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00:00J'ai un gros coup de gueule, je suis très en colère, parce que la violence extrême dont on parlait hier dans certains quartiers
00:04est en train de s'exporter dans toutes les grandes villes de France et notamment aux alentours des boîtes de nuit.
00:08Il y a de plus en plus d'agressions, voire de meurtres, de fusillades.
00:12Et je pense notamment à une ville où j'ai habité, qui est la ville de Rennes.
00:16J'y ai habité il y a 20 ans, qui était une ville tranquille, qui était une ville où il faisait bon vivre.
00:19Et j'y suis retourné il n'y a pas longtemps, et tous les Rennais que j'ai croisés m'ont dit
00:22que c'est devenu dangereux d'habiter à Rennes, ça craint.
00:24J'ai eu un auditeur, la dernière fois aussi, qui m'appelait, il était de Nantes,
00:28il me disait je ne sors plus le soir, un truc de fou.
00:31Et c'est vrai que c'est dans toutes les villes de France, mais on est tranquille, on dit on continue comme ça.
00:36Excusez-moi, Gilles, je vous adore, mais pour vous, il y a...
00:40Il y a un sentiment d'insécurité, un sentiment.
00:42Il n'y a rien dit encore.
00:43Moi j'aimerais vraiment qu'on enlève ce mot de sentiment d'insécurité.
00:47Il faut arrêter de dire sentiment.
00:49Il y a une très grosse insécurité.
00:52Quand j'ai des auditeurs qui me disent je ne sors plus de chez moi le soir à Nantes,
00:57qui était quand même une ville plutôt tranquille,
00:58il paraît que là maintenant c'est impossible, tu ne sors plus le soir.
01:00Une des villes les plus dangereuses de France.
01:01Je sais, vous vous rendez compte ou pas ?
01:03C'est n'importe quoi, franchement, c'est quand même un drame, c'est quand même un drame.
01:06Et Rennes, c'était vraiment une des villes les plus calmes de France.
01:08Et le Yarl qui vit dehors en boîte de nuit à Rennes, je pense qu'il a vu la différence.
01:11Justement, le Yarl, merci d'être avec nous.
01:14Et c'est vrai que vous avez même poussé un petit coup de gueule, vous, dernièrement,
01:18sur ce que j'ai vu passer.
01:20Et c'est vrai que vous êtes directeur de sécurité d'une boîte de nuit à Rennes.
01:23Est-ce qu'aujourd'hui, vous vous dites, chaque semaine, il va se passer un truc de dingue ?
01:28Chaque soir, c'est toujours un grand moment de stress.
01:32Et je le dis à mes équipes, ils le voient, ils s'en rendent compte d'ailleurs.
01:35C'est toujours un moment où je mets tout en place.
01:37On fait des débriefings comme jamais on ne l'a fait.
01:39On a réorganisé nos sorties sur les établissements.
01:42En fait, ce n'est pas dans les boîtes de nuit en soi que ça devient compliqué en France,
01:45c'est les extérieurs.
01:46C'est ce que je dénonce déjà depuis trois ans aujourd'hui en vidéo.
01:49C'est ce que j'ai voulu montrer à tout le monde.
01:51Et aujourd'hui, malheureusement, les choses font que tout ce que je montrais aujourd'hui,
01:55ça a prouvé, j'avais raison.
01:56Il fallait s'alarmer bien avant parce que maintenant, on y est.
01:59Et c'est devenu très compliqué.
02:00Effectivement, on parle de Rennes parce que j'y suis.
02:03Dans toutes les grandes villes, c'est devenu très, très compliqué.
02:06Et même pas les grandes villes de Rennes.
02:08C'est ça qui est devenu...
02:09Regardez, on a vu des drames dans des toutes petites villes, dans des campagnes.
02:15Vraiment, ça devient n'importe quoi.
02:17Et les gens...
02:18Moi, je vois des gars qui me disent, moi, j'ai juste envie de pouvoir sortir le samedi soir,
02:22le vendredi soir, le jeudi soir, en ne me disant pas, je vais sortir avec ma copine ou des potes
02:28et j'ai deux chances sur trois que ça se termine en bagarre.
02:32Donc, c'est quand même incroyable.
02:33C'est fou.
02:34C'est incroyable.
02:35Et puis, aujourd'hui, j'en veux beaucoup, on va dire, dans deux pôles différents.
02:39C'est-à-dire qu'il va vraiment falloir que les choses changent sur deux choses très importantes.
02:44Puisque j'y suis, ça fait 30 ans que je fais ce métier.
02:46Ça fait 30 ans que je suis à l'entrée des boîtes de nuit et je vois comment ça se passe.
02:49La première chose, j'ai eu la chance de rencontrer le ministre de l'Intérieur la semaine dernière.
02:54Il m'a accordé un petit peu de temps.
02:55Bruno Rotailleau.
02:56Bruno Rotailleau.
02:57On a pu échanger.
02:58J'ai rencontré quelqu'un qui m'a l'air très sincère.
03:00Mais j'ai compris aussi très rapidement qu'il était un peu bloqué par ce qui se passait au niveau de la justice.
03:06Là, je l'explique et je profite de cette tribune que vous m'offrez pour dire aux ministres de la justice
03:12qu'il est grand temps maintenant de mettre les choses en place qu'il faut.
03:16Parce que quand on a des meurtres comme on a eu l'année dernière avec Thomas,
03:19cette année avec Nicolas, et qu'à chaque fois qu'il y a des interpellations,
03:23on se rend compte qu'on a des individus déjà connus.
03:26On va reparler tout à l'heure de l'attaque à l'âge dans le RER.
03:28Parce que ça rebondit encore.
03:29Vous allez voir l'histoire.
03:30Parce que ça continue.
03:31C'est n'importe quoi.
03:32Ça devient de la folie.
03:33D'ailleurs, c'est la deuxième chose.
03:35J'explique que les élus, il est grand temps de faire quelque chose.
03:38Vraiment.
03:39Il faut changer les choses.
03:40On parle des établissements de nuit, mais de tout le monde en fait.
03:42Aujourd'hui, ce n'est plus possible.
03:43Il faut que les lois changent.
03:44Il faut qu'on mette en prison ceux qui se tiennent mal et qui sont dangereux pour les autres.
03:48C'est maintenant en fait.
03:49Ce n'est plus hier.
03:50C'est aujourd'hui.
03:51Je sais, il n'y a plus de place.
03:52On va vous répondre qu'il n'y a plus de place dans les prisons.
03:54Est-ce que c'est notre problème ?
03:55Non.
03:56On va vous répondre oui.
03:57Moi, c'est ce que je disais hier.
03:58Parce qu'on parlait hier avec Raymond justement de l'affaire Philippine.
04:02Il me disait, est-ce que tu veux qu'ils soient incarcérés ici, le meurtrier de Philippine ou ailleurs ?
04:06Je dis aujourd'hui, il faut de toute façon désengorger les prisons.
04:10Donc, tous ceux qu'on peut mettre ailleurs, si on est sûr qu'ils vont faire leur peine, il faut les mettre ailleurs.
04:14Puisqu'aujourd'hui, il y a quand même un énorme problème dans les prisons.
04:17Et aujourd'hui, il y a énormément de petites délinquances qu'il faut, mine de rien, qu'il faut aujourd'hui punir sévèrement.
04:24Aujourd'hui, je vais vous dire.
04:25Ils se disent, de toute façon, qu'est-ce que je vais prendre ?
04:27Je vais faire 48 heures en garde à vue ? Je vais ressortir le lendemain ?
04:30Qu'est-ce que je m'en fous ?
04:31En fait, la réponse juridique n'est pas assez forte aujourd'hui.
04:36Et c'est ce que tout le monde dit.
04:37Tous les ministres de l'Intérieur vous le diront.
04:39Gérard Darmanin le disait avant Bruno Retailleau.
04:42Ils disent, forcément, si la justice et le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice ne sont pas main dans la main,
04:48moi, je vais vous dire, moi, j'aurais fait ministère de l'Intérieur et ministère de la Justice, je les aurais mis au même endroit.
04:55Et je pense qu'il faut qu'ils travaillent ensemble.
04:57Je pense que, voilà, pour moi, c'est indispensable.
05:00Si derrière, ça ne suit pas,
05:02comment je vois des potes policiers qui me disent, qu'est-ce que je vais m'embêter à aller faire une course-poursuite avec un gars
05:09quand je sais que je vais l'arrêter de 48 heures et je vais le retrouver au même endroit et je vais le remettre ?
05:15Pourquoi je vais risquer ma vie ?
05:17J'ai des enfants, j'ai une femme.
05:18Je ne vais pas le faire.
05:19Je ne vais pas y aller.
05:20– On ne parle même pas de 48 heures.
05:21C'est en parlant d'heure.
05:22– Bien sûr.
05:2348 heures, c'est dans le meilleur des cas.
05:24– C'est dans le meilleur des cas.
05:25J'ai vu des cas, déloger des dealers avec des gros échanges de coups parce qu'ils devenaient violents.
05:30Six heures après, ils étaient encore devant l'établissement.
05:33– Bien sûr.
05:34– Donc on parle en heure.
05:35Excusez-moi, je voudrais juste terminer sur le deuxième coup de gueule où j'ai vraiment envie d'en parler maintenant
05:39parce que je profite de vous ici.
05:41Pour ça, les parents, vous en parlez tout à l'heure, mais moi je les côtoie les parents quand on a des problèmes.
05:45Je les rencontre les parents quand ça se passe mal.
05:47Je peux vous dire qu'il est grand temps aussi de sonner, de mettre la sonnette d'alarme et dire,
05:51c'est plus possible en fait, il faut réagir très vite.
05:53Est-ce que c'est normal qu'hier, lors de l'interpellation du gamin qui a utilisé la hache,
05:5916 ans ou 17 ans, le gamin dans sa chambre, il a une hache.
06:02Quels parents laissent ça ?
06:04– Non mais je vous jure, il a raison.
06:06– C'est plus possible en fait.
06:07– Bien sûr.
06:08C'est comme on disait tout à l'heure, il faut sanctionner les parents.
06:11On le dit, on va devoir passer par là.
06:13Alors vous allez me dire, oui mais ce n'est pas possible parce qu'il y a des cas…
06:16Je vous le dis, aujourd'hui il y a une urgence.
06:18Donc on ne peut pas se dire, oui mais là il y a un cas, attention, oui mais là.
06:22On le voit bien aujourd'hui, les Français ne sont pas en sécurité nulle part.
06:25– Nulle part.
06:26– Nulle part, c'est devenu nulle part.
06:28Je vous le dis, j'étais avec plein de gens qui ont quitté la France,
06:32qui me disent, aujourd'hui on se rend compte, mine de rien,
06:35l'insécurité qu'il y a en France.
06:37Les mecs, avant, je vous rappelle un truc,
06:39moi mes parents à l'époque, ils me disaient, on ne va pas au Brésil,
06:42parce que le Brésil, tu ne peux pas mettre une montre.
06:45Je vous le dis, on est sur le chemin du Brésil.
06:48Aujourd'hui, croyez quoi, les Américains, les Chinois,
06:51quand ils viennent à Paris, pour eux, en France,
06:54ils disent, attention, je peux vous dire, avant de venir,
06:56ils disent, non mais tu ne mets pas de montre, tu ne mets rien,
06:58la France, tu vas voir, vous vous rendez compte,
07:00on nous voit comme ça maintenant à l'étranger.
07:02Donc à un moment, il va falloir faire quelque chose,
07:04parce que je vais vous dire, notre pays est en train de se déliter,
07:08et plus vite, là ça s'accélère de jour en jour.
07:12C'est ça qui est fou, c'est ça qui s'accélère de jour en jour.
07:15Donc là, quand on dit, mais les parents, il y a des parents, les pauvres,
07:18on ne peut pas, là les mecs, il faut tout faire.
07:21Aujourd'hui, il n'y a plus le temps pour dire oui,
07:23mais il y a des cas particuliers.
07:25Aujourd'hui, il faut vraiment aller vite,
07:27et il faut que la justice suive derrière.
07:29Et ce n'est pas les juges, c'est aussi, je veux dire,
07:31il y a des lois à revoir.
07:33Les ados de 14 ans ou de 13 ans de maintenant,
07:36pas les ados de 1990, je vous le dis, ça n'a rien à voir.
07:39– C'est 1945 la loi.
07:41– C'est exactement vrai.
07:42– La loi sur les mineurs, c'est 1945.
07:44Un mec de 14 ans en 1945, ce n'est pas le même que maintenant.
07:47– Non.
07:48– C'est ça le problème aussi, c'est qu'aujourd'hui pour moi,
07:52même l'excuse de minorité, pour moi c'est fini,
07:56il faut l'enlever totalement, totalement.
07:58Il n'y a plus d'excuses de minorité, c'est terminé.
08:00Puisque ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'en plus,
08:02les gros dealers, etc., et les gros qui sont au-dessus,
08:07ils envoient des fils de 14 ans et de 13 ans,
08:09ils se disent, de toute façon, ils ne risquent rien,
08:11de toute façon, on ne va pas les incarcérer.
08:13Ils ont enlevé, même pour ça, l'excuse de minorité.
08:15Et vous allez voir.
08:16Oui, Jean-Michel.
08:17– Il y a une différence qu'on voit vraiment.
08:18Je trouve qu'il y a 10 ans, par exemple, une copine en boîte,
08:21elle le prenait dans son sac, elle avait besoin,
08:23elle faisait un beau sac, etc.
08:24Et j'ai des copines qui partent maintenant le soir,
08:26comme ça, et se disent, si je me fais agresser,
08:28qu'est-ce qui va me coûter le plus cher ?
08:30Je ne mets pas un sac trop cher, je ne mets pas mon téléphone dedans,
08:32je le cache, comme ça.
08:33Maintenant, on fait attention, on pense dans sa tête
08:35qu'on va peut-être se faire agresser.
08:36On n'y pensait pas longtemps.
08:37On pensait qu'on allait faire la fête.
08:38Maintenant, on se dit, est-ce que je ne vais pas me faire agresser ?
08:40– C'est devenu un truc de fou, croyez-moi.
08:41Vraiment, il se passe un truc, ça devient très, très inquiétant.
08:44Et je trouve qu'on dort un peu.
08:46Voilà, on dort, excusez-moi.
08:47Pour moi, on dort, on ne se rend pas compte.
08:50Le Yann, vous êtes sur le terrain,
08:52donc forcément, vous voyez les mêmes choses que moi.
08:54– Je vois exactement la même chose.
08:56J'alerte depuis des mois et des mois sur la situation.
08:59Maintenant, je n'en suis plus à alerter, puisqu'on est en plein dedans.
09:02Tout ce que j'avais prédit se passe.
09:03– Je vais vous dire, vous savez ce qu'il va se passer, le problème.
09:05Et si les pouvoirs publics, si le gouvernement ne fait rien,
09:09je vais vous dire, il va se créer de plus en plus de milices.
09:13– Bien sûr, on va se défendre eux-mêmes.
09:15– Je vais vous dire quelque chose.
09:17Je vais vous dire quelque chose parce que j'ai des exemples concrets.
09:19Il y a 2-3 ans, quand on essayait de faire le plus possible
09:24de rendre cette dalle où je suis très propre,
09:26entre les MNA et les dealers,
09:29quand on intervenait, on nous filmait.
09:32Je suis dans une ville de Rennes.
09:33Rennes, ça vote majoritairement à gauche.
09:35J'ai beaucoup de jeunes de gauche, d'accord ?
09:37On nous filmait et on ne comprenait pas nos actions.
09:40Trois ans après, je dis bien trois ans après,
09:42j'ai toujours les mêmes clients et le même type d'âge, d'accord ?
09:45La même jeunesse.
09:46Trois ans après, aujourd'hui, non seulement,
09:48quand on fait partir des dealers ou des voleurs de la dalle,
09:52on doit et faire évacuer les dealers et les voleurs,
09:55mais en plus gérer les jeunes qui veulent eux-mêmes attraper les mecs.
10:00C'est-à-dire que je me retrouve à dire à mes portiers
10:02bloquer les jeunes parce que là, ils vont me faire une dinguerie.
10:05Ça va être une folie, ce qui va nous arriver.
10:07Faisons partir les gens qu'on veut faire partir
10:09et bloquons les autres de ne pas y aller.
10:11Vous voyez le transfert entre il y a trois ans ?
10:13C'est-à-dire à rien faire, Cyril.
10:15À n'avoir aucune solution réelle proposée par aujourd'hui la justice,
10:19parce que j'en veux plus à la justice
10:21que le reste de tout le monde et les parents.
10:23On est en train de faire que nos jeunes,
10:26en quelques années, même pas un ou deux ans,
10:28ils sont en train de vriller.
10:30Je le dis souvent et je vais le dire ici devant tout le monde.
10:33Moi, j'ai fait partie de cette jeunesse,
10:3515 ans, 16 ans, 17 ans, nous étions tous de gauche.
10:37Moi, je le dis tout le temps, j'ai toujours porté
10:39touche pas à mon poste, j'ai 50 ans,
10:42donc je suis de cette génération-là.
10:44Notre jeunesse, ce que je suis en train de voir,
10:46c'est que quand nous, on passe à droite,
10:48je ne parle pas d'extrême,
10:50parce que les gens me mettent des fois à l'extrême,
10:52moi, je suis à droite, je le dis et je le dirai toujours,
10:54mais je ne suis pas à l'extrême droite.
10:56C'est que je vois les jeunes de 18, 25 ans,
10:58faire ce que nous, on a fait en 25, 30 ans,
11:00ce chemin petit à petit,
11:02parce qu'on veut protéger notre famille,
11:04nos enfants, c'est normal, on veut de la sécurité
11:06dans une famille, dans un couple.
11:08En un an et demi, là,
11:10on est en train de faire vriller tous nos jeunes.
11:12Mais quand je vous dis vriller, moi, je parle avec eux,
11:14j'envoie 150 000 par an, on les rend dingues.
11:16Et comme on les rend dingues,
11:18on va faire des fous furieux et ils vont faire des folies.
11:20Si maintenant, l'État ne fait pas quelque chose,
11:23nos ministres ne font pas quelque chose,
11:25ils vont nous faire des mecs complètement fous
11:27quand ils vont avoir 25, 30, 35, 40 ans.
11:29C'est pour ça que je tire la sonnette d'alarme.
11:31– Je vais vous dire,
11:33difficile d'avoir aujourd'hui
11:35un ministre de l'Intérieur
11:37plus sévère que Bruno Rotailleau.
11:39– Je suis complètement d'accord.
11:41J'ai discuté avec lui, je peux vous dire
11:43que j'ai senti que la personne était décidée
11:45et convaincue de ce qu'il voulait faire.
11:47– Mais si lui n'y arrive pas,
11:49c'est que vraiment, il y a un problème ailleurs.
11:51On est d'accord.
11:53– Merci en tout cas, le Yarl d'avoir été avec nous.
11:55– Merci de m'avoir reçu.
11:57– Merci d'avoir été avec nous.
11:59Regardez, on a un petit sondage.
12:0187% des gens ne se sentent pas en sécurité en France.
12:05Ici, autour de la table,
12:07qui se sent en sécurité en France ?
12:09– Pas pour mes enfants en tout cas.
12:11– Personne. Thomas Guénolé.
12:13– À l'échelle de mon quartier, oui.
12:15– C'est comme ça.
12:17– Je ne conteste pas qu'il y ait un problème.
12:19– Je suis d'accord avec l'essentiel de votre analyse, monsieur.
12:21– Je crois qu'il s'est mis au Viet-Vodao.
12:23– Il y a un problème de sous-effectifs des juges et des procureurs.
12:25Ce qui fait que du coup, il y a plein de peines qui ne sont pas faites.
12:27– Oui, mais il s'en fout de ça, le Yarl.
12:29– Non, non, mais j'en parlais plus.
12:31– On ne l'a pas dit que c'était la faute des juges.
12:33– Bien sûr, bien compris.
12:35– Ce n'est pas ce que dit le Yarl.
12:37Il dit que lui, aujourd'hui, il voit le résultat, comme tous les Français.
12:39Les Français allaient leur dire quand il y a leur fille
12:41ou leur fils qui s'est fait agresser.
12:43Oui, mais attendez, parce qu'il n'y a pas de juge.
12:45Mais vous, vous vous sentez en sécurité, Thomas ?
12:47– Dans mon quartier, oui.
12:49– Vous êtes mis au Viet-Vodao ?
12:51– Mais tu ne sors pas que dans ton quartier.
12:53– C'est comme ça qu'on raisonne, si tu veux.
12:55Est-ce que là où je vis, je me sens en sécurité ou pas ?
12:57Et moi, je réponds oui, comme approximativement 97% des Français.
13:01– Moi, je sais qu'en tant que jeune fille…
13:03– 97% des Français se sentent en sécurité dans leur quartier.
13:07– 97% des filles, 100% des filles se sentent en sécurité dans leur toilette.
13:13– Dans leur quartier, je le répète.
13:15– J'ai des chiffres qui viennent de tomber.
13:17C'est très rare qu'ils soient attaqués, à moins qu'il y ait un rat qui sort.
13:19– Dans leur quartier, je le répète.
13:21– C'est rare, merci.
13:23– Je ne conteste absolument pas la sévérité de la gravité de ce que vous racontez.
13:25– Vous savez qu'il y en a 95% des gens
13:27se sentent en sécurité dans leur cage d'escalier.
13:29– Magnifique.
13:31– Et c'est beaucoup.
13:33– Moi, j'ai 98,8% en sécurité dans leurs ascenseurs.
13:35Ils sont en sécurité quand les portes se ferment.
13:37– C'est un sondage.
13:39– Je parlais tout à l'heure avec la maquilleuse Mimi, parce qu'on a le même âge.
13:43Et moi, je réfléchissais à mon adolescence, quand je sortais l'insouciance.
13:47Et effectivement, aujourd'hui, j'ai peur pour mes enfants.
13:49J'ai peur pour mes enfants, parce qu'il y a un ensauvagement de la société.
13:51Parce qu'on ne sait pas ce qui peut arriver quand ils vont en boîte de nuit,
13:55quand ils sortent, quand ils vont en débarquer, tout ça.
13:57C'est devenu complètement taré, complètement violent,
13:59dans les transports en commun, dans le RER, dans le train et tout ça.
14:03Donc oui, je pense que c'est très très grave.
14:05Je pense que ça va être de plus en plus grave si on ne réagit pas.
14:07– Et si la justice ne réagit pas.
14:09– Alors 92% des Français estiment que l'insécurité a augmenté ces dernières années.
14:12C'est un sondage, bien sûr.
14:14– Et ce qui est insupportable, c'est qu'il y a une espèce de complotisme
14:16qui dit que les médias extrapolent ces faits divers.
14:18Mais regardez, rien que dans TPMP, combien de faits divers par jour on traite.
14:23Et on pourrait en faire dix fois plus, tous les jours.
14:26Vous disiez la presse régionale, je crois qu'à Rennes cette nuit,
14:28il y a un mec qui s'est fait poignarder encore hier soir, mais partout en France.
14:31Donc au bout d'un moment, il faut arrêter ce complotisme
14:33dans lequel les médias mettent la lumière là-dessus, c'est une réalité.
14:36Et en fait, on se sent en sécurité jusqu'à ce que ça nous arrive à nous.
14:38– Non mais c'est pire qu'on nous dit qu'on met la lumière là-dessus
14:41pour faire monter l'extrême droite, ce qui est quand même absolument dégueulasse et gerbant.
14:44– Après on parle aussi de sécurité avec Thomas,
14:47mais on peut aussi en parler avec les femmes du plateau,
14:49parce qu'il ne faut pas quand même se voyer la face.
14:51Il y a aussi une différence entre les hommes et les faces pour les femmes
14:53au niveau de la sécurité en France.
14:55Et moi je sais que depuis l'âge de mes 15 ans,
14:57que je commence à sortir un petit peu autre part que dans ma rue,
14:59bah moi mon père m'a toujours dit de mettre un foulard sur mes cheveux.
15:02C'est pas normal, ça fait 20 ans que ça dure, pour ma part en tout cas.
15:05Et c'est pas normal qu'en tant que jeune fille,
15:08quand je commençais à sortir, mon père me demandait de mettre un foulard sur ma tête.
15:11Tu te rends compte ?
15:12– Oui, mais je suis d'accord avec toi.
15:13Il y a deux catégories de crime et d'élit, dans lesquelles c'est vraiment massif.
15:17Et toutes les autres, en fait, c'est grave mais c'est minoritaire.
15:20Les deux catégories où c'est vraiment massif quand on regarde les chiffres,
15:23c'est les agressions sexuelles, au sens large, tout compris.
15:26– Mais on les compte ? C'est compris dedans ?
15:27– Absolument, oui, oui, oui, ça c'est massif.
15:29Il y a une deuxième catégorie dont on ne parle jamais, alors qu'on l'a tous subie,
15:32c'est injures, menaces, intimidations, c'est-à-dire le fait de se faire insulter,
15:37agresser verbalement dans la rue, c'est un délit.
15:4015% dans l'année de la population l'ont déjà subi,
15:43et l'année précédente pareil, et l'année précédente pareil.
15:45On n'en parle jamais, le fait que ce soit normal de se faire insulter.
15:48– Ça doit être beaucoup plus, en fait.
15:49– Moi, j'en parle pas, mais après 4 agressions,
15:51tu crois que c'est pourquoi je continue à faire de l'exercice ?
15:53– Absolument.
15:54– Parce que je me dis, je peux être amenée à devoir courir, à devoir me battre.
15:57Moi, j'avais 12 ans quand quelqu'un m'a dit,
15:59quand il y a quelqu'un dans le dos, mets tes mains comme ça.
16:01Parce que s'ils te donnent un coup de couteau, tu as de l'os là.
16:05Alors que si ils te tranchent la gorge comme ça,
16:07dès l'âge de 12-13 ans, j'avais déjà eu ma première agression.
16:10Eh bien, ça m'est toujours restée.
16:12Et quand je suis dans le noir le soir et que je suis amenée à porter,
16:14j'ai toujours instinctivement la main, je mets toujours la main comme ça.
16:17Et il y a une fois où ça m'a servi.
16:19Donc voilà, le reste c'est pipo.
16:22Je conseille à une femme, faites de l'exercice.
16:24Parce que malgré tout, d'abord, l'instinct de la bonne humeur vous remercie.
16:27Et puis ensuite, ça peut servir.
16:29– Conseil du jour.
16:30– Qu'est-ce qu'il y a ?
16:31– C'est le petit conseil du jour.
16:33– Vous voulez réagir là-dessus ?
16:34– Non, moi, je voulais réagir.
16:35Moi, je suis en accord avec le Yard.
16:37C'est-à-dire qu'en fait, même toi, tu l'as dit tout à l'heure,
16:39quand tu attrapes quelqu'un et que 6 heures après,
16:41il est encore dans la boîte de nuit,
16:42quand tu parles avec les jeunes,
16:43souvent quand ils font des dingueries, des conneries,
16:45ils te répondent, ils vont me faire quoi de toute façon ?
16:47Il faut enlever cette phrase-là dans la tête des jeunes.
16:49Ils vont me faire quoi ?
16:51C'est pour ça qu'on en arrive là.
16:53Hier, on a un débat où on dit, avec le député Carl-Olivre,
16:55qu'il veut envoyer l'armée.
16:57Il ne faut pas envoyer l'armée.
16:58L'armée, ils n'ont rien à voir là-dedans.
16:59Il faut redonner les moyens à la justice et à la police.
17:01La police, quand ils arrêtent quelqu'un,
17:03il faut que les mecs, ils les peurent.
17:05Là, tu parles avec des petits, les petits disent,
17:07vas-y, ils vont faire quoi ?
17:08Mais tu crois qu'ils vont me faire quoi ?
17:09Je vais le faire, la dinguerie.
17:10Qu'est-ce que je risque ?
17:11Rien.
17:12C'est pour ça qu'il faut punir les parents.
17:14Peut-être qu'ils ont moins la pression.
17:15Peut-être les parents sur la criminalité.
17:17Sur la criminalité, je suis d'accord pour les parents,
17:19pour rebondir sur tout à l'heure,
17:20pour les absences à l'école, non.
17:22Et pour la criminalité, je suis d'accord pour punir les parents.
17:24Pourquoi sur les absences ?
17:25Parce que les absences, c'est différent, Géraldine.
17:27Chaque Français a son fils par deux.
17:29Pour rebondir sur ce que Thomas, tout à l'heure, a dit,
17:32j'aime bien les exemples,
17:34parce que je suis dans les exemples en permanence tous les week-ends.
17:36On a un vrai problème.
17:37Il y a quelques semaines, je vois au loin quelqu'un,
17:40je me doute qu'il va se passer quelque chose.
17:41Je le vois au loin.
17:42Je le montre en vidéo parce que je ne cache rien.
17:44Je veux que les gens comprennent ce qui se passe.
17:45Je dis à mes gars surveilleux, on va aller le voir.
17:47Je pense qu'il va faire une dinguerie.
17:49On va sur le lieu.
17:50Il n'y a pas un client de la boîte.
17:51C'est quelqu'un qui est devant.
17:52J'ai 300 personnes dehors à attendre de pouvoir rentrer.
17:54Donc un vrai risque.
17:55On intervient, on y va.
17:56Je passe le film rapidement.
17:58On le met au sol.
17:59On se rend compte qu'il a trois couteaux sur lui.
18:01Pas un, pas deux, trois couteaux.
18:03On le bloque au sol.
18:04J'appelle la police.
18:05La police municipale intervient très très vite.
18:07Ils mettent à peu près trois minutes.
18:08Donc c'est très très vite.
18:09Ils arrivent.
18:10Vous savez que la première question,
18:11le vrai premier problème que j'ai eu à gérer,
18:13il est 4 heures du matin.
18:15Si on me dit ça va être compliqué de l'emmener.
18:17Pourquoi ça va être compliqué ?
18:18Parce qu'on n'a plus de place en garde à vue.
18:20Non.
18:21Je dis vous allez faire quoi ?
18:22Vous allez me le laisser ?
18:23Alors on a la possibilité de mettre maintenant une amende de 500 euros.
18:25Mais si vous me le laissez là,
18:26il va être fou si on le relève.
18:28Parce que là on l'a eu.
18:29Il va être fou.
18:30Il va revenir avec quoi ?
18:31Ils l'ont emmené évidemment.
18:32Après ils ont géré leurs problèmes.
18:33Mais imaginez que la première question qu'on a c'est
18:35comment on va faire ?
18:36Il faut qu'on le mette en garde à vue.
18:37On n'a plus de place.
18:38C'est fou.
18:39C'est incroyable.
18:40C'est mon quotidien.
18:41C'est fou.
18:42Pourquoi j'ai ?
18:43Il y a des choses qui me choquent dans ce qui a été dit.
18:46Guillaume,
18:47sur le fait qu'il y ait une explosion d'effets divers.
18:50C'est faux.
18:51Gilles Verdez.
18:52L'ensauvagement n'existe pas.
18:54Gilles Verdez, on n'en peut plus.
18:55On n'en peut plus de vous Gilles Verdez.
18:57Franchement.
18:58Non mais vraiment je vous le dis Gilles Verdez.
18:59On n'en peut plus de vous.
19:00Mais vraiment.
19:01Quand on utilise une...
19:02C'est lui qui lit.
19:03C'est lui qui lit tous les soirs les effets divers.
19:05J'aurais lu ça il y a dix ans Raymond.
19:07Raymond j'aurais lu ça il y a dix ans.
19:09Gilles Verdez,
19:10les mecs qui se font voler leurs moutes.
19:11Il y avait des mecs qui se faisaient voler leurs moutes il y a dix ans ?
19:13Ils se faisaient voler autre chose.
19:14N'importe quoi.
19:15Les haches dans le RER ?
19:16N'importe quoi.
19:17Des haches dans le RER ?
19:18Tu voyais des haches dans le RER ?
19:19Mais bien sûr.
19:20Moi je prenais le RER.
19:21Il y avait la bande des Zoulous.
19:22Il tuait des gens.
19:30On a un mec ça fait trente ans qu'il fait ça.
19:31Et un mec qui est devant le RER.
19:32C'est mieux que toi.
19:33Mais qu'est-ce que t'as vu toi ?
19:34A part aller acheter des trucs au marché pour Fatou.
19:37A part aller acheter des oignons et des aubergines pour Fatou.
19:40Non mais qu'est-ce que t'as fait ?
19:41Il les connait pas mieux que moi.
19:43Il voit l'évolution depuis trente ans.
19:45Il les voit tous les jours quand même.
19:46Il fait des vidéos.
19:47Mais qu'est-ce que tu racontes Gilles Verdez ?
19:49Tu voyais toujours des mecs avec des couteaux dans la rue ?
19:51Mais bien sûr Cyril.
19:52Mais évidemment.
19:53Mais les Zoulous ils tuaient les gens dans le RER.
19:55Arrête un peu.
19:56Arrête un peu des Zoulous.
19:57Arrête un peu.
19:58C'est toi le Zoulou là.
19:59Mais non.
20:00Mais arrêtez.
20:01Non mais des Zoulous.
20:02Non mais sans rigoler.
20:03Déjà le nom.
20:04Qui va avoir peur ?
20:05Des Zoulous.
20:06Non mais sans rigoler.
20:07Il y a la bande des Zoulous.
20:08Mais oui.
20:09Mais oui.
20:10Mais c'est bon.
20:11Ils tuaient des gens.
20:12Mais c'est bon.
20:13C'est bon.
20:14Merci.
20:15Juste le Yard.
20:16Le Yard depuis trente ans.
20:17Ça n'a rien à voir.
20:18Ça n'a plus rien à voir.
20:19Mais bien sûr.
20:20Alors Gilles.
20:21Moi ce que je vous propose Gilles devant tout le monde.
20:22Mais non mais non arrête.
20:27Je te dis ça.
20:28C'est en potes que je te parle.
20:29Mais tu ne vas pas le supporter dix minutes.
20:30C'est lui qui va plaquer aux arbres.
20:31Il y a quelques journalistes qui sont venus.
20:32Ça s'est bien passé.
20:33Mais le Yard.
20:34Tu ne vois pas.
20:35Tu ne sais pas ce que c'est.
20:36C'est un typhus ça.
20:37Premier matin.
20:38Je ferai attention à lui.
20:39C'est un Covid long sûr.
20:40Si quelqu'un vous saute dessus.
20:41Je viendrai vous aider.
20:42Le Yard.
20:43Le Yard.
20:44Pardon ?
20:45Si quelqu'un vous saute dessus.
20:46En plus je viendrai vous aider.
20:47Promis.
20:48Si quelqu'un saute dessus.
20:49Je vais me défendre sans vous.
20:50Je ne vais pas me défendre.
20:57Rien connu.
20:58Rien connu.
20:59Johnny Clegg.
21:00Johnny Clegg.
21:01Ok.
21:02Le gars aussi c'est là.
21:03Un bar.
21:04Merci.
21:05Non mais le Yard.
21:06Je vous donne un conseil.
21:07Oui.
21:08Éloignez-vous de ce monsieur.
21:09Vraiment.
21:10Je vous le demande.
21:11Je vais y aller dans votre boîte de nuit.
21:12Je vais y aller.
21:13Arrête un peu.
21:14Mais vous allez y aller.
21:15Il va se passer quoi à Marrakech ?
21:16Il ne faut pas être dans la boîte.
21:17Il faut être avec moi sur la dame.
21:18Oui dehors.
21:19Dans la boîte.
21:20Il va danser.
21:21Il va danser.
21:22Il va se parachuter trois fois.
21:23Tu vas voir.
21:24Ça va être magnifique.
21:25C'est un vrai dealer.
21:26Exactement.
21:27Voilà.
21:28Exactement.
21:29On va voir.
21:30On va voir ce qu'il va faire.
21:31Il va dire.
21:32Je connais les Zoulous.
21:33C'est grave.
21:34Parce que c'est pour ça que les problèmes ne sont pas réglés.
21:35Parce que sont tous les dans un déni du réel.
21:36Comme ça.
21:37Je n'ai rien dit.
21:38Si.
21:39Tu es dans un déni du réel.
21:40Parce que tu dis qu'il n'y a pas un ensauvagement de la société.
21:41Merci.
21:42C'est grave.
21:43C'est grave.
21:44Tout le monde le dit.
21:45Il n'y a que les deux gugus de nos méchants qui disent ça.
21:46Je suis déjà allé avec Gilles en boîte de nuit.
21:48Je suis déjà allé avec Gilles en boîte de nuit.
21:50Il n'a pas quitté le Caraïbes.
21:51Puis il a demandé deux gardes du corps pour aller jusqu'au bestiaire.
21:53Bravo.
21:54Merci.
21:55Bravo.

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