• il y a 2 mois
La table gastronomique marseillaise, étoilée au Michelin, vient de se voir signifier la fin de son autorisation d’occupation du littoral au 31 décembre prochain.
Une décision "totalement inique", prise "au mépris des 22 salariés" du restaurant et d’une grande "brutalité". Les équipes de L’Épuisette n’ont pas de mots assez forts, après la réception d’un courrier de la Métropole daté du 22 octobre. Signé par le vice-président (LR) de l’institution délégué au littoral, Didier Réault, il informe les responsables du restaurant du vallon des Auffes (7e) de la fin de l’autorisation d’occupation du site, où il était implanté depuis 1938. Exploité par la même famille depuis 1976, L’Épuisette a vu le chef Guillaume Sourrieu arriver à la tête de ses cuisines il y a 24 ans, dont 22 comme étoilé Michelin.

"On crache au visage de nos 22 salariés"
"On nous demande de dégager au 1er janvier prochain. Mais on ne partira pas, prévient Bernard Bonnet, propriétaire de l’établissement. On est sur le domaine public maritime et donc sur des questions juridiques complexes, qui nous occupent depuis plusieurs mois. On n’a toujours pas de réponse claire sur ce qui motive la décision brutale de la Métropole. Mais je ne vais pas laisser passer le train et accepter qu’on oublie les millions d’euros que nous avons investis. Et je n’accepte pas non plus que l’on crache au visage de nos 22 salariés et de notre chef."

Remonté, Bernard Bonnet annonce sa volonté de "se battre sur tous les terrains" et espère mobiliser les amoureux de L’Épuisette pour défendre son établissement.

Coline Faulquier à la tête du nouveau projet
Mais la partie semble déjà mal embarquée. Contacté, Didier Réault rappelle que le restaurant ne bénéficie que "d’un droit d’occupation temporaire" sur le domaine public maritime, "propriété inaliénable de l’État". "Nous respectons le caractère temporaire de ce droit et avons donc organisé un appel d’offres au printemps dernier pour le renouveler au 1er janvier. Trois acteurs se sont portés candidats, dont l’Épuisette, détaille Didier Réault. Une commission s’est réunie et a décidé d’attribuer ce droit à un nouvel acteur, qui présentait de meilleurs investissements pour le site, un caractère environnemental plus important, un prix de location plus élevé pour une qualité de prestations de restauration également remarquable."
Selon l’élu métropolitain, c’est un projet porté par la cheffe marseillaise Coline Faulquier qui prendra la place de L’Épuisette au 1er janvier. Révélée par l’émission Top chef, elle est déjà à la tête du restaurant étoilé Signature, rue du Rouet (8e). "Je ne fais que répondre à la réglementation et à une obligation de mise en concurrence pour ces droits d’occupation, boucle Didier Réault. La commission ne peut pas tenir compte du caractère patrimonial ou des investissements précédemment consentis, et qui ont largement été amortis par les propriétaires de L’Épuisette au vu du temps d’exploitation. Elle choisit simplement le meilleur projet."

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