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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:0013h51, l'autre sujet que je voulais aborder avec vous, c'est le procès Samuel Paty, donc est-ce qu'il aurait pu être sauvé Samuel Paty ?
00:06Cette question évidemment douloureuse, insupportable, va planer sur ce procès qui s'ouvre aujourd'hui à la cour d'assises spéciale de Paris,
00:13quatre ans après l'assassinat de ce professeur d'histoire-géographie, devant son collège de Conflans-Saint-Honorin.
00:18Huit personnes seront jugées pour leur implication présumée.
00:22Écoutez, Yanis Roder, professeur d'histoire-géographie, et pour lui, Samuel Paty est mort parce que le danger a été sous-estimé par les institutions.
00:30Les renseignements territoriaux ne semblent pas avoir pris assez au sérieux la menace qui pesait sur Samuel Paty.
00:36Quant à l'éducation nationale, certains ont pu prendre les choses au sérieux, d'autres, me semble-t-il, ne l'ont pas fait.
00:43Parce que je crois qu'il y avait un problème de prise de conscience du danger qui visait Samuel Paty.
00:48Le danger a été sous-estimé par les institutions en général.
00:52Alors évidemment, c'est facile de parler à posteriori.
00:54Le 13 octobre 2020, j'étais en Sorbonne, j'écoutais, avec les équipes Valeurs de la République, Bernard Rougier, le spécialiste de l'islamisme.
01:01Bernard Rougier a dit qu'il faut être attentif parce que l'école est une cible pour les islamistes.
01:06C'était trois jours avant.
01:08Voilà, Yanis Roder, le procès d'une série de failles, un engrenage.
01:14Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, alors, c'est Michael Paty, la soeur de Samuel Paty, qui l'a dit,
01:20Dominique Bernard serait encore en vie.
01:22La vérité est terrible.
01:24C'est le procès d'un engrenage, d'une série de failles, une faillite de l'Etat, des institutions.
01:28Ah, une faillite de l'Etat, incontestablement.
01:30D'ailleurs, à ce procès, il manque le principal accusé, de mon point de vue, qui est l'Etat.
01:35Vous remarquerez que la famille de Samuel Paty a fait deux procédures pour mettre en cause l'Etat et les pouvoirs publics
01:43pour non-assistance à personne en péril d'un côté,
01:45puis une procédure administrative initiée par Michael Paty très récemment.
01:50Pour faire condamner également l'Etat pour abandon, ou je ne sais quel est le critère juridique qui a été retenu.
01:56Mais donc, effectivement, cet accusé-là manquera, me semble-t-il, dans ce procès qui s'ouvre.
02:02Maintenant, il va toujours être intéressant pour nous, pour essayer de comprendre quel est le mécanisme de ce djihadisme d'atmosphère
02:10qui a multiplié les désinformations et les fake news,
02:15afin de faire croire que Samuel Paty avait tenu des propos qu'il n'avait pas tenus,
02:22et puis pour montrer, effectivement, la grande lâcheté même du corps enseignant lui-même.
02:26Parce que l'autre scandale, qui mériterait d'ailleurs peut-être également d'autres mises en cause judiciaires,
02:31c'est que vous avez une partie du corps enseignant qui n'a pas soutenu, sans parler de l'administration,
02:35mais qui n'a pas soutenu Samuel Paty non plus.
02:38Et plus généralement, ce qui est en accusation aujourd'hui, c'est tout cet aveuglement idéologique.
02:43Je voyais que Libération, ce week-end, titrait sur les morts évitables en accusant le régime espagnol des inondations à Valence,
02:54mais les morts évitables, ils étaient d'abord auprès de ceux qui n'ont pas voulu s'ouvrir les yeux sur la force terroriste de cet islamisme-là,
03:03qui tue non seulement des professeurs, mais qui a tué également des civils, en France notamment.
03:08Libération fait des pages aujourd'hui sur Samuel Paty, qui sont de qualité.
03:15Il y a une plainte contre l'État qui est toujours donc à l'instruction, on verra ce qu'elle donne.
03:19Est-ce que Samuel Paty aurait pu être sauvé ? Oui.
03:22Je prends juste une dimension, mais il y en a beaucoup, c'est l'absence de protection policière,
03:26qui se justifiait par deux critères. D'abord la rupture de l'anonymat des enseignants,
03:30puisque son nom était mis sur les réseaux sociaux par les islamistes,
03:33et la gravité d'une affaire liée aux caricatures de Charlie Hebdo.
03:36Donc on sait ce que cela pouvait vouloir dire.
03:39Et donc une simple protection policière aurait permis...
03:43Il y a d'autres éléments dans l'académie, dans le référent laïcité,
03:48dans tout ce qui s'est passé au niveau du ministère de l'éducation nationale ou alors de l'intérieur.
03:52Donc tout ça, j'espère que ça ira au bout, et qu'on aura le procès concernant la dimension des responsabilités de l'État,
04:00et on suivra bien sûr tout ce qui peut se passer dans le cadre de ce débat.
04:04C'est à l'instruction, oui.
04:06C'est à l'instruction.
04:08Et comme le dit Laurence de Charette,
04:10c'est peut-être aussi l'occasion, dans les colonnes du Figaro,
04:13de réordonner en profondeur les politiques d'immigration et exigences d'assimilation.
04:18Merci beaucoup Yvan-Rioux Folle, Olivier Dardigolles.
04:21C'est encore passé à la vitesse de la lumière avec vous aujourd'hui,
04:23et on se retrouve évidemment demain pour de nouvelles aventures.
04:26Et ce soir, 19h, Pierre de Villeneuve, Repense-moi.
04:29Pour Repense-moi, exactement. C'était Céline Giraud sur Repense-moi.

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