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Le militant associatif et politique est l’invité de « L’Interview à la une ». Selon lui, « La gauche travaille, elle progresse » et pourrait gagner la mairie de Nice si elle arrive à une liste unique.
Une figure de la gauche niçoise est l’invitée de L’Interview à la une. Notre grand entretien hebdomadaire à voir en vidéo ci-contre. David Nakache préside l’association Tous citoyens ! connue pour l’aide qu’elle apporte aux migrants. Ce non encarté est un des cadres de ViVA !, collectif rassemblant des militants de la gauche et de l’écologie à Nice qui œuvrent à ce qu’il n’y ait qu’une liste de cette sensibilité candidate aux élections municipales en 2026. « J’aimerais qu’on aille plus vite mais on commence à travailler. Il faut vraiment [y] arriver », exhorte entre-autres David Nakache.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission vidéo de la rédaction
00:16de Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Maurice,
00:19c'est le chef de l'édition de Nice.
00:21Bonjour Frédéric.
00:22Bonjour Denis.
00:23Notre invité aujourd'hui, David Nackach, président de l'association Tous Citoyens.
00:27Bonjour David Nackach.
00:28Bonjour.
00:29Merci d'être sur ce plateau.
00:30David Nackach, des mouvements de grève ont démarré ou sont annoncés pour les prochains
00:35jours.
00:36Les agriculteurs reprennent leurs mouvements lundi et jeudi, on a appris que les syndicats
00:41de la fonction publique appellent à une journée de grève le 5 décembre.
00:45Est-ce que vous sentez monter une colère sociale dans le pays ?
00:49Il y a une réelle colère sociale pour des raisons différentes.
00:52Au niveau de la crise des agriculteurs, on a les accords Mercosur qui sont des accords
00:56européens qui vont léser les agriculteurs français et européens, qui sont en cours
01:00d'être passés.
01:01Au niveau général, on voit bien que quand les Français voient que les comptes publics
01:07ne sont pas validés, que le gouvernement n'arrive pas à faire voter un budget, qu'on
01:12se rend compte que de l'argent a été, aux yeux de beaucoup, légitimement gaspillé
01:17dans des cadeaux ou dans des aides aux entreprises qui ont été faites sans exiger de contrepartie
01:21suffisante et que dans tous les débats parlementaires à longueur de journée, on voit que ce problème
01:26pose la question de faire payer ou non les contribuables, les retraités, les personnes
01:30qui ont peu.
01:31Il y a une colère qui est, oui, pleinement légitime.
01:33C'est quoi ? C'est de la colère ? C'est de l'inquiétude ? C'est les deux ?
01:35Les deux.
01:36Il y a une grande inquiétude.
01:37On est dans une période d'instabilité, vous savez, la dissolution a perturbé beaucoup
01:43les Françaises et les Français.
01:44C'était le moment où on allait être en vacances d'été, les gens se préparaient,
01:49on sortait des élections européennes, les gens s'intéressent à la chose publique
01:52parce que, contrairement à ce que l'on dit, les Français sont politisés ou s'intéressent
01:56réellement à la politique.
01:57D'ailleurs, il y a eu un taux de participation légitime qui était très important.
02:00Et là, on a vu un président qui faisait un peu n'importe quoi, les gens ne comprenaient
02:05pas pourquoi.
02:06Il y avait une dissolution.
02:07Ils ont suivi l'élan derrière le front républicain et massivement, les gens sont allés voter,
02:14y compris des personnes qui d'habitude ne vont pas voter.
02:16Et ils ont vu que ce vote n'était pas suivi des faits et que ce vote n'était pas respecté.
02:20Et alors que, même s'il n'y avait pas de majorité claire à l'Assemblée, alors
02:23que la gauche était devant, la gauche n'a pas gouverné.
02:25Donc, même pour des gens de droite, ça a été choquant.
02:28Et ça a créé une période d'instabilité continue, dans laquelle on n'était toujours
02:31pas sorti.
02:32Le président a voulu gagner du temps avec la question des Jeux Olympiques, puis on revient
02:36derrière, un gouvernement qui tient, qui ne tient pas, on ne sait pas.
02:39Toute cette période-là génère aussi de l'inquiétude.
02:42On a besoin de stabilité.
02:44Cette instabilité, elle est réelle en France, elle est aussi réelle au niveau international.
02:47Frédéric.
02:48Qu'est-ce que vous inspire politiquement la victoire très large de Donald Trump aux
02:53présidentielles américaines ?
02:54Beaucoup de craintes.
02:55Beaucoup de craintes pour les Américains eux-mêmes, parce qu'il va y avoir une régression
02:58dans les droits sociaux, dans le statut des femmes, dans les exclusions de personnes migrantes,
03:05de clivages profonds au sein de la société américaine et d'inégalités qui vont s'accroître.
03:09De la crainte parce que Donald Trump et son administration, ce sont des personnes qui
03:14vont soutenir des régimes autoritaires, dictatoriaux.
03:18L'extrême droite en Europe, Netanyahou et bien d'autres.
03:21Donc on risque d'avoir des conflits qui vont s'exacerber sans venir.
03:25Mais Donald Trump, c'est quelqu'un qui est plus partisan du droit du plus fort plutôt
03:29que du droit international.
03:30Là, on dit beaucoup de choses qu'on a l'habitude d'entendre.
03:33De façon prospective, qu'est-ce que ça vous inspire, vous, politiquement en disant
03:37que l'État aujourd'hui, d'une grande démocratie comme les États-Unis, c'est
03:42une capacité à porter au pouvoir quelqu'un comme lui ?
03:46Qu'est-ce que ça vous inspire en se disant, quels sont les grands messages qu'on doit
03:50retenir d'une élection comme celle-ci s'il y en a ?
03:52Ça veut dire que la démocratie est capable d'elle-même de sortir de la démocratie.
03:57Vous avez décidé, citoyens et citoyennes, qu'il n'y a pas de contestation sur l'élection
04:01de Donald Trump comme sur celle de Jean-Jacques Mélanie ou d'autres gouvernants d'extrême droite.
04:06Et on peut avoir démocratiquement un vote pour des partis d'extrême droite ou populistes
04:11qui vont en partie faire sortir leur pays des lignes de la démocratie.
04:16Ça c'est extrêmement inquiétant et ça nous applique à nous une vigilance supplémentaire
04:19parce qu'on sait que la France elle aussi peut basculer.
04:21Qu'est-ce que ça dit des attentes de l'électorat aujourd'hui, une victoire comme celle-ci ?
04:26Est-ce qu'on est complètement déconnecté en France de ce qui s'est passé aux États-Unis
04:30ou est-ce que vous vous pensez qu'il y a des germes très intéressants à analyser
04:34dans cette victoire pour comprendre l'évolution des scrutins à venir en France ?
04:38Les spécialistes en parleraient mieux que moi mais on avait auparavant quand même
04:41des profils de dirigeants qui étaient des gens qu'on estimait être compétents,
04:45qu'on estimait être forts mais on a critiqué en France la République des énarques.
04:49Bon, aux États-Unis on a des anciens acteurs comme Reagan,
04:51des présentateurs de télé comme Trump qui arrivent au pouvoir.
04:53On voit qu'en Europe aussi, on bascule nous en France plutôt sur un profil d'avocat d'affaires,
04:59de banquier, de gens qui étaient dans le business plutôt que dans la fonction publique
05:03ou dans les hautes études à ce niveau-là.
05:05Et on se rend compte qu'on a des personnages qui sont quasiment inconnus à l'instant T
05:10et qui 4 ans ou 3 ans après peuvent prendre le pouvoir dans une démocratie.
05:13Et ça c'est quand même inquiétant, ça veut dire que la démocratie n'est jamais acquise,
05:18que tous les fondements de nos sociétés, de notre vie se rassemblent ne sont jamais acquis,
05:22qu'on doit se battre pour les défendre.
05:24Donald Trump il a beaucoup fait campagne contre ce qu'il appelle le wokisme,
05:27c'est un mot qui est très à la mode aussi à droite en France.
05:29Le wokisme est-ce que c'est un fantasme d'extrême droite ?
05:32C'est pas un fantasme, c'est une construction de l'extrême droite pour saper la défense des droits de l'homme.
05:37C'est quelque chose d'assez méthodique, d'assez organisé,
05:40avec beaucoup de médias qui font couler des livres qui sortent sur le wokisme, l'anti-wokisme.
05:45Et derrière en fait, dès qu'on va vouloir défendre les droits humains,
05:48dès qu'on va défendre les acquis sociaux, dès qu'on va défendre les libertés fondamentales de minorités,
05:53on va être mis au banc et on va être accusé.
05:55Alors en France il y a eu les droits de l'homiste,
05:57où on essayait de dénigrer la défense des droits de l'homme.
06:00Maintenant il y a le wokisme, une espèce de maux-valise où on met tout dedans et tout est à l'intérieur.
06:05Et quand on voit des personnalités comme Éric Ciotti,
06:07ou même le ministre Kasbarian qui se félicite de la désignation d'Elon Musk,
06:12se féliciter de voir Trump et son administration au pouvoir,
06:15ça veut dire qu'ils n'ont quasiment rien compris à la situation actuelle.
06:18L'arrivée de Trump au pouvoir aux Etats-Unis va nuire y compris à la France,
06:23parce qu'ils vont faire un protectionnisme très dur au niveau économique par rapport aux produits européens,
06:28va nuire à la planète, parce qu'ils ne croient pas au dérèglement climatique,
06:32ils vont accélérer le dérèglement climatique encore plus.
06:36Donc on va avoir un mal fou à lutter ensuite contre les effets négatifs,
06:41catastrophiques et dramatiques du dérèglement climatique.
06:43Donc les personnes qui aujourd'hui plébiscitent en France l'arrivée de Trump
06:47et son administration au pouvoir aux Etats-Unis sont réellement inconséquentes.
06:51Pour revenir en France, pourquoi David Nacache, la gauche, n'y arrive-t-elle pas ?
06:56La gauche a pensé pouvoir accéder à Matignon, ça n'a pas été le cas.
07:00Elle n'a pas obtenu de majorité depuis 2012 et l'élection de François Hollande.
07:06C'est mission impossible.
07:08Non, d'abord 2012, c'était il n'y a pas si longtemps que ça.
07:11On est à moins de dix ans et la gauche travaille...
07:15Plus de dix ans.
07:16Oui, pardon, plus de dix ans.
07:17Mais en tout cas de cause, la gauche travaille.
07:20Le fait qu'on ait eu la NUPES qui se soit fondée avec un programme stable,
07:25avec un programme détaillé, y compris sur les questions de sécurité intérieure, extérieure,
07:28de politique étrangère, des choses assez pointues.
07:31Le fait que l'Union se soit reformée au moment du nouveau Front populaire,
07:37avec un programme, là aussi, solide, montre que la gauche progresse.
07:42Elle progresse nationalement, elle progresse localement
07:45et quand on dialogue sur les éléments de programmes étayés,
07:49on se rend compte que les propositions de la gauche sont parfaitement crédibles.
07:52Y compris au niveau financier, si vous regardez ce qui s'est passé dans la bataille parlementaire récente.
07:57Le rôle, par exemple, de quelqu'un comme Éric Coquerel,
07:59qui est France Insoumise, alors qu'on n'arrête pas de dire la France Insoumise.
08:03Mais sinon la Commission des finances.
08:04Voilà, ils bordélisent le débat, ils ne sont pas sérieux, c'est la provocation.
08:08Non, il y a beaucoup d'amendements qui ont été votés par des macronistes,
08:11par des centristes, par même des personnes de droite.
08:14On a des points de jonction et on a une vision de rétablissement des comptes publics
08:19qui est parfaitement crédible.
08:20Vous êtes optimiste, quoi.
08:22Il faut l'être.
08:24La gauche est très souvent considérée comme angélique sur les questions de sécurité.
08:29Sur l'exemple du narcotrafic, quelle approche faut-il avoir ?
08:34Alors, d'abord, je pense que la première des choses, c'est de ne pas minimiser ce qui se passe,
08:38notamment à Nice.
08:39J'ai entendu le maire de Nice, très récemment, essayer de temporiser,
08:43de dire non, non, mais c'est pire à Paris, c'est pire à Marseille, c'est pire à Grenoble.
08:46Non, le narcotrafic se déploie à Nice de façon dramatique.
08:49Il prend le contrôle de quartiers entiers, les gens vivent dans une peur permanente.
08:53Il y a des tirs en pleine rue, il y a eu des blessés graves, des décès,
08:56il y a eu un incendie avec des décès récemment au Moulin,
09:01un incendie criminel, donc la situation est grave.
09:04J'ai été particulièrement choqué de l'attaque de Christian Estrosi
09:07contre le préfet des actes maritimes.
09:09Je ne suis pas moi-même un défenseur du préfet
09:11et avec notre association, on a dû souvent batailler au tribunal administratif
09:15contre les décisions des préfets successifs.
09:17Donc, on n'a pas de dangerisme par rapport au préfet.
09:19Pour autant, face à un développement aussi grave,
09:22un phénomène aussi grave que celui du narcotrafic,
09:24il faut faire front commun.
09:26Il faut que tous les acteurs agissent ensemble
09:28pour essayer de limiter au maximum le développement du narcotrafic.
09:31Quand on a le maire de Nice,
09:33qui est lui-même OPJ dans les textes,
09:36officier de police judiciaire,
09:38qui va dire, changez-moi ce préfet, il est incompétent,
09:42ça veut dire qu'il dit aux policiers nationaux qui travaillent à Nice,
09:45votre patron est incompétent,
09:47il déstabilise l'autorité de l'Etat localement.
09:49Mais concrètement, qu'est-ce que prône la gauche
09:51dans la lutte contre le narcotrafic ?
09:53Il y a des choses qu'on peut faire au niveau national et au niveau local.
09:56Malheureusement, l'essentiel est au niveau national.
09:58D'abord, il faut une police de proximité,
10:00mais une police de proximité nationale.
10:02Ce ne sont pas les municipaux qui doivent être les premiers
10:04en arrivant sur les faits délictueux.
10:06Donc, une police de proximité nationale.
10:08Il faut renforcer la police d'investigation.
10:10Depuis 8 à 9 ans,
10:12dans les budgets nationaux,
10:14on appauvrit la police judiciaire
10:16qui mène les investigations pour démanteler les réseaux
10:18et on renforce la BAC ou les CRS,
10:20donc l'intervention pour le maintien de l'ordre
10:22au détriment de l'investigation.
10:24Il faut impérativement redonner des moyens supplémentaires
10:26à la police judiciaire.
10:28En même temps que ça, il faut prendre tous les éléments
10:30qui permettent d'affaiblir les trafiquants.
10:32Ils font ça pour du business.
10:34Ils font ça pour de l'argent.
10:36Concrètement, il faut dépénaliser le cannabis.
10:38Clairement. Ça veut dire que
10:40si vous avez dans un secteur donné,
10:42alors que ce soit à Nice, Marseille, Grenoble,
10:4530%, 40%, voire 50%
10:47du trafic qui est lié au cannabis
10:49et qu'on va dépénaliser le cannabis,
10:51on va leur retirer
10:53une partie de leur revenu,
10:55une partie de leur business,
10:57et ça va les affaiblir.
10:59Tout ce qui peut affaiblir les narcotrafiquants
11:01doit être mis en oeuvre.
11:03Il faut utiliser cet argent pour les questions de santé publique,
11:05pour accompagner les personnes en toxicomanie,
11:07parce qu'on parle toujours du narcotrafic
11:09sous l'aspect sécurité,
11:11mais jamais sur les conséquences par rapport au consommateur
11:13et par rapport aux personnes qui tombent dans l'indépendance
11:15et par rapport à ça.
11:17C'est assez paradoxal
11:19de souligner ça
11:21et de prôner la légalisation du cannabis.
11:23La dépénalisation.
11:25Non, parce qu'en réalité, les policiers eux-mêmes
11:27et les syndicats de police vous disent que
11:29parfois, 40, voire 45%
11:31de leurs actions quotidiennes,
11:33c'est uniquement par rapport au cannabis.
11:35Et que si on leur retirait cette tâche-là,
11:37ils auraient le temps de s'attaquer
11:39aux réels trafiquants,
11:41pour remonter les filières ou drogue dure.
11:43On a vu que la prohibition sur l'alcool
11:45ne marchait pas dans le passé aux Etats-Unis ou ailleurs.
11:47On est revenus sur une position différente.
11:49Donc, il y a des consommations
11:51de produits qui mènent à des décès,
11:53comme le tabac, comme l'alcool,
11:55qui sont contrôlés par l'Etat.
11:57Le cannabis peut entrer dans ce giron-là
11:59pour laisser plus de temps et de moyens
12:01humains à la police
12:03pour lutter contre les drogues dures
12:05et en même temps pour, entre guillemets, couper l'âme sous le pied
12:07et retirer une partie de leur business en narcotrafiquant.
12:10Est-ce qu'il n'y a pas davantage de répression
12:12contre la consommation ?
12:14Il faut mesurer les effets.
12:16Pour l'instant, il n'y a pas d'études.
12:18Je ne suis pas spécialiste de la question,
12:20mais je n'ai pas vu d'études qui démontraient
12:22que plus de répression sur les consommateurs
12:24faisait baisser la consommation réellement.
12:26La question du tarif, quand c'est dépénalisé.
12:28Par exemple, pour le tabac, quand on a augmenté le tabac,
12:30on a vu que ça avait réellement un rôle
12:32sur la baisse de la consommation.
12:34Mais pour ça, il faut que ce soit dépénalisé
12:36et qu'on contrôle les prix.
12:38L'augmentation de tarifs ou la répression
12:40n'a pas réellement de défaits.
12:42Juste un mot, il y a quand même des exemples.
12:44L'Allemagne vient de dépénaliser.
12:46Plusieurs pays comme le Canada.
12:48Il va falloir voir ce que ça donne.
12:50Mais il y a des villes comme la ville de Strasbourg
12:52qui s'est proposée pour être volontaire,
12:54pour expérimenter la dépénalisation.
12:56Nice pourrait très bien le faire.
12:58On va reparler de politique.
13:00Vous venez du Parti Socialiste à l'origine.
13:02Avant l'émission, vous avez quitté à peu près en 2015.
13:04Est-ce que vous appartenez à un parti aujourd'hui ?
13:07Est-ce qu'il y a un parti,
13:09est-ce qu'il y a une personnalité dont vous vous sentez le plus proche ?
13:11Je fais partie au niveau local
13:13du rassemblement citoyen Viva.
13:15On avait partagé une liste aux dernières élections municipales
13:17qui était portée par Mireille Damianon.
13:19On continue à tous travailler ensemble.
13:21Les différents partis membres du Nouveau Front Populaire
13:23se parlent.
13:25Pour qu'on comprenne un peu
13:27politiquement où est-ce que vous vous trouvez aujourd'hui,
13:29est-ce qu'il y a un parti au plan national,
13:31est-ce qu'il y a une personnalité au plan national
13:33dont vous vous sentez particulièrement proche ?
13:35J'étais à 100% en adhésion,
13:37j'y aurais adhéré.
13:39Mais à titre personnel, j'ai besoin d'une forme d'indépendance.
13:41Je me retrouve très bien
13:43dans l'engagement citoyen et dans le fait
13:45qu'en tant que citoyen associatif,
13:47on puisse prendre la parole
13:49dans le débat public et intervenir
13:51localement dans les médias comme maintenant
13:53ou sous d'autres modalités.
13:55Je pense qu'il ne faut pas se mettre de barrière en étant
13:57forcément adhérent d'un parti,
13:59uniquement dans cette militance-là.
14:01Il faut rester assez ouvert et assez disponible
14:03avec l'ensemble des acteurs locaux
14:05qui portent une forme de résistance
14:07au système que l'on subit.
14:09Dans l'engagement citoyen que nous avons
14:11à l'association Tous Citoyens,
14:13les personnes qui hébergent chez elles des jeunes migrants
14:15qui sont à la rue, elles résistent à un système
14:17qu'elles estiment inhumain et anormal
14:19et elles font un acte citoyen fort.
14:21Tout ça, c'est extrêmement lié
14:23et je ne voudrais pas séquencer
14:25l'engagement citoyen associatif de politique.
14:27Je ne suis encarté nulle part.
14:29Je suis un des acteurs, comme beaucoup d'autres,
14:32de la politique locale et des enjeux citoyens locaux
14:34et on progresse,
14:36on avance et j'ai bon espoir qu'on y arrive.
14:38Un mot sur l'extrême-droite.
14:40On parle beaucoup du procès
14:42des assistants parlementaires du RN.
14:44Est-ce qu'une
14:46éventuelle condamnation
14:48de Marine Le Pen
14:50suivant les réquisitions du parquet
14:52pourrait poser un problème démocratique
14:54comme certains le soulèvent, notamment Gérald Darmanin ?
14:56En ce qui concerne l'inéligibilité,
14:58je pense que c'est la non-condamnation
15:00qui serait un problème démocratique.
15:02Vous avez le législateur qui a prévu
15:04que dans certains délits, quand vous avez des élus
15:06qui eux-mêmes ont des délits qui concernent
15:08la probité de leur action d'élu,
15:10l'inéligibilité doit être automatique.
15:12Bon, la loi est là, elle doit s'appliquer.
15:14A partir de là, la question qui se pose,
15:16c'est celle de l'exécution provisoire
15:18de la décision. Ça veut dire que si elle est condamnée
15:20en première instance, quand bien même elle fait valoir
15:22son droit d'appel comme tout justifiable,
15:24elle ne pourrait plus aller siéger.
15:26La question qui se pose, c'est
15:28vous avez une dame, Marine Le Pen et d'autres élus
15:30qui iraient au Parlement décider du sort
15:32de la France. Alors qu'ils sont sous le coup
15:34d'une condamnation en première instance
15:36pour des délits liés à la corruption,
15:38d'atteinte à la probité,
15:40est-ce que leur prise de décision
15:42à ce moment-là serait légitime pour la France ?
15:44Le législateur a estimé que
15:46si on est condamné pour des faits
15:48d'atteinte à la probité en tant qu'élu, on a manqué
15:50à ses devoirs d'élu, alors qu'on a un devoir
15:52d'exemplarité en tant qu'élu et que la loi est la même
15:54pour tous, on ne préside plus
15:57au destin de la France. On est suspendu
15:59de ses fonctions et si jamais
16:01la condamnation est confirmée
16:03en appel ou en cassation,
16:05elle devient définitive.
16:07Moi je trouve ça pleinement logique et je pense
16:09qu'on ne lutte pas assez contre la corruption
16:11en France et dans les Alpes-Maritimes
16:13et à Nice en particulier. On a des successions
16:15d'affaires, il y a encore eu une perquisition hier
16:17dans les bureaux de la ville de Nice.
16:19Je pense à un moment donné qu'il faut rappeler
16:21des faits. Vous savez, moi je suis fonctionnaire
16:23dans la fonction publique territoriale.
16:25Si on a un casier judiciaire qui n'est pas vierge,
16:27on ne peut pas devenir fonctionnaire.
16:29Pourquoi des élus qui ont un casier judiciaire
16:31pourraient être élus ? On doit avoir
16:33des règles de propriété égales pour tous.
16:35Il faut établir une exemplarité
16:37des élus. Vous évoquez des affaires
16:39pour lesquelles il n'y a pas eu de condamnation.
16:41Ah mais vous me dites si jamais elle est condamnée.
16:43Donc je vous dis.
16:45Des affaires que vous évoquez,
16:47des affaires locales que vous évoquez.
16:49Oui, pour le moment il n'y a pas encore de condamnation.
16:51Vu la gravité de certaines affaires,
16:53on aura forcément des condamnations qui vont venir.
16:55On en reparlera. Est-ce qu'il faut laisser
16:57le gouvernement actuel aux affaires ou est-ce qu'il faut
16:59précipiter sa chute, selon vous ?
17:01Des motions de censure ont été déposées
17:03par les membres du mouvement populaire parce qu'ils estiment
17:05que le gouvernement n'est pas légitime.
17:07Puisqu'il passe suite à une majorité
17:09obtenue à l'élection.
17:11Le parti DLR dont est issu Michel Barnier
17:13était très loin derrière
17:15et n'a pas gagné d'élection. Donc je pense que
17:17il n'est pas légitime à gouverner.
17:19Pour faire quoi derrière ?
17:22Il faudrait que le Président de la République
17:24demande à la gauche de nommer un Premier ministre
17:26de proposer un Premier ministre.
17:28Vous attendez une dissolution de l'Assemblée nationale
17:30avec impatience ?
17:32Non, là si vous voulez le pays est déjà
17:34suffisamment instable.
17:36Si jamais le gouvernement tombe, il tombera
17:38et le jeu démocratique suivra.
17:40Je ne suis pas au Parlement.
17:42Je fais confiance aussi au parlementaire de gauche
17:44que je soutiens pour voir si
17:46les motions de censure sont fondées ou pas
17:48ou s'il faut arrêter d'en déposer.
17:50Je suis certain que ce gouvernement actuel n'est pas légitime.
17:52Vous présidez David Nacache
17:54l'association Tous Citoyens.
17:56Quel est l'objet de cette association ?
17:58C'est une association qui favorise
18:00l'engagement citoyen. Pour que les gens ne restent pas indifférents
18:02les gens se mobilisent. Donc au début on faisait
18:04beaucoup de cafés-débats,
18:06de conférences, d'éducation populaire,
18:08de mobilisation citoyenne sur des sujets
18:10de mobilisation locaux et
18:12est arrivée la question
18:14de personnes migrantes qui étaient en bas de chez nous
18:16en détresse que personne n'aidait.
18:19On a fait un point avec beaucoup
18:21d'associations qui nous ont dit sur les demandeurs d'asile,
18:23sur les familles, il y a tel dispositif,
18:25qu'il y a telle association qui s'en occupe. Sur les MNA,
18:27les mineurs dans la compagnie, on n'a personne.
18:29On a commencé à les aider, on s'est rendu compte qu'il y avait un vrai
18:31vide juridique et que ce sont
18:33des jeunes qui ont des droits.
18:35Une fois sur deux, quand on va
18:37au bout de la procédure, on arrive à prouver qu'ils sont mineurs,
18:39à les faire intégrer dans un foyer,
18:41à avoir des cours, à prendre un métier
18:43et plus tard une carte de séjour et s'intégrer en France.
18:45Ce sont des jeunes qui bossent.
18:47Les patrons sont très contents de ces apprentis-là
18:49et on se rend compte qu'on ne leur laisse pas le temps
18:51et qu'il y a une entrave au droit
18:53de ces personnes migrantes et donc on a créé
18:55un mini réseau d'hébergeants avec des
18:57familles qui hébergent les jeunes
18:59le temps de procédure au tribunal pour prouver
19:01qu'ils sont mineurs avec des avocats
19:03qui vont les aider au tribunal pour enfants,
19:05à la cour d'appel, parfois en cassation
19:07et on arrive à rétablir
19:09les droits de ces personnes dans les grands hôtels d'affaires.
19:11D'après la préfecture,
19:13il y a beaucoup moins d'entrées sur le territoire
19:15depuis quelques mois, la situation s'améliore vraiment ?
19:17Alors non, en fait
19:19la question qu'il faut se poser c'est
19:21on a moins d'entrées à quel prix ?
19:23Il y a trois fois moins d'entrées
19:25de passage à la frontière franco-italienne
19:27que l'an dernier à la même époque.
19:29En réalité, l'Italie
19:31a passé avec l'Union Européenne
19:33des accords avec la Tunisie,
19:35avec la Libye pour que ces pays retiennent
19:37les migrants. Ce sont des accords extrêmement
19:39dramatiques parce que
19:41on a d'abord au niveau des gardes-côtes
19:44ils vont tirer sur les embarcations de migrants
19:46qui partent. Donc on a maintenant
19:48un rapport de l'ONU qui le dit, donc il y a des migrants
19:50qui sont dans les bateaux, qui sont coulés, qui font
19:52naufrage, qu'on arraisonne et qu'on ramène
19:54en Libye
19:56avec beaucoup de décès et de
19:58blessés. En Tunisie,
20:00on a des récits qui sont extrêmement inquiétants.
20:02Donc d'abord, la plupart du temps, les migrants partent
20:04de la ville de Sfax, ils sont raflés par les
20:06forces de l'ordre tunisiennes et ils sont
20:08déportés dans le désert libyen
20:10en des coups décharniers. Il y a des gens
20:12qui sont lâchés dans le désert et qu'on va
20:14dépouiller pour extorquer des fonds.
20:16Et on a des témoignages de
20:18viols systématiques de femmes sud-sahariennes
20:20par des forces de l'ordre tunisiennes.
20:22Et toutes ces exécutions-là sont commises
20:24sous l'égide de Frontex, de l'Union Européenne
20:26et des accords bilatéraux. Et Michel Barnier,
20:28quand il est venu à Menton il y a quelques semaines,
20:30il a dit que la France allait passer le même
20:32type d'accord avec la Tunisie et avec la Libye.
20:34Donc on est extrêmement inquiets.
20:36On ne peut pas laisser commettre des exécutions de ce type
20:38au nom de la France.
20:40Vous apparaissez comme une
20:42des chevilles ouvrières de Viva
20:44à Nice. D'abord, est-ce que vous pouvez
20:46nous rappeler ce que c'est que ce collectif qu'on a vu
20:48apparaître lors des élections municipales de 2020 ?
20:50Un collectif citoyen qui était
20:52aux dernières élections et qui est toujours soutenu par des forces
20:54politiques. Donc c'est des citoyens avec une liste
20:56où on avait moitié de personnes qui étaient
20:58encartées, comme on dit, dans des partis politiques.
21:00Moitié de personnes comme moi ou comme Mairie Damiano
21:02qui ne sommes dans aucun parti.
21:04Et des partis politiques qui soutenaient cette
21:06liste citoyenne. On a continué
21:08à travailler. Vous savez que généralement
21:10on arrive à mobiliser pendant la période d'élection.
21:12Après c'est beaucoup plus dur de le faire
21:14les années suivantes. On s'est
21:16mobilisés sur des sujets forts, notamment sur la
21:18gratuité de transport en commun à Nice,
21:20sur l'encadrement des loyers, sur
21:22le risque d'inondation du Payon,
21:24sur le refus de l'extension
21:26de l'aéroport à Nice.
21:28Ce sont des sujets forts où il a fallu documenter,
21:30travailler, amener des arguments.
21:32Et ça permet de dialoguer,
21:34y compris avec des personnes de droite, d'extrême droite,
21:36libérale, qui n'ont pas du tout la même matrice
21:38idéologique que nous, parce que
21:40on est sérieux sur les dossiers, parce qu'on travaille
21:42et qu'on parle du quotidien. Donc Viva, c'est une des
21:44forces démocratiques de la ville de Nice
21:46qui arrive à dialoguer
21:48sur des sujets concrets dans la ville
21:50pour changer le quotidien des niçois et des niçons.
21:52Christian Estrosi est maire depuis
21:5416 ans. Est-ce que son bilan
21:56est entièrement négatif ?
21:58Entièrement non. Tous les maires ont des aspects
22:00positifs quels qu'ils soient, heureusement.
22:02On est partis
22:04très très loin quand Christian Estrosi
22:06est arrivé. On est
22:08arrivés au niveau finances publiques,
22:10au niveau déploiement
22:12urbain. Il y avait à peine la ligne 1 du tram
22:14qui avait été faite par Pera
22:16et qui a été inaugurée par Estrosi,
22:18mais on était très très en retard.
22:20Type Coulée-Verte, type...
22:22Tout s'est amélioré.
22:24Et on rattrape petit à petit
22:26le retard par rapport à d'autres villes qui sont
22:28déjà avec 6, 8, 9 lignes de tram,
22:30avec des parcs urbains beaucoup plus importants.
22:32Donc il y a un rattrapage.
22:34Par contre, il y a des écueils lourds.
22:36On a dans Nice une misère sociale
22:38qui se déploie.
22:40On a une crise du logement majeure.
22:42Aujourd'hui, 1 nus 65
22:44dit souci de pauvreté. C'est pas juste un chiffre
22:46qu'on répète comme ça à chaque interview.
22:48C'est une réalité. Ca veut dire que derrière la carte
22:50postale, il y a une grande misère. Et qu'aujourd'hui,
22:52il n'y a pas de grand plan
22:54de lutte contre la pauvreté dans la ville de Nice.
22:56Il n'y a pas le maire de Nice qui dit
22:58les chiffres sont alarmants,
23:00d'année en année, le nombre de personnes pauvres
23:02augmente. On va faire un grand
23:04programme de lutte.
23:06Un des postes budgétaires qui prend le plus
23:08dans le budget quotidien
23:10mensuel des familles, c'est le logement.
23:12Aujourd'hui, on n'a que 14%
23:14de logements sociaux. On n'arrive pas à en produire.
23:16Donc la métropole, elle pond des plans locaux
23:18de l'habitat régulièrement.
23:20Elle dit on va produire 1700 logements.
23:22Puis ensuite, ah non non, on va passer à 2800 logements.
23:24Elle arrive à produire que 700,
23:26750 nouveaux logements par an.
23:28C'est largement insuffisant.
23:30Ça veut dire quoi ? Il y a des familles à la rue.
23:32Il y a des familles en squat, hébergées
23:34chez les voisins, les amis, la famille.
23:36Des enfants qui dorment dehors.
23:38Les places d'hébergement sont largement insuffisantes
23:40et le système est saturé. On a à peine
23:4250 places d'hébergement pour les femmes SDF
23:44qui sont une population très particulière
23:46qui subissent beaucoup de violences et de violences sexuelles
23:48dans les rues de Nice, la nuit ils ont très peur.
23:50Donc on est vraiment
23:52carencé en termes de dispositifs sociaux,
23:54d'urgence, et il n'y a aucune place
23:56dans le logement social parce que
23:58les familles qui sont en logement social,
24:00qui devraient pouvoir en sortir pour libérer une place
24:02pour les personnes qui sont en 115,
24:04elles ne peuvent pas parce que la marge du logement privé
24:06est beaucoup trop haute. Quand vous êtes en logement social
24:08avec une famille de 4 personnes,
24:10vous ne pouvez pas prendre un loyer dans le privé.
24:12Les loyers ne sont pas encadrés.
24:14La course au fol continue. Il y a toujours une augmentation
24:16des loyers dans la ville de Nice et on n'a
24:18pas créé du logement social très social
24:20accessible pour ces familles en hébergement
24:22d'urgence et ensuite du logement
24:24encadré, alloyé, modéré dans le privé
24:26accessible pour les personnes qui sont
24:28en logement social.
24:30Donc tout est saturé. C'est une question de vastes communicants
24:32et aujourd'hui, on a l'impression
24:34d'une forme d'inertie de la part du maire de Nice.
24:36C'est cette question. Une forme de déni de la majorité.
24:38Vous leur parlez de misère agrandissante dans la ville,
24:40ils ne veulent pas entendre parler. Ils parlent de l'attractivité,
24:42de tels sommets, de tels événements,
24:44l'événementiel permanent, alors on a le Tour de France,
24:46on a l'Ironman, c'est très bien.
24:48Mais la misère des niçois qui vivent dans la ville.
24:50Il n'y a pas de ruissellement.
24:52Il n'y a pas de ruissellement là non plus.
24:54Il n'y a pas de ruissellement mais surtout là, on a une inertie complète
24:56sur plusieurs mandats en matière
24:58de dispositifs sociaux. Et là, c'est très grave.
25:00Si Éric Ciotti était élu maire de Nice en 2026,
25:02ça serait pire ?
25:04Je pense. Alors, si vous voulez,
25:06c'est difficile à dire parce qu'entre
25:08la droite extrême de Christian Estrosi
25:10et l'extrême droite d'Éric Ciotti,
25:12il n'y a qu'une différence de degré. Il n'y a pas de différence
25:14de nature. On est sur
25:16un continuum de droite extrême et d'extrême droite.
25:18On a vu que quand
25:20Éric Ciotti était
25:22à la tête du département, sa première
25:24motivation
25:26c'était d'aller traquer
25:28les bénéficiaires du RSA qui étaient tous supposés
25:30des fraudeurs potentiels plutôt que de les aider.
25:32Donc en matière de dispositifs sociaux,
25:34on a plus un Éric Ciotti
25:36qui voulait traquer les méchants fraudeurs
25:38du RSA. De l'autre côté, on a
25:40un Christian Estrosi qui va traquer les SDF
25:42et dès qu'il y a un camp de migrants au port,
25:44on va le démanteler. Un camp de migrants vers la préfecture,
25:46on va le démanteler. Les gens se cachent,
25:48ils ne savent plus où se mettre. Ils se réfugient devant
25:50une église, l'église du Veux. Là aussi, il faut
25:52les traquer pour les chasser. Et quand, de guerre
25:54lasse, les personnes, à force d'être traquées par les policiers
25:56municipaux et les attaques du maire de Nice,
25:58se mettent sous les douves du paillon,
26:00on se rend compte qu'ils se mettent en danger. Et s'il y a une inondation,
26:02s'il y a une augmentation des eaux, ils sont en danger.
26:04L'alternative possible en 2026, ça peut
26:06être la gauche. Toutes les sensibilités
26:08de gauche à Nice s'appellent à l'union.
26:10Je sais que c'est votre cas aussi. La concrétisation
26:12a-t-elle vraiment commencé ? C'est-à-dire, est-ce que vous
26:14travaillez ensemble pour y arriver ?
26:16Alors, déjà, on n'a
26:18personne à gauche qui se dit opposé à une liste
26:20commune ou municipale. C'est un premier pas.
26:22On a eu beaucoup de déclarations et de communiqués
26:24de presse des différentes forces politiques qui ont
26:26appelé à l'union. Maintenant, il faut
26:28passer à la phase opérationnelle.
26:30Est-ce qu'on y est ? Alors, on commence.
26:32Moi, j'aimerais, à titre personnel, qu'on aille
26:34plus vite. Mais on commence et on se parle.
26:36Et on commence à travailler. Et je pense
26:38qu'il faut vraiment avoir une liste
26:40unique de la gauche, de l'écologie, aux élections
26:42municipales. On doit sortir la ville de Nice
26:44et les habitants, le destin de la ville, d'un
26:46duel estrosi-scioti, droite-extrême-extrême-droite.
26:48Ça, c'est impératif.
26:50Et il faut travailler à une réelle alternative
26:52pour le quotidien, que ce soit au niveau
26:54social, au niveau environnemental, au niveau
26:56économique, où il faut moins dépendre du tourisme.
26:58On a une surdépendance au tourisme, actuellement,
27:00qui risque vraiment de nous coûter très cher dans la ville de Nice.
27:02Il faut une vision d'ensemble.
27:04Et aujourd'hui, on a les moyens
27:06à gauche de créer une alternative.
27:08Est-ce que c'est judicieux de
27:10faire primer la constitution d'un
27:12programme sur la désignation d'une personnalité
27:14pour emmener cette liste ?
27:16Pourquoi ? Parce qu'on sait très bien qu'en 2026,
27:18ça va se jouer sur des personnalités, ça va se jouer sur Éric Siotis,
27:20sur Christian Estrosi. Est-ce que face à ça,
27:22une liste de gauche qui aura un programme
27:24peut-être formidable, mais sans personnes
27:26fortes pour l'incarner ?
27:28La liste aura forcément une ou un candidat.
27:30Simplement, on est aujourd'hui
27:32fin 2024. On peut
27:34très bien désigner un candidat courant 2025
27:36et le faire connaître à ce moment-là, mais il faut
27:38d'abord une base solide. On ne prend pas
27:40les habitants pour le vidéo.
27:42Le culte du chef suprême, de l'homme
27:44qui arrive providentiel à la Trump,
27:46ou de la personnalité qui va résoudre tout le problème...
27:48Mais c'est important en politique, quand même, l'incarnation.
27:50La politique, c'est de l'humain.
27:52Il y a beaucoup de niçois et de niçois qui, justement,
27:54en ont assez du mythe
27:56de l'homme providentiel, du culte de la personnalité,
27:58des égaux des politiques
28:00qui font tout pour arriver, qui sont pour eux des arrivistes.
28:02Il faut sortir de ça.
28:04Il y a beaucoup de personnes qui ne vont pas voter aujourd'hui parce qu'elles sont
28:06dégoûtées du système politique actuel
28:08et on veut leur montrer une autre manière de faire de la politique.
28:10Pour finir sur cette question, le 12 octobre,
28:12un des trois opposants écologistes actuellement
28:14au conseil municipal de Nice était l'invité de cette émission.
28:16Je vous propose de regarder un extrait.
28:18Qui serait la meilleure tête de liste pour mener
28:20cet attelage de gauchers et d'écologistes
28:22à Nice ?
28:24Je pense que la meilleure tête de liste, elle doit
28:26nécessairement être quelqu'un qui
28:28maîtrise parfaitement les dossiers niçois, donc quelqu'un
28:30qui siège aujourd'hui au conseil municipal.
28:32Si c'est quelqu'un qui siège en mon groupe,
28:34ça m'irait bien.
28:36Effectivement, c'est l'idée que j'ai.
28:38C'est qu'un des trois
28:40élus actuels... Vous par exemple ?
28:42Pourquoi pas ?
28:44Vous savez, nous, on n'est pas obsédés par
28:46l'homme ou la femme providentielle à gauche.
28:48Nous, ce qui importe, c'est surtout
28:50le collectif et je pense que c'est
28:52surtout la stratégie de la liste
28:54qui va conditionner le choix
28:56de la tête de liste et pas l'inverse.
28:58Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que ça doit être un des trois
29:00élus sortants ?
29:02C'est une des propositions que fait
29:04Jean-Christophe qui est sur la table et qui sera discutée.
29:06Il y a d'autres personnes qui pensent que ça va être quelqu'un du
29:08Parti communiste, du Parti socialiste
29:10ou alors de la société civile.
29:12Nous verrons. Toutes les
29:14pistes sont légitimes, toutes les propositions
29:16sont légitimes et doivent faire l'objet d'un débat commun.
29:18Ce qui compte, c'est
29:20qu'aujourd'hui, dans la ville de Nice,
29:22quand on parle des dysfonctionnements structurels
29:24profonds de cette ville, des inégalités,
29:26du risque de dérèglement climatique,
29:28on a eu quasiment une vingtaine
29:30de décès à Biote en 2015,
29:32on a eu 18 ou 19
29:34décès et portées disparues à la tempête
29:36Alex. Côté français, il y a aussi
29:38le côté italien. En plus,
29:40la réalité du dérèglement climatique, elle est là.
29:42Aujourd'hui, on voit que ni Rexiotti
29:44ni Christian Estrosi n'ont dans leur logiciel
29:46de pensée un
29:48prisme de lecture et de développement
29:50urbain et de la
29:52réduction des pollutions qui permet
29:54de lutter contre ça. Donc les enjeux sont
29:56lourds à Nice. On a
29:58réellement un chantier important
30:00et les niçoises et les niçois dialoguent avec
30:02nous, quand bien même ils sont d'autres bords
30:04politiques. Quand on parle de choses sérieuses,
30:06quand on en parle sérieusement,
30:08les gens viennent, sont intéressés,
30:10dialoguent et là,
30:12émerge quelque chose d'important
30:14qu'on va développer pendant toute cette période
30:16pour vraiment proposer une alternative crédible
30:18aux élections municipales prochaines.
30:20Alors la gauche peut-elle vraiment
30:22l'emporter à Nice ? La question a
30:24inspiré Tristan Gasparro pour son
30:26micro-trottoir de la semaine. On regarde.
30:28David Nacache, bonjour.
30:30Nous sommes à un an et demi des élections municipales
30:322026. On parle beaucoup de Christian Estrosi
30:34ou d'Eric Ciotti comme candidats, mais
30:36les niçois souhaitent-ils peut-être voir la gauche passer ?
30:38Je vous laisse les écouter.
30:40Alors si je dois vraiment donner mon avis, non.
30:42Parce que, voilà,
30:44c'est pas mon parti
30:46et j'estime qu'avec tout ce qui se passe en ce moment en France,
30:48ce serait bien d'avoir un
30:50parti un peu plus
30:52caractériel.
30:54Clairement non. Pourquoi ?
30:56Parce que c'est un peu responsable des convictions politiques.
30:58Donc,
31:00je pense qu'on a un sentiment un petit peu
31:02d'insécurité qui est naissant dans la ville de Nice
31:04et je pense pas que les préconisations faites
31:06par la gauche aujourd'hui correspondent à ce que
31:08les Français attendent en termes de sécurité.
31:10Et pourquoi pas ? Parce que
31:12ça fait longtemps qu'on a pas eu d'alternance politique
31:14donc ça nous ferait peut-être un petit peu de bien
31:16de changer et de voir de nouvelles idées
31:18émerger. Ça dépend de la gauche
31:20parce que, selon
31:22la manière dont c'est géré,
31:24selon les politiques publiques qui sont
31:26mises en avant, c'est pas toujours
31:28la meilleure chose.
31:30Que vous inspirent ces réflexions, David Nakach ?
31:32Le chantier est ouvert et devant nous.
31:34Il faut dialoguer avec les personnes. Moi, la plupart du
31:36temps, quand on fait un tractage, quand on va voir les gens,
31:38quand on est sur action, on a des gens qui, a priori,
31:40sont défavorables à la gauche. Quand on dialogue
31:42avec eux, très souvent, ils changent d'avis.
31:44Donc, la chose est tout à fait possible, vous savez.
31:46Aux dernières élections législatives,
31:48j'ai accompagné Olivier Salerno
31:50dans sa campagne. Il avait l'étiquette
31:52France insoumise. Donc, il y avait beaucoup de personnes
31:54« Ah là là, les dangereux de la France insoumise,
31:56antisémites, ceci, cela, etc. »
31:58Quand ils ont parlé avec
32:00Olivier ou avec les personnes de l'équipe,
32:02ils se sont rendus compte qu'on était parfaitement raisonnables,
32:04qu'on était parfaitement ouverts
32:06et sensés. Et même,
32:08ces débats chez vous ont démontré
32:10qu'il y avait une vraie vision des
32:12intérêts profonds de la ville et du pays.
32:14Et quand on dialogue, les lignes
32:16bougent. Et on est là pour dialoguer
32:18justement avec toutes celles et tous ceux
32:20qui auraient une image défavorable,
32:22a priori, de la gauche.
32:24Alors, avant de terminer, on va passer à la question
32:26perso.
32:34David Nakach, vous ne cachez pas être
32:36issu d'une famille juive. Je ne sais pas si vous êtes pratiquant ou pas,
32:38ça ne me regarde pas. Est-il injuste, selon
32:40vous, d'accuser la France insoumise
32:42de souffler sur les braises de l'antisémitisme ?
32:44Oui, il y a une très grande confusion qui est faite
32:46actuellement. Ça veut dire qu'on n'arrive pas à faire la part
32:48des choses, mais à plusieurs niveaux. Entre
32:50le fait d'être juif,
32:52le fait d'être sioniste,
32:54le fait d'être partisan du gouvernement
32:56Netanyahou. Moi, je suis juif, je suis opposé
32:58à la politique de Benyamin Netanyahou.
33:00Et beaucoup le sont,
33:02alors, de juifs dans le monde
33:04et d'israéliens en Israël qui manifestent
33:06contre Benyamin Netanyahou.
33:08Donc, quand vous avez une explosion
33:10des actes antisémites en France, après le 7 octobre,
33:12on est à plus de
33:14192% en un an, ce qui est
33:16démentiel, d'augmentation
33:18d'actes antisémites. Principalement concentrés
33:20dans les 2-3 mois qui suivent le 7 octobre.
33:22Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a des personnes,
33:24parce qu'ils sont
33:26choqués, ils ont raison de l'être, parce qu'il se passe
33:28à Gaza et des bombardements qu'il y avait,
33:30et la répression israélienne sur Gaza,
33:32ont pensé que, pour défendre la cause de Gaza,
33:34il fallait s'en prendre à tous les juifs du monde.
33:36Et y compris en France. Donc, ces personnes-là
33:38n'ont pas fait la part des choses entre
33:40une personne juive, une personne israélienne,
33:42une personne sioniste...
33:44Est-ce qu'il n'y a pas des discours en France ? Et, je termine,
33:46parce que je voudrais vraiment dire aussi ce point.
33:48Cette grande confusion, elle est du côté
33:50des personnes qui font des actes
33:52antisémites, en pensant
33:54lutter ainsi contre Israël, alors que c'est une chose complètement
33:56différente, mais elle est aussi du côté des pouvoirs
33:58publics, au niveau national ou au niveau local
34:00de la mairie de Nice, où on part du
34:02principe que toute personne qui critique la position de Netanyahou
34:04est antisémite.
34:06Ce qui n'est pas le cas. Moi, je suis juif, je ne suis pas antisémite,
34:08et pourtant, je critique Netanyahou.
34:10Donc, il y a une forme de manichéisme
34:12à tout niveau, qui crée de la confusion
34:14et qui accentue
34:16le danger sur les personnes juives.
34:18On ne peut pas nier les positions
34:20pour le moins ambigües de certains
34:22élus insoumis.
34:24Alors, moi, j'ai regardé les déclarations
34:26les unes après les autres. J'étais en
34:28désaccord profond avec Jean-Luc Mélenchon
34:30quand il parlait d'un antisémitisme résiduel.
34:32Je n'ai pas vu de déclaration
34:34antisémite de la part de
34:36d'élus, enfin, clairement antisémites.
34:38On a des actes antisémites
34:40en France et on a des condamnations.
34:42À Nice, on a une personne qui était dans
34:44les manifestations du samedi après-midi
34:46pour lutter contre
34:48ce qui se passe en Palestine,
34:50Amira Zaïter, qui a été condamnée. Je pense que c'est
34:52normal qu'elle ait été condamnée. Je pense que
34:54tout acte, toute parole, même sur X ou Twitter,
34:56antisémite, doit être sévèrement
34:58condamnée. Et je tiens à dire à ce sujet-là
35:00que nous, à gauche,
35:02et parmi les défenseurs
35:04du droit international, de la liberté
35:06des peuples à disposer d'eux-mêmes, de la protection des civils
35:08israéliens, gazaouis,
35:10libanais, il n'y a pas de place pour
35:12l'antisémitisme et nous sommes extrêmement vigilants.
35:14Amira Zaïter, c'est quelqu'un avec qui
35:16nous avons toujours refusé de
35:18co-organiser des manifestations.
35:20Le collectif pour une paix juste et durable
35:22qui organise les manifestations le samedi après-midi n'a jamais
35:24rien co-organisé avec elle. Elle a
35:26co-fondé une association de Nice
35:28à Gaza dont elle a été exclue
35:30en mars ou en avril, donc bien avant
35:32sa condamnation pénale, parce qu'ils l'ont trouvé
35:34trop radical et que ça n'allait pas.
35:36Donc nous faisons la part des choses et nous sommes
35:38extrêmement vigilants. Je tiens à le dire
35:40et à le redire. Il n'y a pas de place pour
35:42l'antisémitisme dans la lutte pour les droits de l'homme
35:44et pour le respect des droits humains.
35:46C'est très clair. Merci beaucoup David Nakach.
35:48Merci Frédéric. Merci
35:50à tous de nous avoir suivis.
35:52Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny
35:54pour la réalisation de cette émission,
35:56à Christelle Benjamin pour sa préparation.
35:58On se retrouve la semaine prochaine
36:00pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la Une.
36:02Bonne journée à tous.

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