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 Plusieurs incendies volontaires se sont déclarés dans un quartier de Rillieux-la-Pape ce vendredi 1er novembre. Des CRS ont été envoyés par la préfecture. Le maire de la ville, Alexandre Vincendet, était l'invité du Live BFM pour évoquer les mesures qu'ils souhaitent prendre pour endiguer les violences. 

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Transcription
00:00Mais d'abord, je vous le disais, ces images impressionnantes,
00:02celles de cette très grosse frayeur pour les habitants de Rieux-la-Pape.
00:06Regardez plutôt, deuxième nuit, tension entre jeunes du quartier
00:09et forces de l'ordre des jeunes qui ont mis le feu à deux bus de la ville cette nuit.
00:13Brasier impressionnant qui aurait pu enflammer un immeuble d'habitation.
00:17Les habitants ont donc évacué d'eux-mêmes, enfants sous le bras, poussettes,
00:21situation chaotique.
00:22On fait le point avec Clément Gauvin, Damien Charton et Emeline Darcon.
00:26La roue du bus fume encore et le déblément commence.
00:31Dans le quartier de la Velette à Rieux-la-Pape, hier soir à 21h,
00:35une vingtaine de personnes a incendié deux bus.
00:38Pour y parvenir, elles se sont servies de conteneurs à verre pour bloquer la rue.
00:43Le verre a ensuite servi de projectile en direction des forces de l'ordre venues sur place.
00:47Un agent a été blessé à la tête.
00:50Ce matin, cet habitant découvre sa voiture dont l'arrière est calciné.
00:54Je vais travailler avec, c'est tout. Comme ça.
00:56C'est la première fois que ça arrive dans le quartier ?
00:58Non, ça fait plusieurs fois, mais bon, après, ils étaient merdes, c'est pas mon problème.
01:01Voici les images amateurs filmées hier soir.
01:06On voit ici les habitants d'un immeuble voisin sortir par crainte d'une propagation des flammes.
01:11Des violences qui ont eu lieu après quatre interpellations survenues dans le même quartier
01:15lors d'incendies de plusieurs voitures et feux de poubelles le soir d'Halloween.
01:19Pour le maire, il s'agit de représailles.
01:22Ils nous mettent la pression pour qu'on les laisse tranquilles, mais c'est hors de question.
01:26C'est inadmissible qu'une minorité pousse un quartier à bout.
01:29Il a fallu une heure hier soir pour un retour au calme.
01:33La préfète du Rhône a annoncé l'envoi de CRS en renfort sur le secteur.
01:37Alors, on va essayer de comprendre ce qui s'est passé.
01:39Abel Bouilly, bonjour. Merci d'être avec nous.
01:41Vous êtes éducateur, président de l'association Tous Unis.
01:44Avant de vous entendre, Alexandre Vincentdet, bonjour.
01:46Merci beaucoup d'être avec nous.
01:48Vous êtes le maire horizon de Rieux-la-Pape.
01:50Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:53D'abord, est-ce que le calme est revenu ce matin à Rieux-la-Pape ?
01:56Le calme est revenu à l'heure où je vous parle.
01:58Nous sommes en train de nettoyer avec l'ensemble des équipes, des collectivités, le quartier.
02:03Par contre, je m'inscris un petit peu en faux, parce que vous dites des jeunes.
02:05Ce ne sont pas des jeunes hier qui ont fait des incendies de bus.
02:09Ce sont des voyous, ce sont des délinquants.
02:11Ce sont des personnes qui auraient pu amener la ville de Rieux à connaître un drame.
02:16Je veux dire, comme vous l'avez très bien montré, il y a eu un immeuble d'habitation
02:20qui aurait pu être mise à feu avec des femmes, des enfants, des familles.
02:23Donc non, ce ne sont pas des jeunes, parce que les jeunes à Rieux, dans leur immense
02:26majorité, ils ont envie de réussir, ils s'intègrent dans la société, ils prennent
02:31leur place dans la République.
02:32On fait des soirées de la réussite d'ailleurs pour beaucoup d'entre eux.
02:35Non, non, ce soir, on va parler des voyous.
02:37Aujourd'hui, il faut qu'on parle des voyous et des délinquants.
02:39Il faut nommer les choses aussi telles qu'elles sont.
02:41Ce n'est pas un groupe d'individus, ce sont des groupes de voyous et de délinquants.
02:45Et très clairement, il n'y a strictement rien qui justifiait ces violences, si ce
02:49n'est des interpellations, dont des interpellations de personnes très défavorablement connues
02:54des services de police et notamment pour trafic de stupéfiants.
02:56Alors justement, essayons de comprendre, et vous avez raison, il ne faut pas assimiler
03:01tous les jeunes évidemment à ces violences.
03:02Essayons de comprendre ce qui s'est passé.
03:04Effectivement, tout a démarré jeudi soir, le soir d'Halloween, avec des incendies
03:08de voitures et des interpellations, c'est bien ça ?
03:09C'est ça.
03:10Quatre interpellations lors de la soirée d'Halloween, qui s'étaient globalement
03:14bien passées, puisqu'on avait même une soirée festive pour la commune où l'ensemble
03:18des habitants se sont retrouvés, de l'autre côté de la ville, dans le secteur de la
03:20Velette, il y a eu des premières échauffourées.
03:22Il y a eu cinq voitures incendiées, nous avons pu, avec les forces de l'ordre, police
03:27nationale, police municipale, intervenir, et il y a eu quatre arrestations.
03:31Sur ces quatre arrestations, il est important de le signaler, ce sont quatre mineurs qui
03:35vont de 13 à 17 ans.
03:38Et à l'heure où je vous parle, d'après ce que je sais, les gardes à vue ont été
03:40prolongés.
03:41Donc le but, évidemment, ça va être de mettre chacun devant ses responsabilités,
03:45et en premier lieu, les parents, quand on est parent et qu'on a des enfants qui sont
03:48mineurs, par essence, on est responsable des enfants, et moi d'ailleurs, à ce titre,
03:52je convoquerai les parents de ces enfants mineurs dès la semaine prochaine, ça c'est
03:56la première chose.
03:57Les convoquer, pardon, pour quoi ? Pour qu'ils payent ? Les convoquer pour les sensibiliser
04:00à mieux responsabiliser leurs enfants ?
04:02Les choses vont être très claires, moi je remets chacun devant ses responsabilités.
04:06Moi en 2018, j'étais déjà maire lors du précédent mandat, on a mis en place une
04:12délibération, qui d'ailleurs a été combattue par la gauche et l'extrême gauche à Rieux,
04:16pour que je puisse mettre en place un conseil des droits et devoirs des familles, pour pouvoir
04:20convoquer les parents dont les mineurs sont des délinquants, et leur proposer un contrat
04:23très simple.
04:24Soit ils nous aident à faire en sorte que leurs enfants rentrent dans le droit chemin,
04:29ils prennent conscience de ce que font leurs enfants, et à partir de là, on travaille
04:32main dans la main ensemble, soit sinon ils refusent, et si en plus les faits sont trop
04:35graves, on suspend les aides municipales.
04:37Parce qu'il y a un moment, je suis désolé, c'est exactement la discussion que j'ai
04:39eue hier avec les habitants de ce quartier, parce que j'étais sur le terrain hier soir
04:43toute la soirée, jusqu'à ce qu'ils puissent réintégrer leur domicile, il y a un moment,
04:47vous ne pouvez pas bénéficier de la solidarité nationale, de la générosité de notre système
04:53si un moment vous pourrissez la vie de tout un quartier.
04:56Enfin hier, je suis désolé, il y avait des jeunes enfants, il y avait des mères de famille,
04:59il y avait des personnes âgées qui étaient dehors dans le froid, parce que 15 voyous
05:02ont décidé qu'ils n'étaient pas contents qu'on ait interpellé un de leurs complices.
05:06Eh bien ça c'est non, c'est pas ça la République.
05:08Donc c'est pour ça que, très clairement, première chose, on ne va strictement rien
05:11lâcher, et puis la deuxième des choses, je vais vous dire, on a eu une réunion avec
05:14la préfecture qui était prévue déjà de longue date, mardi matin, sur le thème de
05:18la sécurité aérieuse, parce que globalement, on a plutôt d'ailleurs une baisse de la délinquance
05:21parce qu'on met les moyens et on a des résultats, mais de l'autre côté, on va continuer à
05:25avoir des mesures extrêmement fortes, et s'il y a des personnes dont il faut qu'on
05:28travaille avec les bailleurs pour rompre le bail, eh bien il faudra le faire, parce
05:32qu'il y a un moment, je suis désolé, ces familles et ces voyous qui pourrissent la
05:36vie d'un quartier, qui pourrissent l'image de toute une ville qui est en train de se
05:39redresser, où tout le monde fait des efforts, il y a un moment, ça suffit.
05:43Alors M. le maire, vous restez évidemment avec nous à Bellebouy, vous connaissez aussi
05:46très bien le terrain comme M. le maire, vous êtes au contact de ces enfants, de ces familles,
05:50est-ce que cette méthode de dire les parents doivent assumer les responsabilités, il faut
05:55éventuellement faire sortir de ces quartiers les familles qui posent problème, est-ce
05:58que ça marche sur le terrain ? Est-ce que vous constatez que ça fonctionne ?
06:00On voit que ça n'a pas encore été étendu tant que ça sur le terrain, donc il y a beaucoup
06:05de paroles et c'est vrai qu'il faut responsabiliser les parents, parce que quand on voit qu'il
06:09y a des jeunes de 13 à 17 ans, c'est tout simplement inadmissible, et nous dans la
06:13prévention en tant qu'acteurs de terrain aussi, c'est de notre rôle et de notre devoir
06:17aussi de sensibiliser les jeunes sur ce qu'ils risquent s'ils prennent le chemin de la délinquance.
06:22Et j'ai bien aimé la nuance qui a été apportée, parce que c'est une minorité délinquante
06:26qui s'allie l'image de la majorité silencieuse.
06:29On sait qu'il peut y avoir des problèmes d'injustice sociale, mais si tous les jeunes
06:33qui subissaient de l'injustice sociale ou qui étaient guettoisés devenaient des délinquants,
06:38la société serait tombée déjà.
06:40Donc effectivement, il faut une prévention, mais une prévention même dissuasive au bout
06:45d'un moment, parce qu'effectivement, ce n'est pas facile d'être un parent, d'accord ? Vous
06:48pouvez être un très bon parent et voir votre enfant sombrer dans la délinquance, mais
06:52il est vrai que sur le terrain, on voit de ces cas d'irresponsabilité qui font vraiment
06:57peur.
06:58Pas très longtemps, dans la semaine, j'ai eu à recevoir le cas de parents qui étaient
07:04partis à l'étranger et qui ont laissé leurs trois enfants âgés de 14, 10 et 7 ans seuls
07:09avec une carte bleue.
07:10Donc voilà, il y a tellement d'anecdotes folles sur le terrain qu'on peut se dire que limite,
07:16on peut croire que l'on invente des histoires, mais en tant qu'acteur de terrain, on voit
07:19vraiment pas mal de choses.
07:20Donc oui, il faut responsabiliser les parents.
07:22Quelle est la sanction à faire ? Chaque élu, comme M. Le Maire, sait ce qu'il a à faire
07:27sur son territoire, mais c'est un chemin qu'il faut développer de façon sensible.
07:31Est-ce que c'est devenu malheureusement classique dans la mentalité de certains jeunes de se
07:36dire on ne comprend pas, on ne veut pas accepter la décision que certains des nôtres soient
07:40mis en garde à vue parce qu'ils ont brûlé des voitures ? Donc, on s'oppose, on va dans
07:44la rue, on brûle des bus de la ville, quitte à mettre en danger des habitants.
07:47Le problème dans le phénomène de l'effet de bande, comme on a pu le voir il y a quelques
07:51semaines, c'est que la première caractéristique de la bande, c'est de créer ses propres règles
07:55en dehors des règles de la République.
07:57Donc, à partir de là, il y a une perte de valeur.
07:59On a parlé de jeunes qui peuvent être plus ou moins reliés au trafic de stupéfiants,
08:04la corruption intellectuelle, la recherche de l'argent facile, donc c'est assez compliqué.
08:08Donc, dans le triptyque prévention, sanction, répression, oui, il faut parler de la prévention
08:12et c'est le domaine dans lequel je suis, mais il ne faut pas avoir peur de parler de
08:15la sanction, voire de la répression, sinon il n'y a plus d'état de droit.
08:18Monsieur le maire, est-ce qu'il y a dans ces quartiers aussi une forme de merta des populations
08:22qui ont peur ? Hier soir, je vais vous dire, quand j'ai
08:25discuté avec les habitants, bien évidemment, ils craignent pour eux, parce que ces quinze
08:30voyous, cette quinzaine, vingtaine de voyous, très clairement, ce qu'ils veulent, ça a
08:34été très bien dit par monsieur, ce qu'ils veulent, c'est vivre en dehors de la République,
08:39en dehors des règles communes.
08:40Il y a deux solutions, quand justement ils font ces violences, parce qu'ils s'opposent
08:45en fait à leur ordre, ils s'opposent au fait qu'on puisse arrêter, interpeller,
08:50déférer des personnes qui sont des délinquants.
08:53En fait, ce qu'ils veulent, c'est qu'on arrête, c'est que la République ne soit
08:56plus aujourd'hui sur leur territoire.
08:58Alors que les choses soient très claires, il y a deux solutions, soit on recule et
09:01on les laisse mettre le quartier en coupe réglée, et ça c'est non, et moi je ne suis
09:04pas dans la cogestion avec les voyous, soit il y a un moment, on va continuer les efforts,
09:08travailler avec les habitants, d'ailleurs je rencontrerai l'ensemble des habitants
09:10dans quelques jours, le temps qu'on monte une réunion publique avec les bailleurs,
09:14avec les forces de l'ordre, avec la préfecture, les services de l'Etat, les services de
09:17la mairie, pour qu'on reprenne tous les points qu'il y a à améliorer.
09:19Mais de l'autre côté, ce qui est vrai, c'est vrai qu'il y a une espèce de pression
09:23comme ça dans les quartiers, que certains essayent de mettre sur les honnêtes gens
09:26qui ont juste envie de vivre tranquillement, qui ont juste envie de s'en sortir, et déjà
09:29pour eux ce n'est pas facile parce que très clairement ce sont souvent ces habitants
09:32qui se lèvent à 4h du matin pour faire en sorte qu'on ait des transports en commun,
09:35qu'on puisse derrière vivre dans une société qui fonctionne et qui sont sur des métiers
09:39souvent difficiles, et ce sont les premiers à souffrir de ça, et moi je suis évidemment
09:43à leur côté, il y a une chose qui est sûre, c'est que nous devons leur montrer, nous
09:46élus, que la République continue à être là dans l'ensemble de ces quartiers, et
09:50en tout cas moi ça sera un de mes combats et ça l'a toujours été.
09:52Abel Boilly, vous qui êtes aussi sur le terrain depuis longtemps, est-ce que vous avez le
09:57sentiment que les choses s'améliorent, que le travail avance, qu'on arrive à faire
10:01des choses ou malheureusement la situation empire ?
10:02Alors en tant qu'acteur de terrain, heureusement qu'il y a des réussites, sinon on abandonnerait
10:06tout ce que l'on ferait, mais il est vrai que l'on voit une déliquescence des valeurs
10:10au sein de la société, ce qui fait que j'ai presque envie de dire que sur certains territoires,
10:14lorsque vous allez prendre la décision de devenir parent, vous serez presque éligible
10:17à l'ordre national du mérite ou à la légion d'honneur, tellement c'est compliqué et tellement
10:21le trafic de stups gangrène notre société.
10:24Mais aussi de l'autre côté, il y a la responsabilité de l'individu et puis il y a la responsabilité
10:28de l'Etat, c'est quelle perspective on offre pour les 20, 30, 40 prochaines années aussi.
10:33Je pense que les deux doivent marcher ensemble dans un certain équilibre, parce qu'il y
10:37a des populations qui sont guettoisées, il y a les trois piliers de la République, la
10:42performance de l'école, donc d'un territoire à l'autre, on voit que la France, qui est
10:46pourtant un pays puissant au sein de l'OCDE, il y a beaucoup de disparités, la question
10:50de la déguettoisation, que l'on puisse encore travailler la mixité sociale et puis la question
10:55de la discrimination à l'embauche, parce qu'aussi beaucoup de ces jeunes, qu'est-ce
10:58qu'ils ont comme modèle.
10:59Ils voient beaucoup de personnes qui ont des bacs plus 3, 4, 5, qui ne peuvent pas travailler
11:02à la hauteur du diplôme obtenu à cause de nombre de discriminations.
11:07Ce qui fait qu'eux, ils se laissent corrompre par des mauvais exemples qui leur présentent
11:12de l'argent facile et qui cassent leur motivation, qui cassent même l'espoir qu'ils peuvent
11:16avoir dans la République en leur proposant des chemins fallacieux.
11:19Et puis j'ai bien aimé ce qu'a dit Monsieur le maire, l'aspect de responsabiliser les
11:23familles, mais il y a aussi l'aspect de les accompagner, parce que vous avez des jeunes
11:26qui traînent dehors.
11:27Pourquoi ? Vous avez des glandeurs, et ça, il ne faut pas avoir peur de le dire, vous
11:30avez des glandeurs qui n'en ont rien à faire de rien, mais aussi vous avez des jeunes
11:33où dans la famille c'est compliqué, il y a des violences intrafamiliales, donc le jeune
11:37préfère rester dehors.
11:38Vous avez des jeunes qui préfèrent rester dehors parce que dans certaines familles nombreuses,
11:43ils préfèrent laisser le lit aux petits-frères ou aux petites-sœurs, c'est-à-dire qu'il
11:46y a beaucoup de cas.
11:47Vous avez des jeunes qui sont dans des familles recomposées où le père ne veut pas entendre
11:50parler des enfants de sa campagne, donc il y a énormément de cas et pour ça il faut
11:55travailler sur un projet plus global, pas à l'horizon de la prochaine élection, mais
11:59à l'horizon de la prochaine génération.
12:01Merci beaucoup, merci Abel Bouhidi, merci beaucoup M. le maire d'avoir été avec nous
12:04en direct ce matin pour faire un point précis sur la situation à Rieux-le-Pape, on va suivre
12:08évidemment tout cela tout au long du live BFM.

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