• il y a 2 mois
Nombreux sont les sujets qui concernent nos futurs médecins durant leurs (longues) années études. L’ANEMF ne fait l’impasse sur aucun d’entre eux.

Cette année, c’est Lucas Poittevin (qui succède à Jeremy Dardenne) qui s’empare de la présidence. La grande cause de son mandat, c’est la lutte contre la précarité étudiante. A la rentrée, le syndicat a sorti un baromètre du coût de la rentrée qui sans surprise indiquait une hausse significative.

Rencontre avec cet étudiant en cinquième année, venu tout droit de Besançon.

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Transcription
00:00On a sorti récemment notre indicateur du coût de la rentrée qui montre que le coût
00:03des études pour les étudiants en médecine est toujours plus élevé, c'est un problème
00:06majeur de santé publique.
00:07On ne peut pas attendre un étudiant qui puisse apprendre dans de bonnes conditions et soigner
00:10dans de bonnes conditions si lui-même n'a pas une qualité de vie qui puisse être optimale.
00:13C'est donc une association qui est vouée à représenter les étudiants en médecine
00:24et défendre leurs intérêts, à les accompagner et à développer des projets pour qu'ils
00:28puissent se sentir bien dans leur cursus.
00:30Nous au quotidien ce qu'on fait c'est qu'on défend les étudiants en médecine,
00:36donc on va porter des revendications qui sont propres aux étudiants, que ce soit d'un
00:39point de vue des formations médicales, sur le bien-être, la précarité, sur le système
00:43de santé.
00:44On va également organiser des événements qui vont permettre à tous les réseaux associatifs
00:47de se rencontrer, de développer des projets communs et de monter en compétence à travers
00:50de la formation qu'on va leur proposer.
00:52Alors nos premiers interlocuteurs c'est les étudiants puisque de par notre modèle,
00:58on représente strictement la vie qu'ils peuvent exprimer.
01:01Ensuite, notre deuxième version ce sera celui de porter ces idées auprès de nos ministères
01:05de tutelle, donc du ministère de la santé, de l'enseignement supérieur, mais également
01:09des différentes institutions et organisations comme la conférence des doyens, France Université,
01:13les parlementaires.
01:14Alors moi ce qui me pousse à m'engager, c'est de voir des étudiants qui pendant
01:20six ans de leur vie vont faire dont le soi, que ce soit à travers l'acquisition de connaissances
01:24mais également à l'hôpital, dans les services, auprès des patients et de voir que ces étudiants
01:28vont souffrir d'injustice sur de nombreux aspects.
01:30L'autre chose qui va me pousser à m'engager c'est de voir des étudiants qui vont donner
01:33de leur temps pour accompagner d'autres étudiants et de voir monter des associations
01:36avec différents projets.
01:37Je pense que c'est très important de s'engager aujourd'hui parce que ça permet déjà
01:40de faire des expériences qu'on ne fera pas dans notre cursus, parce que ça permet
01:43de montrer qu'il est possible de changer les choses que ce soit à l'échelle locale
01:46ou à l'échelle nationale.
01:4794 000 étudiants en médecine de la première à la sixième année.
01:53La première, ce sera le suivi des réformes qui sont au cours de notre cursus, je pense
02:00notamment à la réforme d'entrer dans les études de santé, je pense à la réforme
02:03du second cycle, dont il va falloir dresser le bilan, pouvoir proposer des améliorations
02:06pour les années à venir, mais également la réforme du troisième cycle et notamment
02:09la mise en place de la quatrième année d'internat de médecine générale, qui n'est toujours
02:12pas assurée pour les étudiants qui sont pourtant déjà entrés dans cette voie-là.
02:16Parallèlement, le deuxième axe, ce sera la qualité de vie étudiante et notamment pouvoir
02:19continuer à agir sur des questions telles que la précarité, la santé mentale, la
02:22lutte contre les violences sexuelles et enfin, le troisième axe, ce sera celui de pouvoir
02:26participer à la construction du système de santé de demain en défendant les principes
02:29et les valeurs qui sont les nôtres.
02:31Pour moi, c'est la lutte contre la précarité, on a sorti récemment notre indicateur du
02:38coût de la rentrée qui montre que le coût des études pour les étudiants en médecine
02:41est toujours plus élevé.
02:42C'est un problème majeur de santé publique, on ne peut pas attendre un étudiant qui puisse
02:45apprendre dans de bonnes conditions et soigner dans de bonnes conditions si lui-même n'a
02:48pas une qualité de vie qui puisse être optimale.
02:50C'est un baromètre qu'on va sortir tous les ans et qui va chiffrer concrètement le
02:56coût de la rentrée pour les étudiants en médecine.
02:58Ce qu'on observe une fois de plus cette année, c'est une augmentation de tous les postes
03:01de dépenses pour les étudiants sans avoir des rentrées d'argent qui suivent la courbe
03:05de l'inflation.
03:06Nous, face à cela, on a des propositions à mettre sur la table pour lutter contre
03:08la précarité.
03:09La première, ce sera la revalorisation de la rémunération des étudiants hospitaliers
03:13à 4,35 euros net par heure pour s'aligner sur la rémunération de l'ensemble des étudiants
03:17stagiaires de l'enseignement supérieur.
03:19La deuxième, ce sera l'ouverture des droits aux bourses sur 12 mois puisque les étudiants
03:23hospitaliers conservent leurs obligations universitaires sur la période estivale.
03:26Et le troisième axe de travail, ce sera la revalorisation de l'indemnité de transport
03:30et d'hébergement qui sont en décalage avec le prix de l'essence et le coût de la vie
03:34aujourd'hui.
03:35C'est compliqué d'être étudiant en médecine quand on a des réformes qui viennent modifier
03:42notre cursus et dont la mise en application n'est pas toujours optimale avec des modalités
03:45qui changent du jour à l'autre.
03:47C'est compliqué d'être étudiant en médecine quand on fait face tous les jours à la crise
03:50de l'hôpital.
03:51C'est difficile d'être étudiant en médecine quand on sait que l'avenir politique qui nous
03:54est promis est assez incertain de par certaines propositions qui sont faites par les pouvoirs
03:58publics.
03:59L'année dernière, pour la première fois, les étudiants ont passé et ont terminé le
04:05cycle de cette réforme.
04:06Il nous appartiendra maintenant de tirer les conclusions, que ce soit des épreuves, que
04:09ce soit de la procédure d'appariement et de formuler des propositions pour améliorer
04:13cette réforme-là qui est en l'état actuel aujourd'hui et bien en deçà des attentes
04:16qui avaient été exprimées par les étudiants lorsqu'ils ont été consultés pour la créer
04:20en 2017.
04:21La question de faire la césure, c'est toujours la question qu'on se pose avant de prendre
04:27un mandat en tant que président de l'ANEM.
04:28J'ai pesé le pour et le contre et je partais du principe que les expériences que je pouvais
04:32accumuler n'allaient pouvoir mettre que bénéfiques pour ensuite poursuivre mes études, devenir
04:35ce pour quoi je suis rentré dans l'enseignement supérieur, c'est-à-dire médecin.
04:38Que ce soit Besançon, ma famille et mes amis, tous vont me manquer mais je sais pourquoi
04:44je m'engage et je profiterai d'autant plus des moments où je retournerai dans cette
04:48ville.
04:49J'ai toujours été intéressé par tout ce qui est relatif à la médecine aiguë.
04:54Parallèlement, j'ai aussi beaucoup apprécié mes stages dans les services de chirurgie
04:57mais en l'état actuel des choses, il me reste encore deux ans de stage pour pouvoir
05:00envisager mon avenir.
05:01Je dirais que c'est dire aux étudiants de s'unir autour des valeurs qui nous rassemblent
05:08parce que c'est à travers cette union qu'on obtiendra des avancées.

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