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Achraf Tarsim, chef du bureau de la Banque Africaine de Développement (BAD), partage ses perspectives sur le rôle central de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dans la transformation économique du continent.
Face aux défis globaux, il explique comment la ZLECAF peut renforcer la solidarité entre les pays africains, encourager les investissements, moderniser les infrastructures et intégrer les PME locales.

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Transcription
00:00Nous avons été honorés de participer aujourd'hui à ce forum de business de la zone de libre-échange
00:19continentale africaine, organisé par l'association marocaine des exportateurs, la Smex, et le
00:24ministre de l'Industrie et du Commerce du Royaume du Maroc.
00:27Je pense que cette initiative, ce forum vient à un point nommé, au moment où l'Afrique
00:32est en train de subir beaucoup de crises globales, tout d'abord les crises géopolitiques
00:38qui affectent aujourd'hui les prix des denrées alimentaires, des produits énergétiques,
00:42la crise du changement climatique qui est en train d'impacter également les systèmes
00:46alimentaires, qui impactent aussi les infrastructures qu'on a mis des années à construire, mais
00:51aussi l'enchérissement du prix de la dette, du coût de la dette.
00:54Donc tous ces éléments-là font encore une fois un appel à travailler davantage ensemble,
01:00à être plus solidaires en tant que 54 pays africains, à créer ce marché unique, et
01:04la zone de libre-échange continentale africaine est vraiment la promesse, la promesse d'un
01:08avenir meilleur, où il y a une croissance inclusive et intégrée, et nous ne pouvons
01:12plus faire l'impasse de cela, c'est une vraie alternative qui tient la route.
01:17Elle tient la route pour trois raisons principales.
01:19La première, ça va être le plus grand bloc commercial au monde, avec 54 pays africains,
01:24mais aussi avec une démographie qui joue en faveur de l'Afrique, avec aujourd'hui
01:291,3 milliard d'Africains, qui seront demain 2,5 milliards d'Africains, c'est réunir
01:35l'Inde et la Chine ensemble, c'est vraiment un grand marché.
01:37Elle est importante également du point de vue de l'investissement, parce que demain,
01:44avec les accords préférentiels qui sont dans le cadre de la ZECAF, cet accord de zone de
01:49libre-échange continentale africaine, ceux qui fournissent l'Afrique, ceux qui veulent
01:53commercer avec l'Afrique, doivent s'installer également en Afrique, et donc faire un appel
01:57à des investissements, et donc à une industrialisation, et donc à une création d'opportunités
02:02en termes d'emplois.
02:04Le troisième volet aussi qui me semble important, c'est une occasion de mettre à niveau nos
02:11infrastructures de commerce, nos infrastructures de transport, nos infrastructures de logistique,
02:16pour répondre aux besoins des opérateurs économiques, et c'est là où la Banque
02:20de développement demeure, continue, le premier investisseur dans les infrastructures en Afrique,
02:27avec 44 milliards de dollars qui ont été investis sur les dix dernières années, et
02:30plus spécifiquement 10 milliards de dollars sur des projets régionaux.
02:34De plus en plus, on a des demandes de nos pays régionaux, africains, à financer des
02:40projets d'intégration régionale.
02:42On est en train de soutenir aujourd'hui des corridors économiques.
02:45Regardez celui qui va lier l'Afrique du Nord à travers le Maroc, vers la Mauritanie, vers
02:50le Sénégal, pour se connecter après avec le corridor Dakar-Abidjan, ensuite le corridor
02:55Abidjan-Lagos.
02:56Donc on est en train de financer beaucoup d'infrastructures, on parle de moins en moins
02:59de routes, mais de plus en plus de corridors économiques pour connecter les opérateurs
03:04économiques africains entre eux.
03:07L'autre aspect, je pense, au-delà de ce potentiel de marché, il faut tenir compte aussi du
03:12développement global ou avec le commerce électronique, avec cette jeunesse qui est
03:18très innovante et qui est en train de mettre en place des plateformes de commerce électronique.
03:22Donc il faudrait aussi intégrer cela dans la zone de libre-échange.
03:24Il faudrait également intégrer le tissu des opérateurs privés.
03:29Quand on regarde le tissu des opérateurs privés africains, c'est principalement des
03:32PME.
03:33Aujourd'hui, jusqu'à quel degré les PME sont concernés par la zone de libre-échange
03:37continentale africaine ? C'est tout un travail à faire.
03:39Un, pour leur donner l'information.
03:41Deux, pour les aider à s'intégrer dans cette initiative-là.
03:44Et trois, pour les financer.
03:45C'est là où rentre aussi l'effort de la Banque africaine de développement en termes
03:48de financement du commerce.
03:50A la date d'aujourd'hui, on a financé près de 7 milliards de dollars pour le financement
03:54du commerce intra-africain.
03:56C'est très important de le mentionner parce qu'aujourd'hui, on a des champions régionaux,
03:59des banques qui deviennent de plus en plus globales, qui peuvent aussi appuyer des petites
04:03banques dans des pays qui ont des moindres revenus ou des situations de conflit pour
04:08faire des confirmations de lettres de crédit et faciliter le commerce intra-africain.
04:15C'est pour ça qu'on traite sous les règles et les préjugés de la Banque africaine.

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