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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver pour Face à l'Info.
00:04Au sommaire ce soir, Eric Zemmour est l'invité exceptionnel de Face à l'Info
00:08après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.
00:11Comment le président de Reconquête analyse-t-il cette campagne américaine et cette victoire inattendue ?
00:16Est-ce que Donald Trump qui a été publicité ou bien Kamala Harris rejetée
00:21a-t-elle payé le fait d'être une femme, une femme noire ?
00:25Quelles leçons faut-il en tirer pour la France et pour la droite nationale française ?
00:29Certains jugent une réaction trop timide de Marine Le Pen.
00:32Est-ce son cas ? Réaction en exclusivité d'Eric Zemmour ce soir sur le plateau de Face à l'Info.
00:40Donald Trump a réussi à 78 ans son exploit, le comeback le plus incroyable de l'histoire.
00:47Malgré les barrières judiciaires, malgré les barrières des médias, malgré les barrières des stars américaines,
00:53le Républicain est de retour aux affaires historiques en dépit de tout, en dépit de tous.
00:58Pourquoi les médias se sont-ils trompés ? L'analyse, l'édito de Mathieu Boquete.
01:06Après cette victoire fracassante et cette déroute des démocrates,
01:10le candidat républicain a donc déjoué tous les pronostics.
01:13Celui que la presse méprisait et donnait déjà perdant.
01:16Quelles leçons pour nos politiques en France ?
01:19Quelles leçons pour nos politiques de droite ou de gauche ?
01:21L'analyse de Gabriel Cluzel ce soir.
01:25Quelle stratégie a permis à Donald Trump de gagner sa lutte contre l'euroquisme ?
01:29Se laisser peut-être traiter de fasciste par son adversaire ?
01:32Sa politique isolationniste ? America first ?
01:35Quels sont les ingrédients qui lui ont permis de déjouer tous les pronostics ?
01:39Le regard de Marc Menon.
01:42Et puis ce soir, nous n'oublierons pas Nicolas Dumas, touché par balle à la tête ce 1er novembre
01:48alors qu'il était sur le parking d'une discothèque en Ardèche.
01:51Les cris de peine et de douleur de sa mère ont retenti dans les médias aujourd'hui.
01:55Une mère pleurant son fils, son fils qui était dans le même club de rugby que Thomas, tué un an plus tôt.
02:00Aujourd'hui, les parents de la jeune Philippine, eux aussi, voient raviver leur douleur.
02:05L'assassin et violeur présumé de leur fille est arrivé en France pour être jugé.
02:09Ses familles endeuillées par la souffrance.
02:11Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:14Une heure avec nos mousquetaires.
02:18Pour tout se dire et sans tabou, c'est parti.
02:33Bonsoir à tous, Eric Zemmour viendra en exclusivité à donner ce soir son analyse
02:39sur cette victoire inattendue de Donald Trump dans un instant.
02:43D'abord, Mathieu Bocoté.
02:45Avec vous, on va analyser surtout le regard des médias.
02:49Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine.
02:51Sa victoire est encore plus grande, plus vaste qu'imaginée par ses fervents supporters.
02:57Pourtant, les médias ne l'ont pas vue venir.
03:01Mais à l'heure là, pas du tout.
03:03Ils ont surtout refusé de voir venir cette vague.
03:06L'heure n'était pas venue de l'autocritique pour la classe médiatique.
03:11Je crois. Ils ne la feront pas.
03:13Mais l'heure est venue assurément.
03:15Rappelons la victoire de Donald Trump.
03:17Non seulement il remporte une majorité de grands électeurs,
03:20mais il a la majorité du vote populaire.
03:22Ça, même ses partisans les plus convaincus croyaient que ce n'était pas possible.
03:27Les républicains ont la majorité au Sénat.
03:30Et on annonce, reste à confirmer, une majorité à la Chambre des représentants.
03:34Pendant deux ans, il a une fenêtre historique exceptionnelle pour cette présidence
03:38si Donald Trump veut l'engager sur les réformes qu'il a proposées, qu'il a promises.
03:44Une chose qui soit bien claire.
03:46Je ne reproche à personne de s'être trompé dans la prédiction électorale,
03:50ne serait-ce que c'était mon cas.
03:53Je faisais partie de ceux qui croyaient que,
03:56même s'il fallait comprendre le mouvement Trump, la mouvance républicaine...
04:01Vous ne pensiez pas qu'il aurait gagné ?
04:03Je croyais que Kamala Harris l'emporterait. Pourquoi ?
04:06Parce que je pensais que le système serait plus fort que Trump.
04:09Je pensais que le système serait capable de le casser.
04:12Peut-être est-ce ma part de fatalisme.
04:14Je pense que le système est généralement réussi à casser les différents mouvements insurrectionnels.
04:18Or, qu'est-ce qu'on a vu là ?
04:20Il a été capable de déjouer le système.
04:22Il a déjoué une tendance démographique qui semblait condamner les républicains.
04:26Nous verrons comment il est parvenu à déjouer ce qui semblait appeler à le mater.
04:31Donc, mea culpa.
04:32Je ne reproche pas aux gens de s'être trompé dans l'analyse.
04:35Je me reproche aux gens de ne pas avoir voulu comprendre ce qui se jouait dans la mouvance trompienne.
04:40Peu importe le vainqueur, on savait qu'un Américain sur deux, environ, voterait pour lui.
04:45Là, c'est plus qu'un Américain sur deux.
04:47Et les médias, en France et aux États-Unis, mais en France en particulier peut-être, n'ont pas cherché à comprendre.
04:53Parce qu'ils n'ont pas voulu voir.
04:55Parce que ce qu'ils souhaitaient plus que tout, c'était...
04:59Ils confondaient en fait ce qu'ils souhaitaient voir et la réalité.
05:03Donc, ils se racontaient un récit.
05:05Et le cœur de ce récit, au-delà du fait que les démocrates soient les gentils et les républicains soient les méchants,
05:11c'était véritablement la Kamala Mania.
05:14Est-ce qu'on s'en souvient?
05:16Cet été, on nous présente Kamala Harris, qui était généralement présentée comme la plus mauvaise vice-présidente américaine depuis longtemps.
05:24Elle est propulsée.
05:25Le putsch a lieu contre Joe Biden.
05:27Elle est propulsée au premier rang.
05:29Et alors, on nous la présente comme une héroïne de Marvel, comme une figure exceptionnelle,
05:33comme la femme depuis si longtemps attendue capable de tout balayer.
05:37Et les médias portent ce discours.
05:39Ils le portent tout en reconduisant le mensonge d'État des dernières années,
05:44celui sur l'effondrement des capacités cognitives de Joe Biden.
05:47Elle n'est à peu près jamais questionnée sur ce thème-là.
05:50Donc, n'oublions pas que les médias eux-mêmes, pendant des années, ont dit
05:53qu'il ne fallait pas parler de la santé cognitive de Joe Biden,
05:56parce que ça faisait le jeu de l'extrême droite ou de Donald Trump.
05:58On connaît cet argument-là.
06:00Or, qu'est-ce qu'on a vu?
06:01Les médias ont tricoté une camalamania qui n'était pas confirmée par la réalité.
06:09Et plus encore, plus encore, ils ont multiplié sur Trump des mensonges
06:15qui n'étaient pas simplement des critiques.
06:17Des critiques que tout le monde a le droit d'être pour ou contre,
06:19mais ils ont manufacturé des fake news contre Trump.
06:23Fake news un, fake news la dernière, je me permets de les rappeler.
06:27On en a parlé une fois ici.
06:28Vous connaissez la phrase « On prête à Trump » qui aurait dit
06:30« Vous savez, il y a des types bien, il y a des gens bien
06:32chez les suprémacistes blancs et les néo-nazis. »
06:34Mais il n'a jamais, jamais, jamais dit ça.
06:38Ce qu'il dit au moment de la question des statuts, on s'en souvient,
06:40la statue du général Lee, il dit « Il y a des gens qui sont pour le retrait
06:43de cette statue et il y a des gens qui sont contre le retrait.
06:46Il y a des gens très bien des deux côtés, mais ne parlons évidemment pas
06:49des néo-nazis et des suprémacistes blancs. »
06:51Il le dit comme tel.
06:53Ça fait des années que les démocrates répètent sans cesse
06:55ce qu'il aurait dit du biais des néo-nazis et des suprémacistes blancs.
06:58Jamais les spécialistes du fact-checking, les spécialistes de la désinformation,
07:02les gens qui se prétendent les grands correcteurs factuels,
07:05jamais ils n'ont pris la peine dans les médias, la peine de corriger
07:08ce mensonge reconduit.
07:10De la même manière, les médias ont confondu encore une fois
07:13leurs obsessions et les obsessions de la population.
07:15La propagande « woke » dont on parle beaucoup,
07:18l'idée que tous ceux qui n'embrassent pas l'idée d'une toilette non genrée
07:21sont des attardés, l'idée que tous ceux qui ne sont pas favorables
07:24aux transitions de genre pour les enfants sont des ennemis du progrès humain,
07:28ça aussi, les médias étaient en décalage culturel complet avec la population.
07:32On l'a vu aussi, soit dit en passant, avec la mobilisation
07:35de tout le botin artistique d'Hollywood.
07:37Incroyable.
07:38C'est exceptionnel et c'est franchement insupportable.
07:40En 2016 aussi.
07:41Mais toujours, parce qu'ils sont persuadés que si Oprah Winfrey nous dit quelque chose,
07:44on est tous obligés d'être d'accord.
07:46On l'aime bien Oprah.
07:47Je vous laisse vos préférences.
07:49On est tous obligés de l'applaudir.
07:51Je ne me passionne pas, cette dame.
07:53Et manifestement, elle ne passionne pas un nombre significatif d'Américains.
07:57Je précise.
07:58Peut-être pas sur la politique.
07:59Un instant, je me permets de dire, Harrison Ford aussi a trouvé le moyen
08:02de nous faire la leçon.
08:03Indiana Jones a perdu à cause de ça, ça me brise le cœur.
08:06Mais quoi qu'il en soit, la campagne encore une fois des médias
08:10qui ont présenté les artistes comme le nouveau clergé censé nous rééduquer.
08:13Et, autre élément, dernier élément, une politique qui présentait d'un côté
08:17qu'il y avait un obstacle à la victoire de Kamala Harris,
08:20l'homme blanc qu'il fallait piétiner pour que toutes les minorités puissent émerger.
08:24C'était le récit de l'avènement de toutes les minorités
08:26contre cet homme blanc à l'ancienne.
08:28Et c'était un récit qui était merveilleux.
08:29Mais ce récit s'est peut-être retourné contre Kamala Harris.
08:32Vous dites que le système a perdu.
08:35Comment Donald Trump l'a-t-il déjoué?
08:38Point un, refus de jouer la carte de la respectabilité.
08:43Donald Trump dit « Vous me traitez de fasciste, tout ça.
08:45Non, je ne vais pas vous donner des gages pour que vous ne me traitiez pas de fasciste.
08:48Je vais vous combattre aussi sérieusement, aussi fortement que vous me combattez. »
08:52Je note qu'il l'a fait dans un environnement juridique qui n'est pas celui en France.
08:57Aux États-Unis, il n'y a pas de ces lois bizarres sur les propos haineux.
09:01On peut insulter son adversaire.
09:03On peut surtout critiquer.
09:04Il peut mentir aussi.
09:05Oui, mais on peut surtout, par exemple, critiquer quelqu'un
09:07sans se retrouver devant la 17e chambre quelques jours plus tard
09:10avec une collection de petits flics de la pensée qui disent
09:14« Ce n'est pas une opinion, c'est un délit. Ce n'est pas une opinion, c'est un délit. »
09:17Non, non. Aux États-Unis, on peut.
09:18Donc, quand vous avez les « populistes » qui contre-attaquent,
09:22ils peuvent le faire sans être pénalisés, sans être criminalisés, sans être judiciarisés.
09:27Donc, le débat politique est plus musclé. Premier élément.
09:30Deuxième élément, Trump a contourné les médias officiels.
09:34Ça, c'est très important.
09:35Il a mené campagne sur les nouveaux médias alternatifs.
09:38Les grands médias étaient contre lui.
09:39C'était à peu près réglé sur Fox News.
09:41Donc, il a misé sur les médias alternatifs, sur les podcasts,
09:45sur différents médias autres qui lui permettaient de rejoindre des gens
09:48qui ont décroché autrement de la vie publique.
09:51Donc, il raccrochait des gens à la citoyenneté en contournant les médias officiels.
09:56Il a assumé l'insurrection.
09:58Ça, c'est une bonne chose de le dire.
09:59Il faut le rappeler.
10:00Il a accepté de combattre le système.
10:01Il n'a pas cherché à dire « Non, non, non, je ne suis qu'une option modérée de l'idéologie dominante. »
10:05Il a dit « Je porte une révolte. »
10:08Autre chose, et ça, c'est assez important.
10:11C'est là que je me suis trompé lorsqu'on faisait les prédictions.
10:14Il a été capable de faire ce que les Républicains disaient être capable de faire depuis 20 ans.
10:18Il a été capable de mobiliser l'électorat hispanique masculin pour lui.
10:23Ça, ce n'est pas un détail.
10:24Je le garde.
10:25Disons-le.
10:26Pourquoi?
10:27Parce que des jeunes hommes...
10:28Entre-temps, c'est assez fascinant.
10:29On a dit que toutes les minorités, toutes les communautés doivent se mobiliser à aller voter.
10:31Et qu'est-ce qu'il dit, Trump?
10:33Pas Trump, mais qu'est-ce qu'ils disent les Républicains?
10:35D'accord, les jeunes hommes, tenez compte de vos intérêts aussi.
10:39On a vu chez les jeunes Latinos une mobilisation pour Trump.
10:43Donc, il a élargi véritablement sa coalition.
10:46Et dernier élément, dans une société tout à fait déconstruite,
10:49il incarne une forme de volontarisme viril qui n'est pas sans intérêt pour rejoindre ces jeunes hommes
10:54qui en ont assez d'être toujours traités comme des paillassons dans la société américaine.
10:59Merci pour votre regard.
11:00J'aurais beaucoup de questions à vous poser.
11:01Si on a le temps, peut-être qu'on fera encore un petit mot de la fin.
11:03On verra ça dans un instant.
11:04Après cette victoire écrasante de Donald Trump et cette déroute non moins fracassante des démocrates,
11:10le réanalyse Gabriel Puzel pour les Etats-Unis, mais aussi en France.
11:15Quelles leçons politiques doivent-ils en tirer, soit de droite pour nos politiques, soit de gauche?
11:22Alors, commençons peut-être par la gauche.
11:24J'ai été frappée par un tweet que j'ai trouvé assez lucide,
11:27on n'appelle plus ça un posturique, de Yannick Jadot,
11:30sénateur d'Europe Écologie Les Verts, qui dit
11:33« Grosse gueule de bois ce matin, tous les pouvoirs fédéraux, aux mains de Trump,
11:38je pense aux futures victimes, ça va très bien, nous progresser. »
11:41C'est surtout ça qui est intéressant.
11:42« Ici et ailleurs, attachés à la démocratie, au progrès écologique et social,
11:46devons sérieusement nous interroger sur ce résultat qui nous menace tout autant. »
11:50Alors, j'ai trouvé ça très lucide parce que grosse gueule de bois,
11:54oui c'est énorme gueule de bois parce qu'elle va durer quand même 4 ans,
11:58gueule de bois, c'est bien trouvé parce qu'il y a toute une élite médiatico-politique
12:03qui s'était enivrée de sa propre parole en faisant une prophétie autoréalisatrice
12:09et aujourd'hui, il faut dessouler et revenir à la réalité et c'est un peu compliqué.
12:14Alors, on peut dire, puisqu'il a envie de s'interroger, c'est un peu le seul,
12:18du reste, première leçon, il va falloir arrêter la moraline.
12:23Je crois que c'est vraiment la grande leçon de ces élections.
12:25Ça ne fonctionne plus, la réduction à Dutley-Roome est en panne,
12:29donc il faut arrêter.
12:31Vous savez, la diabolisation c'est comme les antibiotiques,
12:34quand on les donne à tort et à travers trop souvent,
12:37à la fin, les gens développent une résistance, ça ne fonctionne plus.
12:40Eh bien là, nous sommes exactement là,
12:42donc il faut en finir avec les gousses d'ail et reprendre les programmes,
12:46arrêter avec les exorcismes et recommencer avec la politique.
12:50Et c'est vraiment le retour de la démocratie,
12:53mais Mathieu l'a dit, parce qu'il n'y a plus de prescripteurs intermédiaires.
12:57Les journalistes exitent les journalistes.
12:59De fait, ils n'ont pas fait leur média culpa, on va voir s'ils vont le faire,
13:03mais ils ne sont plus du tout là pour conseiller le peuple.
13:07Donc c'est vraiment le peuple qui a choisi, tout seul,
13:09Demos, le peuple, Kratos, le pouvoir.
13:13Alors, pour le moment, au vu des réactions en France,
13:17cette prise de conscience, est-ce qu'elle a lieu ?
13:20Eh bien, écoutez, non. Encore une fois, à l'exception d'Yannick Jadot,
13:23je ne vois pas grand monde de lucide.
13:25On reste vraiment dans le registre des morts vivants et de l'enfer.
13:28Je peux vous citer quelques phrases.
13:30Pierre Boscovici dit « Nuit blanche, nuit sombre ».
13:33Benjamin Lucas « Dans cette sombre nuit électorale ».
13:36Marine Tondelier « Cet enfer qui se profile ».
13:40Donc, c'est évidemment un peu ridicule,
13:43parce que les Américains ont déjà vécu un mandat de Trump,
13:46et ils ne sont pas tombés dans la gêne de feu.
13:48Donc, évidemment, ça ne fonctionne plus.
13:50Toute la peur, la diabolisation, la morale,
13:53en fait, ça participait d'une religion.
13:55Eh bien, les Américains, visiblement, n'ont plus la foi,
13:57et on sent qu'ils ne l'ont plus non plus,
13:59ni en Europe, ni en France.
14:01Alors, la deuxième leçon à tirer, c'est qu'il faut en finir
14:03avec le wokisme et l'écologie radicales,
14:06parce que ça, c'est vraiment ce qui a fait plonger Kamala Harris,
14:11notamment les transitions de genre, en particulier sur les mineurs.
14:14Elle a essayé de rétropédaler sur tous les gaz
14:18qui avaient pu être donnés par elle ou par Joe Biden,
14:21mais c'était trop tard.
14:23Même chose pour l'écologie radicale.
14:25Alors, c'est bien au-delà de chez nous,
14:27parce que la Pennsylvanie, vous savez,
14:29il y a des puits qui permettent de faire la fracturation hydraulique
14:33pour exploiter le gaz de schiste.
14:35Et elle avait dit, Kamala Harris, qu'elle voulait l'arrêter
14:38quand elle a rétropédalé.
14:40Eh bien, il était trop tard.
14:41Alors, en France, nous n'en sommes pas là,
14:43c'est interdit, mais c'est un peu mutatis mutandis.
14:45C'est la même chose avec nos agriculteurs
14:47qui sont les victimes d'une écologie punitive extrêmement forte.
14:54Et il faut voir que quand le macronisme et les socialistes
14:58s'allient avec le Nouveau Front populaire,
15:00ils disent finalement que toutes leurs folles propositions
15:02en matière de wokisme ou d'écologie punitive ne les dérangent pas.
15:06Donc, ils ont gagné, c'est vrai, avec le Front républicain,
15:09mais la vérité, c'est que c'est une victoire à la pyrus.
15:14La troisième désolation, c'est qu'il faut en finir avec le mépris.
15:18Mais le mépris, en réalité, pour tout le monde.
15:21On parle beaucoup des rednecks, des white trash,
15:24toutes ces expressions qui qualifient l'Amérique profonde
15:30et l'ouvrière, la Russe belle,
15:32mais ils sont exactement similaires aux habitants de Hénin-Beaumont.
15:37Ils sont victimes d'un mépris de classe.
15:39Et quand Hillary Clinton parle de déplorables,
15:43ou quand Joe Biden dit que ce sont des ordures les électeurs de Donald Trump,
15:49Donald Trump, ce n'est pas le diable qui s'habille en Prada,
15:51c'est le diable qui s'habille en neuboire pour les soutenir par solidarité.
15:55Et alors, souvenez-vous, en France, la gauche aurait pu être alertée
15:59parce qu'on a déjà vécu ça, et depuis longtemps.
16:03Donc, cette analyse aurait dû être faite depuis longtemps.
16:05En 2002, quand Jean-Marie Le Pen est arrivé au deuxième tour
16:09des élections présidentielles,
16:11il a commencé son discours des deuxièmes tours
16:13par cette phrase de flambeau dans l'aiglon.
16:16Vous savez, nous, les petits, les obscurs, sans grades,
16:19qui sont sans espoir de duché ni de dotation.
16:21Donc, c'était une volonté de se montrer comme le prince des exclues.
16:26Et je rappelais que le populisme, parce qu'on le dit assez peu,
16:28c'est un peu comme les French Theories.
16:29Il a suivi le même trajet que ces French Theories,
16:33c'est-à-dire que ça a démarré en France avec le Front national,
16:35c'est arrivé aux États-Unis, et ça revient en France,
16:39finalement, par le même trajet.
16:41Il y a une forme de filiation, même si je ne suis pas certaine
16:46qu'aujourd'hui, Marine Le Pen l'assume absolument complètement.
16:50Mais précisément, puisqu'on en parle,
16:54la droite aussi doit tirer des leçons de tout ça.
17:00La première leçon, c'est que, ça paraît étonnant,
17:03mais il faut quand même le dire, c'est que la victoire, c'est possible.
17:06Vous savez, nous sommes face à une droite qui,
17:08quand elle a perdu un peu moins que d'habitude,
17:10elle a l'impression d'avoir gagné.
17:11Elle a intériorisé sa défaite.
17:13Elle se dit, de fait, que le système est trop fort.
17:16Donc, à quoi bon ? Tout est foutu.
17:18Les électeurs, de fait, se disent, pourquoi aller voter ?
17:22Eh bien, ça, c'est terminé.
17:24Donald Trump vient de le montrer.
17:26Deuxième leçon, la dédiabolisation jusqu'à l'asceptisation totale,
17:30est-ce que c'est la bonne stratégie ?
17:32On peut se poser la question, parce que si Donald Trump,
17:35qui est quand même le diable de tous les diables,
17:37le diable suprême dans tous les diables populistes,
17:39a réussi à passer, ça pose question.
17:42Et puis, par ailleurs, si, comme Alain Finkielkraut le dit,
17:44Donald Trump, c'est Némésis, le comte de Montecristo,
17:47eh bien, le comte de Montecristo, il ne faut pas qu'il soit trop mou,
17:50il faut qu'il soit offensif et qu'il ne se laisse pas impressionner
17:53par l'ennemi.
17:54Merci beaucoup pour votre analyse.
17:56Mathieu Bocoté, je reviens vers vous, parce que j'ai l'impression
17:59qu'aujourd'hui, on entend tout ce qui était les qualités de Kamala Harris
18:04font aujourd'hui ses défauts.
18:06C'est-à-dire, être une femme et être une femme noire,
18:08on dit que c'était présenté comme étant des qualités,
18:11et aujourd'hui c'est présenté comme étant ses défauts.
18:14C'est les raisons qui devaient la faire gagner,
18:17ce sont les raisons qui l'ont fait perdre.
18:19Et pour faire le lien aussi avec ce que vous disiez tout à l'heure,
18:22est-ce que les médias vont finir par faire leur autocritique?
18:25Alors, ce que vous venez de dire, je l'ai entendu aujourd'hui
18:27dans les médias québécois notamment, mais en France aussi,
18:29on se dit que Kamala Harris, en fait, a perdu en tant que femme,
18:33en tant que noire.
18:34Donc, c'est les victimes du racisme et du sexisme
18:37d'une société patriarcale raciste et sexiste.
18:41C'est une analyse là-dessus qui ne tient pas,
18:43qui ne tient pas, c'est-à-dire qui repose sur une facilité intellectuelle
18:47et si on veut comprendre la question de l'autocritique des médias,
18:50ils vont devoir se délivrer de cette facilité intellectuelle
18:54qui les amène à toujours...
18:56C'est leur système d'explication.
18:57Je pense que c'était dans Libé aujourd'hui,
18:59c'était les cinq hommes responsables de l'échec de Kamala Harris.
19:02Donc, ils ne sont pas capables de sortir de leur grille d'analyse.
19:04Donc, autocritique, élément 1, sortir des grilles d'analyse faciles et paresseuses.
19:09Élément 2, et j'aimerais que les journalistes massivement,
19:12les commentateurs comprennent une chose,
19:14savent-ils que pour beaucoup de gens, leur détresse hier,
19:17leur vernis d'objectivité qui a éclaté au visage de tous,
19:20ils étaient en détresse.
19:21Ils inondaient les piscines olympiques de larmes idéologiques
19:24parce qu'ils étaient incapables de nous dire à quel point ils étaient tristes,
19:27mais ils sont absolument tristes de cette défaite de leur candidat.
19:30Est-ce qu'ils se rendent compte que c'est le signe d'une exaspération?
19:32Dans la population, il y a une exaspération par rapport aux médias
19:36et plusieurs ont eu une forme de joie mauvaise en disant
19:38« enfin, vous pleurez les donneurs de leçons ».
19:41Donc, peut-être, Cherchez est un peu plus objectif qu'ils ne le sont en ce moment.
19:45Autre élément, assez rapidement, je demanderais aux journalistes,
19:48surtout du service public,
19:49vous, journaliste du service public, connaissez-vous une personne dans votre vie
19:52qui aurait voté Trump?
19:53Même pas qui vote Trump, ça m'impliquerait de connaître un Américain,
19:56mais qui pourrait voter Trump?
19:59Ou est-ce que vous ne connaissez ces gens qu'à travers le discours
20:02de certains analystes qui les détestent et qui en parlent?
20:05On voit souvent, c'est la méthode,
20:07ils ne connaissent leur objet d'étude qu'à travers leur propre mépris.
20:11Comment pourraient-ils comprendre la psychologie de ces électeurs?
20:14De la même manière, on pourrait leur demander
20:17est-ce qu'ils sont obligés de toujours croire
20:20que ce qui va de soi pour eux va de soi pour tout le monde?
20:23Sont-ils capables, minimalement, d'autocritique?
20:27Sont-ils capables, d'ailleurs, pour le service public,
20:29mais aux États-Unis aussi, d'inviter sur leur plateau, par exemple,
20:33de temps en temps, des gens qui ne sont pas simplement,
20:35dans leur esprit, c'est l'extrême droite, mais en effet, c'est le centre gauche.
20:38Sont-ils capables de vraiment élargir le spectre de leurs invités?
20:41Et sont-ils capables même d'aller quelquefois, en France,
20:44je me permets de le dire parce qu'on l'a vu tantôt,
20:46est-ce qu'ils peuvent aller quelquefois sur des plateaux
20:48où il y aura une discussion avec eux non complaisante?
20:50Tout récemment, je me suis permis d'inviter François Hollande
20:52pour son dernier livre sur mon plateau,
20:54en lui proposant une pleine heure sur son livre,
20:56et la réponse qu'on m'a transmise, c'est non, désolé,
20:58je ne vais pas sur cette chaîne.
21:00Eh bien, courage, M. Hollande, et courage, vous, homme de gauche,
21:03allez rencontrer des gens qui ne pensent pas comme vous.
21:06En toutes circonstances, vous pourriez découvrir le choc des idées.
21:11Merci beaucoup, Mathieu Beaucôté.
21:13On va lancer la pub un petit peu plus tôt.
21:15On fera avec vous dans un instant la stratégie
21:17qu'est la stratégie qui a permis à Donald Trump de gagner.
21:19On va s'arrêter à une page avec vous, Charlotte,
21:22sur le Nicolas qui a été tué.
21:26Sa mère a poussé un cri de douleur aujourd'hui,
21:29et aussi sur les Philippines,
21:31puisque l'assassin présumé de Philippines est arrivé en France.
21:35Et dans un instant, on reçoit Eric Zemmour
21:37et on analyse sur la présidentielle américaine.
21:39A tout de suite.
21:43Retour sur le plateau de Face à l'Info pour cette émission,
21:46pour analyser la stratégie de Donald Trump, sa victoire.
21:52Dans un instant, on reçoit Eric Zemmour, président de Reconquête,
21:55pour une réaction en exclusivité sur ce plateau.
21:59Il arrivera, bien sûr, en toute transparence,
22:02et s'installera à côté de vous, si vous le permettez, mon cher Marc.
22:05On était copains à une époque.
22:07Maintenant que vous êtes journaliste et des politiques,
22:09attention, on met une barrière.
22:13D'abord vous, et ensuite Charlotte.
22:15Question, selon vous, la question que beaucoup se posent,
22:19quelle stratégie a permis à Donald Trump de gagner ?
22:22Est-ce que c'est sa lutte contre l'euroquisme ?
22:24Se laisser traiter de fasciste par son adversaire ?
22:27Traiter son adversaire d'incompétente ?
22:29Sa politique iso-nationiste ?
22:31America first ?
22:32Quels sont les ingrédients qui lui ont permis, selon vous,
22:35de déjouer à ce point tous les pronostics ?
22:38Quand on a des peuples, que ce soit en France ou aux Etats-Unis,
22:42qui sont en perdition, qui sont orphelins,
22:46qui ont un quotidien de plus en plus pénible,
22:50des fins de mois en péril,
22:53vous attendez à un moment donné qu'on s'adresse à vous,
22:56non pas comme des enfants, mais qu'il y ait quelque chose qui scintille.
23:00Alors, que se passe-t-il dans nos systèmes ?
23:02On a des gens, quand ils entrent en politique,
23:06qui tout de suite sont en formation.
23:09« Voilà comment tu vas t'exprimer, mon garçon ! »
23:12Et on a des mots que les uns et les autres se repassent
23:15comme des petits bonbons, des phrases clés.
23:18Et à partir de là, on mâchouille de l'insipide.
23:21Il n'y a plus de sincérité, il n'y a pas de tripe.
23:24Quand vous êtes chez vous, que vous êtes dans la douleur,
23:28vous ne pouvez plus supporter qu'il y ait ces gens qui s'agitent,
23:31et en plus, éventuellement, des réussites en chanson,
23:36en cinéma, etc.,
23:40qui vous donnent la leçon en étant dans l'abondance,
23:43dans les milliards.
23:44Eux tous scintillent, et ils viennent vous dire
23:46« il faut voter pour un tel ».
23:48Et là, vous avez un personnage qui arrive,
23:50qui se fout complètement de ce qui est en place.
23:54Il représente donc l'outrance qui devient l'outrage.
23:59L'outrage à quoi ? À l'institution.
24:01C'est-à-dire que ces gens ne supportent plus ceux qui sont en place.
24:05Ils sont dans une gang, ils sont tous les jours dans la patauge,
24:09et ils se disent que personne ne fait attention à eux.
24:13Et là, il y a un personnage qui parle comme eux.
24:16Il faut aller dans les bistrots, les gens ne vont plus dans les bistrots.
24:19C'est-à-dire qu'on s'auto-convoque, on converse,
24:23on joue les effarouchés par rapport à tel propos.
24:26Lui, il s'en fout.
24:28Il est à tel endroit, et il sait ce qui se dit.
24:32Et il a cette capacité, parce qu'il est un homme de théâtre,
24:37à faire en sorte que soudain, il n'y ait pas une sorte d'endormissement
24:44quand il se présente.
24:46On attend.
24:47Qu'est-ce qu'il va pouvoir nous dire ?
24:49Il répète, parce que quand on fait une campagne de deux ans,
24:52forcément, vous êtes souvent sur les mêmes thèmes,
24:55mais jamais de la même façon.
24:57Il a la force des mots.
24:59Et ça, c'est extraordinaire, dans ce monde policé.
25:03Policé avec deux S, et policé avec un C.
25:06C'est-à-dire que les discours ne veulent plus rien dire.
25:10Or, lui, on l'attend.
25:12Et à chaque fois qu'il s'exprime,
25:15on sent que l'institution est en souffrance,
25:18que les journalistes sont en souffrance.
25:21Et ça, comme il le dit, je suis votre revanche.
25:24Et c'est ça qui est plus important que tout le reste.
25:27Et par ailleurs, quand on voit les Latinos qui votent pour lui,
25:31on se dit, quand même, ils sont complètement fous, ces gars-là !
25:34Il va les foutre dehors !
25:36Mais c'est oublié une réalité que l'on connaît en France aujourd'hui.
25:40Ce n'est pas du racisme de ne plus supporter celui qui vient d'ailleurs,
25:44celui qui vient avec ses malheurs,
25:46de façon chrétienne, si je puis dire.
25:48On a envie d'aider.
25:49Mais quand vous êtes, vous, au quotidien,
25:51dans l'incapacité de trouver un travail, d'avoir un logement,
25:54aux États-Unis, 11,7 millions de personnes
25:59clandestinent cette année en 2024.
26:02800 000 de plus que l'année dernière.
26:057 millions qui dorment dans leur voiture.
26:08Ils n'ont plus les moyens d'avoir un appartement.
26:11Alors, forcément, quand ils l'entendent dans ses rugissements,
26:15eh bien, ils se disent, ces latino-américains,
26:19qu'effectivement, ceux qui viennent en surnombre
26:23deviennent des menaces.
26:24C'est-à-dire qu'ils étaient, eux, il y a quelques années, la minorité.
26:27Et puis, ils sont devenus une communauté.
26:30Mais ils cherchaient, par la force des choses, à s'assimiler.
26:34Trouver un boulot.
26:35Être dans l'engrenage et de pouvoir guetter le rêve américain.
26:40Mais soudain, ce rêve américain les mettait en concurrence
26:44avec les pauvres brougues qui venaient d'autres terres
26:47et qui se vendaient beaucoup moins cher
26:49et en n'étant pas déclarés.
26:51Donc, il y a une sorte de spoliation du jeu économique
26:56dont ils sont victimes.
26:57Alors, quand on leur dit, écoutez, on va les renvoyer,
27:00ils se disent, peut-être que demain, pour nous,
27:02c'est la possibilité de retrouver un emploi.
27:05Et c'est ce qui se passe chez nous quand on a, par exemple,
27:08l'immigration d'urgence.
27:11On accepte que des gens soient payés pendant X mois
27:14pour une tâche à 8 euros de l'heure.
27:17Et on dit, mais en France, personne ne veut travailler
27:19à 8 euros de l'heure.
27:20Alors, forcément qu'il y a une acrimonie vis-à-vis de ceux-là
27:27qui viennent et qui vous spolient dans vos espoirs de quotidien.
27:32Donc, il entend le terrain, il a les mots.
27:35Il a les mots et c'est une vengeance.
27:37Et aussi, America first, peut-être.
27:40Oui, il y a America first.
27:42Mais, au-delà de tout, America first, c'est l'espoir.
27:46C'est de dire, oui, à un moment donné, on se sent,
27:49parce que le latino, il est venu, parce que c'est une terre
27:53d'assimilation, par définition, les Etats-Unis.
27:56Et là, il n'y a plus ça.
27:58Et le dernier point, c'est que moi, quand j'ai vu arriver
28:02Kamala Harris, la première fois, avec une sorte de scintillement,
28:09le sourire, je me suis dit, il va se passer quelque chose.
28:12Et puis, on s'est aperçu très vite que c'était devenu un gimmick.
28:16Aussitôt qu'il y a quelque chose...
28:18C'est-à-dire qu'elle était sa propre caricature.
28:21Ce n'est pas facile de dire ça, après.
28:23Non, parce que moi, je n'ai pas été conduit à en parler à l'antenne.
28:28Mais, très sincèrement, je suivais ça et je n'imaginais pas
28:33que cette femme reprenant des mots conventionnels,
28:37des idées toutes faites, qui sont baratées, vous savez,
28:40comme quand on fait monter des œufs en neige,
28:44eh bien, forcément, ça allait tomber à côté.
28:47Et j'en reviens aussi à ce que j'ai évoqué tout à l'heure.
28:49Avoir, à la rescousse, des gens qui ont réussi dans le show business,
28:54qui gagnent des milliards, et alors que vous, vous êtes en train de crever,
28:58vous dites, mais elle n'a pas plus de force que ça ?
29:01Elle a besoin de guignols qui viennent nous dire de voter pour elle ?
29:04Donc, c'est qu'elle n'a rien à nous dire.
29:06Et lui, pendant ce temps-là, eh bien, il est là, il attaque,
29:10et ça fait du bien de l'entendre.
29:12En tout cas, voilà, grosse surprise, peut-être, de toutes ces dernières élections,
29:18peut-être la plus grande de toutes ces dernières élections.
29:20On disait même les résultats serrés, on voit qu'ils ne le sont pas du tout.
29:26Avant de recevoir Eric Zemmour, on va, et de rouvrir la page aux Etats-Unis,
29:31on va parler avec vous, Charles Odonias.
29:33Nous aimons toujours avoir les pieds ancrés en France.
29:36On va parler de ce Nicolas.
29:38C'est le prénom de ce jeune homme qui est mort de ses blessures,
29:41touché par balles, alors qu'il faisait la queue pour entrer en boîte de nuit
29:44ce 1er novembre.
29:45Encore un visage, un prénom, une famille qui pleure.
29:49Que sait-on de lui ?
29:51Ce qu'on sait de lui ressemble à la description de ceux dont on connaît
29:55ou parfois dont on oublie le prénom.
29:58On se souvient de Philippe, Adrien, plus récemment Philippine,
30:01vous l'avez dit, Thomas, évidemment, avec cette histoire qui se passe
30:05à quelques kilomètres.
30:06Désormais, c'est Nicolas.
30:07On sait qu'il avait 22 ans, donc qu'il était jeune,
30:10qu'il n'avait jamais fait parler de lui, autrement que dans son cercle
30:13de vie quotidienne, qu'il n'était connu que de ses parents,
30:17de ses frères et soeurs, de ses amis, de ses camarades du rugby
30:20et des gens de son village.
30:22C'était un fils et un frère qui laissent une famille en colère,
30:25vous l'avez dit, une famille abasourdie et forcément inconsolable,
30:28avec un père qui réclame quand même justice avec une colère extrêmement froide
30:32et qui explique que la justice aura intérêt à passer.
30:36C'est aussi un jeune sportif qui laisse des camarades ahuris
30:40devant cette nouvelle, ses camarades déjà frappés par la mort de Thomas
30:44il y a un an lors d'un bal de village qui n'aurait lui non plus jamais
30:48dû faire parler de lui au-delà du village de Crépole.
30:51C'est aussi un petit gars du coin, d'un coin qui pleure,
30:54d'un coin qui a défilé avec énormément de monde cet après-midi,
30:58de ses marches qui sont évidemment pas une réponse politique
31:01mais une réponse populaire et on le voit, une réponse à la fois populaire
31:05avec une véritable harmonie de gens qui se disent
31:08mais qu'est-ce qui nous arrive exactement ?
31:11Un petit coin de France dont on n'entendait non plus jamais parler avant
31:15et qui désormais fait l'actualité à deux reprises de manière dramatique.
31:20C'était un petit français tout simplement, un de plus,
31:22une victime de cette violence qui frappe alors pour l'argent,
31:25par vengeance, pour défendre son honneur, par rancœur, par habitude,
31:28par intimidation, par appât du gain, sur commande ou pas, peu importe.
31:32C'est un français de plus qui vient ajouter son prénom à une liste
31:36honnêtement insupportable. Il devient insupportable, dégraîné
31:40de plus en plus régulièrement et une victime évidemment de cette violence
31:45qui frappe désormais à tous les coins de rue.
31:48On nous disait il y a quelque temps que c'était évidemment abusif de le dire
31:51c'est désormais dans les villes comme dans les villages
31:53et si nous n'avions pas compris, ça se répète même dans les villages
31:56dont nous ignorions le nom, il y a même un an.
31:59Victime aussi de ces armes qui circulent désormais banalement,
32:02on n'est même plus étonné d'apprendre qu'une fusillade a eu lieu.
32:05Thomas avait succombé à un coup de couteau, cette arme blanche
32:08dont on parle régulièrement. Nicolas lui a succombé à la balle
32:12de l'une de ces armes qui circulent désormais très largement en France,
32:15notamment dans les banlieues gangrénées par le trafic de drogue
32:19et non seulement entre les mains des chasseurs
32:22comme on a voulu restreindre le sujet pendant des années.
32:25On sait que deux personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête
32:29mais est-ce qu'on en sait plus sur ce qui s'est passé cette nuit-là ?
32:32Vous savez, on parle beaucoup sur ce plateau de ce qui différencie
32:35un fait divers d'un fait de société. Il y a une autre chose qui différencie
32:38un fait divers d'un fait de société, c'est qu'avec quelques éléments
32:41vous savez globalement ce qui s'est passé.
32:43Alors on peut être surpris par l'enquête, c'est pour ça qu'elle est nécessaire
32:46c'est pour ça que la justice la fait avec la même rigueur à chaque fois
32:49mais quand vous avez certains éléments, vous reconnaissez ce qu'il se passe.
32:53Vous reconnaissez parce que vous avez l'habitude de ce qu'il s'est passé.
32:56Là on a un chauffeur, un tireur, une cagoule, une arme de guerre
33:00et tout le monde pense trafic de drogue, immédiatement.
33:03Tout le monde, c'est-à-dire nous, c'est-à-dire localement,
33:05c'est-à-dire les policiers, c'est-à-dire la justice.
33:08Alors l'enquête n'est pas terminée et je ne vais pas la terminer
33:10à la place de ceux qui ont la charge de le faire.
33:12Nous sommes parfois surpris dans une enquête, mais la plupart du temps, non.
33:16Et ce qu'on connaît, ce sont des profils et des lieux d'interpellation.
33:19On a deux suspects. Le premier, il est arrêté à Cavaillon, dans une banlieue.
33:22C'est le chauffeur présumé, il était déjà connu pour trafic de stupe.
33:26Il a 23 ans, il est né à Tunis, il a des papiers français.
33:30Le deuxième, il est arrêté à Marseille, dans une cité également,
33:32très connu pour son trafic de drogue.
33:34Il est arrêté à proximité d'un point de deal.
33:36Lui est le tireur présumé, il a 19 ans, il est d'ascendance marocaine,
33:40il a des papiers italiens, il est inconnu des services français.
33:44Ces profils qui se répètent et dont on ne veut rien dire parce que ça ne voudrait rien dire.
33:48On ne donne aucun détail, on a eu un Italien et un jeune homme de nationalité française.
33:52C'était comme ça que c'était présenté.
33:54Alors, on ne veut rien dire parce que ça ne voudrait rien dire,
33:56mais on le cache quand même parce que dans le fond, on sait que ça veut dire quelque chose.
33:59On sait que ça veut dire quelque chose parce que ça veut dire, un,
34:01l'échec total d'une politique d'immigration sur le très long terme.
34:05Oui, c'est la deuxième, la troisième, la quatrième génération, c'est encore pire.
34:09C'est un échec encore plus grand, évidemment.
34:11Et évidemment, l'échec de notre lutte contre la criminalité organisée
34:15qui va là, au-delà de la question, évidemment, de l'immigration.
34:19Et c'est un échec, par ailleurs, pour tout le monde.
34:21On insiste souvent sur ce plateau, mais redisons-le encore une fois.
34:24Aussi pour ces jeunes criminels qui sont pris dans un engrenage
34:27où, croyez-moi, ils risquent bien plus ailleurs que dans les tribunaux,
34:31même quand elles les condamnent à de la prison.
34:35Alors, mais comment expliquer, Charlotte Dornelas,
34:37que le trafic de stups plane sur cette affaire,
34:40alors que la boîte de nuit réfute tout lien ?
34:43Que Nicolas a été, de l'avis de tous, une victime collatérale
34:46et que deux autres personnes ont été blessées, là aussi, dans cette file d'attente.
34:50Alors, j'ai posé la question, avec la même interrogation que vous,
34:53à des policiers marseillais, précisément, qui connaissent bien le sujet
34:57puisque l'un d'entre eux a été arrêté à Marseille.
35:00Alors, il se pourrait que Nicolas soit une victime de plus d'une expansion
35:03de réseaux criminels, de véritables entreprises criminelles
35:07qui contrôlent, évidemment, le trafic de stupéfiants,
35:10mais qui se lancent dans d'autres aventures criminelles
35:13et qui cherchent à s'étendre sans la moindre conscience morale.
35:16On l'a déjà beaucoup renseigné.
35:18Alors, certains ont initialement évoqué, c'était le cas d'ailleurs
35:21dans le club de rugby et dans la boîte de nuit,
35:24de jeunes qui avaient été refusés à l'entrée de la boîte de nuit quelques heures plus tôt.
35:27Souvenez-vous, ça avait été également évoqué au moment de Crépole.
35:31On avait dit, mais oui, mais c'est des jeunes, leurs profils,
35:33ils sont tout le temps refusés en boîte de nuit.
35:35Non, en boîte de nuit, déjà, les hommes seuls sont souvent refusés.
35:38On connaît ça par cœur, on en a tous été,
35:40et personne n'a hurlé à la discrimination partout.
35:42Ensuite, il y a la question du comportement, etc.
35:45Mais qu'on en vienne à se dire, ah, mais c'est peut-être parce qu'ils ont été refusés
35:48qu'ils sortent un couteau ou une arme de guerre.
35:50Là aussi, on s'est habitués quand même à des choses complètement dingues
35:53quand on y pense.
35:55Ensuite, il y a eu la question de...
35:57Il y a eu un autre mort, cette fois-ci, directement dans un règlement de compte
36:00à Valence, donc pas loin, dans un quartier, le lendemain,
36:03à cause du stupe, très directement.
36:05Certains se sont dit, ça se trouve, c'est un rapport.
36:07Ce n'est pas le cas, les enquêteurs l'ont dit rapidement.
36:09D'autres, évidemment, ont évoqué Thomas,
36:11en ayant peur qu'un an après, l'histoire ait un lien
36:14avec ce qui était arrivé à Thomas.
36:16Là encore, les enquêteurs ont dit non.
36:18Alors, Nicolas n'a pas du tout le profil d'un mort par règlement de compte.
36:22Tout son entourage l'a dit et redit.
36:25Alors, on ne comprend pas.
36:26Alors, on a des gens dans cette marche blanche qui répondent et qui disent
36:28qu'on ne comprend pas ce qui nous est arrivé.
36:30Mais la présence d'une arme à feu,
36:32les lieux d'interpellation, les deux endroits,
36:34à Cavaillon et à Marseille,
36:36sont tenus par la DZ Mafia,
36:38vous savez, ce groupe criminel qui fait tant de ravages à Marseille
36:42et les profils ne surprennent pas les policiers,
36:44encore moins les policiers marseillais.
36:47Ils évoquent trois choses dans l'évolution du trafic de drogue
36:50et notamment de la DZ Mafia.
36:52C'est un, l'ultra-violence à toutes les sauces.
36:55Et là, on en a beaucoup parlé.
36:57C'est dans la gestion de leurs ressources humaines,
36:59dans les règlements de compte, dans l'expansion, dans l'intimidation.
37:02Tout passe par les armes et la vie n'a plus aucun coût.
37:05Ensuite, il y a la deuxième chose, c'est l'expansion.
37:08On a retrouvé des personnes affiliées à des réseaux criminels marseillais,
37:12à Arles, à Aix, à Cavaillon, à Avignon,
37:15dans des règlements de compte avec des morts,
37:17plus en sont à Nice, à Valence, à Toulouse et à Dijon.
37:20On a retrouvé des personnes impliquées dans le réseau marseillais initial.
37:24Et la troisième chose, c'est l'extorsion de fonds,
37:27désormais pratiqués par la DZ Mafia.
37:29Ce sont des tentatives d'extorsion qui ont été perpétrées
37:32auprès de restaurants, d'établissements de nuit et même de personnalités.
37:35Il y a un rappeur cet été, un de ses proches avait été tué
37:38à la sortie d'une boîte de nuit.
37:39Ils extorquent les fonds, notamment des établissements qui en gagnent.
37:43Ceux qui excusent, qui banalisent, qui justifient,
37:46semblent sans cesse oublier évidemment que toute participation
37:49à ces activités criminelles est une manière d'entretenir ce système sanglant.
37:53Et ceux qui pinaillent sans cesse dans le débat
37:56sur les termes mexicanisation, ensauvagement, guerre,
38:00plutôt que d'aborder le fond du sujet qui fait parler et qui fait utiliser ces mots,
38:04ne semblent pas réaliser exactement ce qui est en train de nous frapper.
38:07Au bout de ce chemin, il y a sans doute Nicolas
38:10et beaucoup d'autres petits Français innocents.
38:13– Merci beaucoup Charles-André Lassalle, d'avoir pris le temps d'en parler ce soir.
38:1819h45, pétante, on va recevoir Éric Zemmour.
38:21Éric Zemmour qui est notre invité spécial.
38:25Installez-vous.
38:27– Bonsoir à tous.
38:28– Bonsoir, installez-vous à côté de Marc.
38:30– Bonsoir, je suis avec Marc.
38:33– C'était le bon temps.
38:35Ravi de vous recevoir ce soir Éric Zemmour.
38:38Merci de nous réserver votre réaction en exclusivité.
38:43Je rappelle que j'ai dû vous décrocher quand même d'une réunion ce soir à Dijon
38:47avec des maires qui, j'espère au lien de l'émission, vous pardonneront.
38:50Vous avez décalé à demain et j'espère qu'ils ne nous en voudront pas
38:55mais on voulait avoir votre réaction ce soir.
38:58Trois questions Éric Zemmour.
39:00D'abord, l'analyse de la campagne et de la victoire.
39:05D'abord la campagne, elle a été une campagne plutôt violente et brutale.
39:10Quel est votre regard sur la campagne et la victoire ?
39:12– Alors vous avez raison Christine, tous les observateurs ont noté
39:16qu'elle a été très dure, très violente, très brutale.
39:19Les invectis vont voler, les anatèmes, toutes les campagnes sont dures
39:22mais là on a senti qu'il y avait deux Amériques, j'invente rien,
39:27qui en vérité n'avaient plus grand-chose en commun
39:30et qui même ne voulaient plus vivre ensemble.
39:32C'est une espèce d'ambiance de guerre civile froide
39:35qui changeait par rapport aux États-Unis.
39:38Pour vous donner une idée, moi quand j'étais jeune,
39:41on nous apprenait que l'Amérique était un modèle de démocratie apaisée,
39:45qu'il y avait des lois qui étaient votées à la fois par les républicains
39:48et les démocrates, vous voyez, on nous expliquait ça,
39:51ça a complètement changé.
39:52Et tous les observateurs, tous les journalistes disent
39:55« Ah ben c'est Trump, c'est Trump le coupable, c'est lui qui est violent,
39:58c'est lui qui est brutal, c'est lui qui insulte, etc. »
40:01Je crois qu'il se trompe.
40:02Ou plutôt, je crois qu'il confonde les causes et les conséquences.
40:06C'est-à-dire que les causes de ce changement sont très profondes.
40:10On peut les lister assez vite.
40:13C'est depuis les années 60 un changement majeur des États-Unis
40:18comme de tout l'Occident.
40:19Et c'est la gauche qui l'a engagée.
40:21C'est la gauche qui a ouvert largement les États-Unis
40:25à une immigration venue du monde entier,
40:27ce qu'elle n'était pas auparavant, contrairement à ce qu'on raconte.
40:29C'est la gauche qui a pris la domination des universités
40:34et qui a détruit, en le méprisant, l'héritage culturel occidental.
40:39C'est la gauche qui, avec les juges, avec les médias,
40:44a imposé son idéologie et a criminalisé,
40:47je sais que Mathieu Boccoté en parle souvent,
40:49a criminalisé tous les gens qui s'opposaient à ce nouveau modèle
40:54en les condamnant en justice, etc.
40:56Et c'est la gauche qui, dans les années 90,
40:59avec Bill Clinton, a façonné la mondialisation
41:02en faisant entrer la Chine dans l'OMC
41:06qui est devenue l'atelier du monde, comme on dit,
41:09avec les conséquences inéluctables pour tout l'Occident,
41:12c'est-à-dire désindustrialisation et donc chômage de masse.
41:15Tout ça a entraîné la violence.
41:16Face à toute cette évolution...
41:17Tout ça a entraîné la violence.
41:19Non, toute cette évolution, la droite s'est soumise pendant des années.
41:23Et puis un jour elle s'est révoltée.
41:24Elle a dit non à tout ce que je viens de décrire.
41:26Cette droite aux Etats-Unis s'est appelée Trump.
41:29Alors évidemment, la gauche furieuse, qu'on ose enfin lui résister,
41:33a dit mais c'est un fasciste, c'est un nazi.
41:35C'est exactement ce qui s'est passé.
41:37Cette campagne a été étonnamment culturelle,
41:40au sens fort du terme, c'est-à-dire qu'on s'est battu
41:43sur des valeurs, sur des principes.
41:45Et là, on ne peut plus faire de concessions.
41:47C'est ce qui explique la dureté de cette campagne.
41:49Kamala Harris a quand même dit que son slogan,
41:53c'était on ne revient pas en arrière.
41:56Elle a fait campagne sur l'avortement.
41:58Les démocrates ont dit aux femmes américaines,
42:00trompez votre mari.
42:02Trompez votre mari politiquement.
42:04Ne lui dites pas que vous votez démocrate,
42:06s'il veut voter républicain.
42:08Et récemment, qui a gagné ?
42:09Qui a gagné ?
42:11Ou bien, entendez bien ma question, pardonnez-moi, je reprécise.
42:14Je vous en prie.
42:15Est-ce que c'est Donald Trump qui a gagné ?
42:18Ou bien est-ce que c'est Kamala Harris qui a perdu ?
42:22Je vous ai dit, Donald Trump, c'est le nom de la révolte
42:25contre ce qu'incarne Kamala Harris.
42:27Et donc, c'est évidemment la gauche qui a perdu.
42:30C'est la gauche qui a perdu dans cette bataille
42:33pour l'hégémonie culturelle.
42:35C'est la gauche, si vous voulez Trump,
42:37il a incarné la révolte des peuples occidentaux
42:40et en particulier du peuple américain
42:42pour défendre son identité.
42:44C'est fondamental.
42:46Et on l'a bien vu dans tout cet affrontement terrible.
42:50Et c'est pour ça que la gauche est furieuse aujourd'hui.
42:52C'est pour ça qu'aujourd'hui, elle dit
42:54qu'il faut rogner sur les libertés.
42:57Il faut bien comprendre que cette victoire de Trump
43:00est très symbolique d'une défaite majeure de la gauche.
43:04Le peuple américain n'a plus voulu s'en laisser compter.
43:07Dans un instant, on va voir les conséquences
43:10que vous tirez pour la France.
43:12Encore une question.
43:13J'en parlais tout à l'heure avec Mathieu Boncote.
43:15Au début, on disait que les atouts de Kamala Harris
43:18c'est d'être une femme et d'être noire.
43:20Aujourd'hui, on entend que ce sont les causes de sa défaite.
43:24Quel regard portez-vous ?
43:26Encore une fois, évidemment que la gauche a imposé
43:30depuis des années, c'est le fameux wokeisme
43:33dont on parle souvent,
43:35la dictature des minorités sur la majorité américaine,
43:39en l'occurrence blanche, occidentale, d'origine européenne.
43:45Évidemment que si Kamala Harris avait gagné,
43:49la gauche aurait dit que c'est parce qu'elle était une femme
43:52et parce qu'elle était noire,
43:54et que les Américains ont reconnu que c'était beaucoup mieux,
43:58cette diversité, etc.
44:00Comme elle a perdu.
44:02Évidemment qu'on va dire que c'est parce que les Américains sont racistes,
44:05parce que les Américains sont misogynes, etc.
44:07Non !
44:08Simplement, les Américains ne veulent pas
44:11devenir minoritaire dans leur pays.
44:13Les Américains ne veulent pas être dominés
44:15par une alliance des minorités qui prendrait le dessus
44:20sur la majorité du peuple américain.
44:22Le peuple américain veut rester américain.
44:24Même les latinos, certains latinos.
44:26Mais, vous savez, c'était très intéressant
44:29parce qu'à un moment, Barack Obama a compris,
44:31parce que c'est sans doute le plus intelligent
44:33et c'était le seul qui pouvait sauver la campagne de Kamala Harris,
44:36il a compris ce qui se passait.
44:38Quand Kamala Harris a fait campagne,
44:40une campagne genrée, on dirait, comme on dit aujourd'hui,
44:42c'est-à-dire en poussant les femmes contre les hommes.
44:44Les jeunes noirs américains, les jeunes latinos américains,
44:48ils n'ont pas envie de suivre le modèle d'hommes déconstruits californiens.
44:53Ils sont plus proches du modèle viril présenté par Trump
44:57et exalté par Trump que du modèle de la Californie
45:01et de, vous voyez, du wokisme.
45:04Et donc, évidemment qu'il y a des jeunes noirs
45:06et des jeunes latinos qui ont voté Trump
45:08parce qu'ils ne voulaient pas voter pour ce modèle de société.
45:11Je vous dis, c'était un combat autour des valeurs.
45:14Chacun défendait sa conception du monde,
45:16des hommes, des femmes, de la famille.
45:18Donc c'était un combat très dur et la gauche a perdu.
45:22Beaucoup de questions, peu de temps.
45:24Autre question, et c'est ce qui nous intéresse beaucoup ce soir.
45:27Quelle leçon ont tiré pour nous en France ?
45:31Quelle leçon vous tirez pour la France ?
45:33Écoutez, d'abord, je dirais, en politique, on n'est jamais mort.
45:38Vieux slogan.
45:40Mais enfin, moi, comme disait Coluche, en plus, ça m'arrange.
45:44C'est-à-dire que François Hollande peut se représenter.
45:47Voilà !
45:49Exactement.
45:51Vous savez, Trump était donné mort.
45:54Les journalistes du monde entier buvaient du champagne sur sa tombe.
45:59Vous voyez, donc, ça c'est la première leçon.
46:01La deuxième leçon, c'est qu'on peut gagner contre tout le système médiatique.
46:06Ou presque tous le système médiatique,
46:08puisqu'il y avait quand même l'alliance avec Twitter d'Elon Musk, on va en parler,
46:13et Stock News, la chaîne, évidemment, qui vous ressemble, aux Etats-Unis.
46:20Mais qui n'a rien à voir, quand même.
46:22Bien sûr.
46:23On a une obligation d'autant de paroles.
46:24Non, mais bien sûr.
46:25Je profite pour le rappeler.
46:26Ce n'est pas le même système du tout.
46:27Troisième leçon que je tire,
46:30on peut gagner contre tout le système en ne renonçant pas à ses idées.
46:35En défendant ses convictions.
46:37En ne cédant pas à la dédiabolisation et à la respectabilisation.
46:42Trump n'a jamais cédé.
46:44D'ailleurs, c'est ce qu'il m'avait dit, vous savez,
46:46quand je l'avais eu au téléphone pendant la campagne de 2022.
46:50Non, je ne l'ai pas eu là, pendant la campagne de 2022.
46:52Vous allez l'appeler demain ?
46:53Non, non, non.
46:54Je ne sais pas, je vous demande.
46:55Non, non, pas du tout.
46:56Je l'ai dit quand je l'avais eu au téléphone en 2022.
46:59Il m'avait dit, surtout, ne changez pas, ne cédez pas.
47:02Ne cédez pas.
47:03Je crois que j'ai suivi à peu près son conseil.
47:05Et lui prouve qu'il peut gagner, qu'on peut gagner sans dédiabolisation,
47:10sans se soumettre aux médias, en parlant au peuple
47:14et non pas pour faire plaisir à France Inter ou BFM.
47:18Quatrième leçon pour la France.
47:22Il nous dit, bon, maintenant, il va falloir être adulte.
47:25Il va falloir vous défendre.
47:27Il va falloir financer votre armée.
47:29Moi, je trouve ça très bien.
47:30Pendant la campagne présidentielle, j'avais parlé du devoir de puissance de la France.
47:34Je pense qu'effectivement, il faut investir dans notre défense.
47:37Il faut investir dans notre armée.
47:38Il faut arrêter de nous cacher dans les jupes de l'Amérique.
47:42Il faut absolument...
47:44De l'OTAN ?
47:45Il faut absolument avoir sa propre défense.
47:48Ça vaut pour la France, ça vaut pour l'Europe.
47:51Et là, ça pose une question, parce que j'ai vu qu'Emmanuel Macron
47:54immédiatement dit, ça légitime la défense européenne.
47:56Très bien.
47:57Mais qui est pour la défense européenne ?
48:00Et comment fait-on la défense européenne ?
48:02C'est en se soumettant à Madame von der Leyen ?
48:04Non.
48:05Il faut poser la question aux Allemands.
48:08Parce que vous comprenez, les Allemands,
48:10ils ont choisi une stratégie qui était très bien dans la mondialisation d'avant.
48:15Ils étaient soumis militairement aux Américains.
48:18Ils étaient dépendants du gaz russe, qui n'était pas cher.
48:22Et ils étaient dépendants des exportations en Chine.
48:25Tout ce modèle s'écroule.
48:27Et maintenant, Trump va leur dire, là, il va falloir financer votre armée.
48:32Moi, je dis, c'est le moment où jamais pour la France,
48:36nous sommes la seule armée qui tient.
48:39Qui ne tienne pas beaucoup, parce que nous avons une armée échantillonnaire,
48:43mais au moins, on a une armée.
48:45Les autres pays européens non plus.
48:47Donc, c'est le moment pour la France de dire,
48:50nous allons investir dans notre armée,
48:52et nous allons assurer la protection de l'Europe.
48:55En vérité, vous savez que j'aime les références historiques et les querelles historiques.
49:00Trump donne raison, 50 ans plus tard, au général de Gaulle.
49:03Le général de Gaulle, en 1963, avait traité avec le chancelier de l'époque allemand, Adenauer,
49:09et il lui avait dit, nous sommes ensemble,
49:12et la bombe atomique française protégera l'Allemagne,
49:15et l'armée française protégera l'Allemagne.
49:17Les Allemands ont refusé.
49:19Ils ont préféré être sous la domination américaine et la protection américaine.
49:2450 ans plus tard, les Allemands devront choisir.
49:27Est-ce qu'ils continuent à vouloir être sous la protection américaine, qui n'en veut plus,
49:31ou est-ce qu'ils acceptent enfin de venir avec nous,
49:35et de vraiment former une défense européenne ?
49:38Ce qui veut dire, par exemple, acheter des avions français, des Rafales,
49:42et non pas des F-35.
49:44C'est une vieille querelle.
49:46Donc, je pense que les leçons sont très importantes.
49:49Je pense que, pour la France, tout cela est très important.
49:52D'ailleurs, vous avez remarqué que c'est pour cela que nous avons, nous, à Reconquête,
49:56soutenu cette campagne de Trump.
49:59Nous sommes favorables à ce que la France prenne ses responsabilités.
50:02Alors, pour vous, c'est un boulevard pour Reconquête ?
50:04Je vous pose la question directement.
50:06Il n'y a pas de boulevard, mais simplement,
50:09vous savez que Sarah Knafo était aux Etats-Unis,
50:11qu'elle a anoué des contacts avec les équipes de Trump,
50:14que cet été, elle a participé à un colloque du Clermont Institute,
50:20vous savez, le Clermont Institute, c'est le centre de réflexion
50:24d'où est sorti le vice-président James Vance.
50:28Et donc, si vous voulez, nous sommes très proches des équipes de Trump,
50:33et tout simplement pas parce que nous sommes comme Trump,
50:37vous voyez, on a des différences, ils sont américains, nous sommes français,
50:40nous ne voulons pas nous soumettre aux Etats-Unis.
50:43Au contraire, d'ailleurs, puisque justement, Trump nous pousse à l'indépendance,
50:47c'est le grand paradoxe.
50:48Mais je pense qu'il y a là un espoir, effectivement, pour la France.
50:56Un espoir pour la France.
50:57Pour la France.
50:58Un espoir pour leur conquête, on l'a compris.
51:00Vous avez beaucoup parlé de défense,
51:01on va recevoir bientôt le ministre de la Défense,
51:04on lui posera toutes ses questions.
51:06Dernière question, Eric Zemmour.
51:08On a remarqué, certains ont remarqué sur les réseaux sociaux,
51:11une certaine différence de tonalité de félicitations entre Marine Le Pen et vous.
51:16Alors, on n'est pas là pour jeter de l'huile sur le feu ni quoi que ce soit,
51:19mais essayez de comprendre.
51:21Quel regard portez-vous sur, peut-être,
51:24les félicitations de Marine Le Pen par rapport à Donald Trump ?
51:29Que certains jugent timides.
51:31Bien sûr, moi aussi, bien sûr, j'ai remarqué.
51:33J'ai remarqué d'ailleurs aussi que beaucoup de gens y voient le reflet et l'effet de,
51:40vous savez, en 2016, quand Marine Le Pen a fait le pied de grue
51:44en bas de la Trump Tower et que le président Trump lui a mis un vent,
51:50comme disent les jeunes, et qu'il ne l'a jamais reçu.
51:52Oui, c'est ce que je pense.
51:53Je pense que c'est une mauvaise explication.
51:55Je pense que la différence, c'est que Trump de 2016 n'est pas Trump de 2024.
52:01Je m'explique très vite.
52:02Trump de 2016 incarnait la révolte contre la mondialisation
52:06et contre ses effets délétères.
52:08Immigration de masse et chômage à cause de la désindustrialisation.
52:14C'était dans la lignée du Brexit.
52:17Madame Le Pen était tout à fait dans cette ligne idéologique.
52:21C'est la campagne qu'elle a menée en 2017 contre la mondialisation.
52:26Donc elle soutenait vivement Donald Trump.
52:29En 2024, je vous l'ai dit tout à l'heure, Trump n'incarne plus.
52:34Là d'ailleurs, la mondialisation a du plomb dans l'aile.
52:36Vous savez, aujourd'hui, quand vous avez des taxes de 100%
52:40sur les produits chinois pour rentrer aux États-Unis,
52:42quand même la Commission européenne met des taxes sur les voitures électriques chinoises,
52:46quand toutes les industries se recomposent autour de grandes zones régionales,
52:53on ne peut plus parler de mondialisation.
52:55Donc il n'y a plus cela.
52:57D'ailleurs, les programmes économiques entre les Républicains et les Démocrates
53:01se ressemblaient beaucoup sur le plan économique
53:03et ils étaient aussi protectionnistes l'un que l'autre.
53:05Non, la différence, c'est que le Trump de 2024,
53:09je vous l'ai dit avec le vice-président James Webb, n'est pas celui de 2016.
53:14Donc c'est Donald Trump qui a changé.
53:16Absolument, c'est une campagne pour l'identité des peuples occidentaux,
53:21pour la défense de cette identité.
53:24Et là, Marine Le Pen n'est pas sur cette ligne.
53:27C'est un des désaccords majeurs avec elle.
53:30Donc évidemment qu'elle n'est pas sur la ligne de Donald Trump 2024.
53:35C'est pour cela d'ailleurs qu'elle a interdit à ses équipes
53:38de dire le bien qu'ils pensaient éventuellement de Donald Trump.
53:42Alors que moi, j'ai encouragé, je vous l'ai dit, Sarah Knafo à aller aux Etats-Unis.
53:46Je vous l'ai dit, je l'ai encouragé à nouer des contacts avec les équipes Trump,
53:51à nouer des contacts intellectuels.
53:53Je suis moi-même allé en Californie
53:57et j'ai noué des contacts avec de nombreux cadres de l'équipe Trump,
54:02avec des intellectuels américains républicains.
54:05J'ai pu voir d'ailleurs à quel point nos problématiques sont les mêmes.
54:09Et si vous voulez, ça n'a rien à voir.
54:13Nous sommes sur deux lignes, deux lignes différentes,
54:16deux lignes qui sont opposées.
54:18Et ce qui est intéressant, c'est ce que vous dites,
54:21vous faites partie de la droite nationale,
54:23mais ce qui est intéressant, c'est de voir que Donald Trump a changé
54:26sur la mondialisation en 2016 et aujourd'hui sur l'identité.
54:30Vous savez, c'est la mondialisation aussi qui a changé,
54:33c'est tout le tout qui a changé.
54:35Donc nous ne sommes plus en 2016.
54:37Marine Le Pen, elle, a gardé sa ligne de 2016.
54:41Moi, je pense que nous devons absolument avoir une défense de l'identité,
54:47de la culture des peuples occidentaux, qu'ils soient américains ou français.
54:51Une question pour Mathieu Bocoté.
54:53La campagne de Donald Trump, je l'évoquais en première partie,
54:56se fait dans un tout autre contexte que le contexte européen.
54:59J'entends le contexte des libertés publiques.
55:01Aux États-Unis, on ne risque pas de se retrouver devant les tribunaux
55:04à répétition lorsqu'on décide de critiquer les idéologies dominantes.
55:07C'est plutôt le mauvais sort qui vous est réservé souvent.
55:09Vous êtes un habitué de la 17e chambre.
55:11Est-ce que, selon vous, il est possible en France
55:13de mener une campagne décomplexée dans le dispositif juridique,
55:17le dispositif de persécution de la parole publique qui existe
55:20non seulement en France, je dirais en Europe occidentale aujourd'hui?
55:23Vous avez tout à fait raison, mais vous savez deux choses.
55:26La première, c'est qu'aux États-Unis aussi,
55:28il y a des tendances et des tentations
55:32de réduire cette liberté de parole.
55:35Elle est au cœur de la campagne démocrate.
55:37Absolument.
55:38Et vous savez évidemment qu'ils veulent limiter
55:40le fameux article 1 de la Constitution
55:42qui garantit la liberté d'expression.
55:44Deuxièmement, en France, oui, je crois l'avoir montré,
55:48il est possible de mener une campagne libre et décomplexée.
55:52Mais il faut effectivement se battre.
55:54Il faut se débarrasser de ces législations liberticides.
55:59Vous avez vu que ce n'est pas un hasard.
56:03Si Elon Musk a fait campagne auprès de Donald Trump,
56:08et que par ailleurs, à la tête de Twitter,
56:11il est en conflit avec les autorités européennes
56:14au sujet de la régulation des réseaux sociaux.
56:17Ce n'est pas un hasard.
56:18Il y a un combat pour la liberté d'expression
56:22qui est mené aujourd'hui.
56:24La gauche veut censurer la liberté d'expression.
56:27Elle ne veut pas que l'on parle au peuple librement.
56:30Et aujourd'hui, cette victoire de Donald Trump
56:33est une bouffée d'oxygène pour les gens qui,
56:36comme moi, se battent pour cette liberté
56:39et pour la maintenir.
56:40Et ce n'est pas facile.
56:41Vous avez tout à fait raison.
56:42Je suis régulièrement attaqué, convoqué,
56:45voire condamné par la 17e chambre.
56:48Donc ce n'est pas simple.
56:50Je pense qu'il y a une grande tradition historique
56:53entre la France et les Etats-Unis.
56:55A chaque fois que les Etats-Unis
56:56prennent un grand mouvement historique,
56:58qu'ils prennent une révolution,
56:59la France suit.
57:01On a eu la déclaration d'indépendance de 1776.
57:05Nous avons fait la révolution de 89.
57:07Il y a eu Reagan en 80.
57:09Même le gouvernement socialiste français
57:11a dû se convertir à un certain libéralisme.
57:13Je suis sûr, et vraiment,
57:16que cette victoire d'une ligne de défense
57:22de l'identité des peuples occidentaux
57:24aura des suites en France.
57:26En tout cas, vous pouvez compter sur moi
57:28pour mener ce combat.
57:29Merci Eric Zemmour de nous avoir accordé
57:33votre réaction en exclusivité ce soir
57:37par rapport à l'élection inattendue de Donald Trump.
57:40Je vous laisse rejoindre vos amis de Dijon
57:43demain soir.
57:46Un dernier mot juste par rapport à la chronique de Charlotte
57:48pour dire que le suspect du meurtre de Philippine
57:51a été ce soir mis en examen pour meurtre et viol en récidive
57:55selon le parquet de Paris.
57:57Merci encore Eric Zemmour.
57:58Merci à tous.
57:59Excellente suite de programme.
58:00Pascal Praud tout de suite.

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