Bruno Retailleau en déplacement à Rennes répond à la détresse des habitants : «Quand c'est la loi de la jungle, celui qui trinque c'est le plus faible».
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00:00On ne nous aide pas.
00:01Ce que je viens de dire, là, il y a quelques instants,
00:03aux associations, à ceux qui étaient autour de la table,
00:06c'est que rétablir l'ordre républicain,
00:08c'est pas pour les gens qui sont riches.
00:10C'est souvent pour des gens qui sont modestes.
00:12C'est souvent pour des gens qui sont comme vous,
00:15qui ont eu une vie de labeur,
00:16et c'est vous qui encaissez les conséquences du désordre.
00:19Parce que quand c'est la loi du plus fort,
00:21quand c'est la loi de la jungle,
00:23celui qui trinque, c'est le plus faible, c'est le plus petit.
00:26Et quand on veut rétablir l'ordre, c'est ce que je dis toujours,
00:29il y a une dimension sociale, c'est s'occuper des plus faibles.
00:32Et moi, si je suis là, dites-moi.
00:34Excusez-moi de vous interrompre.
00:36Et donc, du coup, votre venue à Rennes, c'est dans quel but ?
00:39C'est pour annoncer des décisions.
00:42Des décisions que vous avez déjà prises en amont
00:44qui concernent justement la lutte contre les narcos racailles.
00:49D'accord. Donc, du coup, vous allez déployer plus de moyens
00:52sur les villes ou sur les quartiers qui ont été identifiés ?
00:57On en a déjà déployé,
00:59mais ce que je veux, et je le dirai dans quelques instants,
01:01c'est qu'il faut qu'on change de cadre.
01:04Et je prends souvent le parallèle avec le terrorisme.
01:08Vous vous souvenez, à Toulouse, il y a Mohamed Mera,
01:10c'était en 2012.
01:13Il tue des enfants, etc.
01:14Et ensuite, il y a eu un aboiement du terrorisme avec l'année 2015.
01:18En début d'année, vous avez Charlie Hebdo,
01:20vous avez l'Hypercacher et vous avez le Bataclan.
01:23L'horreur absolue.
01:24Et à l'époque, la France,
01:26elle n'était pas suffisamment armée pour faire face au terrorisme.
01:31Et pourquoi il y a autant de violence, maintenant ?
01:32Eh bien, on a réussi, on a mis en échec.
01:36Par exemple, il y a eu trois attentats déjoués
01:38qui visaient spécifiquement les Jeux olympiques.
01:41Parce qu'on s'est réarmés, on a tout changé.
01:43Et moi, je crois qu'il faut qu'on change tout.
01:44Il faut changer de cadre.
01:45Il y a une rupture profonde qu'il faut assumer
01:48sur la lutte contre la craque.
01:49C'est un truc plus vicieux, parce que là, c'est dans tous les quartiers,
01:52n'importe quel individu peut être suspecté de trafic.
01:56Et donc, du coup, sur le terrain,
01:58qu'est-ce que vous allez mettre en place ?
01:59Parce qu'est-ce que la police municipale sera armée
02:04ou aura des moyens supplémentaires ?
02:06Moi, j'y suis favorable, mais ça dépend de chaque commune.
02:09Parce que là, les habitants de tous les quartiers...
02:11Je suis aussi favorable à la multiplication
02:14de la vidéosurveillance, de la vidéoprotection.
02:16Plus on a de caméras, plus on peut avoir des images,
02:21des preuves, justement.
02:22Mais ce que nous, on veut essayer, ce que je veux annoncer...
02:25On en a parlé, là aussi.
02:27Ça m'a beaucoup frappé, parce que souvent, on n'en parle pas.
02:30On fait des campagnes de communication, par exemple,
02:32pour prévenir pour le dégât du tabac, par exemple,
02:35ou alors de l'alcool au volant,
02:37avec le problème que ça engendre sur la sécurité routière.
02:41On n'en fait jamais. Jamais sur la drogue, on n'en fait.
02:43Et je le répète, moi, je veux changer en matière de culture.
02:48Aujourd'hui, trop souvent, on a une banalisation
02:51de la consommation de la drogue, du joint ou du rail de coque.
02:54On dit que c'est récréatif.
02:56Et pourtant, le service du CAGR à Rennes
02:58est complètement saturé.
02:59De jeunes qui sont en désarroi...
03:01Mais il faut dire aux consommateurs...
03:03Il faut dire aux consommateurs...
03:05...à cause de l'addiction de ces drogues,
03:07qui sont en libre-service.
03:08On peut mieux, aujourd'hui, acheter une dose de drogue
03:12que d'aller trouver une boulangerie ouverte.
03:14Moi, je veux m'adresser...
03:16Je veux m'adresser aux consommateurs pour leur dire
03:18que vous, qui fumez des joints, vous, qui prenez des rails de coque,
03:22eh bien, ce joint, ce rail de coque, il a le goût des larmes.
03:26Il a le goût surtout du sang.
03:28Parce que derrière, en bout de chaîne,
03:29vous avez les narcotrafiquants, qui sont souvent des proxénètes,
03:34qui utilisent des gamins et qui utilisent des adolescents
03:37comme chair à canon.
03:39À Marseille, il y a quelques semaines,
03:40un gamin de 14 ans et demi, 15 ans,
03:4450 coups de couteau,
03:45et ils l'ont fini en le brûlant vif.
03:47Vous vous rendez compte ?
03:49Quand on consomme de la drogue, on se rend complice de ça.
03:52Et ensuite, ce que l'on va faire, c'est que, comme pour le terrorisme...
03:55Et on peut devenir acteur de ça aussi.
03:57Parce qu'on n'est pas du tout notre libre-arbitre
04:00en tant que consommateur et en tant que sous-stupéfiant.
04:05Exactement. Et puis, ce qu'on va faire aussi,
04:07c'est qu'il faut qu'on ait les mêmes outils
04:09que pour lutter contre le terrorisme,
04:11en termes de renseignement, de justice,
04:13en termes de moyens, en termes de législation.
04:16Il y a un arsenal législatif qui va nous permettre de nous réarmer.
04:20Mais si on ne produit pas cet effort-là,
04:22moi, je prends les Françaises et les Français à témoin,
04:25la France sera sur la voie de la mexicanisation.
04:28C'est terrible de dire ça.