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Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités évoquent la colère des sinistrés dans la région de Valence et des jets de boues contre le roi d'Espagne.
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Transcription
00:00J'évoquais tout à l'heure, dans le sommaire, une image qui évidemment nous a tous interpellés,
00:03celle de cette jeune iranienne qui s'est dévêtue en plein Téhéran
00:08parce que la police des mœurs la harcelait, parce qu'elle avait soi-disant mal mis son voile.
00:12J'ai fait référence à Kamel Daoud qui a remporté le Goncourt aujourd'hui
00:16en saluant son travail et les paroles très fortes qu'il a prononcées sur le voile et la femme.
00:22Il y a une autre image qui m'a beaucoup marquée, moi, ce week-end,
00:25c'est ce qui s'est passé en Espagne après les terribles inondations.
00:28Et l'accueil qu'ont reçu le roi et la reine, le roi Philippe d'Espagne,
00:32auprès des sinistrés est très symbolique.
00:36Ils ont reçu des jets de boue, ils ont été molestés.
00:39On fait juste le point avec Kylian... Enfin, molestés.
00:41Ils ont été confrontés vraiment à la colère de la population
00:44qui leur dit « ne venez pas pour faire des photos, venez pour nous aider ».
00:47Écoutez le reportage de Kylian Mbappé et on en reparle.
00:51Non, c'est si bon ! Non, c'est si bon !
00:55Leur visite aura duré moins de 4 heures.
00:58À leur arrivée, le roi Philippe VI et son épouse Laetitia sont la cible de jets de boue et d'objets.
01:04La foule les insulte et les bouscule.
01:06Dans une cohue générale, la police les protège avec des parapluies.
01:09Le roi échange avec des habitants furieux.
01:14Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible.
01:16C'était connu et personne n'a rien fait pour empêcher cela.
01:19Personne.
01:21La visite dans cette ville sinistrée de la banlieue de Valence n'était qu'une première étape.
01:25Mais devant le chaos, le cortège royal a mis fin à son déplacement
01:29car la tristesse des habitants se mêle à la colère contre le gouvernement et le roi.
01:33Philippe, ne sois pas fier d'être un bourbon.
01:37Sois fier des gens que tu as, de la solidarité,
01:40de la façon dont tout le monde a réagi, sauf toi.
01:43Nous, nous sommes fiers.
01:46Rats le bol.
01:47Ce que nous voulions, c'est juste être prévenus et nous aurions été sauvés.
01:51Nous aurions été sauvés.
01:53Le roi et la reine sont sous le feu des critiques,
01:55tout comme le Premier ministre Pedro Sánchez et le président de la région.
01:59Les habitants leur reprochent la lenteur lors des opérations de prévention et de secours.
02:04Pedro Sánchez a réagi en disant comprendre l'angoisse mais en condamnant la violence.
02:09Voilà pour ce qui s'est passé en Espagne.
02:11OK, d'accord, Pedro Sánchez a été aussi molesté.
02:13Mais l'image d'un roi couvert de boue, en France, ça a une résonance très particulière.
02:19Et ce qui s'est passé en Espagne est extrêmement important à mes yeux.
02:23Et dans un pays qui n'est pas, encore une fois, complètement...
02:28Je ne trouve pas de qualificatif,
02:31mais je trouve que c'est extrêmement important, ce qui s'est passé.
02:34Et cette colère du peuple, là, elle a une résonance.
02:36Alors, OK, ils ont pu terminer la visite, vous me dites, Louis de Rugnell,
02:39en étant embrassé par le petit peuple.
02:41Ils ont été conspués, ils ont été couverts de boue.
02:46Ça n'est pas anecdotique.
02:48Pas tout le monde en même temps, celui-là.
02:50Est-ce que je peux juste rappeler le contexte ?
02:52Ça ne s'est pas terminé comme ça.
02:53Ça a commencé comme ça.
02:55Ça efface pas ce qui a commencé.
02:56Ça ne s'est pas terminé comme ça.
02:58Ils ont été, d'accord, bien évidemment, couverts de boue,
03:00comme tous les officiels, ils ont été couverts de boue.
03:02La seule chose, c'est qu'ils ont continué.
03:04Lui et elle.
03:05Une heure.
03:06Lui et elle.
03:07Une heure.
03:08Excusez-moi, pardon.
03:09Alors que les autres se sont enfuis.
03:11Sans mesure.
03:12Pour moi, ce qui s'est passé,
03:14c'est-à-dire ce que le roi Philippe a fait,
03:16et son épouse, et son épouse.
03:18Donc il a sauvé la monarchie pour vous.
03:19Elle aussi, mais indéniable.
03:21Alors que les officiels, le gouvernement central, fuyaient.
03:25Et ont été, eux, évacués.
03:27Parce que, eux, le couple n'a pas été évacué,
03:29comme ça a été dit dans la presse française,
03:31en long et en travers, et d'une manière fausse.
03:34Donc, simplement, ils sont restés debout.
03:37Pour moi, pour la monarchie, ce qui s'est passé là,
03:39c'est du même ordre que lorsque Juan Carlos
03:42avait tenu bon face au coup d'État.
03:45Face au coup d'État.
03:46C'est exactement du même ordre.
03:48Je vous laisse la comparaison.
03:50Je ne la prends pas à mon compte, mais je vous laisse la comparaison.
03:52On a deux...
03:53Franchement, on ne voit pas du tout la même chose.
03:55Moi, je crois que c'est... Attendez, attendez.
03:56Par son attitude, je pense qu'il a en partie
03:58relégitimé, justement, la monarchie espagnole.
04:02Que l'image choque comme elle vous a choqué,
04:04je le comprends très bien.
04:05Ensuite, quand on regarde le déroulé de...
04:07Comment est-ce que la famille royale
04:09a géré cette histoire depuis le début ?
04:11Le premier acte, c'est qu'immédiatement,
04:13le roi s'est exprimé, s'est rendu sur les lieux.
04:17Et d'ailleurs, on l'a vu...
04:18Ce n'est pas rendu sur les lieux.
04:19Non, c'est même mis en tenue de militaire.
04:21Enfin, il fallait quand même voir les images.
04:23C'était des images à cinq jours.
04:24Ce qui se passe ensuite...
04:25C'est que des royalistes sur le plateau.
04:27Non, ce n'est pas ça.
04:28C'est la vérité.
04:29C'est le rétablissement des faits.
04:30C'est simplement les faits.
04:31Ensuite, Laurence, ce qui se passe,
04:33c'est que le gouvernement laisse flûter dans la presse
04:37le fait que le roi ne veut pas se rendre sur place,
04:39ne veut pas aller au contact des personnes
04:41qui ont été sinistrées et qui ont perdu des proches.
04:43Pour tordre le coup à la rumeur,
04:45le roi décide de se rendre sur place.
04:47Il est accompagné du premier ministre espagnol
04:49et du chef du gouvernement local.
04:51En réalité, quand il arrive, ce qui se passe,
04:53c'est que le chef du gouvernement, Pedro Sanchez,
04:55et le chef du gouvernement local...
04:56Vous avez entendu les témoins.
04:58Vous n'êtes pas idiots, vous avez entendu.
05:00Ils s'entraînent au roi.
05:02J'ai regardé beaucoup d'images
05:04et globalement, c'était d'abord à moi.
05:06C'est une monarchie parlementaire.
05:09Le roi n'a aucun pouvoir.
05:11Et ensuite, pour terminer,
05:14Juan Carlos a quand même échangé...
05:16Par Juan Carlos, pardon.
05:17Félipé, excusez-moi.
05:18Félipé a échangé avec une personne
05:20qu'il avait insultée dix minutes avant.
05:22Oui, mais le symbole...
05:24Vous connaissez la force d'un symbole.
05:26Un roi couvert de boue par son peuple.
05:29Le Premier ministre espagnol a été obligé de fuir...
05:31Pedro Sanchez a été obligé de fuir...
05:33Le roi Félipé et la reine Laetitia sont restés.
05:36Mais le sujet, c'est la décentralisation
05:39mal gérée en Espagne.
05:40Moi, je lui trouve un courage incroyable,
05:43fort voyant.
05:44À elle aussi.
05:45Mais je vais vous dire,
05:46sous tout ça, ce qui est dramatique,
05:48parce que vous avez plus de 200 morts,
05:49et il y a encore plein d'endroits
05:51où, sans doute, il y a des cadavres...
05:53Mais il y a des parkings, c'est des cimetières flottantes.
05:55Vous avez la région de Valence
05:56qui est dirigée par le Parti populaire de droite.
05:59Vous avez le gouvernement de gauche, à Madrid,
06:01qui a tout fait aussi pour laisser cette région
06:04seule et se planter.
06:06Ça souligne aussi la désorganisation totale
06:08des services publics en Espagne.
06:10Et dernier point,
06:11il y a un Conseil des ministres mardi,
06:13si j'ai bien compris,
06:14et ils décideront peut-être de l'état d'urgence
06:16pour Valence.
06:17Mais est-ce que vous voyez dans quelle situation
06:19est ce gouvernement ?
06:20Là, ils n'ont toujours pas décrété...
06:21Non !
06:22Non.
06:23Il faut chercher un qualificatif
06:24pour parler de l'Espagne.
06:26C'est bien ce que l'ex-politic...
06:27Désorganisé.
06:28Dernier mot, parce qu'après il faut qu'on avance.
06:30Le contexte politique,
06:31c'est la décentralisation espagnole
06:33qui est beaucoup plus poussée qu'en France.
06:34La communauté valencienne n'a pas réagi.
06:36Le président de la communauté valencienne,
06:37qui lui est de droite,
06:38n'a pas réagi,
06:39alors que l'équivalent de Météo-France espagnole
06:42avait lancé une alerte,
06:43mais qui était extrêmement claire.
06:45Donc les gens se sont retrouvés
06:46pris dans les embouteillages
06:47au moment où le déluge
06:49et où l'alerte sonnaient,
06:51mais il était déjà trop tard.
06:52Et le gouvernement central,
06:54voyant que le gouvernement local n'avait rien fait,
06:56a laissé faire cette abstenue, lui,
06:57de reprendre la main,
06:58alors que ça fait partie de ses compétences.
07:00Je comprends toutes ces explications connexes.
07:02Mais il y a un fait majeur.
07:05Il y a quelque chose qui s'est passé.
07:06Il y a des inondations climatiques.
07:07Le fait majeur, Laurence, quand vous regardez...
07:09La région de Barcelone est actuellement
07:10extrêmement menacée aussi.
07:12Encore une fois, la force d'une image.
07:14Un roi couvert de loups,
07:16construit par son peuple,
07:17ça a une résonance symbolique.
07:19Ce qui s'est passé hier soir
07:20était de l'ordre de celle que décrivait Josette.
07:22C'est le retournement, justement.
07:24Justement, le roi et la reine ont réussi
07:26à retourner la situation,
07:27alors que les deux autres se sont enfuis.
07:29Grégory, un dernier mot.
07:30J'ai vu une image,
07:31j'entends le symbole,
07:33et je pense qu'en fait, derrière ça,
07:34il y a quand même du fond,
07:35parce que je l'ai aperçu sur Twitter.
07:38Une personne qui s'exprime
07:40à l'endroit d'un pompier français
07:42qui vient d'arriver en renfort.
07:43Oui.
07:44Ça fait trois jours que j'ai l'accent du monde,
07:46et la première personne qu'il voit voler à ce fond,
07:48c'est un pompier français.
07:49C'est quand même un pompier français.
07:50J'ai vu ces séquences hallucinantes
07:51où l'habitant dit
07:52mais vous êtes la première personne
07:54de secours qu'on voit.
07:56Le ressenti du peuple.
07:57Et on est en Espagne,
07:58on n'est pas au front.
07:59Vive les États centralisés, quand même.
08:01Parce que l'organisation des secours,
08:02ce n'est pas la même chose.
08:03On ne le dit pas tous les jours.
08:05On peut le dire aujourd'hui.
08:06Moi, je suis très anti-décentralisation,
08:07donc je n'ai aucun problème avec ça.

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