
14:24Comment ça se passe, dans votre tête ?
14:26Comment ça se passe ?
14:28– C'est très compliqué, c'est très compliqué.
14:32Souvent on est déçu par le verdict du reste.
14:35On se dit, moi si j'avais été à la place des juges,
14:38il aurait pris beaucoup plus.
14:41Mais c'est une pathologie à la fois rhétorique et combative.
14:48– C'est-à-dire ?
14:49– C'est-à-dire que...
14:50– Mais quand vous savez que ce que tu m'as dit maintenant...
14:52– Quand on plaide coupable, on plaide coupable.
14:55Mais la plupart du temps, notamment dans l'affaire de l'assassinat du juge Michel,
15:01l'assassin, celui qui conduisait la moto, mais ça revient au même,
15:05niait les faits, donc j'étais à l'aise.
15:09Il niait les faits, il les avait reconnus auparavant,
15:12mais le jour de l'audience, quand il a fallu se lever pour le défendre
15:15devant tous les magistrats, heureusement il niait les faits.
15:20Mais au fond de moi-même, je me disais, la décision ça appartient au juge.
15:28On se débarrasse un peu du poids de la responsabilité morale.
15:32Il y a de ça quelque temps, je déjeunais avec une de mes amies
15:36qui a été présidente de la cour d'assises.
15:39Je ne dis pas d'où pour ne pas l'impliquer.
15:42Et je lui racontais que j'avais fait libérer l'assassin du maire de Bilbao,
15:50Luis Miguel Apatégui, parce que je m'étais rendu compte
15:54qu'il y avait une erreur sur le mandat d'extradition.
15:57– Oui, erreur de procédure.
15:59– Oui, on indiquait qu'il avait les yeux noirs alors qu'il avait les yeux bleus.
16:02– Oui, c'est ça, mais ça c'est fascinant, allez-y.
16:05– J'ai plaidé. – Vous avez utilisé ça.
16:08– C'était lui, à l'évidence, c'était lui.
16:11Le tribunal exigeait quand même qu'il soit hébergé.
16:14Et j'avais demandé à Mgr Echegaray Basque de l'héberger.
16:18Il n'y est pas resté longtemps avec le Lévesque, je vous le garantis,
16:20il est mis de parti.
16:21Mais j'ai utilisé ce subterfuge de droit pour le faire libérer.
16:26Et mon ami président de cour d'assise me dit
16:29mais moi j'aurais jamais pu être avocate.
16:32J'ai dit oui, mais quand même, c'est pas moi qui l'ai libérée.
16:36C'est le président de la chambre d'accusation à l'époque.
16:39– Oui, c'est intéressant parce que vous utilisant, on peut se dire,
16:42et c'est vrai que très souvent on entend, vous savez, telle personne,
16:45oui mais son avocat a utilisé un vice de procédure,
16:48il manquait un point virgule quelque part, enfin j'exagère mais à peine,
16:52et puis il l'a libérée.
16:54Et donc vous dites oui, vous vous dites mais c'est pas moi avocat qui libère,
16:57c'est les juges qui ont décidé d'eux.
17:00Est-ce que vous ne vous débarrassez pas de quelques culpabilités ?
17:03– J'ai toujours dit que, alors là c'était pas une nullité de procédure,
17:07c'était quand même un fait énorme.
17:10On demandait d'extrader une personne qui allait être garotée.
17:13Parce que chez Franco à l'époque, on garotait.
17:16Nous n'oublions quand même pas.
17:18– Tué par le supplice du garot.
17:20– Luis Miguel Apalategui, il arrivait en Espagne,
17:23trois semaines après il était garoté.
17:26– Mais dans un autre cas, si vous voulez.
17:30– Alors moi je suis parti, je l'ai toujours dit,
17:32je considère qu'annuler une procédure pour une question de pure forme
17:36est une aberration.
17:38Il faudrait annuler la procédure que lorsque la nullité porte atteinte à la vérité.
17:43Mais annuler parce qu'on a laissé passer un délai,
17:46annuler parce qu'on a oublié une virgule,
17:48c'est objectivement scandaleux.
17:50Je l'ai toujours prétendu et je continue à le prétendre.
17:53En revanche, quand on a affaire à un vice de forme
17:56qui entache de suspicion la vérité, là c'est autre chose.
18:00– Oui d'accord.
18:01Alors justement, parlons un peu de toutes ces affaires que vous avez eues.
18:05Mais attendez, on va en reparler je crois avec une petite pause.
18:08Non, on a un peu de temps et tant mieux.
18:10Alors évidemment, je me dis qu'elle choisit,
18:13on ne va pas raconter toutes et encore une fois nous prendrez.
18:16Mais je voudrais parler par exemple de l'affaire Aussarès
18:19où effectivement, rappelez un peu ce que c'était général Aussarès.
18:22– Aussarès, il était responsable des services spéciaux en Algérie
18:30pendant la guerre d'Algérie, au moment le plus chaud de la guerre d'Algérie.
18:36Et le gouvernement de Guy Mollet, socialiste,
18:40le ministre de la Justice s'appelait François Mitterrand,
18:44lequel du reste a appliqué la peine de mort à Tire-la-Rigaud au passage.
18:47– Il faut rappeler ça.
18:48– Non mais j'ai des documents où il y a de la main de Mitterrand, rejet.
18:52– Vous voulez dire que le responsable de l'abolition de la peine de mort…
18:55– Ah, il a été pour la peine de mort pendant un bon bout de temps.
19:00J'ai vu les documents.
19:02Donc l'armée a les pleins pouvoirs,
19:05ce qui veut dire qu'elle a les pouvoirs de police
19:08et là l'armée va pratiquer parce que les attentats se répètent,
19:13la violence est inouïe.
19:15– Et elle va pratiquer la torture, disons-le.
19:17– Il y a l'attentat de Milke-Bach, pardon.
19:19– Oui, Milke-Bach, bien sûr.
19:20– Elle va pratiquer la torture et Osarès va révéler dans un livre
19:24qu'il a effectivement pratiqué la torture.
19:27Alors là, ça va être une explosion d'indignation
19:32alors que tout le monde le savait, mais personne ne le disait.
19:36Lui, il le dit, il le dit pour des raisons très compliquées
19:39que j'explique dans le livre et il va être poursuivi.
19:42Et je me retrouve défenseur d'Osarès.
19:45Évidemment associé par Libération, par le monde, à la torture
19:51alors que je suis un adversaire de la torture.
19:53Je pense qu'elle ne fait qu'alimenter le camp ennemi en militant.
19:58Je pense qu'il faut...
19:59– Parfois vous avez défendu un tortionnaire.
20:01– Oui, oui, oui, je suis très fier du reste
20:03parce que ce n'était pas lui le tortionnaire
20:06mais le gouvernement de Guimaulé.
20:08Et je n'ai pas défendu le gouvernement de Guimaulé.
20:10– Oui, je ne sais pas totalement vos convictions, ça.
20:13Qu'est-ce qui a fait, justement, et vraiment on pourra en parler pendant l'heure,
20:17qu'est-ce qui a fait que vous êtes entré en politique ?
20:19Qu'est-ce qui vous a attiré vers la politique ?
20:21– Alors, un dernier mot sur Osarès.
20:23Je raconte dans le livre les entretiens que j'ai eus avec lui
20:27parce qu'il est venu chez moi et il m'a raconté...
20:30Il a notamment été l'agent traitant d'Ochimine.
20:33– Osarès ?
20:34– Oui, et il avait envoyé un télégramme...
20:37– Ochimine, le grand leader vietnamien.
20:39– Ah oui, il faut tout sous-titrer maintenant.
20:42Il avait envoyé un télégramme à éliminer d'urgence.
20:46Et on lui avait répondu, pas la peine sous contrôle.
20:49– Ah oui, tout est sous contrôle.
20:51Mais dites-moi Gilbert Collard, justement,
20:54vous avez parlé de Mitterrand en disant, regardez,
20:56il a appliqué la peine de mort, et plutôt eu deux fois qu'une au moment où il était ministre.
21:00Mais je signale quand même, et tout le monde le sait,
21:03vous avez fait partie du comité de soutien de François Mitterrand en 1980.
21:07– Oui, c'est vrai.
21:08– Alors quoi, vous avez retourné ?
21:09– C'est ce brigand adorable, merveilleux, et je le salue...
21:13– Roland Dumas ?
21:14– Oui, au ciel où il se trouve.
21:16Bon, il a dû se passer par un petit moment de purgatoire,
21:19mais comme nous tous, c'est Roland Dumas qui me l'avait demandé.
21:22Mais à l'époque, je ne m'en cache pas, j'étais socialiste,
21:25mais moi je suis venu au socialisme par Jules Vallès, par Jaurès,
21:31par le romantisme socialiste, mais quand j'ai vu la bande de brigands,
21:35fiéfés, maniaques, obsessionnels que c'était,
21:39un peu comme vous, du reste, je crois,
21:41je m'en suis éloigné, parce que c'est une secte, quoi.
21:44– Oui, enfin, je n'irai pas jusque-là,
21:46mais je comprends, mais le passé du socialisme et de Mitterrand
21:50à Jean-Marie Le Pen, dites-moi...
21:52– Ah, je l'ai dit, il y a un article du Figaro...
21:54– Oui, très intéressant, il y a un grand écart.
21:56– Il y a un article du Figaro, je crois que c'était Jean-Pax Méfray,
21:59qui m'avait interviewé, un très beau chanteur,
22:02très beau parolier aussi, qui m'avait interviewé,
22:04je lui avais dit, mais comment être socialiste quand Bernard Tapie l'est ?
22:11– Oui, il l'était un peu plus tard, lui, quand même.
22:13– Ah non, mais à l'époque, il l'était, à l'époque, il était ministre, etc.
22:16C'est là où j'ai dit, moi, je me casse,
22:18je ne peux pas rester dans cette boutique.
22:20– Alors comment c'est arrivé, justement, d'entrer en politique
22:23avec, effectivement, le Front National, etc. ?
22:26C'est-à-dire, qu'est-ce qui a fait, vous avez pensé, après tout,
22:29vous n'êtes pas seul, il y a 11 millions de Français
22:31qui votent aujourd'hui Rassemblement National,
22:33donc vous n'êtes pas seul, mais qu'est-ce qui a fait
22:35que vous vous êtes dit, d'abord, la politique ?
22:37Pourquoi la politique ? Vous étiez un avocat,
22:39c'est très réussi, et puis ça marchait très bien.
22:43Qu'est-ce qui a fait que vous avez quitté votre zone juridique ?
22:47– J'ai cru, naïvement, comme un puceau d'espérance,
22:52phrase Célinienne...
22:54– Très jolie, puceau d'espérance.
22:57– Oui, merci, je cite quand même, c'est Céline.
23:00Je pensais qu'on pouvait agir par la politique.
23:06– Vous étiez naïf à l'époque.
23:09– Oui, j'étais naïf à ce point,
23:11mais c'est à l'heure, on est des intermittents du spectacle, les politiques,
23:14maintenant, on n'est plus rien, on ne représente plus rien, on ne fait plus rien.
23:17– Ça dépend où et quand, c'est une autre question.
23:19– Ça dépend qui ?
23:20– Parce que, vous savez, si vous vous occupez de la politique,
23:22la politique s'occupe de vous, vous le savez.
23:25– Oui, mais moi j'ai vu, que ce soit au Parlement national
23:28ou au Parlement européen, il y a vraiment des ententes frauduleuses
23:32entre les partis, ils s'entendent tous pour sauver la boutique au bon moment.
23:37On est confronté à un système qui est gigantesque,
23:43il faut un Trump pour le renverser.
23:46– On va en parler justement, et de Trump, et de l'Amérique,
23:49et justement de la France et de l'Europe,
23:51puisque vous avez été aussi au Parlement européen.
23:53On va en parler tout de suite après cette petite pause avec Gilbert Collard,
23:57il est toujours passionnant.
23:59– Et vous auditeurs, vous pouvez aussi réagir ou poser votre question
24:03en appelant au 0 826 300 300.
24:06Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
24:12Sud Radio Bercov dans tous ses états.
24:18– Voilà, si vous voulez être défendu un jour par Gilbert Collard,
24:210 826 300 300.
24:23– Faites des économies.
24:24– Oui, faites des économies, il est devenu très cher,
24:26c'est tout le problème, les stars ça devient très cher.
24:29Mais quand même, quand même, vous pouvez essayer.
24:31Alors Gilbert Collard, indéfendable mémoire aux éditions Mareuil,
24:36donc tout Ranucci, La tuerie d'Oriole, Osares, Flactif, Les bébés échangés.
24:41Et c'est vrai, une carrière judiciaire formidable,
24:43mais une carrière aussi politique, et en fait c'est pas si éloigné,
24:48d'ailleurs le nombre d'avocats qui sont entrés en politique est sorti d'ailleurs,
24:52parce que heureusement c'est des portes tournantes.
24:56Au fond, aujourd'hui, quand vous regardez le paysage politique français,
25:01tel qu'on le vit, pour ne parler que de la France, on va pas parler du monde,
25:05déjà, Gilbert Collard, vous y avez été pendant des années,
25:09vous avez assisté, vous diriez quoi du monde politique d'aujourd'hui,
25:13tel que vous le voyez ?
25:15– D'abord, je suis un peu entré en politique par un procès,
25:19le divorce de Jean-Marie Le Pen.
25:21J'étais l'avocat de Pierrette.
25:25– D'accord.
25:26– Que je savais au passage.
25:27– Et qui avait fait un livre qui n'a jamais été publié.
25:30– Absolument, absolument.
25:32– Le document que j'ai lu de Pierrette Le Pen qui n'a jamais été publié.
25:35– Absolument, absolument.
25:37La politique aujourd'hui, c'est un désert.
25:41C'est une cacophonie, c'est les grandes cloches du mois.
25:49– Le Sahara sans oseille.
25:52– Je suis consterné parce que…
25:54– Pourquoi ?
25:56– Ils parlent et je ne les entends plus.
26:00C'est ça qui me désole.
26:03Je n'ai aucun parti pris, mais vraiment aucun.
26:06Je peux être en très bon terme avec un communiste, avec un socialiste,
26:10moi je ne suis pas du tout connement sectaire.
26:13Mais il n'y en a quasiment plus que j'arrive à entendre quand ils parlent.
26:20J'ai l'impression que le Parlement, les chaînes de télé, de radio
26:25sont devenues des aquariums dans lesquels on a des poissons muets.
26:30– Vous voulez dire que les éléments de langage triomphent ?
26:33On dit la même chose ?
26:34– La parole est morte.
26:36Et puis ce qui est terrible aujourd'hui quand même,
26:38à la fois pour l'égo-esthétique quand on se voit sur les images 25 ans en arrière
26:43et 25 ans après, ce sont les archives.
26:46Et là le principe de la contradiction et du mensonge politique
26:50est mis en évidence d'une manière effrayante.
26:53– Mais ça a toujours existé.
26:56– Oui mais autrefois il y avait le journal, il n'y avait pas la télé.
26:58Quand on te montre un homme politique qui dit
27:00« ça n'arrivera jamais, je ne cèderai pas, quoi qu'il arrive »
27:04et puis qu'on le revoit après « oui c'est une très bonne chose, il faut le faire »
27:07bon quand même, la comédienne elle a ses limites.
27:12Mais au-delà de tout ça, qui est technique,
27:17c'est cette espèce de dépossession du sens de la parole politique.
27:23– Vous voulez dire en fait que ce n'est même pas parler pour ne rien dire ?
27:26– Non c'est parler pour ne plus dire.
27:27– Voilà, parler pour ne plus dire.
27:29Et c'est vrai que quand on compare, sans dire « ah c'était mieux avant »
27:33mais quand on compare à un pasqua, même un pasqua…
27:37– Oui il y avait un fond.
27:39Un certain nombre de gens, il y avait du fond.
27:41Que ce soit à droite, comme à gauche, comme ailleurs.
27:43– Vous avez entendu Migaud, c'est Migaud le ministre de la Justice.
27:46– J'ai dit Migaud, le ministre de la Justice.
27:48– Qui répondait à… je crois que c'est Sonia.
27:52– Sonia Mabrouk, je ne sais pas.
27:54– Oui c'est Sonia Mabrouk, je crois bien.
27:55Quand elle l'interrogeait à plusieurs reprises sur le comportement du parquet,
28:00elle lui a posé la question à plusieurs reprises, incapable de répondre.
28:06Bon c'était sur une autre radio.
28:09– Oui, non, non, on peut parler des autres radios, les sites,
28:12il n'y a aucun problème pour nous.
28:14Gilbert Collard, juste pour revenir au monde de la magistrature,
28:18est-ce que la magistrature était aussi syndiquée en une partie qu'elle l'est aujourd'hui ?
28:24– Ah non. – Est-ce qu'il y avait ?
28:25– Non. – Pas du tout ?
28:26– Non, non, non.
28:27Moi j'ai vu apparaître le syndicat dans les années 73-72
28:32et j'ai vu progressivement l'installation du parti prix politique,
28:37de la justice idéologique.
28:39Ça je l'ai vu et c'est terrifiant.
28:42Autant je suis pour le syndicalisme judiciaire,
28:45oui, autant je suis contre toute forme d'expression idéologique du syndicalisme.
28:51– En matière de magistrature.
28:53– En matière de magistrature on a besoin d'une justice
28:55qui soit débarrassée des partis prix politiques, c'est une évidence.
29:00La justice elle est au-dessus de ces médiocrités, de ces massacres.
29:04– Ceux qui disent que la justice doit protéger les opprimés face aux oppresseurs,
29:07comme on a entendu.
29:09– C'était le fameux texte d'un magistrat de Marseille dont j'ai oublié le nom.
29:13– Oui, le nom du fondateur du syndical de la magistrature.
29:16– Que j'ai bien connu. – Oswald Baudot.
29:18– Oswald Baudot, bravo, que j'ai bien connu, qui est un très brave type,
29:22mais alors vraiment un brave type, mais qui aurait dû être curé quoi.
29:27Moi je lui ai dit une fois, je lui ai dit, moi je suis Oswald,
29:30mais pourquoi tu ne prends pas une paroisse, pourquoi ?
29:34Parce que être curé ce n'est pas être juge, sauf dans l'inquisition.
29:39– Oui, c'est une bonne chose ça.
29:41– Alors j'ai vu plein de magistrats moi, adhérés au syndicat,
29:44qui étaient des braves mecs, mais après ils ont fait passer l'idéologie avant le droit.
29:50Or moi je plaide pour qu'on revienne à un bon sens du droit.
29:55– C'est quoi le bon sens du droit ?
29:57– C'est un droit qui ne se préoccupe pas du contexte idéologique.
30:04C'est un droit qui s'applique à des situations…
30:08– Mais pas à des étiquettes politiques.
30:10– Voilà, mais pas à des étiquettes politiques, pas à des interprétations politiques.
30:14– Et alors justement, de ce point de vue-là, vous…
30:18alors est-ce que, pour un peu, et non pas caricaturer mais schématiser,
30:23est-ce que quelque part, on parle beaucoup de l'état de droit,
30:26vous savez nous vivons dans un état de droit.
30:28Moi une question que j'ai envie de vous poser,
30:30est-ce qu'on vit dans un état de droit, certes,
30:32mais est-ce que quelquefois il n'y a pas des parenthèses d'état de tordu ?
30:35– L'état de droit ça ne veut rien dire,
30:37étant donné que l'état de droit d'aujourd'hui n'est pas l'état de droit d'hier,
30:42et n'est pas l'état de droit d'avant-hier.
30:44– Les lois changent.
30:45– Les lois changent, et la preuve c'est qu'il existe la notion d'abrogation des lois.
30:48– Mais c'est un bon temps de le rappeler,
30:50on dit appliquer la loi, rien que la loi, mais quelle loi ?
30:53– Il faut arrêter les lois, on les abroge,
30:55ou alors il faut regretter les lois qui réprimaient l'abortement ?
30:58Non, on a bien fait de les abroger,
31:00il faut arrêter avec ce fantasme qui autorise finalement l'abus de l'état de droit.
31:06– C'est ça, absolument.
31:08– Je crois qu'on a un auditeur.
31:10– Je crois qu'on a un auditeur, chère Marie.
31:12– Donc Pascal de Grenoble, bonjour Pascal.
31:15– Bonjour Pascal.
31:17– Oui bonjour, content d'être avec vous aujourd'hui.
31:20J'aime beaucoup M. Collard depuis longtemps,
31:23depuis ses interventions même chez De Chavannes.
31:25– Ça y est.
31:26– Je trouve que c'est quelqu'un qui est exubérant, qui a du franc-parler,
31:30et il manque beaucoup de gens comme lui, sincèrement, c'est quelqu'un d'intéressant.
31:35Et il a de très bonnes analyses,
31:37je regarde souvent sa rubrique de 15 semaines sur Youtube,
31:40et notamment j'aimerais savoir sa vision par rapport à notre société,
31:45où on a une grosse baisse au niveau de l'éducation,
31:48on se rend compte qu'il y a un gros laissé-aller à tous les niveaux,
31:52politiquement on sent qu'l'état profond est en train d'essayer d'accélérer
31:56pour la mondialisation et tout le contrôle de la société.
31:59Sincèrement, est-ce qu'il pense que c'est foutu ?
32:02Voilà, c'est une question bête.
32:03– Ah carrément, alors est-ce que vous pensez que c'est foutu ?
32:05Là il parle d'éducation, Pascal notamment.
32:08– Oui, oui, oui.
32:09Je veux dire, je peux faire semblant mais…
32:11– Non, vous ne faites pas semblant.
32:13Je m'en fous en plus.
32:15« Si je ne suis pas moi-même, qui le sera ? » disait Henri David Thoreau.
32:18– Vous avez juste un mot, vous savez…
32:19– On est foutus, oui.
32:20– Non, mais vous avez la « fuck you money ».
32:22Vous savez ce qu'est la « fuck you money » ?
32:24C'est que vous avez autant…
32:26disons que vous avez assez d'aisance pour ne pas être tributaire
32:29de ce que vous allez dire par rapport à telle ou telle chose.
32:32– Oui, absolument.
32:33– Allez-y.
32:34– Parlant très longtemps, Pascal, vous savez que vous portez le nom
32:37de ce qui fut un très beau billet de banque français.
32:39– Eh oui.
32:40– Eh oui, eh oui.
32:41– Je ne l'ai pas vu souvent mais…
32:42– La nostalgie du Pascal, oui.
32:44Non, non, je crois qu'on est arrivé à un point où, sauf miracle,
32:49qui amène au pouvoir un homme ou une femme capable de déplaire,
32:55capable de déplaire et qui instaurera, comme je l'avais proposé il y a deux mois,
33:01un ministère du Courage.
33:03On est foutus, parce que l'immigration maintenant est submergente,
33:08on ne la gère plus, on n'y arrive plus, c'est clair.
33:12L'éducation, quand on voit l'état de l'éducation, vous comprenez ?
33:17Tout commence à l'école.
33:20Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas des refus d'obtempérer
33:25quand à l'école il y a des refus d'obéir aux professeurs ?
33:29C'est une constituantité criminologique qui est inéluctable.
33:34Or, moi, je rends vraiment responsable tous les gouvernants,
33:38on va aller jusqu'à Chirac...
33:40— De droite ou de gauche, d'ailleurs.
33:41— Oh, de droite ou de gauche !
33:42— Ça n'a rien à voir.
33:43— Le reste sont les mêmes entre nous, qui ont tout abandonné.
33:46Quand vous pensez qu'on égorge un professeur, on menace les professeurs,
33:53les policiers n'osent plus sortir en uniforme,
33:56quand vous pensez que des aides mafias payent pour la formation de gardien de prison,
34:04quand vont-ils payer pour la formation de policier,
34:07quand vont-ils payer pour la formation de juge ?
34:10Et des magistrats s'inquiètent aussi du contrôle de l'islamisme radical
34:15et de la mafia de la drogue sur la politique, notamment à Marseille.
34:20On a tout abandonné.
34:22Alors qu'est-ce qui pourra nous sauver, quoi ?
34:26Qu'est-ce qui pourra nous sauver ?
34:27— Oui, Pascal ?
34:29— Est-ce que vous voyez quelqu'un dans l'horizon qui aurait cette carrure, cette force ?
34:36— Je ne sais pas si vous avez un nom.
34:38Moi, j'en ai pas, mais peut-être que...
34:40Mais juste un mot avant de voir qui, que quoi.
34:44Moi, je serais moins pessimiste que vous, Gilbert Collat.
34:48Moi, je crois que, vous savez, il y a eu des situations
34:50qui étaient quand même dix fois pires en 40 ou en 39 ou autre.
34:54Ce n'était pas dix fois pire.
34:55— Non, je vais vous dire pourquoi.
34:57Il y a toujours eu un sursaut.
34:59— Non, en 30 secondes.
35:00D'abord, ce que me disait un ami rabbin,
35:03les juifs qui ont survécu, c'était les pessimistes.
35:05— Oui, je connais.
35:07Les pessimistes à Hollywood et les optimistes à Auschwitz.
35:12— Quel que fût l'horreur de l'occupation,
35:16si tu te tenais tranquille, le Fritz, il te tirait pas dessus.
35:21Aujourd'hui, dans la rue, tu te promènes,
35:23t'as une ordure qui te fout un coup de couteau.
35:26Et tu ne sais pas pourquoi.
35:28Peut-être que tu comprends quand il crie Allah ou Akbar.
35:30Et parfois, il ne le crie même pas.
35:32La différence, elle est là.
35:33C'est qu'aujourd'hui, l'ennemi...
35:35— Vous voulez dire qu'on est plus en danger aujourd'hui
35:37que sous l'occupation allemande ?
35:38— Toute proportion gardée, bien évidemment.
35:40— Il ne faut pas...
35:42— Je dis bien toute proportion gardée, bien sûr.
35:45Mais dans cette proportion qu'on respecte,
35:48il y a cette nuance qui est de taille.
35:50C'est que si tu foutais la paix à l'ordure qui nous occupait,
35:55tu risquais pas de prendre une bastos.
35:57Aujourd'hui, tu es dans ta chambre,
35:59en train de boire une tasse de lait,
36:01comme si t'arrivais à une victime,
36:03et tu as une balle qui t'arrive dans la tête.
36:05— Une balle perdue.
36:06— Et on appelle ça une balle perdue.
36:08Moi, je fais une différence criminologique,
36:11qu'on se comprenne bien.
36:12Pas éthique, pas morale.
36:14— Oui, parce qu'il ne faut pas mélanger...
36:15— Non, bien sûr. On est bien d'accord là-dessus.
36:17— ...les choses immélangeables.
36:18Mais alors, justement, sur le fond,
36:21on va en parler juste après cette petite pause.
36:24Et au fond, on est dans un problème d'éthique
36:26et un problème d'autorité.
36:28On va en parler.
36:39Gilbert Collard, toujours, pour Indéfendable Mémoire,
36:41aux Élysées au Mareuil,
36:42livre que je recommande parce que, vraiment,
36:44vous allez écouter, apprendre des histoires
36:47qui ont émaillé le siècle, le dernier siècle
36:50et le présent siècle.
36:52Mais justement, je voudrais qu'on éclaircisse,
36:54parce qu'on a eu quelques coups de fil,
36:56est-ce que Gilbert Collard compare
36:58la situation de 40-44 à aujourd'hui ?
37:00C'est pas ce que vous avez voulu dire.
37:02— Ah non, pas du tout. En aucun cas, non.
37:04Ce que je veux dire, pour être très clair,
37:06c'est qu'il y a la période
37:08où on avait un ennemi identifié,
37:10terrifiant, effroyable,
37:12et la période de maintenant
37:14où l'ennemi n'est pas identifié.
37:16C'est-à-dire qu'un professeur sort de son cours
37:20et il se fait égorger
37:22par un individu
37:24qui n'est pas un ennemi.
37:26— Qui ne le connaît pas.
37:28— Qu'on se comprenne bien.
37:30Mon propos porte sur l'identification.
37:32— Bien sûr. Et l'insécurité.
37:34Alors justement, par rapport à ça,
37:36Pascal demandait,
37:38mais qui, à votre avis,
37:40est-ce que ce n'est pas,
37:42moins une question d'identité,
37:44de savoir qui,
37:46parce que ce serait un jeu qui n'est pas très intéressant
37:48aujourd'hui,
37:50que justement vous parliez du courage.
37:52Mais le courage, Gilbert Collard,
37:54ce n'est pas un mystère, c'est une volonté.
37:56C'est quelqu'un qui l'a. On ne l'a pas, le courage.
37:58Et donc, effectivement,
38:00est-ce que quand on voit ce qui se passe,
38:02je vais citer quatre noms,
38:04qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
38:06certains n'aiment pas, d'autres...
38:08Je vais citer Trump, je vais citer Orban,
38:10le président hongrois,
38:12je vais citer, effectivement,
38:14Javier Milei, l'argentin,
38:16et Naïb Boukele,
38:18qui a réglé le problème de narcotrafic
38:20et du gangstérisme au Salvador,
38:22d'une manière radicale, mais il vient d'être élu,
38:24je le rappelle, à 90% des voix,
38:26et il n'y a plus un homicide
38:28depuis un an au Salvador.
38:30Il faut le rappeler, ça.
38:32– Je pense que les Françaises
38:34et les Français, pour être
38:36dans la norme grammaticale autorisée,
38:38– Voilà, vous n'êtes pas un machiste,
38:40– Voilà, voilà, voilà,
38:42sont arrivés au moment
38:44où ils porteront au pouvoir
38:46l'homme ou la femme
38:48qui n'aura pas peur
38:50de faire
38:52ce qu'on doit faire et qu'on ne fait pas
38:54depuis des années, du point de vue de l'éducation,
38:56du point de vue de la sécurité,
38:58du point de vue du nettoyage des lois,
39:00du point de vue des excès
39:02du syndicalisme, en le respectant
39:04fondamentalement, bien évidemment,
39:06l'homme
39:08ou la femme
39:10qui aura le courage
39:12de faire ce qu'on attend tous
39:14et qui est connu, on le sait,
39:16celui-là il aura le pouvoir.
39:18Mais tous ceux qui vont continuer à vouloir
39:20plaire à droite, plaire à gauche,
39:22minoder ici, chatouiller là,
39:24moi je me rappelle
39:26d'une époque où j'avais dit,
39:28on me l'a reproché,
39:30à propos du Rassemblement National,
39:32qui était à l'époque le Front National, je crois,
39:34dédiabolisation,
39:36piège à cons.
39:38Celui qui n'aura pas peur
39:40d'être diabolisé,
39:42il en verra promener le diable.
39:44Voilà.
39:46Mais il ne faut pas avoir peur
39:48d'être diabolisé.
39:50– Vous voulez dire, on n'a pas pensé
39:52d'avoir les ongles faits, d'être propre sur soi,
39:54de savoir manier le couteau
39:56et la fourchette, etc.
39:58– On s'en fout ! J'ai mes idées,
40:00je les applique, c'est comme ça.
40:02Et surtout ne pas se laisser
40:04impressionner. – Et j'annonce la couleur.
40:06J'ai pas peur d'annoncer la couleur.
40:08Et j'en ai rien à foutre
40:10de la culture de gauche,
40:12des intellectuels de gauche,
40:14qui veulent faire la loi. Enfin, j'ai entendu
40:16un type qui disait, un philosophe,
40:18que Trump, il était raciste,
40:20que c'était Hitler,
40:22que c'était la fin des libertés.
40:24Enfin, quand même, non.
40:26Et bien sûr, ça,
40:28sur une radio d'État que nous finançons,
40:30ça je supporte plus du reste.
40:32Moi, si vous voulez m'énerver,
40:34parlez-moi des redevances
40:36que l'on paye pour les radios
40:38et les télévisions d'État.
40:40– Et des subventions que l'on paye aux journaux.
40:42– Moi, je pars du principe
40:44que si un journal n'a pas de lecteur,
40:46il n'a pas existé, quoi.
40:48– Et tant pis pour lui.
40:50Les médias
40:52doivent vivre des auditeurs
40:54et de la publicité. – C'est tout.
40:56– Et que le meilleur gagne, et que les meilleurs
40:58gagnent, d'ailleurs, c'est tout.
41:00– Subventions, trahison.
41:02– Je vais vous dire, il faut lire
41:04les indéfendables mémoires
41:06de Gilbert Collard, parce que lui,
41:08il les défend très bien. Et puis,
41:10effectivement, la mémoire, vous savez,
41:12c'est ce qui reste quand on a
41:14tout oublié, la mémoire. Et c'est pour ça qu'il faut
41:16la garder. Merci, Gilbert Collard.
41:18– Merci, merci à vous.
41:20– Et si vous voulez retrouver cette émission, n'hésitez pas
41:22à vous brancher sur notre site internet
41:24sur radio.fr pour la retrouver
41:26en podcast ou en replay
41:28sur notre chaîne YouTube. Bercov, dans tous ses états,
41:30revient dès demain, dès midi.