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00:00Après, on va dire la vérité aux téléspectateurs, vous êtes un peu fâchés tous les deux.
00:04Il n'y a pas de problème de dire ça.
00:06C'est-à-dire qu'il y a quelque chose...
00:08Moi, téléspectatrice, j'ai un peu été étonnée.
00:10Elle a disparu de la fin du film.
00:12Elle disparaît, c'est quand même le personnage principal du film,
00:14le fil rouge du film, l'idée à l'origine, Sarah Salman,
00:16et puis tac, un quart d'heure avant la fin du film, elle disparaît.
00:20Pourquoi vous la cancellez ?
00:22Vous savez que le 7 octobre, j'ai réagi avec clarté
00:27quand il y a eu les massacres qui ont été commis dans les kibbouts israéliens,
00:31et j'ai dit à ce moment-là que c'était des actes terroristes commis par le Hamas,
00:35qu'une vie valait une vie,
00:37que les larmes d'une mère israélienne valaient les larmes d'une mère palestinienne.
00:40Pourquoi vous l'avez viré ?
00:42Parce que je ne peux pas faire un film humaniste ici et ne pas l'être là-bas.
00:45Je veux simplement... Depuis un an, on n'a jamais entendu Sarah Salman
00:49avoir un mot d'empathie pour les enfants à Gaza.
00:52Est-ce qu'elle est capable, ce soir, d'avoir un mot d'empathie
00:55pour les enfants à Gaza, pour des hôpitaux détruits,
00:58des gens qui se font opérer sans aller au pays ?
01:01Sarah Salman, je ne sais pas si vous avez un mot pour les enfants palestiniens,
01:04mais comment vous avez vécu le fait d'avoir été virée du film
01:07à cause de votre soutien indéfectible à Israël ?
01:10Je l'ai très mal vécu parce que je ne voyais pas le lien de causalité,
01:13le lien entre le film et le conflit israélo-palestinien.
01:16Moi, je ne le voyais pas.
01:18Vous tournez à ce moment-là pour que les gens comprennent.
01:20Oui, mais je ne voyais pas vraiment le rapport.
01:23Et donc, vous l'avez appelé, vous lui avez dit « tu dégages ».
01:26Non, c'était en face.
01:28Je l'ai fait face à face.
01:30Vous l'avez demandé à tous les gens du film, ça ?
01:32Vous avez posé la question à tous les gens du film.
01:34Moi, j'ai une position publique.
01:36Tous les gens du film n'ont pas des propos tenus à la télévision
01:39de manière régulière sur un soutien à un Benyamin Netanyahou
01:43qui, pour moi, est devenu fou et qui tue.
01:47Et qui a commencé le 7 octobre.
01:51Le 7 octobre, moi, je me suis exprimé avec clarté.
01:54Je demande une position humaniste.
01:56Vous avez quand même accepté ce soir de venir
01:58à côté de François Ruffin faire la promo.
02:00Vous savez, moi, je ne suis pas sectaire.
02:02Ce n'est pas moi qui ai voulu disparaître du film.
02:04Moi, quand il y a des gens qui pensent différemment de moi,
02:06je confronte les idées, je ne dis pas « non, vous partez ».
02:09Après, je respecte sa position.
02:11Mais vous comprenez sa décision de dire « je ne peux pas continuer
02:13à te mettre en valeur après ce que tu dis sur Israël
02:15et ce que tu ne dis pas sur les Palestiniens ? »
02:18En tout cas, je l'accepte parce que je n'ai pas le choix.
02:21Après, est-ce que je la comprends ?
02:22Moi, je ne fais pas de politique et je n'ai pas envie d'en faire.
02:24Donc, ça me confère, je crois, une plus grande liberté.
02:26Et donc, vous n'êtes pas capable de dire
02:30les attentats du 7 octobre ont été terribles, etc.
02:34Et dans le même temps, ce qui se passe à Gaza est aussi terrible.
02:39Vous ne pouvez pas dire ça ?
02:41Je peux dire que tout a commencé le 7 octobre
02:44et qu'Israël a été victime le 7 octobre.
02:46Ça, je peux vous le dire.
02:47Et que quand on est victime, on se défend
02:49et qu'Israël a le devoir de se défendre.
02:51Oui, je peux vous le dire.
02:52Donc, vous n'êtes pas capable de dire ce qui se passe ?
02:55Concernant les civils palestiniens à Gaza,
02:57oui, évidemment que je peux déplorer ce qui se passe.
03:00Non, ce n'est pas « je peux », c'est déplorable.
03:02C'est déplorable. Ils n'y sont pour rien, ce sont des civils.
03:04Mais est-ce que c'était le sujet du film ?