L’avocat de Gérard Depardieu était l’invité de BFMTV ce mardi soir pour évoquer le rapport d'huissier établi à la demande de France Télévisions sur les propos outranciers tenus par l’acteur lors d’un tournage en Corée du Nord avec le réalisateur et écrivain Yann Moix. L’émission “Complément d’enquête” avait révélé le 7 décembre dernier une séquence dans laquelle Gérard Depardieu sexualisait une petite fille à cheval. Des faits contestés par la défense de l’acteur, qui explique que ces propos ne désignaient pas la fillette mais une autre cavalière, alors que la chaîne assure - rapport à l’appui - que “c’est bien la jeune fille” qui est “ciblée”, sans “aucune ambiguïté”. La cour d’appel de Paris a mandaté à son tour un expert chargé d’analyser les images, même si aucune enquête judiciaire n’a été ouverte à ce sujet.
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00:00– Bonsoir Maître Assous, vous êtes l'avocat de Gérard Depardieu quand même,
00:02si l'on suit les conclusions du rapport, c'est quand même plutôt accablant pour le comédien.
00:08Il y a des propos d'ailleurs qui ont été tenus encore plus obscènes par Gérard Depardieu
00:12et qui ont été coupés volontairement par complément d'enquête,
00:14c'est ce que dit ce rapport et puis surtout c'est bien à la fillette
00:18que l'acteur s'adressait lorsqu'il a tenu ces propos grossiers et crus.
00:23– Alors merci de m'inviter parce que je sais que j'aurai un peu de temps,
00:29donc je vais pouvoir reprendre toutes les fausses informations
00:32et les fausses interprétations que vous venez de faire
00:36et qui ont pour origine un article du malheureux Benoît Daragon
00:40qui à la fin de mon analyse… – C'est du parisien.
00:42– Du parisien qui à la fin de mon analyse, à la fin de mes explications, sera bien ridicule.
00:49Déjà les extraits du constat d'Huissier qui vient d'être publié dans le Parisien
00:54ce sont exactement les mêmes que ceux que les extraits qui ont été publiés
00:58dans France Info au mois de janvier.
01:00– C'est un rapport qui date de décembre.
01:02– Et c'est grâce à ces extraits que nous avons obtenu gain de cause
01:05tant au tribunal judiciaire qu'à la cour d'appel de Paris
01:08qui reconnaît qu'il y a un caractère fictif dans cette œuvre, pourquoi ?
01:13Pas par rapport à ce qu'on a vu, quand on regarde le complément d'enquête,
01:17les extraits du complément d'enquête, on se dit,
01:19puisque c'est présenté sans filtre ni rien, on se dit que c'est de l'information,
01:23c'est comme si on avait mis une caméra, un caméscope et qu'on filmait,
01:26genre de par Dieu limite en caméra cachée.
01:27Sauf que j'ai un certain nombre de documents qui établissent
01:31qu'il y a une œuvre de fiction, donc une œuvre cinématographique,
01:37long métrage, avec Yann Moix comme réalisateur, avec comme titre 70,
01:41pour les 70 ans de Gérard Depardieu et les 70 ans de la Corée du Nord,
01:45et une acquisition des droits de l'artiste interprète qu'est Gérard Depardieu.
01:51Donc il y a un certain nombre de contrats, de cessions de droits
01:54puisque ça a toujours été une œuvre de fiction pour le producteur,
01:57ça c'est le premier point.
01:58– Attendez, pour que je comprenne bien, quand vous dites œuvre de fiction,
02:00Gérard Depardieu a bien tenu ses propos, mais c'est des propos de fiction,
02:05c'est là qu'on lui a dit de dire ça.
02:07– Exactement, donc on n'a jamais contesté le fait qu'il ait tenu ses propos.
02:10– Donc c'est un dialogue en fait, qu'il a appris.
02:11– Exactement, donc Gérard Depardieu a tenu ses propos,
02:14comme il a tenu des propos tout aussi obscènes dans Tenue de soirée
02:18ou dans Les Valseuses.
02:20La tromperie, là où il y a un montage illicite,
02:24où là ils en répondent le 6 mai devant le tribunal correctionnel,
02:26la raison pour laquelle la cour d'appel de Paris nous donne raison sur 19 pages,
02:30fait droit à l'intégralité de nos demandes.
02:33La tromperie a eu lieu et on pouvait s'interroger
02:37pour savoir si France Télévisions était complice ou pas.
02:39C'est que le producteur a vendu ça comme de l'information.
02:43Donc vous prenez ça comme étant des images issues d'un reportage
02:48et donc comme si c'était une information,
02:50vous les diffusez dans un magazine d'information,
02:53vous êtes spectateur, vous croyez que c'est de l'information
02:55et vous vous dites comment on peut avoir de tels propos ?
02:57Exactement de la même manière.
02:59– Attendez, Jérémy Assous, pour que ceux qui nous regardent comprennent bien,
03:03Gérard Depardieu était dans un rôle comme il a tenu Cyrano de Bergerac.
03:07– Exactement, plutôt comme Michel Houellebecq joue son propre rôle
03:11dans l'enlèvement de Michel Houellebecq.
03:12– Ça veut dire qu'il y avait un scénario, un dialogue.
03:15– Mais bien évidemment, il y a tout un travail fait par Yann Moix
03:18qui est considéré comme le réalisateur, qui a fait 6 semaines de montage.
03:24Donc il y a une œuvre et d'ailleurs…
03:26– C'est pas en dépit du fait que Yann Moix lui-même dise à l'issue du truc
03:29c'est un documentaire que je viens de réaliser.
03:32– Non, Yann Moix dit à plusieurs reprises et c'est son terme,
03:35c'est un docu-fiction, il a le droit de qualifier ça comme ça
03:39mais juridiquement c'est une fiction et j'en veux pour preuve,
03:43c'est que le producteur qui est un spécialiste,
03:45qui lui fait des documentaires toute la journée,
03:48qui arrive depuis 2002, veut acquérir les droits d'interprétation de Gérard Depardieu,
03:52il ne veut pas acquérir les droits à l'image de Gérard Depardieu.
03:54– Qui a écrit le dialogue ?
03:55– C'est tout un travail de scénarisation fait par Yann Moix,
03:59il y a 4 cahiers de plans-séquences de travail,
04:03c'est un travail préparatoire de Yann Moix.
04:04Donc la justice a reconnu que c'était fictif,
04:07donc si vous voulez, vous pouvez toujours remettre en doute ou dire…
04:10– Je ne mets pas en doute, je donne votre version de l'effet.
04:12– Vous pouvez présentement le présenter, vous n'êtes pas le plus amontoyant,
04:15vous pouvez le présenter comme disant que c'est la défense qui soutient ça,
04:18ce n'est plus la défense, c'est la justice.
04:20Deuxième élément très important,
04:22le constat d'Huissier nous donne entièrement raison,
04:26et même le papier, c'est pour ça que c'est gênant pour Benoît Daragon du Parisien,
04:30et vous-même, c'est que si vous lisez l'intégralité du papier du Parisien,
04:34il est écrit qu'en effet, il tiendrait ses propos à l'encontre de la jeune fille, etc.
04:41– D'une fille, oui.
04:42– Pourquoi ? Parce que il n'y existe à ce moment-là sur l'image
04:47que des cavaliers d'apparence masculine.
04:51Vous pouvez lire juste après la phrase ?
04:53– Oui, il faut que je la retrouve.
04:55– Eh bien, je voulais dire qu'on va gagner du temps,
04:57vous avez des cavaliers d'apparence masculine qui entrent en premier plan.
05:01– Oui, qui entrent en premier plan, je l'ai bien fait.
05:02– Pourquoi ? Parce que vous regardez, et là, la régie va diffuser des images.
05:06– Oui, vous allez apporter des images de la scène.
05:09– C'est des photos issues de compléments d'enquête,
05:10je les remercie de me permettre de les exploiter,
05:13puisque nous sommes dans le cadre d'une émission d'information,
05:15donc je n'ai pas besoin de leur autorisation.
05:17– Regardons ces images.
05:17– Regardez l'image numéro une, vous avez premier plan, deuxième plan,
05:21et j'ai volontairement entouré ce qu'il y avait au second plan.
05:25Au second plan, vous avez une cavalière d'une trentaine d'années.
05:27– À côté de la fillette alors.
05:28– À côté de la fillette, qui elle, est sur un poney,
05:30qui n'est pas sur un cheval, mais un poney, et cette dernière est au trou.
05:34Puis vous avez une deuxième image, je l'ai mise uniquement
05:37pour qu'on puisse voir la tête du cheval,
05:39donc c'est un cheval qui a une tête qui est blanche,
05:44avec au niveau de sa muselière, qui est grise.
05:47Et là, vous avez la troisième image, c'est très important,
05:50où c'est le constat du sier, et le constat du sier,
05:53vous voyez, il est superbe, parce que là,
05:55on n'est plus au second plan, on est au premier plan,
05:59donc on a fait ce qu'on appelle un focus, un zoom.
06:01Et en effet, je suis complètement d'accord avec Lucier,
06:04il n'y a que des cavaliers d'apparence masculine sur cette image,
06:07et donc sur cette séquence.
06:09Vous prenez cette image qui est très importante,
06:11c'est que vous regarderez que le cheval, la tête du cheval,
06:15est grise et un peu blanche, mais n'est pas totalement blanche,
06:18celle du cavalier.
06:19Et vous prenez la quatrième image,
06:21là, vous avez la parole de Gérard Depardieu sur soi-disant la fillette,
06:26et vous n'avez, bien évidemment, que celui qui tire le poney,
06:30et la petite.
06:32Et la dernière image qu'on a réussi à capter du complément d'enquête,
06:37c'est que vous avez une tête de cheval qui ressemble étrangement...
06:42– Donc ça, c'est la jeune femme, on l'a vu dans la première image.
06:45– Et donc, quand vous repassez à l'image numéro 3,
06:48vous voyez qu'en effet, au premier plan,
06:51il n'y a que des cavaliers ou des hommes.
06:54Mais si vous étiez au second plan, il est inéluctable
06:58que c'est bien la cavalière qui est derrière.
07:02Raison pour laquelle ils n'ont rien supprimé
07:04pour faire plaisir à Gérard Depardieu.
07:06– Mais ça veut dire que lui-ci n'a pas fait son boulot, alors ?
07:08– Mais lui-ci a très bien fait son travail, lui-ci.
07:10– Non, on ne se le dit pas ça, lui-ci, il n'y a pas de femme devant.
07:12– Non, non, non, il précise bien en premier plan.
07:15Maintenant, j'aimerais avoir l'intégralité du constat,
07:18et de voir ce qu'il décrit.
07:19– Vous ne l'avez pas, vous, le rapport ?
07:21– Le rapport, je ne l'ai pas encore,
07:22mais ils sont obligés de me le donner, c'est 1 500 euros par jour d'astreinte.
07:26– Donc, ils l'ont donné aux journalistes, ils ne l'ont pas donné à vous.
07:28– Ils ont fait un mauvais contre-feu en utilisant un idiot utile qu'est Daragon,
07:32en faisant ça, donc on dirait…
07:34– Maintenant, pour faire cette analyse-là,
07:36vous êtes basé sur quelles images ?
07:38Celle du complément d'enquête ?
07:39– Celle du complément d'enquête.
07:40– Et vous réussissez, laissez-moi terminer ma question,
07:43vous avez donc une analyse qui est différente de celle de lui-ci,
07:45à partir des seules images du complément d'enquête,
07:48sauf que lui, il a les rushs, il a toutes les images.
07:50– Non, vous n'avez pas l'intégralité du constat, monsieur,
07:53vous avez qu'un extrait, et un passage qui parle de ce qui se passe au premier plan.
07:57Je suis d'accord avec Lucier, au premier plan,
08:00il y a bel et bien un enfant sur un poney,
08:02qu'est-ce qu'il y a au second plan ?
08:04On ne vous le dit pas, par contre, moi j'ai mon image numéro 5,
08:07parce qu'ils ont mal fait leur montage, ils ont mal coupé,
08:10ce ne sont pas des professionnels, ils sont plutôt mauvais,
08:12qu'est-ce qu'ils ont fait ?
08:13On se rend compte qu'il y a la tête du cheval de la cavalière au second plan,
08:18donc ça correspond parfaitement avec ce que nous avons toujours soutenu,
08:21et c'est la raison pour laquelle nous avons obtenu gain de cause
08:23d'un accord d'appel, c'est grâce à ces extraits du constat d'Lucier
08:26que nous avons obtenu gain de cause d'un accord d'appel.
08:27– La cour d'appel parle de soupçons, la cour d'appel parle de soupçons uniquement.
08:32– Mais bien évidemment, l'accord d'appel…
08:33– Si ces éléments sont insuffisants pour établir qu'un montage a été effectué,
08:37il constitue cependant des indices permettant d'étayer les soupçons
08:40de monsieur Depardieu.
08:41– Alors, excusez-moi, mais en matière judiciaire,
08:43à partir du moment où vous avez des indices,
08:45si j'étais dans le cadre d'une information judiciaire, il serait mis en examen.
08:48– Ce n'est pas le cas.
08:49– Mais c'est normal, je ne suis pas en matière d'information judiciaire,
08:51je suis en civil, par contre, le 6 mai, je suis au pénal.
08:55Maintenant, dernier point, non c'est très important monsieur…
08:56– Non, on va s'arrêter là, mais une question à vous poser Jérémy, à tous,
09:00dans cette affaire, il n'y a pas de plainte, ça s'est passé en Corée du Nord,
09:04donc finalement, il n'y aura pas de procès sur les propos tenus par Gérard Depardieu,
09:10on est d'accord Vincent Montaiguen ?
09:11– Non, alors il y a eu une avocate qui a fait un signalement au parquet de Paris,
09:15le parquet de Paris n'a pas ouvert d'enquête,
09:17estimant que c'était des propos qui avaient été tenus en 2018,
09:20si on s'en réfère à la date, en Corée du Nord,
09:22et qu'on n'avait pas de victime identifiée,
09:24donc il n'y a pas d'enquête ouverte sur ces propos.
09:26– Donc, qu'est-ce que vous voulez démontrer ?
09:27Parce que de toute manière, Gérard Depardieu ne sera jamais inquiété
09:29pour ces propos, qu'ils soient vrais ou non, c'est sa réputation qui est en jeu.
09:33– Mais monsieur Gérard Depardieu a été mis en examen dans l'affaire
09:36dite de Charles Talnoud, qui va aboutir véritablement…
09:39– Oui, ça c'est une autre affaire, une affaire de viol.
09:40– Oui, une affaire de viol, dont la plaignante a accusé cette personne
09:45de l'avoir violée, je suis désolé, la crédibilité de la parole de cette dernière n'est pas grand-chose.
09:49– Non, mais on n'est pas là pour en parler, je veux simplement dire,
09:50là dans cette affaire, c'est quoi ? C'est l'image de Gérard Depardieu ?
09:53– C'est grâce à cette affaire, c'est grâce au complément d'enquête
09:55qu'on a détruit l'image de Gérard Depardieu,
09:59et ils n'ont absolument pas supprimé les passages les plus graveleux,
10:03ils ont supprimé les passages dans la scène du Hara où il faisait expressément référence
10:09à la cavalière, quand il disait, c'est bien madame, c'est une grande dame, etc.
10:12Donc c'est un montage illicite et c'est une infraction pénale, l'article 220…
10:16– Dont vous les condamnez au complément d'enquête ?
10:18– Mais ils sont déjà poursuivis, on va les condamner,
10:20et on va obtenir des dommages d'intérêt, et on demande la modique somme
10:23de 3,5 millions d'euros pour Yann Moix et Gérard Depardieu.
10:27– Un dernier mot, comment va Gérard Depardieu, vous dites qu'il a été détruit ?
10:30– Mais il a été détruit puisqu'on lui a prêté des propos pédophiles,
10:34mais en plus on lui a prêté des pensées pédophiles, et c'est scandaleux,
10:40parce que Gérard Depardieu est quelqu'un d'extrêmement généreux,
10:42très respectueux, et qui n'a jamais eu de telles pensées, pulsions, explications,
10:48donc c'est monstrueux, imaginez que je vous prête moi des propos pédophiles,
10:53et que vous disiez, il y a 10 millions de personnes qui le croient,
10:56dans quel état vous seriez ?
10:58Donc maintenant, il est très satisfait, parce que contrairement aux journalistes,
11:03à part, et je le salue, Cyril Hanouna qui nous a donné la parole,
11:06– On vous donne la parole ici sur BFF TV aussi.
11:08– Merci, mais je vous salue, mais je vous remercie,
11:10je dis à part vous et Cyril Hanouna, tout le monde est allé dans le sens
11:14du complément d'enquête par solidarité vis-à-vis de France Télévisions,
11:17alors que quand on analyse calmement et en écoutant les éléments,
11:21on voit qu'ils ont systématiquement été déboutés,
11:25et qu'on a systématiquement gagné.
11:27Tribunal judiciaire, cour d'appel de Paris.
11:29– Oui, bien sûr.
11:30– Merci Jérémy Assouz, merci.