• le mois dernier
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:04Les élections américaines, qui ont passionné le monde entier, ont remis la question de Dieu au cœur de la politique.
00:10Outre-Atlantique, il existe un vrai renouveau catholique en politique.
00:15Est-ce vrai également en France ou bien les chrétiens sont-ils encore trop timides ?
00:20De l'échelon national, la cité politique avec un grand C, aux cités des quartiers difficiles,
00:26ceux qui croient au ciel peuvent-ils renouveler une politique en manque de souffle,
00:31avec des enjeux majeurs, le bien du pays bien sûr, mais aussi celui des âmes.
00:36De tout cela, on en parle avec nos invités dans un instant,
00:40pour cette émission qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:57Bonjour Éloi Rochebrune, les informations religieuses de la semaine avec vous.
01:00Et on commence par le rôle des chrétiens dans l'élection américaine.
01:04Oui, bonjour Émeric et bonjour à tous.
01:06Les chrétiens ont voté en majorité pour Donald Trump, selon les sondages sortis des urnes.
01:12Le nouveau président des États-Unis a notamment pu compter sur la mobilisation inédite des catholiques.
01:18On fait le point avec Tancrede Guillotel.
01:21Au moment de revendiquer sa victoire devant ses militants, Donald Trump a remercié Dieu.
01:26Beaucoup m'ont dit que Dieu m'a épargné.
01:34Un messianisme qui a séduit le vote protestant,
01:37une frange qui représente plus de 40% de la population et qui vote historiquement pour les républicains.
01:42Pour certains protestants, le nouveau président américain aurait été choisi par Dieu,
01:46comme nous l'explique le journaliste Gérard Olivier.
01:49Il sait très bien que certains d'entre eux le voient un petit peu comme le Messie.
01:54On considère qu'en effet, l'Amérique, c'est déjà un pays béni des dieux, choisi de Dieu,
01:58et donc il a une mission à accomplir.
02:00Et si lui a été épargné par l'intervention divine, c'est parce qu'il a une mission divine à accomplir.
02:06Inédit dans ce scrutin, le vote catholique en faveur de Donald Trump.
02:10Une étude de l'institut Edison Research révèle que 56% des catholiques ont voté pour lui.
02:15Un résultat qui s'explique notamment par le choix du vice-président James David Vance, un catholique converti.
02:21Pour la professeure Blandine Shelley-Nippon, cet homme fort de la droite chrétienne porte des thèmes chers à cet électorat.
02:27La lutte contre l'avortement, le droit à l'avortement,
02:32et l'autre grande idée, c'est la recristallisation de la société américaine,
02:38le fait de recommencer à considérer que la constitution américaine est fondamentalement chrétienne.
02:45L'électorat juif plébiscite Kamala Harris.
02:48Même constat chez les musulmans et chez les électeurs qui se disent non religieux.
02:52La fameuse statue de Notre-Dame actuellement en pèlerinage dans tout le diocèse de Paris.
02:57La Vierge du Pilier est accueillie depuis le 7 novembre dans des églises, des maisons d'accueil ou encore des hôpitaux.
03:02Fin du périple le 15 novembre prochain pour un grand pèlerinage dans Paris jusqu'au parvis de la cathédrale.
03:08Objectif, participer à la reconstruction spirituelle de Notre-Dame.
03:13Au Mali, des chrétiens obligés de payer un impôt pour vivre leur foi librement.
03:18Selon une information de l'ONG Aide à l'église en détresse,
03:22un groupe djihadiste dans le centre du pays exigerait une taxe de 25 000 francs CFA par personne.
03:28Dans un état malien pourtant laïque et censé respecter la liberté religieuse.
03:33A Valence en Espagne, l'église au secours des victimes des inondations qui ont ravagé la région la semaine dernière.
03:40Les paroisses ont ouvert leurs portes aux sinistrés et les diocèses mobilisent des moyens matériels et spirituels.
03:46Le récit d'Augustin Donadieu.
03:49Au pied d'une église de Valence, des dizaines de sinistrés attendent pour recevoir un peu d'aide.
03:54A l'intérieur, les volontaires s'activent pour la distribution de nourriture.
03:58Lisbeth est venue d'une autre paroisse pour aider.
04:01Nous apportons de l'eau et de la nourriture aux personnes touchées.
04:06Nous venons d'une autre paroisse, nous sommes prêts à apporter notre aide car nous connaissons la situation.
04:12Une solidarité qui a conduit des centaines de volontaires à prêter main forte.
04:16Dans une église à l'ouest de Valence, c'est l'heure du grand nettoyage après les pluies diluviennes.
04:21Malgré tout, le traumatisme est bien là.
04:24C'est traumatisant, le mot est traumatisant.
04:28J'ai vu des gens dans leur voiture, nous ne pouvions pas bouger, on ne pouvait rien faire.
04:35La souffrance des familles dont les maisons sont remplies de boue est horrible.
04:40Nous aidons donc et beaucoup de gens le font aussi.
04:43Je suis stupéfaite par les jeunes qui viennent tous avec de l'eau, qui viennent avec tout ce qu'il faut pour nettoyer, réparer.
04:50Plus de 200 personnes ont péri dans les inondations.
04:53L'archevêché de Valence appelle à prier pour les familles endeuillées et confie son diocèse à la protection de la Vierge Marie.
05:00L'ex-fémine Marguerite Stern demande pardon aux catholiques.
05:04Dans une vidéo, elle revient sur son passé de militante féministe où elle s'en est prise plusieurs fois à l'église catholique.
05:10Elle déclare aujourd'hui avoir évolué dans ses convictions, avec sur son chemin plusieurs étapes, notamment les obsèques de Philippine, le 27 septembre dernier.
05:21Je me suis rendue à la messe pour Philippine à Versailles.
05:25Ça m'a fait quelque chose, j'ai trouvé.
05:28Évidemment, on n'enlèvera jamais le fait que cette petite ait été assassinée sauvagement dans des conditions qui n'auraient jamais dû exister.
05:36Mais je trouve que ce rite, ce truc-là auquel on était en train de participer tous ensemble, je n'ai pas le mot.
05:45Parce que le mot, ce n'est pas réparer, mais c'est venu quand même apaiser quelque chose.
05:49Ça vient réguler des émotions.
05:51Quand j'ai assisté à cette messe dans cet endroit, à écouter les chants autour de moi, pour moi, il s'est passé quelque chose de fort.
06:03Je trouve que c'est des moments qui font qu'on fait corps avec les autres autour de soi.
06:12C'est la fin de votre journal.
06:13Aymeric, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
06:16Merci Éloi Rochebrune.
06:18Dans une société sécularisée, les chrétiens peuvent-ils changer la donne dans tous les domaines de la société ?
06:24En politique, en économie, sur le terrain, dans le domaine social également.
06:28C'est le sujet du jour et nous sommes en compagnie de Charles Millon.
06:31Bonjour.
06:32Merci d'être avec nous.
06:33Vous êtes ancien ministre de la Défense sous Jacques Chirac entre 1995 et 1997.
06:37Vous avez eu aussi des mandats locaux comme maire et président du conseil régional Rhône-Alpes.
06:41Et vous êtes aussi le cofondateur de l'Institut Thomas More, un laboratoire d'idées européen.
06:47Et vous assumez sereinement votre foi catholique.
06:50Vous nous direz justement comment on peut être catholique dans le domaine politique.
06:53Avec nous également Grégoire Pupinque.
06:55Bonjour.
06:56Merci d'être avec nous.
06:57Vous êtes juriste, directeur du NONG, le CLJ, le Centre Européen pour le Droit et la Justice,
07:02qui est dédié à la promotion et à la protection des droits de l'homme auprès des instances européennes notamment,
07:07mais de l'ONU aussi, notamment sur la liberté religieuse, la protection de la vie humaine.
07:11Et votre action, dites-vous, est fondée sur les valeurs spirituelles et morales européennes.
07:15Et vous êtes l'auteur des « Droits de l'homme dénaturés » publiés au Cerf.
07:18Avec nous également Rodrigue Tendu.
07:20Bonjour.
07:21Merci d'être avec nous.
07:22Vous êtes éducateur spécialisé, donc vous êtes sur le terrain.
07:24Vous êtes cofondateur d'un réseau, d'une initiative qui s'appelle le « Réseau des deux cités ».
07:28Vous mettez en lien des chefs d'entreprise, des élites, des leaders, donc,
07:32et puis des caïds, des banlieues, comme vous le dites,
07:34et vous le racontez dans un livre « De la cité de Bondy à la cité du bon Dieu ».
07:38C'est publié chez Arte, je vous dirai comment on fait pour passer de l'un à l'autre, bien sûr.
07:42Et puis Véronique Jacquet, bien sûr, est avec nous.
07:43Bonjour Véronique.
07:44Bonjour Émeric.
07:45Bonjour à tous.
07:46Alors, on va faire un petit détour par les élections américaines,
07:49parce qu'effectivement, il est assez intéressant de regarder notamment les sondages sortis des urnes
07:54sur le vote des chrétiens, des catholiques en particulier.
07:57C'est un sondage du Washington Post, publié le soir même de l'élection, donc le 5 novembre.
08:03Le vote des catholiques en 2020, donc la précédente élection,
08:06et bien c'était 56% des catholiques qui avaient voté, 47 pardon,
08:10qui avaient voté pour Trump et 52 pour Biden.
08:13Et revirement en 2024, 56% des catholiques votent pour Trump,
08:1841% pour Harris.
08:19Ça fait 10 points de plus donc pour le vote catholique en faveur de Trump et Les Républicains.
08:24Grégoire Pupin, première question.
08:26Comment on peut expliquer ce revirement finalement de situation ?
08:29Est-ce que c'est aussi le signe, à travers notamment l'itinéraire du vice-président,
08:33J.D. Vance, qui est converti au catholicisme,
08:36est-ce que c'est le signe d'une nouvelle génération de catholiques en politique pour vous ?
08:40C'est le signe d'argentement profond dans la société américaine,
08:43qu'on observe aussi en Europe, qui est quand même une tendance de fond au conservatisme,
08:46qui est marquée par l'élection de M. Trump, qui déjà en soi est un signe majeur.
08:51Et plus précisément sur l'aspect religieux,
08:54M. Biden se présentait comme catholique,
08:56il montrait son chapelet quasiment à chaque meeting.
08:59Peut-être que les catholiques l'ont cru au départ,
09:01mais là ils ont je pense probablement un peu déchanté.
09:04Et oui, il y a dans le catholicisme et dans le christianisme américain
09:08une volonté d'approfondissement de la foi, de cohérence.
09:12Je crois que le christianisme en Amérique se transforme.
09:14Il a longtemps été principalement évangélique, assez émotionnel,
09:19et là il se structure plus.
09:21Et donc il y a aussi un mouvement vers le catholicisme,
09:23que l'on observe notamment chez le nouveau futur vice-président américain,
09:28qui est passé lui d'une éducation évangélique,
09:31qui a sombré dans l'athéisme,
09:33et qui a ensuite cette forme de renaissance dans la foi catholique.
09:37Charles Millon, comment est-ce que vous observez cette élection
09:40et notamment le rôle joué par les chrétiens ?
09:43Moi je pense que les chrétiens retrouvent le sens du service,
09:47et refusent un peu cette idéologie woke qui s'impose partout,
09:52et qu'ils ont voté Trump en particulier pour refuser cette vague woke
09:58qui essayait de s'imposer et de s'organiser,
10:00et qu'ils ont simplement rappelé leur attachement à des valeurs auxquelles on tient,
10:06simplement la famille, simplement la vie dans la cité,
10:12et qui demandent qu'on ne leur impose pas des doctrines à braquer la branque,
10:18comme le font en fait les wokistes,
10:20et que ça a beaucoup joué à mon avis pour que les catholiques se tournent vers Trump
10:25et quittent les démocrates.
10:29Rodrigue Tendu, la situation en France évidemment elle est très différente,
10:32mais c'est vrai qu'aux Etats-Unis, la place de Dieu dans la société américaine,
10:37dans la politique américaine, est extrêmement présente.
10:40En France, c'est évidemment beaucoup plus compliqué.
10:42Est-ce que vous souhaiteriez que la question spirituelle soit davantage présente,
10:46y compris dans le domaine public, en politique ?
10:48On va écouter dans un instant Nelson Monfort,
10:51qui est protestant sur son jugement sur cette laïcité à la française,
10:55et puis vous nous direz votre réaction.
10:59Je pense que la religion est hélas en baisse,
11:01elle est en baisse dans la pratique, elle est en baisse dans les croyances,
11:04elle est en baisse pour plein plein de choses.
11:06Ce que je regrette est infiniment,
11:08parce que personnellement ça me fait énormément de bien dans la vie
11:11et que je ne pourrais pas vivre sans.
11:13Aujourd'hui, sous prétexte de laïcité, on empêche les gens de s'exprimer,
11:16on empêche les gens de croire,
11:18on empêche les gens surtout d'affirmer leur foi et leur conviction.
11:21Et là, je dirais que...
11:23La France, ce n'est pas moi qui le dis, c'est depuis toujours,
11:25est ce qu'on appelait la fille aînée de l'Église.
11:28Et bien mon Dieu, je pense que c'est quelque chose qui se respecte,
11:33qui se...
11:35Ce n'est pas une phrase anodine.
11:37Alors, une réaction, Rodrigue Tondu.
11:39Pourquoi est-ce que c'est plus compliqué en France de s'afficher comme catholique,
11:42de s'assumer comme catholique, que par exemple les Juifs ou les musulmans ne le font ?
11:46Parce qu'on suit...
11:49On trouve la clé dans la personne même du Christ.
11:53Et le Christ, il a été rejeté par le monde.
11:57C'est ça, moi je pense qu'être chrétien, d'abord avant d'être catholique,
12:01je suis chrétien, je suis ce Christ.
12:03Je pense que la spiritualité est au-dessus de la religion.
12:07La spiritualité, elle est divine.
12:09La religion, elle est humaine.
12:12Et il faut voir qui est notre maître.
12:14Il a été rejeté par ce monde.
12:16Donc un catholique est tourné vers l'espérance.
12:19Et il faut accepter d'être dans ce combat.
12:21Dans ce combat, dans un monde où on nous rejette.
12:24Parce que c'est un combat aussi spirituel,
12:27qui va passer par des idées.
12:29Mais il faut accepter que notre bonheur et notre espérance est ailleurs.
12:33N'est pas sur Terre.
12:35Et moi je l'ai accepté par rapport à mon histoire.
12:37Parce que quand je me suis converti, j'ai été rejeté par des amis.
12:41Et c'est là que j'ai compris, en fin de compte, mon bonheur est ailleurs.
12:44Et que le monde rejette la vérité ou le rayonnement que nous pouvons...
12:49Quand tu prie le Seigneur, tu rayonnes.
12:52Et tu rayonnes d'une certaine vérité qui dérange parfois.
12:56Alors justement, on va voir en quoi consiste ce combat.
13:00Notamment dans le domaine politique.
13:02Mais aussi cette espérance qui anime les chrétiens.
13:04Auparavant, peut-être une réaction sur...
13:07Si on regarde un peu dans le rétroviseur, la fille aînée de l'Église.
13:10Aujourd'hui, comme le dit le pape François, elle semble un peu rebelle.
13:13Et ça ne date pas d'hier, n'est-ce pas ?
13:15Comment vous réagissez, Grégoire Pupin ?
13:17Est-ce qu'aujourd'hui, vous avez l'impression que la France est encore la fille aînée de l'Église ?
13:22Bon, cette expression...
13:24Évidemment, la France a donné beaucoup de seins.
13:26La France a été baptisée très tôt dans l'histoire du christianisme.
13:31Je pense qu'aujourd'hui, même aujourd'hui, l'Église catholique, certes,
13:34on est confronté à la modernité.
13:35Il y a une forme de crise, une certaine baisse de la pratique.
13:39Mais malgré tout, quand je regarde les fruits donnés par l'Église en France,
13:44les fruits donnés par les Français catholiques sont gigantesques.
13:47Il y a toujours...
13:49Vous savez, c'est comme...
13:50Il y a toujours, en fait, des initiatives qui sont prises.
13:54Par exemple, aux États-Unis, il y a une vague traditionnelle dans le catholicisme.
14:00On parle beaucoup de la messe en latin.
14:02Le retour au thomisme, le vice-président américain...
14:05Donc, l'automisme, c'est saint Thomas d'Aquin.
14:07Saint Thomas d'Aquin, donc il s'est converti avec les Dominicains.
14:10Et donc, cette vague traditionnelle, elle vient un peu de la France.
14:15C'est quand même de la France qu'il y a eu, qu'on a conservé cela
14:19et qui s'est diffusé dans le monde.
14:20Donc, il y a toujours, je pense, un rôle de la France, même dans cette période de crise,
14:25parce que ce qui donne du fruit aujourd'hui dans le monde entier
14:29est étroitement lié à la France, alors même que la France semble au plus bas.
14:34Donc, il y a ces gères...
14:35Un curieux paradoxe.
14:36Oui, oui.
14:37Véronique Jaquet.
14:38Oui, effectivement, c'est paradoxal parce que ce que vous dites est assumé aux États-Unis
14:41et ça ne l'est pas du tout en France.
14:43Comment on explique d'assumer si peu cette richesse, cette colonne vertébrale,
14:48cette charpente, Charles Millon ?
14:50Qu'est-ce qui explique qu'on n'assume plus cette charpente catholique ?
14:53La France a d'abord vécu la Révolution française.
14:57Ensuite, on a vécu la montée de la laïcité, comme j'allais dire référence,
15:04et on a quasi imposé un certain silence sur les engagements.
15:11Je pense que le catholique en France, le catholique qui s'engage dans la vie publique
15:17ou dans la vie politique, doit d'abord agir par témoignage.
15:21Il doit interpeller en réalité les autres par les engagements qu'il prend,
15:26par les prises de position qu'il déclame, plus que par le fait de dire
15:31je suis catholique, je suis chrétien, je fais partie d'un parti catholique,
15:35je fais partie d'un parti chrétien.
15:36C'est-à-dire que de toute façon, il va réussir par ses compétences,
15:39par son incarnation propre et pas simplement par l'étiquette catholique ?
15:42Être homme politique, c'est servir.
15:44Donc ça correspond à l'évangile.
15:46Un homme politique, ça devrait être un serviteur.
15:48Et s'il est serviteur, à ce moment-là, il interpelle les autres
15:52à travers les prises de position, à travers les actions qu'il mène.
15:56Je crois que c'est ainsi que le catholicisme rayonnera
16:01et comme le disait Grégoire tout à l'heure, pourra en aller même au-delà de ses frontières.
16:05Je le vois moi en Afrique aujourd'hui où il y a beaucoup d'Africains
16:09qui vivent leur catholicisme parce qu'ils sont inscrits
16:12dans la tradition catholique française.
16:14Et vous-même, au cours de votre carrière politique,
16:16vous avez réussi à témoigner justement de cette foi catholique qui vous anime ?
16:21Lorsqu'il y a eu le débat sur l'avortement en 1977-78,
16:28mon engagement a été dicté par ma conception de la vie,
16:34que chaque personne est un être unique, fait à l'image de Dieu, etc.
16:39Mes prises de position découlaient en fait de mon engagement.
16:43Mais je n'avais pas besoin de proclamer que j'étais catholique.
16:46J'avais simplement à prendre des positions qui étaient claires
16:49et qui éclairaient le débat et qui, je l'espère,
16:52ont permis à certains de faire des choix judicieux.
16:55Il y a quand même un constat qui s'impose parce que ces dernières décennies,
16:59tous les combats menés de près ou de loin par les catholiques ont été perdus.
17:03Vous parlez de l'avortement, mais on pourrait parler de l'école libre,
17:06même s'il y a eu effectivement une réaction et peut-être un compromis qui a été trouvé,
17:10et d'autres sujets, des problématiques sociétales, bioéthiques, notamment.
17:15Grégoire Pupinc, finalement, quel bilan il faut tirer de tout cela
17:20et comment vous vous positionnez par rapport à ces combats politiques à mener ?
17:25Ça fait 25 ans que j'émène ces combats.
17:28En fait, il faut comprendre que beaucoup de personnes peuvent demander
17:31est-ce que ce n'est pas désespérant de perdre ?
17:33D'abord, on ne perd pas tout le temps.
17:35On a à notre bureau, à Strasbourg, un mur des victoires,
17:38avec peut-être une centaine de décisions de justice gagnées.
17:42Il y a notamment en Italie où vous avez réussi à conserver les crucifix dans les écoles.
17:45En Italie, on a eu une victoire extraordinaire avec, effectivement,
17:49la Cour européenne des droits de l'homme sur la question de la laïcité et des crucifix,
17:54mais d'autres victoires.
17:55Plus récemment, là, on a réussi à renvoyer un texte
17:58qui voulait promouvoir la libéralisation de la prostitution en Europe,
18:02un texte à Strasbourg, au Conseil de l'Europe.
18:04Il y a des victoires. Je pense qu'il faut vraiment être très clair là-dessus.
18:07Il y a des victoires qui sont nombreuses, qui sont régulières,
18:10mais on ne combat pas seulement pour la victoire.
18:13Ça veut dire que si, effectivement, on avait une vision purement humaine,
18:17on arrêterait.
18:18Mais ce qui nous motive, en fait, c'est le service de Dieu,
18:21c'est le service de la vérité, c'est la connaissance de la vérité,
18:23sa découverte, sa diffusion.
18:26C'est ça qui nous motive.
18:27Donc finalement, certes, nous combattons, Dieu donne la victoire.
18:30Parfois oui, parfois non.
18:32Mais nous sommes, en fait, heureux de faire ce métier.
18:36Est-ce que ça veut dire aussi, Charles Millon,
18:37qu'en politique, il faut accepter qu'il y a un rapport de force qui se joue
18:41et que les catholiques doivent essayer de peser, d'une manière ou d'une autre,
18:45sur ce rapport de force ?
18:47Je voudrais insister sur un aspect, c'est que la victoire,
18:51il n'y a pas de victoire au sens politique du terme.
18:55Mais il y a, comme je le disais tout à l'heure,
18:57d'abord une action de témoignage, puis ensuite une action sur le terrain.
19:01Et c'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut s'éloigner, en fait,
19:05du combat purement idéologique, dans lequel on s'enferme souvent,
19:09et retourner au terrain.
19:10Et que je pense que l'homme politique par excellence,
19:13il agit dans sa commune, il agit dans sa cité,
19:16il agit dans des associations.
19:18Et que par là, il rayonne.
19:21Et on s'aperçoit que, d'ailleurs, à ce moment-là,
19:23il n'y a plus de débat droite contre gauche,
19:26idéologie contre idéologie.
19:28On arrive, en fait, à juger l'autre à travers ses engagements,
19:32à travers ses convictions propres, à travers son style de vie.
19:37Et que c'est dans ses communes ou dans ses cités
19:40qu'on voit évoluer les choses et que l'on voit
19:43qu'un certain nombre de personnes ouvrent les yeux
19:45par rapport au catholicisme ou au christianisme.
19:48C'est votre expérience, Roderick Tendu.
19:49Donc vous, vous êtes sur le terrain.
19:50Vous mettez en relation, je le disais tout à l'heure,
19:52des chefs d'entreprise, des élites économiques,
19:54et puis des cahiers, des cités, des quartiers difficiles.
19:57La présence chrétienne, comment est-ce qu'elle rayonne ?
20:00Mais de plus en plus, dans les quartiers,
20:03l'Église se réveille.
20:04Parce qu'il y a eu 200 jeunes.
20:06J'ai eu la chance d'aller témoigner auprès de 200 jeunes de Banlieue
20:11qui avaient fait une nuit d'adoration à l'Église Saint-Roch.
20:14Je pense que nous, dans les quartiers,
20:16on est tous croyants.
20:17Je le dis dans mon livre, on est tous croyants.
20:19On n'est pas des gens qui cachent son nom de foi
20:22parce qu'on est entouré de musulmans.
20:24C'est quand je suis sorti des quartiers
20:26que j'ai vu qu'il y avait des athées,
20:27qu'il y avait des gens qui ne me croyaient pas.
20:29Voilà, j'ai côtoyé pas mal de religions.
20:32Comme disait le ministre tout à l'heure,
20:34c'est la question du témoignage.
20:36Parce que les gens n'ont plus confiance.
20:38Tu dis, ok, mais est-ce que tu fais ce que tu dis ?
20:41Et ça, c'est important, même dans la politique.
20:44Il y a des gens qui peuvent se dire catholiques,
20:47mais si leurs actes n'est pas en cohérence
20:50avec ceux qui veulent se dire ce qu'ils ne sont,
20:53eh bien, il n'y a plus de confiance.
20:55Et on voit bien, les gens n'ont plus confiance aux politiques,
20:58que ce soit dans les banlieues, que ce soit dans toute la France.
21:01Parce qu'il y a quelque chose, je ne dis pas ce que je fais.
21:05Je dis, mais je ne fais pas ce que je dis.
21:08Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
21:10C'est ça, en fait.
21:11Comment retrouver cette confiance ?
21:13Est-ce qu'il y a vraiment un renouveau des chrétiens en politique
21:16dans la société de manière générale en France ?
21:18Vous resterez avec nous, on en parle dans un instant.
21:25De retour dans Enquête d'Esprit sur CNews,
21:27Europe 1 est en partenariat avec France Catholique.
21:30Nous parlons des catholiques en politique
21:32dans une société sécularisée.
21:34Y a-t-il un renouveau ?
21:35C'est la question qu'on peut se poser avec nos invités.
21:37Charles Millon, ancien ministre.
21:39Grégoire Pupinc, directeur de l'ECLJ,
21:41le Centre Européen pour le Droit et la Justice.
21:43Et puis, Rodrigue Tendu, auteur de La Cité de Bondy
21:46à La Cité du Bon Dieu.
21:47Il est éducateur spécialisé, bien sûr.
21:49Véronique Jacquier est avec nous.
21:51Charles Millon va parler de votre institut.
21:54Deux choses.
21:55Vous avez fondé un institut, un think tank,
21:57un groupe de réflexion européen entre Paris et Bruxelles en 2004.
22:02Et vous avez lancé, il y a deux ans, une école,
22:04l'École Thomas More, du même nom,
22:06Institut Thomas More et École Thomas More,
22:08pour former une nouvelle génération
22:10à l'action dans tous les domaines de la société,
22:13pas seulement la politique.
22:15Est-ce que vous constatez, donc, qu'il y a un renouveau,
22:17une génération montante de chrétiens, de près ou de loin,
22:20qui est prête à s'engager et à défendre ses valeurs ?
22:23Ah oui, ça, je le constate.
22:25Vous savez, moi, je suis un enfant du scoutisme.
22:27D'abord, je constate qu'actuellement,
22:29le scoutisme continue à se développer,
22:31à se renforcer et à rayonner.
22:33Et que, deuxièmement, il y a un certain nombre
22:35de jeunes gens ou de jeunes filles
22:37qui veulent, aujourd'hui,
22:39au-delà de leur profession,
22:41au-delà de leurs engagements quotidiens,
22:44aller dans des engagements politiques,
22:46sociaux, caritatifs.
22:48Et que ces engagements, il faut les approfondir.
22:52Et c'est la raison pour laquelle, il y en a quelques-uns,
22:54on a créé une école,
22:56qui est une école qui a des promotions petites,
22:58des promotions de 30 personnes par an,
23:00mais qui sont ouvertes sur tous les engagements.
23:04On a l'engagement politique,
23:06on a l'engagement caritatif,
23:08on a l'engagement social,
23:10on a l'engagement éducatif, ô combien il est important.
23:12Et on essaie, durant un an,
23:16de réfléchir ensemble,
23:18d'abord, pourquoi on s'engage.
23:20Donc, c'est les valeurs fondamentales.
23:22Ensuite, comment on s'engage.
23:24Ça, c'est les techniques.
23:26Et puis, enfin, on fait parler un certain nombre
23:28de grands témoins qui disent,
23:30voilà, nous, on s'est engagés.
23:32Voilà, en fait, les joies qu'on a rencontrées,
23:34auxquelles on s'est heurtés,
23:36venez avec nous et continuez sur notre chemin.
23:40Et ça marche.
23:42On a fait une année assez extraordinaire,
23:44l'année dernière.
23:46Cette promotion a choisi, d'ailleurs, un nom.
23:48Elle s'appelle Promotion GDL de Galart,
23:50qui est décédée il y a quelques mois,
23:52et qui était à Vienne-Bennefou,
23:54et qui montrait l'engagement,
23:56le dévouement, la consécration,
23:58en fait, à une œuvre.
24:00Et nous, on voudrait, en fait,
24:02continuer, développer ce genre de formation
24:04pour qu'ensuite, toutes ces personnes
24:06se connaissent, se coordonnent
24:08et puissent rayonner, tout simplement.
24:10Car, comme je le disais tout à l'heure,
24:12je crois au témoignage,
24:14nous croyons au témoignage
24:16beaucoup plus qu'à la proclamation,
24:18et qu'à partir de ce moment-là,
24:20il y aura, peu à peu,
24:22des groupes qui se formeront
24:24et qui retrouveront les chemins
24:26du fondamental en tant que chrétien
24:28et en tant que catholique.
24:30Monsieur Pupin, que vous la voyez monter aussi,
24:32cette génération, ce renouveau chrétien
24:34en politique ?
24:36Je vois monter une génération
24:38qui n'a pas peur,
24:40qui veut s'engager dans différents
24:42domaines, différentes approches politiques,
24:44mais qui, vraiment,
24:46je dirais, est assez libre,
24:48n'a plus les mêmes ambitions
24:50qu'à ma génération. À ma génération,
24:52nous étions quand même très peu nombreux
24:54à vouloir nous donner
24:56dans un combat, dans un engagement social.
24:58Et là, je vois, effectivement,
25:00beaucoup de personnes qui se rendent compte
25:02que, finalement, ce n'est pas très intéressant
25:04peut-être de mener une vie confortable
25:06dans une France qui s'effondre
25:08ou dans une France qui part à volo
25:10et qui se disent, en fait, ils ont l'obligation
25:12quasiment de s'engager s'ils veulent
25:14mener une vie d'abord intéressante,
25:16mener une vie utile,
25:18et puis aussi transmettre à leurs enfants et construire.
25:20Alors, il y a ceux, peut-être, qui choisissent l'exil,
25:22qui partent faire leur business
25:24à Londres,
25:26et puis il y a ceux qui s'engagent en France.
25:28– Véronique Jacquet.
25:30– Est-ce qu'il y a une forme de nouveau converti
25:32parmi cette génération,
25:34ou ce sont des jeunes gens qui viennent de familles
25:36qui sont déjà structurées
25:38avec une foi catholique ?
25:40– Il y a les deux.
25:42Je trouve, moi, qu'il y a pas mal de jeunes
25:44qui redécouvrent
25:46à la fin de leurs études
25:48ou au début de leur vie active
25:50ou au cours de leur vie active
25:52qu'ils redécouvrent, en fait, la dimension spirituelle
25:54mais qui la découvrent, j'allais dire,
25:58presque simplement,
26:00c'est l'issue d'un itinéraire.
26:02Et en fait, l'école de l'engagement,
26:04elle a pour objectif d'accompagner
26:06ce genre d'étudiant
26:08ou ce genre d'engagé
26:10et de lui dire
26:12que l'homme
26:14est un être spirituel
26:16et que la spiritualité
26:18l'aide à parcourir
26:20son engagement.
26:22– Mais Rodrigue Tondu, est-ce que ça marche ?
26:24Je veux dire, est-ce que vraiment, véritablement,
26:26aujourd'hui, les chrétiens peuvent avoir une influence
26:28sur la société à travers votre initiative
26:30Le Réseau des Deux Cités ou d'autres ?
26:32Ce que vous constatez, en tout cas,
26:34comme observateur sur le terrain,
26:36est-ce que vraiment c'est possible ?
26:38Parce qu'il y a beaucoup de désillusion aussi
26:40autour de l'engagement politique des chrétiens.
26:42– Oui, mais le monde a besoin de témoins
26:44et a besoin de savoir
26:46pourquoi tu t'engages.
26:48Ok, tu veux t'engager pour le bien commun,
26:50tu veux t'accompagner, mais tu crois en quoi ?
26:52Et c'est ça qui est important,
26:54parce que même un musulman ou même un athée,
26:56il a besoin de savoir qui tu es.
26:58Et c'est ça, qui es-tu ?
27:00– Donc il faut assumer le fait d'être chrétien, c'est ça que vous dites.
27:02– Voilà, et beaucoup de chrétiens assument.
27:04– De plus en plus.
27:06– De plus en plus assument ce qui sont chrétiens
27:08et d'autant plus,
27:10parce que, voilà, moi, j'essaie en tout cas
27:12d'assumer ce que je suis,
27:14en tant que chrétien converti,
27:16reconverti, soi-disant,
27:18mais voilà…
27:20– Vous étiez protestant, vous n'étiez pas catholique ?
27:22– Non, j'étais catholique, mais je me suis reconverti
27:24parce que je m'étais éloigné
27:26et j'ai fait cette rencontre qui m'a
27:28repoussé à épouser
27:30cette mission d'aller aider les autres.
27:32Et c'est ça que le monde a besoin,
27:34et par le bas, ils ont besoin de ces témoins.
27:36Pourquoi tu t'engages et pourquoi tu veux faire le bien
27:38autour de toi ?
27:40Et qui est ton moteur ?
27:42Il faut l'affirmer, mon moteur c'est ma foi
27:44et voilà, je pense que le monde a besoin de ça.
27:46– Véronique Jacquier.
27:48– Est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin que le témoignage ?
27:50Parce que quand je vous écoute, vous dites témoignage, témoignage,
27:52mais les catholiques ne font plus
27:54très peur,
27:56même quand on parle de rapport de force,
27:58on va dire sincèrement qu'ils comptent peu
28:00parce qu'ils sont minoritaires dans le pays.
28:02Moi je pense à la Fédération nationale catholique
28:04qui a été créée par le général de Castelnau.
28:06– Il y a 100 ans.
28:08– Voilà, il y a 100 ans précisément,
28:10là ça ferraillait dur,
28:12il avait quand même 2 millions d'adhérents
28:14c'était quelque chose.
28:16Évidemment c'était une incarnation très forte,
28:18un orateur hors pair qui tenait des meetings,
28:20mais surtout, surtout,
28:22il demandait aux parlementaires d'être accord
28:24avec leurs engagements, c'est-à-dire
28:26ils allaient demander des comptes aux politiques
28:28pour peser eux-mêmes dans la politique.
28:30On voit bien qu'on n'en est plus là.
28:32Alors Charles Millon, qu'est-ce qu'on fait ?
28:34– Témoigner, ça ne veut pas dire se cacher.
28:36Témoigner, c'est être en conformité
28:38avec sa foi et agir.
28:40Parce que si un homme politique n'agit pas…
28:42– Oui mais il faut agir en empêchant un peu
28:44les autres de dormir, non ?
28:46– Mais bien sûr,
28:48parce que le premier objectif d'un homme politique
28:50c'est de convaincre,
28:52c'est de convaincre sur une méthode
28:54de gérer le pays,
28:56c'est de convaincre comment éduquer les enfants,
28:58c'est de créer les conditions favorables
29:00pour que chacun puisse s'épanouir.
29:02Donc c'est ça, c'est ça,
29:04c'est ça, c'est ça.
29:06Pour que chacun puisse s'épanouir.
29:08Donc il est complètement investi,
29:10donc il va le faire,
29:12il va aider les gens à choisir
29:14librement l'enseignement
29:16de leurs enfants, il va aider
29:18les gens
29:20du monde de la santé
29:22à respecter la vie
29:24et à témoigner du respect pour la vie,
29:26il va aider
29:28la construction de logements,
29:30pour que ce soit des logements qui soient
29:32des logements humains et non pas
29:34des cages à lapins où en fait plus personne
29:36ne peut vivre tranquillement,
29:38et il va participer à tout cela.
29:40C'est pourquoi ? Parce qu'il a une conception
29:42de l'homme, il a une conception
29:44de la société où
29:46il répète
29:48à longueur de journée qu'il faut
29:50que la famille soit respectée,
29:52soit renforcée, alors que
29:54malheureusement tout est fait
29:56pour l'inverse aujourd'hui,
29:58parce qu'il sait que c'est là où l'enfant
30:00pourra s'épanouir
30:02et ensuite retrouver le chemin
30:04du catholicisme.
30:06Grégory Pépin. En fait,
30:08dans le christianisme, on dit toujours que notre force
30:10est dans notre faiblesse. Alors ça peut
30:12paraître paradoxal, mais je pense qu'on le voit.
30:14C'est pas une excuse à l'apathie. C'est pas une excuse
30:16à l'apathie, mais ça veut dire que pour nous
30:18en fait, la force politique
30:20peut aussi être une faiblesse. Comme
30:22le disent certains philosophes, l'église catholique
30:24a eu pendant des siècles
30:26un pouvoir considérable.
30:28Elle ne l'a plus aujourd'hui,
30:30mais on ne parle pas de la même puissance,
30:32de la même force.
30:34Réussir à être fort dans sa faiblesse
30:36c'est aussi nous obliger, parce que la faiblesse nous
30:38oblige à compter sur
30:40Dieu, à compter sur la force
30:42de Dieu, à agir pour Dieu,
30:44à être des serviteurs, et à
30:46agir par la grâce et par la puissance
30:48du Saint-Esprit, par la
30:50vérité. Et donc,
30:52ce qui va choquer
30:54le monde, c'est précisément
30:56qu'une infime minorité...
30:58Il y a des minorités qui peuvent changer le monde.
31:00Oui, par la puissance de l'Esprit,
31:02par la puissance des arguments,
31:04arrive à être un grain
31:06de sable dans des rouages, à bloquer
31:08des mécanismes, ou un diamant,
31:10à révéler des choses,
31:12et finalement, la puissance
31:14de
31:16christianisme, la puissance de l'Évangile, la puissance
31:18de Dieu, se révèle
31:20précisément dans la faiblesse. Et je crois
31:22que nous en sommes là. Si vous avez des
31:24parcours de conversion, oui, le monde
31:26effectivement
31:28nous désoriente
31:30largement la jeunesse, mais
31:32c'est parce que ce monde
31:34n'est pas attrayant pour la jeunesse qu'ils vont chercher
31:36les causes. Et c'est en cherchant les
31:38causes de la crise qu'ils retrouvent
31:40l'Église, et qu'effectivement, ils vont
31:42commencer à lire. Le vice-président américain,
31:44il a passé des années, au moment de sa conversion,
31:46à lire et à étudier. Alors lui, c'est un intellectuel,
31:48il s'est passionné pour cela. Il faut se former.
31:50C'est ainsi, en se formant, qu'il a compris,
31:52en comprenant les causes de la crise de la modernité,
31:54et a découvert l'Église
31:56et le remède.
32:00La politique est la forme
32:02humble,
32:04mais aussi haute,
32:06de la charité.
32:08C'est ce que disait le pape Pie XI.
32:10Et je crois qu'il faut le rappeler,
32:12et qu'il faut rappeler que c'est à travers
32:14la politique, à travers tous les gestes
32:16qu'on va faire, qu'on va poser
32:18au niveau des décisions, au niveau
32:20de l'accompagnement
32:22de la réforme de la société,
32:24qu'on va montrer que,
32:26pour nous, on est
32:28dans un monde
32:30spirituel, dans un monde
32:32de charité,
32:34où on va permettre à chacun
32:36de s'épanouir. Mais je pense que
32:38c'est par là qu'on va,
32:40j'allais dire, convertir, c'est par là
32:42qu'on va convaincre, c'est par là
32:44qu'on va en fait créer les conditions favorables
32:46à l'épanouissement de chacun.
32:48Ce n'est pas par
32:50des discours, alors je réponds
32:52à l'interpellation
32:54de Véronique Jacquier,
32:56des associations, des mouvements,
32:58on en fera, oui bien sûr, il faudra
33:00les faire, mais il faudra que ces mouvements
33:02et ces associations, ils portent
33:04des projets de réforme
33:06de la société, ils portent des
33:08projets éducatifs,
33:10ils portent des projets
33:12dans les domaines culturels
33:14ou dans les domaines sociaux.
33:16On n'est pas là
33:18simplement pour faire de l'agite propre.
33:20Il y a une grande évolution
33:22auquel on constate
33:24actuellement, c'est que
33:26alors que la politique était
33:28la politique du pouvoir, la politique
33:30de l'argent, elle devient la politique du service.
33:32A nous de l'accompagner.
33:34Je pense, moi, qu'actuellement,
33:36une des révolutions auxquelles
33:38on assiste, c'est que
33:40la notion de service réapparaît
33:42et que l'homme politique, qui n'est pas
33:44un serviteur, est rejeté par la population.
33:46Je pourrais dire juste
33:48la phrase de Jean-Paul II quand il est venu
33:50au JMJ de Paris.
33:52Vous, les jeunes, si vous devenez ce que vous devez être,
33:54vous mettrez le feu au monde.
33:56Donc, même si on est dans le service,
33:58même si on crée des choses,
34:00il faut que la conversion
34:02se convertisse chaque jour.
34:04Il faut que nous-mêmes nous soyons dépouillés
34:06de tous nos petits
34:08péchés qui nous empêchent d'avancer
34:10pour pouvoir rire.
34:12Et ce qui est
34:14profondément, et ça,
34:16je crois profondément à ça,
34:18c'est que quand on a le feu,
34:20parce que c'est le feu qu'on parle,
34:22l'esprit, c'est le feu,
34:24qui va embraser, qui va entraîner,
34:26mais qui va vers une civilisation
34:28de l'amour. Et c'est ça que
34:30le monde n'est pas encore prêt,
34:32parce que l'amour est vécu comme une certaine forme
34:34de fragilité. Mais nous, catholiques,
34:36nous, chrétiens, nous sommes une religion
34:38d'amour. Et ça, il ne faut pas l'oublier.
34:40Il ne faut pas l'oublier, mais cependant, ce n'est pas toujours facile
34:42quand on veut travailler, se mettre au service
34:44justement de la société.
34:46Exemple avec le domaine de l'enseignement.
34:48Regardez ce reportage d'Éloi Rochebrune.
34:50Une école,
34:52l'école Pauline Jarricot, qui a voulu
34:54ouvrir et qui a
34:56reçu un niet de la
34:58préfecture de Lens. C'était en septembre dernier.
35:00Regardez ce reportage d'Éloi Rochebrune.
35:04L'école Pauline Jarricot
35:06a failli ne jamais exister.
35:08Deux jours avant la rentrée, l'ouverture
35:10de l'établissement catholique de filles
35:12a été interdite. Une décision
35:14de la préfecture à la demande d'associations
35:16de gauches et féministes.
35:18La directrice Thérèse Mady ne s'est pas laissée faire
35:20et son recours a payé.
35:22On a gagné notre référé liberté parce que, en fait,
35:24notre dossier était très bien monté,
35:26il était sérieux. Je pense qu'on est dans un pays
35:28qui est libre et donc on a le droit
35:30d'afficher nos convictions, même si elles déplaisent
35:32à certaines personnes. Il faut vraiment
35:34faire entendre notre voix, en fait, et nous dire
35:36nous, on a le droit de pouvoir prétendre
35:38à ce genre d'éducation. Une éducation intégrale
35:40qui passe notamment par le port de l'uniforme
35:42et la formation spirituelle.
35:44Côté enseignement, le matin
35:46est consacré au socle commun,
35:48français, mathématiques, histoire
35:50géo, latin, et l'après-midi
35:52à la formation artistique, musique,
35:54théâtre ou encore art plastique.
35:56Ce n'est pas seulement un cerveau qu'on remplit
35:58d'informations standards,
36:00c'est un être humain qu'on éduque.
36:02On éduque son cœur, on éduque
36:04sa sensibilité pour les aider
36:06à avoir conscience
36:08de ce que c'est qu'une société et quel rôle
36:10on doit y jouer au sein de cette société.
36:12Pour sa première année, l'école
36:14compte 12 élèves, des petits effectifs
36:16qui permettent aux enseignants un suivi
36:18personnalisé, indispensable
36:20pour Géraud Sarbourg, professeur
36:22de mathématiques. Il participe vraiment
36:24beaucoup. Moi, j'interagis beaucoup avec eux.
36:26S'il y a des élèves qui sont un peu plus en difficulté,
36:28je vais vers un élève,
36:30je laisse travailler les autres en autonomie.
36:32Je souhaite vraiment à tous les profs
36:34déçus de l'éducation nationale de retrouver
36:36ce goût de l'enseignement
36:38que moi je retrouve ici, que j'ai connu
36:40il y a 30 ans. L'année prochaine, l'école
36:42Pauline Jarrico veut ouvrir une classe
36:44pour des enfants porteurs de handicap.
36:46Sans subvention de l'État,
36:48elle a lancé un appel aux dons.
36:50Évidemment, Grégoire Pupin,
36:52ce n'est pas le seul exemple d'une école
36:54catholique qui a eu des ennuis.
36:56Il y a eu l'exemple de Pau récemment
36:58où un directeur d'école catholique
37:00a été limogé, ou de l'école
37:02Islas à Paris. Ça veut dire qu'il y a
37:04un prix à payer quand on veut
37:06avancer sereinement, défendre des convictions,
37:08créer des projets en tant que catholique
37:10dans la société française aujourd'hui ?
37:12Je crois qu'il y a un prix à payer quand on veut
37:14faire le bien. Faire
37:16une école, c'est une oeuvre magnifique.
37:18C'est un bien immense pour les
37:20enfants et pour les familles. Une école libre
37:22comme cela, catholique, c'est un bien considérable.
37:24J'en ai aussi l'expérience.
37:26Ça transforme les familles,
37:28ça crée un tissu social. C'est-à-dire qu'autour de l'école
37:30vous allez avoir toute une vie associative
37:32qui va se mettre en oeuvre. Vous avez
37:34des conversions importantes qui se font
37:36des familles aussi, des parents.
37:38C'est effectivement un grand bien. Face à tout
37:40grand bien, il y a une résistance.
37:42Il y a la nécessité
37:44de défendre cette liberté,
37:46de refuser le monopole de l'éducation
37:48par l'État.
37:50Nous vivons en France
37:52dans une République
37:54qui a cette idéologie
37:56du monopole de l'éducation
37:58pour qui, finalement, ce n'est pas tellement
38:00normal qu'il y ait des écoles privées.
38:02Mais je pense qu'il faut
38:04vraiment défendre cette liberté
38:06qui est essentielle,
38:08qui est la responsabilité des parents.
38:10Encore une fois, comme le faisait
38:12le général de Castelnau,
38:14il faut effectivement défendre
38:16les libertés fondamentales des familles
38:18et la liberté d'éduquer ses enfants
38:20dans la foi catholique.
38:22Pour votre institut et votre école, vous avez pris le nom
38:24de Thomas More. Thomas More, c'est un saint
38:26d'ailleurs, c'est le saint patron des hommes politiques.
38:28C'est aussi un martyr. Il était chancelier
38:30d'Henri VIII, du roi anglais,
38:32et il a refusé que celui-ci divorce
38:34et se sépare de Rome.
38:36Donc ma question, est-ce que la politique
38:38aujourd'hui, quand on est chrétien, c'est accepter
38:40une forme de martyr ?
38:42Oui, mais c'est d'abord
38:44avoir confiance
38:46dans les autres.
38:48Je reviens
38:50à l'éducation.
38:52Ce n'est pas le rôle de l'État d'éduquer
38:54les Français. Le rôle de l'État, c'est de créer
38:56les conditions favorables pour que les familles
38:58choisissent l'école
39:00où ils veulent que leurs enfants soient élevés.
39:02Donc il faut déjà respecter
39:04l'autonomie
39:06de chacun et avoir confiance
39:08dans les citoyens et dans les familles
39:10dans le choix de l'éducation
39:12de leurs enfants. C'est la première
39:14la deuxième
39:16dimension importante, c'est que
39:18le pluralisme, il faut le
39:20créer. On ne va pas donner
39:22à l'État
39:24le monopole
39:26de choisir l'éducation des enfants.
39:28D'abord, ce n'est pas le rôle de l'État, c'est le rôle
39:30des parents. Deuxièmement, il va
39:32falloir permettre à chacun de choisir
39:34en fonction de ses convictions et en fonction
39:36de son parcours.
39:38Troisièmement,
39:40ce que je crois, c'est que
39:42c'est vrai que c'est une bagarre permanente
39:44parce que, lorsque
39:46on en arrive au niveau idéologique,
39:48il y a deux conceptions du monde
39:50qui s'opposent et que nous, on a
39:52une conception que l'on porte
39:54qui est la conception chrétienne.
39:56Cette conception chrétienne, on la vit par le témoignage
39:58mais aussi on la vit par
40:00le discours
40:02puisque l'homme politique, il a non seulement
40:04les actes mais aussi le discours
40:06le plaidoyer et qu'il faut
40:08l'expliquer à tous nos concitoyens.
40:10Rodrigue Tondu, est-ce qu'agir dans la société
40:12aujourd'hui en tant que chrétien, vous nous disiez tout à l'heure
40:14il faut assumer, c'est accepter
40:16de prendre des coups ?
40:18Je l'ai dit tout à l'heure, on prie un dieu
40:20qui a été refusé par le monde.
40:22Donc on sera en permanence
40:24c'est l'inverse qui vous devra
40:26nous poser des questions en se disant
40:28est-ce qu'on est sur le bon chemin ?
40:30Un chrétien il est jamais en paix.
40:32Il sera jamais en paix et il faut l'accepter.
40:34Moi je voulais rebondir
40:36un peu que
40:38la question du lien, c'est très important
40:40parce que c'est bien beau
40:42mais à un moment donné il faut aussi s'ouvrir
40:44parce qu'on peut créer aussi
40:46l'entre-soi
40:48et ça c'est important, l'entre-soi
40:50c'est chrétien.
40:52Il faut rayonner dans le monde en mettant du lien
40:54parce que c'est le lien
40:56qui va sauver cette France.
40:58C'est par le bas, le lien par le bas.
41:00Et les chrétiens peuvent être ce lien
41:02dans une société fracturée ?
41:04Ce pont entre
41:06différentes populations,
41:08différents mondes, différentes institutions
41:10institutionnelles qui peuvent
41:12aussi par la suite accompagner
41:14pour que les politiques
41:16adoptent des politiques adaptées
41:18aux besoins réels des gens
41:20sur le domaine de l'éducation, de l'espoir.
41:22Grégoire Pupin, ça veut dire aussi
41:24que quand on agit en chrétien
41:26dans la société, à quel niveau
41:28que ce soit, on a besoin aussi
41:30d'une spiritualité forte
41:32pour tenir dans ce monde
41:34difficile, on vient de le dire ?
41:36C'est bien sûr
41:38c'est ce qui
41:40alimente l'engagement.
41:42Est-ce qu'il y a une spiritualité propre
41:44à l'engagement chrétien en politique ?
41:46A votre avis ?
41:50Je pense pas.
41:52Je pense qu'il y a
41:54le désir
41:56ardent de servir.
41:58Le désir ardent de servir l'Église,
42:00de servir les autres.
42:02Et puis la réaction
42:04face à l'injustice. On a tous différents types d'engagement.
42:06On peut avoir un engagement plus social,
42:08moi c'est dans le droit,
42:10la réaction face à l'injustice.
42:12C'est la volonté
42:14de combattre
42:16les formes d'oppression.
42:18C'est aussi ça
42:20qui fait qu'on s'engage. Et certes,
42:22on trouve ensuite, même d'abord,
42:24il y a d'abord le service de Dieu, mais on trouve dans la foi
42:26non seulement l'énergie,
42:28bien sûr, la paix, la vision,
42:30cette idée que nous sommes
42:32sur Terre que de passage.
42:34Moi je vois pas mon existence comme étant
42:36simplement close sur Terre.
42:38Pour moi, notre vie, c'est comme une flèche
42:40qui part.
42:42On a un bref moment sur Terre,
42:44mais qui continue après. Et donc cet engagement
42:46maintenant fait partie complètement
42:48de cette visée surnaturelle.
42:50C'est comme
42:52ce destin
42:54spirituel, surnaturel.
42:56Et ensuite, bien sûr,
42:58on fait ça pour Dieu,
43:00même si Dieu nous aide.
43:02Aussi, en retour, ça veut dire que
43:04les lumières que l'on reçoit dans la prière
43:06vont considérablement
43:08nous aider. Et donc si on veut
43:10bien agir en politique, il faut
43:12être effectivement un serviteur,
43:14mais il faut aussi être un serviteur de Dieu.
43:16Davonique Jacquet, il nous reste deux minutes.
43:18Oui, rapidement, Charles Mignon,
43:20le chrétien engagé en politique
43:22doit répondre, me semble-t-il, à la désespérance
43:24sociale, vous l'avez un petit peu évoqué.
43:26Mais en ce moment, il y a quand même aussi
43:28des attentes, des convictions
43:30qui ont du mal à se faire entendre
43:32sur des sujets de société,
43:34disons-le,
43:36le futur débat sur l'euthanasie, par exemple.
43:38Quel conseil vous donnez, justement,
43:40aux jeunes engagés en politique ?
43:42Parce qu'il n'y a que des coups à prendre, là aussi,
43:44dans ce domaine.
43:46D'abord, de ne pas être solitaire,
43:48de ne pas être isolé,
43:50de se mettre en communauté
43:52pour pouvoir s'entraider,
43:54s'enrichir,
43:56car
43:58tout seul, on n'y arrivera pas.
44:00Un chrétien isolé est un chrétien en danger, comme on dit.
44:02Je pense qu'il faut
44:04qu'ils se regroupent
44:06dans leurs paroisses,
44:08qu'ils se regroupent dans leurs lieux de travail,
44:10qu'ils se regroupent dans leurs lieux
44:12familiaux, etc.,
44:14pour défendre
44:16des convictions profondes auxquelles ils tiennent
44:18et qu'ils le fassent non seulement
44:20par la parole, mais aussi par les actes,
44:22j'insiste,
44:24parce qu'une école, ça se crée,
44:26ça se gère,
44:28ça se renforce.
44:30Un établissement
44:32pour les enfants handicapés,
44:34ça se gère, ça se construit, etc.
44:36Et là, ça demande d'encadrement.
44:38Il faut des personnes qui soient
44:40responsables, qui s'engagent,
44:42qu'il n'y a pas de liberté
44:44sans responsabilité,
44:46et que si on veut continuer à avoir une liberté
44:48d'éduquer nos enfants, une liberté
44:50de définir
44:52nos vies, il faut
44:54qu'on soit aussi responsables
44:56et qu'on prenne des initiatives.
44:58Et c'est la raison pour laquelle,
45:00puisque vous m'en donnez l'occasion, je lance un appel
45:02à tous les jeunes chrétiens
45:04de s'engager là où ils veulent,
45:06comme ils veulent, quand ils veulent,
45:08mais qu'ils le fassent, parce qu'autrement,
45:10la place sera prise par d'autres.
45:12L'appel est lancé. Merci à tous d'avoir
45:14éclairé cette question, bien sûr, qui appellera
45:16d'autres émissions et d'autres développements.
45:18Grégor Pupynque, directeur de l'ECLJ,
45:20le Centre européen pour le droit et la justice,
45:22Charles Millon, ancien ministre,
45:24je signale l'Institut Thomas More, bien sûr,
45:26il y a un livre de Clotilde Brossolette
45:28qui travaille avec vous, catholique de tous les partis,
45:30engagez-vous, voilà, c'est chez MAM, le message est clair.
45:32Rodrigue Tendu,
45:34le réseau des deux cités, de la cité
45:36de Bondy à la cité du bon Dieu, vous racontez
45:38cette expérience chez Artej.
45:40Et puis un autre livre qui paraît ces jours-ci,
45:42de Christine Boutin, qui là aussi a une expérience
45:44politique, son témoignage, lettres ouvertes
45:46à qui veut s'engager en politique
45:48pour servir la France et les Français, publié
45:50chez Téqui, voilà, c'est un beau résumé. Merci
45:52à vous Véronique Jacquet, et puis
45:54un dernier conseil de lecture.
45:56Eh bien, France Catholique, bien entendu, qui fête
45:58ses 100 ans, donc un numéro spécial à découvrir
46:00sur abonnement et sur france-catholique.fr
46:02Voilà, merci
46:04à Tara Souvé et aux équipes techniques
46:06de CNews, et puis la semaine prochaine dans Enquête d'Esprit
46:08nous parlerons de la Bible,
46:10est-elle la parole de Dieu, la parole de
46:12Dieu vivante, une école de sagesse
46:14et de vie ? Vous serez à notre écoute.
46:16Très bonne journée à tous, l'info continue.

Recommandations