• le mois dernier
Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h sur #SudRadio.

Avec Denis Mathieu, médecin psychiatre MGEN et conseiller technique filière hashtag #SantéMentale, groupe Groupe VYV, Audrey Lecoq, gérante associée chez PHARMAZON et Stéphane Junique, président du groupe Groupe VYV.

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-11-09##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Et aujourd'hui, on va parler de notre santé mentale.
00:11Vous le savez, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a fait de la santé mentale une grande cause nationale pour l'année 2025.
00:18Alors au programme, pourquoi un Français sur cinq déclare avoir eu besoin d'aide psychologique depuis la période de la crise sanitaire ?
00:26Comment prévenir les troubles mentaux chez nos adolescents ?
00:29Et quel est le coût moyen engendré par les problèmes liés à la santé mentale pour les employeurs ?
00:34C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:36La Santé en Mouvement, spéciale santé mentale, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:41Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:45Et pour commencer cette émission, un grand observateur de l'impact de notre environnement sur notre psyché.
00:50Denis Mathieu, bonjour.
00:51Vous êtes psychiatre et conseiller technique de la filière santé mentale au sein du groupe Vive.
00:56Alors, on l'a compris, notre société ne va pas très bien, Denis.
01:00Est-ce propre à l'époque dans laquelle nous vivons ?
01:02Ou alors, on s'autorise davantage à dire que l'on ne va pas bien en 2024 ?
01:06Alors, il y a des éléments qui sont effectivement liés à notre libération de la parole et qui est quelque chose de positif.
01:12C'est tout un travail que l'on fait depuis longtemps, de dire aux gens, vous pouvez parler, vous pouvez dire, je ne vais pas bien.
01:17Ça, c'est quelque chose de nouveau, qui est là depuis une vingtaine d'années,
01:20où les gens peuvent s'autoriser à parler de leurs troubles du sommeil,
01:23leurs troubles de l'anxiété, de leurs difficultés de couple, de leurs difficultés au travail.
01:28C'est quelque chose qu'on s'autorise.
01:29Alors, on l'a vu dans d'autres domaines, mais il n'y a pas que ça.
01:32Il y a aussi des changements de société qui sont assez profonds.
01:36Et peut-être ce que l'on peut mettre en exergue, c'est la difficulté de se créer une histoire commune.
01:42C'est un élément important, puisque qu'est-ce qui fait qu'on va bien psychiquement ?
01:46Qu'est-ce qui fait qu'on est heureux ?
01:47C'est que nous sommes parmi les autres humains.
01:50Donc, tout notre travail, nous, en tant qu'accompagnateurs de la santé mentale,
01:55c'est de permettre aux jeunes et aux gens plus âgés de trouver le bonheur.
02:00Bizarrement, notre but, c'est le bonheur.
02:02Ce n'est pas autre chose. La santé mentale, c'est le bonheur concret.
02:06Mais cette histoire commune dont vous parlez, on a peur ?
02:08On a peur parce qu'il y a la guerre en Ukraine, parce qu'il y a des problèmes de biodiversité ?
02:13C'est ça qui nous fait peur ?
02:14Ce qui nous fait peur, c'est que ce sont des choses auxquelles on n'était pas confrontés.
02:17Vous parliez de la guerre, c'est un bon exemple.
02:19C'est vrai que sur les générations plus anciennes, la guerre avait été représentée.
02:23Tout le monde avait des grands-parents ou des parents qui avaient vécu la guerre,
02:27qui leur avaient raconté comment ça s'était passé pendant soit la Deuxième Guerre mondiale,
02:31soit la guerre d'Algérie.
02:33Mais là, maintenant, on est sur des générations où les parents n'ont pas été confrontés à ça,
02:37n'ont pas eu ce discours, et donc des enfants qui n'ont pas ce discours.
02:40Donc, c'est quelque chose qui n'existe pas dans leur tête.
02:43Alors, ils le connaissent par des films, mais dans les films, la guerre, c'est toujours héroïque.
02:47Ils le connaissent aussi par des jeux.
02:49Il y a beaucoup de jeux qui sont autour de la guerre, ou d'une forme de représentation.
02:55Mais là, il y avait une espèce de fin de l'histoire en Europe.
03:00Depuis longtemps, on disait que l'histoire est finie, c'est-à-dire que les choses ne vont plus jamais bouger.
03:04Or, là, avec l'intrusion de la guerre aux portes, vous parliez de l'Ukraine,
03:07vous parliez du Moyen-Orient.
03:09Là, c'est quelque chose qui arrive dans le cerveau,
03:12et notre cerveau déteste ne pas comprendre, ne pas avoir de représentation.
03:15Vous nous disiez même, en préparant cette émission, Denis,
03:18que les jeunes vont tellement mal qu'ils se créent des souvenirs,
03:21de peur de ne pas pouvoir les créer dans le futur.
03:24Alors, ça, c'est aussi lié à l'environnement, c'est-à-dire avec la dégradation de la planète.
03:29Qu'est-ce qui se passe ?
03:30Eh bien, on se dit, peut-être les jeunes se disent,
03:33qu'est-ce que je pourrais vivre dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans ?
03:36Il leur reste, mettons, 60, 70 ans à vivre.
03:39Donc, en fait, ils se créent des souvenirs,
03:41ils se créent un stock qu'ils utiliseront au fur et à mesure.
03:44Comment ça se passe ?
03:45Par exemple, on fait des voyages qu'on appelle des voyages d'adieu,
03:49où on va sur des endroits qui sont en train de disparaître.
03:52Bizarrement, par exemple, aller sur les îles Kiribati,
03:56aller sur la grande barrière de corail en Australie,
04:00crée un souvenir de quelque chose qui n'existera pas,
04:02et que l'on sait maintenant qu'il n'existera pas.
04:05Quand j'étais jeune, je vais vous raconter une anecdote,
04:07j'allais régulièrement au cirque de Gavarnie,
04:10qui était un cirque glaciaire dans les Pyrénées,
04:13et quelques années après, j'y suis retourné avec des proches,
04:16en leur disant, ah oui, il faut que tu amènes des chaussures chaudes,
04:19parce que tu verras, et puis des chaussures pour pouvoir marcher,
04:21et je suis arrivé, il n'y avait plus de glace.
04:23Donc, c'est un choc, parce que pour moi, c'était éternel,
04:26le cirque de Gavarnie, j'y allais en été, et il était présent.
04:29Donc, moi, je m'étais créé un souvenir,
04:32et sans le savoir, je me suis créé ce souvenir d'adieu,
04:35ce voyage d'adieu, parce que 20 ans ou 30 ans après, ça n'existait plus.
04:39Denis, vous qui êtes aux premières loges,
04:41dites-nous concrètement comment se traduisent ces mots, MAUX,
04:44on va commencer par les adolescents, par les jeunes populations,
04:47les 18-30 ans à peu près, comment se traduit ce mal-être ?
04:50Ce mal-être, ça se traduit de plusieurs façons,
04:53de l'anxiété générale, quelque chose que l'on connaît bien,
04:56mais aussi l'anxiété particulière qui est de l'éco-anxiété.
04:59C'est-à-dire que ce n'est pas une anxiété qui est interne,
05:02c'est plutôt une anxiété qui se manifeste aussitôt,
05:05qui pense à l'environnement et au futur.
05:08Ça, c'est très spécifique, l'éco-anxiété.
05:11Après, ça se manifeste d'autres façons.
05:14Vous savez, la pathologie mentale ou les troubles psychiques
05:17s'accrochent toujours à des événements, à des choses qui existent.
05:21On parlait, par exemple, des troubles de l'alimentation.
05:25Les troubles des conduites alimentaires augmentent
05:28parce que ça permet de se définir.
05:30Je suis mon trouble.
05:32Quand on n'arrive pas à s'identifier à autre chose,
05:34à une image plus positive, on peut s'identifier à un trouble.
05:37Et vous les soignez, ces jeunes ?
05:39Il y a des remèdes de les écouter, certes,
05:41mais comment vous les accompagnez ?
05:43On les accompagne en leur permettant de se créer une autre identité,
05:46typiquement en ayant des actions concrètes.
05:49Si c'est quelqu'un qui a un trouble de l'identité corporelle,
05:53c'est comment l'activité physique va lui permettre
05:56de se réapproprier son corps.
05:58Ce n'est pas un démencement psychique,
06:01mais il empêche de se réapproprier son corps
06:03parce que c'est agréable de faire des mouvements.
06:05Au début, c'est difficile, mais une fois qu'on a assez d'endorphines,
06:08c'est tout à fait agréable.
06:10C'est ce genre de choses, de se réapproprier son corps,
06:13qui permet de dépasser des troubles de l'image corporelle,
06:17voire des troubles alimentaires.
06:19Par exemple, pour les concités,
06:21on sait que ce qui fonctionne, c'est des actions concrètes.
06:24On ne va pas changer la planète.
06:26Par exemple, aller ramasser des bouteilles en plastique
06:30sur les bords de plages.
06:32Si on est un peu plus sophistiqués,
06:34aller aider à la reproduction de tortues de mer.
06:39Des choses assez concrètes.
06:41Ou alors, les actions au quotidien.
06:43Ce sont des actions ponctuelles, mais aussi au quotidien.
06:45Pouvoir réfléchir à sa consommation de viande, par exemple.
06:48Ce sont des choses assez concrètes qui permettent
06:50de reprendre le pouvoir.
06:52Ce qui est très compliqué et qui amène ces troubles,
06:55c'est le sentiment d'être dépossédé,
06:57de ne plus pouvoir agir sur l'environnement,
07:00et donc d'être isolé, de ne plus exister.
07:04On a parlé des plus jeunes, des plus âgés, on va dire matures,
07:08qui viennent vous consulter.
07:10Quelle est la source de leur angoisse ?
07:13Est-ce que c'est le monde du travail ?
07:15Est-ce que c'est l'environnement ? Le pouvoir d'achat ?
07:17L'environnement les inquiète, mais plutôt sous le mode de la culpabilité.
07:20Qu'est-ce qu'on n'a pas bien fait ?
07:22Qu'est-ce qu'on n'a pas fait qu'il aurait dû faire ?
07:24Pour que le monde soit acceptable pour les futures générations.
07:29Quand on a vécu dans les années 70, où tout allait bien,
07:33il y avait une consommation effrénée,
07:35on avait l'impression d'une montée obligatoire du bien-être.
07:40Or, cette promesse n'a pas été tenue.
07:43Là, on voit très bien qu'il y a une fracture.
07:45C'est quelque chose qui angoisse les gens un peu plus âgés.
07:49Ces troubles se manifestent comment ?
07:51Est-ce que ça les pénalise dans leur travail,
07:53dans leur vie au quotidien, dans la reconstruction d'une famille peut-être ?
07:56Ça repose des questions sur...
07:58Est-ce que j'ai bien fait de créer une famille ?
08:00Ou est-ce qu'il faut que j'en crée une ?
08:02C'est une vraie interrogation.
08:04La baisse de l'alimentalité, probablement des raisons économiques,
08:07mais pas seulement.
08:08C'est aussi cette question...
08:09Est-ce que ça a un sens d'avoir un enfant dans notre société ?
08:13Et notre travail, c'est ça.
08:14C'est de les aider à comprendre que oui.
08:16Pourquoi ? Parce que les jeunes vont créer une nouvelle civilisation,
08:20une nouvelle façon de se représenter le bonheur,
08:23qui ne sera pas celle des personnes plus âgées.
08:26Il y a eu une rupture.
08:27Avant, globalement, les gens étaient d'une génération à l'autre,
08:31même si on voit...
08:32Mais 68 est le grand classique de la rupture.
08:34N'empêche qu'il y a eu peu de ruptures.
08:36C'était à peu près continu.
08:37Là, il y a une vraie rupture parce que la conscience n'est plus la même.
08:40Et je suis convaincu que les jeunes générations vont savoir créer de nouveaux outils
08:44pour se créer, vivre ensemble,
08:46pour se créer une représentation du futur,
08:48quelque chose d'indispensable pour l'adaptation.
08:50Denis, la prévention est essentielle dans cette émission La Santé en Mouvement.
08:53Si vous aviez quelques conseils à partager,
08:55avant de venir consulter dans votre cabinet
08:58à ces adultes qui nous entendent et qui ne vont pas très bien,
09:01est-ce qu'il y a une posture à adopter
09:03pour déjà avoir un regard un peu plus positif
09:06sur ce qui nous entoure et sur le futur ?
09:08Alors oui, déjà sur le monde du travail.
09:10Longtemps, le travail était la représentation absolue.
09:13Maintenant, c'est à quoi sert le travail ?
09:15Et le fait de se dire, voilà,
09:17je travaille, j'aime ce que je fais, je le fais bien,
09:20parce que l'idée de la belle ouvrage est quelque chose d'important.
09:24Les gens ont besoin de se dire, mon travail,
09:26je le fais, ça a un sens et ça a une valeur.
09:29Donc ça aussi, c'est réfléchir à ça,
09:31c'est-à-dire s'assurer que ce que l'on fait est en accord avec les valeurs,
09:34c'est-à-dire avec l'ensemble des représentations du groupe humain.
09:37Pour conclure, j'imagine qu'une société ne se guérit pas en quelques années
09:41en allant consulter,
09:43donc ça veut dire que sur les dix prochaines années,
09:45on va essayer de construire une société,
09:47mais avec des gens qui ne vont pas très bien.
09:49Quel est l'avenir que vous nous promettez ?
09:51Alors, les gens ne vont pas très bien,
09:53mais en même temps, on voit des solutions apparaître,
09:55des gens qui cherchent, qui se battent.
09:58Ça donne beaucoup d'espoir, on le voit.
10:00On a de nouveau des représentations fortes,
10:02des grands sportifs qui nous permettent de nous entraîner,
10:05des leaders sur le climat,
10:08des gens qui vont entraîner,
10:10qui permettront de nouveau créer une histoire.
10:12Et je pense que même si l'avenir de la planète n'est pas certain,
10:16le pire n'est pas non plus certain.
10:18Merci beaucoup, Denis Mathieu.
10:20Je rappelle que vous êtes psychiatre pour le groupe Viva.
10:24Et pour continuer cette émission,
10:26parce que le pharmacien est à vos côtés au quotidien,
10:28nous avons le plaisir de retrouver Audrey Lecoq pour la chronique Farmazone.
10:31farmazone.fr
10:33Simplifiez-vous la santé.
10:35Cliquez, commandez, vous êtes livré.
10:37farmazone.fr présente
10:39La Minute Santé.
10:41Alors Audrey, on aurait tendance à dire
10:43que les pharmaciens sont peut-être un petit peu éloignés,
10:45mais en même temps, ce sont les plus grands confidents des patients.
10:48Comment vous pouvez intervenir dans le soutien à la santé mentale ?
10:52Exactement Vanessa, le pharmacien,
10:54il est fourni pour identifier les premiers signes
10:56avant le coureur des troubles mentaux.
10:58Donc il va accompagner,
11:00il va s'orienter vers le médecin adéquat
11:02et il va aussi être là pour tous les effets secondaires
11:04lorsqu'il y a un problème sur le traitement par exemple.
11:07Concrètement, les approches que Farmazone utilise
11:10pour promouvoir justement cette lutte contre la santé mentale
11:13ou pour qu'elle aille mieux, dirons-nous ?
11:15Oui, on intervient sur des troubles légers au démarrage
11:18et on va pouvoir notamment agir sur les compléments alimentaires
11:22pour le stress, pour le sommeil,
11:24la passiflore par exemple qui est très connue,
11:26des tisanes relaxantes.
11:28On va avoir tout un tas d'huiles essentielles aussi
11:30qui peuvent apaiser un peu.
11:32Il y a un véritable équilibre j'imagine
11:34entre nos comportements et ce que l'on peut consommer
11:37et là aussi vous intervenez ?
11:39Farmazone a une devise, c'est le sport.
11:42L'endorphine elle fait du bien pour les troubles mentaux.
11:45Donc on a plein d'équipements comme par exemple des compotes,
11:49des barres qui sont survitaminées
11:51et qui vont aider à la reprise du sport
11:53puisque le démarrage c'est un peu dur mais après ça fait du bien.
11:55Merci beaucoup Audrey.
11:58La Minute Santé
11:59Avec farmazone.fr, simplifiez-vous la santé.
12:02Cliquez, commandez, vous êtes livré.
12:04Restez avec nous, on marque une courte pause
12:06et l'on se retrouve dans quelques instants
12:08pour partager la vision d'un militant de la santé et de la solidarité
12:11pour qui la santé mentale est déjà depuis bien longtemps un combat au quotidien.
12:15La Santé en Mouvement, c'est sur Sud Radio
12:17et ça continue en quelques instants.
12:19Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Perez.
12:23Et pour continuer cette émission, j'ai le plaisir de recevoir
12:25un militant de la santé et de la solidarité.
12:27Stéphane Junique, bonjour.
12:29Vous dirigez le groupe VIF,
12:31qui est le premier acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France.
12:34Je rappelle que c'est 11 millions de Français,
12:36une petite France quelque part.
12:38Avant de commencer, j'aimerais que vous nous expliquiez
12:41pourquoi un acteur comme le groupe que vous dirigez
12:43est aux premières loges de ces problématiques de santé mentale.
12:46Vanessa, vous l'avez d'ailleurs dit,
12:48on est une mini-France à travers les 11 millions de personnes
12:50que protègent nos mutuelles, Harmonie Mutuelle, MGN et MNT.
12:54C'est un capteur.
12:56Les différents métiers que nous faisons
12:58sont des capteurs pour pouvoir
13:00voir les évolutions en matière de santé,
13:02mais aussi identifier les différents besoins.
13:04Et c'est la raison pour laquelle,
13:06au cours de la crise Covid,
13:08dès l'automne 2020,
13:10nous avons pris en charge les psychologues
13:12qui n'étaient pas dans la prise en charge des consultations,
13:15qui n'étaient pas du tout assurés par l'assurance maladie,
13:19et qui nous ont permis de pouvoir
13:21pallier aux difficultés que rencontraient
13:23à cette époque les Français
13:25en matière de fragilité psychologique.
13:27Ce sont aujourd'hui 850 000
13:29consultations de psychologues que nous remboursons.
13:31Et ce que nous avons pu observer à travers
13:33les consultations qui sont prises en charge
13:35par nos mutuelles, c'est que 24%
13:37de ces consultations concernaient
13:39des jeunes de moins de 17 ans
13:41et que ces chiffres viennent corroborer
13:43les données que
13:45notamment le ministère de la Santé,
13:47que Santé publique France,
13:49ont en évidence chaque année.
13:51Stéphane, entre nous, j'ai quand même envie de vous poser une question.
13:53On fait de la santé mentale une cause nationale en 2025.
13:55Vous n'avez pas le sentiment quand même
13:57que l'institution s'empare d'une actualité
13:59qui est chronique quelque part,
14:01plutôt que de s'attaquer à la cause ?
14:03On ne découvre pas en 2024 que les Français ne vont pas bien ?
14:05Non, mais notre pays est aujourd'hui
14:07un pays qui n'a pas porté
14:09et qui ne porte pas une culture de la prévention
14:11d'une manière extrêmement forte.
14:13Et donc l'intérêt pour nous, c'est de pouvoir
14:15réaborder d'une manière extrêmement
14:17forte, d'une manière extrêmement
14:19publique, extrêmement citoyenne
14:21ces sujets de santé, pour permettre
14:23à ce que les enjeux en matière de prévention
14:25soient davantage
14:27appréhendés. Un euro investi
14:29sur la prévention permettrait
14:31que ce soit à l'assurance maladie,
14:33que ce soit également aux entreprises, de faire économiser
14:3513 euros pour l'ensemble des
14:37collectivités. On voit bien
14:39la culture de la prévention
14:41est un véritable investissement social
14:43qui nous permettrait de faire des économies extrêmement importantes
14:45au-delà du bénéfice pour les personnes.
14:47On en vient au moyen
14:49face à une telle ambition,
14:51au-delà de l'accélération des mouvements entamés
14:53je pense à la télémédecine, à tout ce type de services,
14:55quelles seraient selon vous
14:57les vraies mesures concrètes, opérationnelles
14:59et rapidement qui peuvent accompagner
15:01la santé mentale ?
15:03J'ai le sentiment qu'on fait
15:05énormément de choses dans l'urgence
15:07et j'aimerais partager
15:09quelque chose avec vous et avec vos auditeurs et téléspectateurs
15:11c'est tout simplement le fait que
15:13la politique de santé
15:15c'est un investissement sur le temps long
15:17donc reprenons
15:19la santé sous l'angle
15:21de l'investissement sur le temps long.
15:23D'abord je pense que c'est extrêmement
15:25bénéfice pour les acteurs du système de santé
15:27d'avoir une trajectoire, d'avoir
15:29un cap qui leur permet
15:31de pouvoir au quotidien donner
15:33du sens à leur métier, mais également pour
15:35les français, pour les usagers
15:37les patients, de pouvoir
15:39s'inscrire sur des mesures
15:41qui nous permettent de faire face
15:43aux grands enjeux de notre système de santé
15:45qui va être confronté aux maladies chroniques
15:47d'une manière encore plus importante
15:49à la question de la dépendance
15:51d'une manière extrêmement profonde. Alors je réponds
15:53à votre question d'une manière plus directe
15:55j'aimerais que la priorité
15:57donnée aux aidants soit la priorité
15:59de notre système de santé parce que
16:01au fond c'est aujourd'hui
16:03une béquille de notre système de santé
16:05c'est à dire que
16:07il y a des inégalités territoriales d'accès
16:09au système de santé, il y a ici
16:11dans un certain nombre de nos compagnes, des médecins
16:13qui manquent
16:15et heureusement que la solidarité familiale
16:17le rôle des aidants nous permet
16:19de pouvoir pallier parfois ces
16:21inégalités dans l'accès.
16:23Il faut le rappeler qu'un tiers des aidants
16:25parfois part avant la personne qui est aidée
16:27avec des fragilités psychologiques
16:29puisque c'est le thème de l'émission qui sont extrêmement
16:31révélatrices, mais surtout
16:33on ne se rend pas compte que
16:35dans la vie quotidienne des personnes
16:37en fragilité, leur rôle est extrêmement
16:39précieux. Notre pays a une dette
16:41à l'égard des aidants et c'est la raison pour laquelle
16:43je crois la priorité devrait être mise
16:45sur cet enjeu des aidants.
16:47Je rebondis sur ce que vous évoquez, le temps long
16:49mais est-ce que le temps long n'appartient pas plutôt au privé
16:51quand on voit que la durée de vie d'un
16:53ministre de la Santé est assez courte finalement depuis
16:55quelques années, c'est très difficile de mettre en place
16:57une politique durable dans
16:59ce domaine là ? On a en tout cas
17:01un modèle français qui est je trouve
17:03un des meilleurs qui permet de concilier
17:05à travers la solidarité nationale, donc le rôle
17:07de la Sécurité Sociale et de l'Assurance
17:09Maladie, un rôle protecteur inédit
17:11que l'on retrouve assez peu dans d'autres
17:13pays, mais cette complémentarité
17:15elle se fait également parce que des
17:17acteurs mutualistes sont aux côtés,
17:19permettent de prendre en charge
17:21ce que la Sécurité Sociale ne rembourse pas.
17:23Et nous le voyons à travers notamment les débats sur le projet
17:25de loi de financement de Sécurité Sociale pour 2025
17:27combien le fait d'avoir une mutuelle
17:29est extrêmement important, les mutuelles
17:31jouent un rôle dans l'accès aux soins d'une manière
17:33précieuse. Alors là aussi pour parler
17:35très concrètement, selon vous est-ce qu'il y a des changements
17:37un peu de système pour ne pas être
17:39en silo qui s'imposeraient ? Si vous
17:41aviez trois priorités, on va dire un coup de baguette
17:43magique, mais peut-être les mettez-vous en scène
17:45au sein du groupe que vous dirigez.
17:47Sur la manière d'aborder la santé mentale en France
17:49on le fait quand même assez en silo,
17:51on ne travaille pas de manière globale, et là on parle d'un
17:53individu au final. Il y a un enjeu
17:55qui est un enjeu, et d'ailleurs
17:57le docteur Mathieu l'a souligné au début de votre
17:59émission, qui est de pouvoir
18:01mieux
18:03déstigmatiser les sujets
18:05en matière de santé mentale.
18:07Vous avez encore 87% des Français
18:09qui n'osent pas parler de leur fragilité
18:11psychologique ou des pathologies mentales
18:13qu'elles peuvent rencontrer d'une manière épisodique.
18:1537% n'osent pas en parler
18:17même à leur médecin. Il y a donc un
18:19formidable enjeu qui est de pouvoir
18:21continuer à déstigmatiser ces problèmes
18:23et c'est la raison pour laquelle l'information,
18:25le fait qu'on puisse en parler
18:27sur une radio comme la vôtre est extrêmement
18:29important. L'enjeu de la prévention,
18:31le fait de mettre les acteurs
18:33du travail notamment sur ces
18:35sujets positionnés au
18:37coeur des enjeux de santé mentale
18:39est pour moi un enjeu qui est un enjeu prioritaire.
18:41Dit autrement, ça n'est pas simplement
18:43le sujet de
18:45la santé hospitalière ou
18:47des soins de ville. Le fait
18:49d'aborder les fragilités psychologiques et la santé
18:51mentale concerne l'ensemble des acteurs
18:53de la société, dont les entreprises.
18:55Et puis enfin, nous avons un enjeu qui est
18:57dans le maillage territorial, notamment
18:59de l'offre de soins qui est
19:01à approfondir d'une manière extrêmement précieuse
19:03dans les années qui viennent.
19:04Justement, on le rappelle, vous avez récemment
19:06publié une tribune sur la transformation des modes de prise
19:08en charge des troubles psychologiques.
19:10Dites-nous un peu ce qu'il y avait dedans.
19:12C'est un coup de gueule. Une tribune reste
19:14toujours un coup de gueule.
19:15Oui, c'est un coup de gueule parce que quand on regarde
19:17notamment l'espérance de vie des personnes qui sont
19:19confrontées à des fragilités
19:21ou à des pathologies mentales,
19:23on constate qu'il y a une espérance de vie qui est
19:25beaucoup moindre que la population générale.
19:27Donc il y a un vrai combat qui est à mener
19:29autour de cet enjeu.
19:31Je le répète,
19:33la formation pour déstigmatiser,
19:35prévenir, pour faire en sorte
19:37que lorsqu'on constate
19:39des fragilités,
19:41il puisse y avoir une réponse qui soit apportée
19:43par des professionnels ou par un soutien familial
19:45aux côtés des personnes qui sont
19:47en fragilité. Je vous donne un chiffre
19:49simplement. Pour les 17-24 ans,
19:51concernant
19:53les épisodes
19:57de détresse psychologique,
19:59d'épisodes dépressifs,
20:01nous sommes passés
20:03de 12% à 21%
20:05de 2017
20:07à 2022. Il y a donc
20:09un enjeu en matière de prévention qui est
20:11extrêmement important.
20:13Et enfin, le dernier élément, c'est le maillage
20:15territorial en matière d'offres de soins
20:17et d'accompagnement qui est nécessaire.
20:19On ne le dit pas forcément, on ne le sait pas forcément,
20:21mais vous êtes aussi un opérateur
20:23de logements sociaux chez VIV. Et c'est aussi
20:25un laboratoire, quelque part,
20:27d'expérimentation technologique.
20:29La technologie vous aide au quotidien,
20:31la surveillance, etc.
20:33Dites-nous ce que vous avez expérimenté et qui s'avère
20:35vraiment bénéfique. Sur les 210 000
20:37logements auprès des habitants
20:39qui sont dans nos logements sociaux, nous avons mis en place
20:41un dispositif, notamment
20:43d'appel
20:45en cas de difficulté sur les problèmes
20:47de santé, mais également en matière de
20:49détresse psychologique. Je vous donne l'exemple, il y a un an,
20:51une habitante de notre logement
20:53nous a appelé, nous faisons part
20:55de ces détresses extrêmement
20:57fortes en disant, je suis seul, je n'ai
20:59personne à qui parler, j'ai fait
21:01une tentative de suicide il y a une semaine,
21:03aidez-moi parce que je ne sais pas
21:05comment m'en sortir. Le fait
21:07d'être un opérateur de santé
21:09qui investit sur le logement, nous permet
21:11justement de mettre en place des
21:13services, des
21:15accompagnements pour nos habitants
21:17et donc de pouvoir
21:19récupérer parfois des personnes
21:21qui sont dans une situation de très
21:23très forte détresse. Je suis très fier que nos équipes
21:25aient identifié ce signal
21:27faible à travers un échange qui était
21:29somme toute banale, de pouvoir
21:31ensuite permettre à ce que cette personne
21:33retrouve un chemin dans le cadre du
21:35parcours de soins et d'accompagnement.
21:37Elle va beaucoup mieux, elle est aujourd'hui
21:39insérée et c'est en ça
21:41où des acteurs mutualistes qui investissent
21:43le champ du logement santé
21:45et pour moi un enjeu d'avenir extrêmement important.
21:47Stéphane, pour conclure, vous êtes un grand visionnaire
21:49du domaine.
21:51On l'a évoqué avec Denis Mathieu
21:53mais pour vous la santé mentale ce n'est pas avant tout
21:55une affaire de lien social, c'est plutôt ça
21:57qu'il faudrait peut-être réparer ?
21:59Vous avez entièrement raison Vanessa.
22:01Le sujet essentiel c'est
22:03de pouvoir mieux
22:05appréhender ce que l'on appelle la mort sociale
22:07c'est-à-dire la solitude. Chaque année
22:09vous avez les petits frères des pauvres qui
22:11mettent en évidence une étude
22:13et cette étude met en valeur
22:15300 000 personnes dans notre pays
22:17sont seules, dans une solitude
22:19qui est une solitude criante
22:21qui les amène parfois
22:23à être dans une situation
22:25de très très forte détresse.
22:27Donc face à cette mort sociale, il est important
22:29que notre société se mobilise
22:31bien sûr en valorisant les aidants
22:33de ceux qui sont aux côtés
22:35de ceux qui malheureusement
22:37sont parfois trop seuls
22:39mais surtout c'est aussi un message
22:41à donner à vos auditeurs et à vos téléspectateurs
22:43c'est facile
22:45de pouvoir sortir de cette solitude
22:47en allant faire une activité
22:49en permettant
22:51à ce que vos voisins puissent prendre
22:53soin de vous
22:55à travers notamment des nouvelles qui sont des nouvelles
22:57fréquentes, en vous engageant dans une association
22:59bref, en retrouvant la vie.
23:01Merci beaucoup Stéphane Juny, je rappelle que vous êtes président
23:03du groupe VIVE. La santé en mouvement
23:05c'est fini pour aujourd'hui, vous pouvez retrouver
23:07l'émission en podcast sur l'application
23:09Sud Radio et dès à présent sur Youtube.
23:11Merci chers auditeurs, d'être chaque semaine
23:13plus nombreux à nous suivre sur les réseaux sociaux
23:15et à engager la discussion sur des
23:17sujets qui vous sont chers. Je vous souhaite une
23:19excellente fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.

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