La bande de "Perrine jusqu'à minuit" réagit aux attaques racistes dénoncées par Sabah Aib, qui représentera le Nord-Pas-de-Calais lors du concours Miss France.
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00:00Vous allez nous parler Pablo de Sabah Aïb. C'est la nouvelle Miss Nord-Pas-de-Calais 2025, elle a été couronnée ce week-end et depuis elle est victime d'une vague de cyber-harcèlement à caractère raciste.
00:14Exactement, c'est absolument horrible. Je suis allé voir sur les réseaux sociaux, j'ai tapé son nom sur Twitter et vraiment ce qui en est ressorti est absolument horrible.
00:24Elle est d'origine algérienne, elle en a d'ailleurs parlé pendant le concours et son nom a des résonances maghrébines, arabes.
00:36Vous avez toute une série de commentaires qui disent que t'es à moitié algérienne donc t'es pas du tout française, retourne dans ton pays.
00:43Et surtout la plupart des commentaires tournent autour du fait qu'elle ne pourrait pas représenter ni le Nord-Pas-de-Calais ni la France puisqu'elle va concourir au concours de Miss France dans les semaines à venir.
00:57C'est absolument dingue, ça relève de deux choses. D'une part il y a cette problématique du cyber-harcèlement que l'on vit beaucoup autour de cette table dont on est souvent la victime et qui est un vrai problème.
01:09C'est-à-dire la libération d'une parole alors raciste, sexiste, parce qu'elle est bien sûr aussi la victime de paroles sexistes, de propos sexistes, parfois racistes.
01:22Et il y a une espèce de déferlement systématique à chaque fois que, moi si je parle de moi ou Rogaya que je suis aussi beaucoup, à chaque fois qu'on dit quelque chose derrière c'est la folie à London, les gens se lâchent complètement.
01:34Et il n'y a absolument pas de barrière puisque Elon Musk notamment sur X ne permet plus de signaler les posts, mais c'est aussi vrai sur Instagram et sur tous les autres types de réseaux sociaux.
01:47Mais il y a aussi la question du racisme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui ce qui pose problème à certaines personnes c'est plus finalement l'inégalité des races.
01:56C'est plus ça en fait qui fonde à mon sens le racisme en 2024, c'est plutôt en gros la France est blanche.
02:05Donc pourquoi il ne peut pas y avoir de gens qui ne soient pas blancs qui représentent la France.
02:10C'est un danger identitaire.
02:12C'est un danger identitaire, exactement.
02:14Il n'y a pas de hiérarchie, d'ailleurs certains s'en défendent, ils disent qu'il ne faut pas qu'elle se présente pour Miss France mais pour Miss Algérie.
02:23C'est-à-dire qu'il la renvoie et il dit qu'elle sera très bien pour Miss Algérie, d'ailleurs elle est très jolie.
02:27C'est le débat qu'on a eu sur la binationalité aux législatives.
02:29Exactement.
02:30Sauf qu'on ne sait pas si elle est binationale.
02:32Elle n'est pas binationale.
02:33Elle est née en France, ses parents sont nés en France, c'est-à-dire qu'on a l'impression que c'est un stigmate qui poursuit les gens.
02:38C'est ce que vous disiez, c'est un nom à consonance maghrébine, on en est là.
02:43Ce n'est pas nouveau pour les Miss, depuis Sonia Roland qui recevait vraiment des insultes absolument atroces quand elle a été élue Miss France en 2000.
02:50On a vu d'année en année des femmes, il y a quelques années c'était April Benayoun qui avait reçu des insultes antisémites quand elle avait dit que son père était d'origine israélienne.
02:58Il y a eu deux Miss Île-de-France, une qui était originaire de la Réunion et dans la famille est d'origine asiatique, qui avait été insultée.
03:04Une autre qui était d'origine mauricienne, indo-mauricienne, qui pareil s'était reçue des insultes.
03:09On a l'impression qu'aujourd'hui, pour représenter la France, il faut avoir une apparence qui correspond à une espèce de fantasme qui n'a rien à voir avec la réalité.
03:17C'est vraiment terrifiant.
03:19C'est vrai que la dimension raciste est inquiétante.
03:21On parlait du cyber-harcèlement.
03:22Moi, il n'y a pas un seul jour où on ne me dit pas que je dois retourner en Afrique.
03:26C'est-à-dire que je conçois qu'on ne soit pas d'accord avec mes idées.
03:28Déjà, je n'ai jamais vécu en Afrique, je suis née en face de Notre-Dame à l'Hôtel Dieu.
03:32Vous recevez des messages comme ça régulièrement ?
03:35Tout le temps. Mais aujourd'hui encore, en arrivant...
03:37Qu'est-ce que vous faites quand vous avez des messages ?
03:38Je ne sais même plus quoi dire parce que c'est tellement récurrent.
03:40Est-ce qu'ils sont anonymes ?
03:41Pas nécessairement.
03:42En plus, il y a quand même des gens qui...
03:43Des gens qui assument, qui pensent que...
03:44Mais déposez plainte !
03:45Mais vous savez qu'il y a même eu une ancienne ministre qui m'a dit que j'étais une Française de papier.
03:48Mais déposez plainte !
03:49Ce sont des infractions humaines !
03:51Mais c'est un nom !
03:52Non, c'est un nom !
03:53Pourquoi, Rokhaya, pourquoi vous ne déposez pas plainte ?
03:57J'ai déjà été une des premières à faire condamner une personne en cyberharcèlement,
04:01après avoir fait un appel au viol il y a dix ans.
04:03Mais c'est vrai qu'en fait, c'est tellement...
04:05C'est tellement...
04:06Enfin, volumineux, que je ne sais plus quoi faire.
04:09Donc parfois les gens sont anonymes, parfois non.
04:11Il faudrait effectivement diligenter une enquête pour que les gens trouvent l'IP, etc.
04:15Mais c'est vrai que cette idée qui consiste à me critiquer,
04:18non pas pour ce que je dis, mais parce que je ne suis pas censée être dans le tissu national français,
04:22c'est quelque chose qui concerne...
04:23Et moi j'ai la chance de pouvoir le...
04:24Vous êtes dans le tissu national français.
04:25Mais pour eux, à leurs yeux.
04:26C'est vraiment, c'est pour ça que je l'ai dit au conditionnel.
04:28Moi j'ai aucun doute sur le fait que j'étais censée être...
04:30Et c'est massif, je veux dire, c'est régulier.
04:31Si c'est massif, vous n'avez qu'à dire ça en Afrique.
04:33Et Pharos, ça ne marche pas, au moins pour...
04:35J'ai déjà signalé à Pharos, je n'ai jamais eu de nouvelles.
04:37J'ai des numéros comme ça de dossiers.
04:38Mais là, moi par exemple, j'ai gagné, c'est assez intéressant.
04:40Il y a un an, j'en reçois moi aussi des dizaines, moi c'est à caractère souvent homophobe,
04:46et certains qui veulent me trancher la tête ou je ne sais quoi.
04:49Et j'ai porté plainte, j'ai porté plainte contre trois ou quatre.
04:52Il y en a un qui a été condamné et j'ai reçu un chèque de 350 euros,
04:57il n'y a pas plus tard qu'il y a un mois, chez moi.
04:59Bon, c'est d'acheter 15 000 euros d'avocat, mais...
05:01Voilà, c'est ça, non mais c'est ça.
05:03Non mais les frais de justice ont été remboursés.
05:05Les frais de justice, non.
05:06Non ?
05:07Non, mais parce que tu as fait tout tout seul.
05:09J'ai fait tout tout seul, exactement.
05:11Non mais avec un ami à Oka.
05:12C'est pris en charge.
05:13Mais c'est hyper long.
05:14Non mais c'est ça.
05:15C'est que ça dégorage les victimes.
05:18J'étais face à une personne qui m'avait dit que si je n'étais pas née en France,
05:25je serais en Afrique, concubine d'une personne qui aurait quatre femmes,
05:28j'aurais quinze enfants, etc.
05:29Incroyable, donc j'ai porté plainte contre la personne.
05:32Vous avez des menaces aussi ?
05:33Oui, des menaces de mort.
05:35Vous avez des menaces de mort ?
05:36Oui, régulièrement.
05:37J'ai déjà fait condamner une personne pour menace de mort à caractère raciste.
05:39Vraiment oui, des menaces de viol aussi, ce qui arrive beaucoup aux femmes.
05:43C'est vraiment très très important.
05:46On risque quoi ?
05:47Randal, quelqu'un qui lance des campagnes de cyberharcèlement comme ça en ligne,
05:50il se risque quoi ?
05:51Il y a des sanctions qui sont prévues,
05:52il y a des sanctions qui vont de un à trois ans d'emprisonnement
05:55en fonction du type d'injures, de menaces raciales, paraciales ou autres,
05:59ou homophobes.
06:00C'est sévèrement réprimé.
06:02Moi, j'avais défendu l'avocate de Léonarda qui, elle, avait été menacée.
06:06Elle avait reçu une enveloppe avec une balle dedans.
06:08Parce qu'elle défendait Léonarda et qu'à l'époque, c'était une affaire d'État.
06:11C'était un enseignant, complètement insipide,
06:14qui lui avait envoyé ça avec une lettre abominable.
06:16Elle avait été complètement harcelée à l'époque.
06:18C'était très violent, avec des propos très racistes.
06:21Bon, on avait déposé plainte.
06:23Il y avait eu une procédure pénale, il y avait eu un procès pénal,
06:26il y avait eu une sanction, une condamnation.
06:28Et au moins, on avait pu voir qui était derrière.
06:30Très important.
06:31Nous, c'était anonyme à cette époque-là.
06:32Il y a eu des investigations et on a retrouvé la personne.
06:35Et c'est pour ça que je vous dis, déposez plainte.
06:37Elle a été coupée de quelle peine ?
06:39Il y a eu une sanction intégralement assortie du sursis,
06:41mais je peux vous assurer que cette personne-là n'en entendra plus parler.
06:44Parce que je me rappelle de la façon dont il a vécu le procès,
06:47dans une peur panique totale de finir en prison.
06:50En fait, c'était quelqu'un de très honnête, de très anodin, de très transparent.
06:53Oui, c'était un profil, parce que c'est facile de se cacher derrière un pseudo.
06:56Et qui, en fait, a été confondu d'excuses devant le tribunal en disant
06:59« En fait, j'ai eu cette avocate, ça m'a énervé,
07:02je suis sorti de mes gonds et j'ai été jusqu'à la menacée de mort. »
07:07Vous avez quand même envoyé une balle, monsieur.
07:09Oui, non, mais c'était juste dans mon délire.
07:11J'étais en toute puissance.
07:13« En toute puissance », c'est ce qu'il a dit.
07:15Et en fait, on avait quelqu'un qui ne représentait aucun danger.
07:17Totalement anodin.
07:18Parce que je pense que, de toute façon, il faut bien se dire une chose.
07:21Les gens, bien dans leur peau, bien dans leur tête, bien dans leur vie,
07:23ils ont autre chose à faire qu'aller menacer quelqu'un,
07:25que ce soit Rokhaya, que ce soit toi, que ce soit moi,
07:29ou que ce soit Christophe.
07:31Parfois, ça peut être très étonnant, parce que moi, une fois,
07:33je sors d'un cinéma et là, il y a un petit garçon de 12 ans
07:35qui me regarde bizarrement, qui me fonce dessus
07:37et qui me dit, avec un grand sourire, j'étais avec des potes,
07:39et qui me dit « Ah, je vous suis sur les réseaux sociaux. »
07:42Alors, on commence à parler, il était très gentil,
07:44mais vraiment, il était haut comme trois pommes.
07:46Et puis, au bout d'un moment, je lui dis « Tu t'appelles comment ? »
07:48Et je regarde sur Twitter, et là, je reconnais le pseudo,
07:53je vais dans les messages privés, et là, je vois mes 50 messages
07:57où le petit, qui a 12 ans, veut me tuer.
08:01Et quand vous l'avez vu en vrai, il n'a pas du tout tenu ce discours-là ?
08:04Il n'a pas du tout, et d'ailleurs, mes potes se disaient
08:06« Ah, mais il est trop mignon, ce petit garçon. »
08:08Et là, du coup, j'étais complètement paniqué, je suis allé voir,
08:11il était avec ses parents, qui étaient assis à une table de café,
08:13donc je suis allé voir les parents qui étaient assis à la table de café,
08:15et je leur ai dit « Écoutez, j'ai un problème là,
08:17parce que je n'avais pas lu parler à lui, il avait 12 ans. »
08:19Je suis allé voir les parents, j'ai dit « Là, il y a un souci. »
08:21Et je leur ai lu, ils tombaient des nus, ils l'ont confronté,
08:24ils lui ont dit « Est-ce que c'est vraiment toi qui as écrit ça ? »
08:27Et pourquoi ?
08:28Et il a expliqué pourquoi ?
08:29Alors après, j'ai laissé mon numéro, je n'ai pas porté plainte,
08:32il avait 12 ans, je n'ai pas porté plainte contre un gamin de 12 ans.
08:34Et il a été suivi par un psy, etc.
08:37Et je suis toujours en lien avec la mère.
08:38Et il considérait quoi ? Que c'était un jeu ?
08:40Je pense qu'il est complètement en dissociation totale
08:42entre ce qu'il est sur les réseaux sociaux et ce qu'il est dans…
08:45On a l'impression qu'effectivement, il y a parfois un côté schizophrénique,
08:48effectivement, entre…
08:49Le mot « dissociation »…
08:50C'est ça, et moi, la patronne, qui était une femme,
08:52je ne sais pas, retraitée, etc., devant la barre,
08:54elle tremblait, en fait.
08:55Vraiment, je me disais, mais en fait,
08:57elle avait une pensée super élaborée et très très raciste,
09:00et tout à coup, c'était une petite chose fragile.
09:02Quand on lui disait ses propos,
09:03quand ça sonne dans une cour de justice
09:05et que c'est lu par un magistrat,
09:06ce n'est plus pareil.
09:07Et elle a assumé ses propos ?
09:08Finalement, il y avait peut-être un vice de procédure,
09:11donc on ne sait pas.
09:12Non, elle était obligée de les reconnaître
09:13parce qu'elle les a dit,
09:14elle a appelé une radio pour parler de moi,
09:15mais en fait, le jugement n'a pas encore eu lieu.
09:19Moi, j'ai reçu une lettre il n'y a pas longtemps,
09:21enfin, c'est vraiment...
09:22Il y avait encore une fois des menaces de mort sexistes, racistes,
09:26et c'est un courrier qui a été envoyé à une homonyme
09:28qui me l'a fait parvenir
09:29parce qu'elle reçoit souvent mes courriers d'insultes, la pauvre.
09:31Et voilà, c'est...
09:33Non, non, c'est...
09:34Christophe ?
09:35L'impression d'anonymat, l'effet de foule,
09:37créer comme ça des remugles
09:39qui puisent au pire de la nature humaine,
09:42il y a 15-20 ans,
09:43ça se passait dans les arrières-salles des bistrots
09:45ou dans les cours d'école pour les plus jeunes délinquants,
09:48et puis ça ne remontait pas.
09:49Maintenant, avec les réseaux sociaux
09:51et le phénomène des retweets ou de la viralité,
09:54ça peut donner 15-20 millions de personnes
09:57qui se mettent à partager des appels à tuer,
09:59des appels à violer ou du harcèlement.
10:01Et donc, c'est ça qui a changé.
10:03Ce n'est pas la nature humaine.
10:04Je pense que la société n'est pas pire aujourd'hui qu'il y a 20 ans.
10:06Mais simplement, cet effet de loupe
10:08fait que ce qui était dans les égouts est dans la vitrine.
10:11Au moins, on le voit.
10:12On peut essayer de le combattre par l'éducation,
10:14sur le long terme, par la justice, sur le court terme.
10:16Ça nous déniaise un peu sur l'idée que l'homme s'améliore
10:19et que finalement, on va vers une société
10:21où tout le monde sera bon et tout le monde sera gentil.
10:23Non. Je pense que la nature humaine ne change pas
10:25et qu'il faut donc sans cesse être vigilant
10:27et, s'il le faut, agressif.
10:28Mais pour vous, c'est les réseaux sociaux
10:30qui entraînent celle de libération de la parole.
10:31Ça ne veut pas forcément dire que la société...
10:33Parce que je prends ce qui s'était passé
10:35pendant la campagne des législatives,
10:36pendant la campagne de l'entre-deux-tours.
10:38On a quand même assisté à une libération de la parole raciste.
10:42On l'a vu dans un certain nombre de reportages, de documentaires.
10:44Et là, pour le coup, ce n'était pas sur les réseaux sociaux.
10:46Il y avait comme un racisme de plus en plus décomplexé.
10:48C'est pour ça que je posais la question.
10:49Est-ce que c'est uniquement l'effet réseau sociaux
10:52ou est-ce qu'il y a une société qui est en train, peut-être,
10:55d'avoir un racisme de plus en plus décomplexé ?
10:56Je pense que cet effet réseau sociaux
10:58qui a rendu public visible, massif, ces phénomènes,
11:01en ont décomplexé certains pour le faire aussi
11:04dans la vie politique, dans la vie publique.
11:06Donc, on est entré dans un monde de polarisation et de tension.
11:10Ça touche quand même beaucoup l'Occident
11:13qui a été à la pointe de cette révolution technologique.
11:15Ça nous est venu aussi des États-Unis qui ont été à la pointe.
11:19Le Capitole, ça n'arrive pas par hasard.
11:21Donc, ce qui faisait frein avant, la peur de la justice,
11:24le travail de l'éducation dans des sociétés démocratiques
11:27à peu près apaisées, ça ne fait plus frein
11:29puisque tout cela est remonté à la lumière.
11:32Donc, je ne sais pas quelle est la poule et quel est l'œuf
11:35entre les réseaux sociaux et cette violence croissante de la société.
11:39Moi, j'ai tendance à penser que le phénomène des réseaux sociaux
11:42qui a aboli toute verticalité, il n'y a plus d'experts,
11:45il n'y a plus de chefs, il n'y a plus d'autorités,
11:47est quand même premier.
11:49Ça se réglera.
11:50Nos sociétés humaines sont passées par des phases de triomphe de la violence
11:54et elles ont su au bout d'un moment se civiliser.
11:57Quand on emploie le mot de décivilisation,
11:59les politiques l'ont employé, Macron et d'autres,
12:01mais les intellectuels ont travaillé dessus.
12:03C'est quand même ça.
12:04C'est qu'on défait le tissu d'une civilisation.
12:06Ça a pris des siècles.
12:07Puis après, on le recoup, on le retisse.
12:09Je veux être optimiste à long terme,
12:10mais on est dans un moment de notre histoire
12:12qui est particulièrement inquiétant.
12:14Après, il y a un espoir aussi.
12:15C'est l'épisode Ayanna Kamoura.
12:17Rappelez-vous, quand on a annoncé qu'elle allait chanter
12:19lors de la cérémonie de l'Observe,
12:20elle s'est prise un torrent de haine considérable
12:23sur les réseaux sociaux.
12:24Et finalement, le mêlée de l'autre avec la Garde républicaine.
12:26Exactement.
12:27Et finalement, une grande majorité des Français
12:29a été enchantée de sa prestation avec la Garde républicaine.
12:32On les a pu entendus, les paroles racistes.
12:34Et même ceux qui demeurent contre ce mélange des genres,
12:36ont changé de discours.
12:39Ils disent que ce n'est pas bien, qu'il ne faut pas.
12:41Je parlais en l'occurrence parce qu'il y avait un débat
12:44sur est-ce qu'elle représentait Edith Piaf, Ayanna Kamoura, etc.
12:48Il y avait un débat sur le choix de l'artiste.
12:50Et après, il y avait des propos qui étaient explicitement racistes.
12:54Et c'est vrai qu'on les a pu entendus.
12:56Des responsables politiques et des gens qui passaient
12:58à la radio et à la télévision.
12:59Ils déversaient leur racisme.
13:01C'est vrai que ça donne des modèles.
13:03On se dit, si le mec tient des propos racistes à la télévision,
13:07pourquoi moi je ne pourrais pas le dire sur les réseaux sociaux,
13:09voire je ne pourrais pas, moi aussi, dans la rue,
13:12faire exactement le même type de propositions sordides.
13:16Après, Ayanna Kamoura a été sauvée par sa prestation.
13:19Il y en a d'autres, pendant cette même cérémonie d'ouverture
13:21qui pourtant était géniale, ont subi de plein fouet
13:25les folies des uns et des autres.
13:27Je pense notamment à Philippe Catherine ou à Barbara Butch,
13:30qui eux s'en sont pris plein la tête.
13:32Ça a été extrêmement violent après la cérémonie.
13:36Quand j'ai commencé à assumer la défense de Jonathan Daval,
13:39c'était extrêmement violent sur les réseaux sociaux.
13:41C'était des milliers de messages tous les jours.
13:43Ce qui nous a sauvés, nous, avocats de la défense de Jonathan Daval,
13:46c'est qu'on ne consultait pas les réseaux sociaux.
13:49Mais j'ai pu constater, parce que je n'avais qu'un Facebook à l'époque,
13:52je ne suis pas très moderne,
13:53les réseaux sociaux sont quand même très récents,
13:55on n'a pas beaucoup de recul, ça fait moins de 20 ans que ça existe.
13:58J'ai pu constater aussi que pour les gens,
14:00il y a une très grande facilité à vous contacter.
14:02J'avais Facebook Messenger,
14:04et je ne savais pas que n'importe qui, de n'importe où,
14:07pouvait me contacter très facilement.
14:09Il lui suffisait de m'interpeller,
14:11et c'est incroyable comme les gens peuvent vous interpeller en disant
14:14« Dis-donc Vandal, de quoi tu parles ? Tu te prends pour qui ?
14:17On va venir, ta BM, tu vas voir, on va te la défoncer. »
14:19Je lui disais ça, je ne savais pas qu'on pouvait interpeller.
14:22Ah bah oui, il n'y a pas que copains d'avant sur Internet.
14:28Il y a d'autres réseaux sociaux Facebook aujourd'hui,
14:30vous avez Instagram, vous avez X, vous avez...
14:34Il faut une éducation, parce que moi je ne savais pas tout ça.
14:36J'ai découvert, horrifié, cette façon de pouvoir interpeller des gens,
14:41y compris de façon extrêmement violente,
14:43par le biais de ces réseaux sociaux.
14:45Je ne savais pas que ça existait, je l'ai découvert il y a 7 ans.