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Télématin reçoit l'acteur Samuel Le Bihan, à l'occasion de la diffusion du film "Seul", lundi 4 novembre à 21h sur France 2.
Télématin reçoit l'acteur Samuel Le Bihan, à l'occasion de la diffusion du film "Seul", lundi 4 novembre à 21h sur France 2.
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00:00Bonjour Samuel Lepillan, merci d'être avec nous pour ce film dont on va parler ce matin, Louise.
00:05Oui, alors lundi 4 novembre, France Télévisions consacre une soirée spéciale au Vendée Globe,
00:11qu'on appelle aussi l'Everest des mers. Ce soir-là sera diffusé donc seul,
00:16film qui raconte l'incroyable aventure du navigateur Yves Parlier, que vous incarnez Samuel.
00:22Après avoir cassé son mât, il a réussi à terminer le Vendée Globe sans escale ni assistance
00:28au bout de 126 jours, 23 heures et 36 minutes. Est-ce que vous connaissez son histoire avant de travailler sur ce film ?
00:35Oui, je connais cette histoire et j'avais lu le livre Robinson des mers qui relate cette histoire folle
00:42où il refuse d'abandonner en fait. C'est l'histoire d'un homme qui ne veut pas baisser les bras contre toutes les...
00:48C'est-à-dire que c'est impossible de réparer un mât tout seul puisqu'il a fallu quatre hommes et une grue pour l'installer.
00:53Et lui tout seul, il va le démonter, le découper, refaire un mât, le réduire, l'ajuster.
00:58Il a juste 200 grammes de colle, c'est quasiment rien. Donc il ajuste au millimètre pour remboiter les parties du mât.
01:04C'est en carbone, c'est extrêmement compliqué à faire. Et après, il n'a plus à manger, il n'a plus rien, il est blessé.
01:10Et c'est un film sur le courage en fait.
01:12Oui, c'est incroyable et c'est l'une des histoires les plus fortes du Vendée Globe.
01:16C'est peut-être aussi pour ça que vous avez ressorti cette histoire. On va regarder un extrait.
01:22C'est votre troisième participation.
01:25Quatrième en 92.
01:27Abandon en 96.
01:29Cette année, vous pensez que c'est la bonne ?
01:32Personne ne peut savoir ce qui va se passer.
01:36C'est le Vendée.
01:38Et c'est ça la magie de cette course ?
01:41C'est plus qu'une course.
01:43C'est le tour du monde en solitaire, sans escale, sans assistance.
01:48Je ne connais pas un marin au monde qui n'arrive pas de l'accrocher à son colmarace.
01:54Donc, vous partez pour la gagne ?
01:57Disons que je ne suis pas là en touriste.
01:59Ni pour faire des amis, visiblement.
02:02Ce n'est pas une course en solitaire ?
02:04Il y a cette histoire extrêmement forte et puis vous êtes quand même seul à incarner ce personnage 90% du temps sur le bateau.
02:10Il a fallu vraiment... Non mais je pense que c'est un rôle de composition dans lequel il a vraiment fallu s'imprégner.
02:15Oui, il fallait s'engager énormément.
02:18En plus, comme Yves Parly a perdu beaucoup de poids pendant cette course,
02:22comme il n'avait plus rien à manger, il consommait tout son stock.
02:26Vous avez perdu du poids pendant le tournage ?
02:27J'ai perdu 10 kilos aussi pendant le tournage.
02:29Donc, j'étais avec une toute petite gamine quand ils étaient en train de tous manger autour de moi.
02:33J'avais l'impression d'être puni et puis j'étais très isolé.
02:36Parce que forcément, vous n'allez pas le soir boire une bière ou manger une pizza avec les copains.
02:41Et au bout, effectivement, vous amégrez petit à petit.
02:43J'étais à la fois tout seul, comme le personnage, très isolé, vraiment dans mon monde, dans ma bulle.
02:48Tu restais dans une bulle pendant plusieurs semaines ?
02:50J'ai l'impression d'être dans un monde parallèle.
02:52C'est un trip, quoi.
02:55Je suis rentré dans une espèce de logique un peu absurde.
02:59Parce que si on regarde ça de l'extérieur, c'est pour faire un film, c'est pour un rôle.
03:03Et en fait, c'est extrêmement passionnant parce que vous testez vos limites aussi.
03:06De quoi je suis capable.
03:08Les navigateurs, c'est une espèce à part.
03:10Ils jouent avec la mort.
03:12Certains n'en reviennent pas.
03:14Ça paraît fou pour des gens lambda comme nous de jouer avec la mort à ce point.
03:18Est-ce que d'incarner l'un d'entre eux, ça vous a fait comprendre pourquoi ils allaient si loin ?
03:23Oui, ça rend en tout cas très humble sur la notion du courage.
03:26Parce qu'on se rend compte qu'ils font des choses qui sont absolument surhumaines.
03:29En termes de sommeil, en termes de ténacité, d'engagement, de résistance.
03:35Après, c'est aussi sur le plan technique.
03:38Un savoir sur la météo, sur la technique du bateau.
03:42Parfois, ça se joue à pas grand-chose.
03:44Au bon calcul.
03:45Et puis, on a des engins qui sont fous aujourd'hui.
03:49On va plus vite que le vent.
03:50Vous vous rendez compte que les bateaux à voile vont plus vite que le vent.
03:52Incroyable.
03:53Techniquement, on a développé des compétences insensées.
03:56En vous sent à l'aise quand même.
03:57Vous avez le pied marin.
03:59Oui, je faisais de la voile à vent.
04:00Mon père m'a appris la voile.
04:03Votre grand-père était marin ?
04:05Oui, il a été marin pêcheur quand il était jeune.
04:07Mon grand-père était marin pêcheur.
04:08Mais à la voile.
04:09Il faut savoir qu'en Bretagne, à l'époque, avoir un moteur, c'était vraiment les pêcheurs qui étaient assez riches.
04:14Donc, il travaillait à la voile.
04:16Et tout le village travaillait à la voile aussi.
04:18Et il avait la voile instinctive.
04:22Ce n'est pas la voile de loisirs ni de compétition.
04:25C'est la voile du travail.
04:26Et ce n'était pas la même.
04:28Il m'a appris ça.
04:30Et après, quand j'étais adolescent, je partais plusieurs jours, des fois tout seul.
04:35J'aimais beaucoup.
04:36Est-ce que vous avez parlé au téléphone pour préparer ce rôle ?
04:40Ou vous l'avez vu ?
04:41Pas pour le préparer.
04:43Je l'ai rencontré après le film.
04:45Il l'a vu ?
04:46Il l'a vu.
04:47Il a beaucoup aimé.
04:48Il a un message pour vous ce matin.
04:49On écoute.
04:50Manuel, j'étais au Sable d'Olonne pour accueillir les 40 concurrents du Vendée Globe.
04:56Je suis impatient que tu viennes pour que je te montre ces superbes bateaux.
05:02Et voir avec toi, l'année 4, le film « Seul ».
05:05Tu sais que j'ai été super ému en voyant ce film.
05:09J'aimerais savoir, pour toi, quel est le moment qui t'a le plus ému de ce film pendant le tournage ?
05:16Le moment qui vous a le plus ému ?
05:18Il y en a plein.
05:19Peut-être le moment où il parle à son bateau.
05:22Il lui dit au revoir.
05:23C'est un moment très émouvant.
05:25Parce qu'on passe trois mois, ça devient un être vivant.
05:29Il parle tout le temps à son bateau.
05:30Oui, c'est ça.
05:31Il lui parle pendant tout le film.
05:32Oui, mais ça, c'est tout.
05:33Tous les marins font ça.
05:35Vous savez, c'est un bateau dans lequel il n'y a pas de confort.
05:39Vous êtes vraiment à la coque.
05:40Par moments, j'étais épuisé.
05:42J'étais tout le temps en train de jouer.
05:45Mais il est arrivé quelques moments où il filmait les dauphins ou les voiles.
05:50J'ai pu dormir un petit peu.
05:52Et on sent tout.
05:54On entend tout.
05:55C'est-à-dire qu'on dort, on entend dans le bateau.
05:57Il respire, il est vivant.
05:58Le moindre changement de vent, de changement de mer, on l'entend sur la coque.
06:02Donc, ça devient un être à part entière.
06:05Deux dates à retenir.
06:06Cette course en solitaire, le Vendée Globe, ce sera le 10 novembre.
06:08Et France Télévisions qui propose une soirée spéciale le 4 novembre
06:11avec la diffusion de ce magnifique film, Seul.