• il y a 2 mois
Dr. Ahmat Yacoub Dabio sur la mort de Yaya Dillo Djerou (Radio internationale d’Algérie) : "C'est très inhumain (...) Le pouvoir utilise à nouveau ce mode opératoire brutal pour éliminer des leaders politiques. Les Tchadiens ont nourri de grands espoirs après le DNIS. C'est une mauvaise image pour le #Tchad"

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le parti principal opposant au Tchad accuse les militaires d'avoir exécuté à bout
00:10portant son leader mercredi dernier pour les vaincer de la course à la présidentielle
00:15qui est prévue dans deux mois contre le général Mohamed Idriss Dibietno, président du conseil
00:21de transition.
00:22Ahmed Yacoub, président du centre d'études pour la prévention et le développement de
00:27l'extrémisme au Tchad, estime que les derniers développements donnent une mauvaise image
00:33pour le pays.
00:34La violence ne doit pas continuer à être un mécanisme de gestion des conflits car
00:38les autorités sécuritaires peuvent avoir d'autres moyens intelligents pour appréhender
00:44Yahé Dillo et non utiliser des armes lourdes en pleine capitale pour la destruction de
00:49sa résidence.
00:50C'est une mauvaise image pour le Tchad.
00:52Je peux me permettre de dire que le Tchad est loin d'épouser une vraie démocratie
00:56basée sur la justice et le multipartisme.
00:58Le scénario auquel nous sommes habitués depuis plus de 30 ans va continuer.
01:03Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a déclaré qu'il est très important
01:08de faire preuve de retenue avant le premier tour de l'élection présidentielle.
01:12Celle-ci est prévue pour le 6 mai prochain et dont Mohamed Idriss Dibietno va annoncer
01:17sa candidature officielle incessamment.
01:19Le président va annoncer d'un moment à l'autre, je crois aujourd'hui, sa candidature
01:25officielle à l'élection présidentielle qui aura lieu en mai et sa victoire est une
01:31simple formalité.
01:32Nous sommes habitués à cela et c'est ce qui va se passer.
01:37Yahé Dillo Djerou, principal opposant de Mohamed Idriss Dibietno, a été tué par
01:43balle mercredi dernier, son parti dénonce un assassinat alors que le gouvernement tchadien
01:49réfute cette accusation.
01:50Vous me demandez de réagir sur ces événements malheureux et douloureux.
01:55Malheureux pour le Tchad qui n'arrive pas à décoller en direction d'une vraie démocratie
02:00et d'une justice forte et indépendante.
02:02On a vu ce qui s'est passé.
02:03Et puis douloureux pour ceux qui ont perdu leurs proches lors des atrocités qui ont
02:07eu lieu le mardi et mercredi.
02:10Je tiens à présenter mes condoléances les plus sincères à la famille des défunts
02:16avant de répondre à votre question.
02:18Ce qui est regrettable, même s'il y a eu un seul mort, c'est de voir un tel événement
02:27se passer en pleine capitale pendant deux jours où on a constaté des atrocités.
02:34C'est très inhumain alors que nous sommes en période de transition et au mois de mai
02:43il y aura des élections présidentielles qui doivent se dérouler au Tchad.
02:49C'est très très regrettable.
02:51Nous avons constaté, il faut le rappeler, que le pouvoir utilise à nouveau ces modes
02:59opératoires brutales, si je peux me permettre de le dire, pour éliminer des leaders politiques.
03:04On a vu en 1993 Abbas Koti, après il y a Ibn Oumar Massali, il y a Bichar El-Digui,
03:11Mahmoud Oubiso, Maître Joseph Béhédi, pour ne citer que ces exemples.
03:16Après le Déni, c'est-à-dire le dialogue national souverain, les Tchadiens ont nourri
03:24des grands espoirs pour l'avènement des nouveaux Tchads, mais les événements malheureux
03:28se succèdent.
03:29Voilà que c'est très regrettable que des Tchadiens tombent encore aux Tchads alors
03:40que nous disons qu'il y a une lierre de démocratie et des élections libres et transparentes.
03:45Je crois que, à mon avis, la violence ne doit pas continuer à être un mécanisme
03:51de gestion des conflits, car ce qui s'est passé, normalement les autorités sécuritaires
03:57peuvent avoir d'autres moyens plus intelligents pour appréhender du lot, et non utiliser
04:02des armes lourdes en pleine capitale, surtout pour la destruction de sa résidence.
04:07C'est une mauvaise image pour les Tchads.
04:10Je ne crois pas que ces événements puissent donner une assurance pour les prochaines élections
04:20que nous estimons qu'elles doivent être libres et transparentes.
04:24Est-ce que c'est un signal fort en direction de tous ceux qui veulent s'opposer et prétendre
04:35avoir le pouvoir par les urnes ? Je crois bien que c'est un signal très fort du président
04:45de la République des Transitions en direction des opposants.
04:49Oui, vous savez, c'était le 1er janvier 2024 que M. Massara a été nommé comme Premier ministre.
04:57Et à la grande surprise, ça peut être une coincidence, c'est au moment où il est entourné
05:03à l'étranger, il s'est trouvé hier aux États-Unis d'Amérique, pour récolter de l'argent,
05:11pour convaincre les partenaires à injecter de l'argent dans la caisse de l'État qui semble
05:18avoir des difficultés. Et c'est en ce moment précis que ces événements se déroulent à Indiamena.
05:24Vous voyez, quelle sera la position des partenaires par rapport à Massara, le Premier ministre,
05:31qui essaie de les convaincre à injecter de l'argent dans la caisse de l'État et surtout
05:37pour préparer, organiser les élections qu'on prétend libres et transparentes au mois d'émet.

Recommandations